Bourpe-OM (0-9), La Canebière académie bourre en Bresse

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La magie de la coupe.

Une rouste, pas de blessé, un triplé de Mitroglou, Patrice Evra signe à West Ham. A moins que le chauffeur ne mette le bus du retour dans le fossé à cause de la neige, je ne vois pas comment on pourrait ne pas qualifier cette soirée de parfaite.

Aïoli les sapiens,

La rue des Trois-Mages avant le Mont Ventoux, la ZAD de Sivens avant le Palais d’Hiver, le Démineur avant Skynet… A l’aube d’un mois de février que des commentateurs cyclistes n’hésiteraient pas à qualifier de Dantesque, le déplacement à Bourpe-et-Rônasse faisait figure d’obstacle mineur, mais propre à entraver plus ou moins sévèrement la suite du calendrier en cas de faux pas.

Finalement, l’obstacle s’est avéré aussi redoutable que l’opinion publique internationale pour un bulldozer israélien, pour un résultat si déséquilibré qu’il serait inconvenant d’épiloguer des heures dessus.

 

L’équipe

Mandanda

Sarr – Rami – Abdennour – Amavi (Bedimo, 65e)

Lopez – Luiz Gustavo (Kamara, 55e)

Njie – Payet (Sari, 73e) – Ocampos

Mitroglou

Nonobstant l’importance de la compétition, si Rudi Garcia ne fait pas tourner l’effectif à cette occasion, ce n’est pas en coupe d’Europe ou dans les affiches cruciales du championnat qu’il pourra reposer ses cadres. Pourtant, Payet, Luiz Gustavo, Rami et Mandanda sont bien de sortie si bien que, même pour une composition de second choix, notre onze du soir a quand même de la gueule. On notera en outre le retour d’Amavi depuis sa longue blessure.

 

Le match

Le match commence difficilement, avec des Bourpiens âpres au duel et au pressing conduisant Abdennour à concéder d’entrée deux coups-francs bien placés. Ceux-ci sont bien négociés par notre défense, et les minutes suivantes suffisent à mettre le slipomètre hors-service pour le reste de la soirée. Ocampos donne à Njie, qui dribble et transmet à Payet, lequel décale Luiz Gustavo venu à son aide. Le Brésilien élimine un défenseur et, de l’entrée de la surface, croise dans le petit filet (0-1, 10e).

L’OM pilonne Bourpe sur son flanc gauche ; un centre de Njie est cafouillé par Ocampos et Payet, mais ce dernier se bat pour conserver la balle et obtient un coup-franc à 20 mètres, qu’il se charge de tirer. Le gardien place son mur devant lui et ferme les yeux en priant très fort pour que ça suffise. Ca ne suffit pas (0-2, 13e).

Pour apprendre aux abrutis d’Eurosport à passer notre match en multiplex avec Auxerre-Les Herbiers, une affiche que même Guy Lux aurait eu honte de proposer à Intervilles, l’OM s’applique à ne laisser aucun répit au spectacle : Payet lance Mitroglou dans le dos de la défense : Kostas fixe le gardien et offre un but tout fait à Ocampos (0-3, 16e).

Club de coupe s’il en est, l’OM est attaché à la notion de respect de l’adversaire, fût-il le plus modeste. Nous nous employons donc à faire part à Bourpe-et-Rônasse du même profond respect que Rocco manifeste à ses partenaires : Payet écarte pour Njie, qui décale Sarr. Bouna pivote et adresse du gauche un centre parfait pour Mitroglou, pour une tête imparable et imparée (0-4, 20e).

Passons sur la vingtaine de minutes bien légitimement occupée à digérer ce festin. Seule une lourde d’Amavi égaye cette fin de première mi-temps, où le seul enjeu pour Steve Mandanda est de bouger suffisamment pour ne pas se transformer en bonhomme de neige. Heureux d’avoir arrêté l’hémorragie, les Bourpiens se relâchent et offrent la balle à Mitroglou d’une passe en retrait on ne peut plus dégueulasse. Kostas élimine son défenseur et trompe le gardien avec un sang-froid d’avant-centre, si vous voyez ce que je veux dire (0-5, 41e).

Au cas où Rudi Garcia hésiterait à mettre quelques joueurs au repos, Ocampos se charge de le rassurer : servi par Lopez au terme d’une magnifique action collective quasiment initiée depuis notre propre piquet de corner (et illuminée par une géniale talonnade de Njie en avant-dernière passe), Lucas réveille nos adversaires d’une petite claque sur les fesses dès la reprise (0-6, 48e).

Luiz Gustavo puis Amavi sortent, et l’OM passe la seconde période à travailler ses combinaisons. Nos quelques absences sont bien compensées  par la défense, à l’exception d’une petite alerte aboutissant au seul arrêt de Mandanda. Pour la peine, l’OM se réveille et, se basant une nouvelle fois sur une excellente sortie de balle depuis notre propre surface, voit Kamara lancer Njie sur le côté. Clinton retrouve Payet, qui se charge d’envoyer un délice sur la tête d’Ocampos pour le triplé (0-7, 71e).

Les Bourpiens assument les conséquences de leur nullité absolue dans le jeu aérien et en tirent les conséquences en refusant d’essayer de défendre sur ces phases de jeu : Sarr passe au nouvel entrant Sari, dont le centre parfait est repris par Mitroglou sans même avoir besoin de sauter (0-8, 81e).

La soirée se conclut par une jolie passe de Sarr pour Sari, descendu d’un hippopotacle en pleine surface (NB : nous rappelons à ce propos que ce pénalty ne peut pas être pris en compte pour le bâton de Dildotte, qui ne concerne que la Ligue 1). Le coup de pied de réparation est laissé à Njie, par charité : Clinton se charge d’ouvrir son compteur personnel d’un placide contre-pied (0-9, 89e).

 

Les joueurs

Mandanda (NN/5) : Une sortie délicate et un arrêt. Je ne vais pas le noter pour si peu, la Chambre régionale des comptes va encore dire que les Marseillais ne travaillent pas assez, sinon.

Rami (4/5) : Une main dans le slip, l’autre pour envoyer des textos à Pamela, et le reste du corps pour repousser les adversaires sans forcer.

Abdennour (3+/5) : Le temps de chauffe d’une BX diesel, qui lui vaut deux fautes de gros benêt assorties d’un carton jaune dans les 5 premières minutes. Tant pis pour les Bourpiens qui n’en ont pas profité à temps : une fois lancé, Aymen a sereinement aplati tout ce qui se présentait à lui.

Sarr (5/5) : Je ne dis pas que les circonstances du match lui ont particulièrement convenu, je dis juste qu’il m’a fait penser à Ray Charles le jour où ses parents lui ont offert un piano plutôt qu’un Fantacolor.

Amavi (3+/5) : Une reprise tranquille avec des sparring-partners idéaux. Comme club de foot je ne sais pas, mais comme centre de rééducation Bourpe-et-Rônasse a de l’avenir, c’est certain.

Bedimo (65e, 3/5) : Permet à Rudi Garcia d’envelopper Amavi dans du papier-bulle en vue de le préserver pour des rendez-vous autrement plus cruciaux. Une entrée salutaire, donc.

Lopez (4/5) : Pas de coup d’éclat hormis sa passe décisive, mais propre et fluide sans fioriture. Le lubrifiant dont les soirées réussies ont besoin.

Luiz Gustavo (4/5) : D’un anniversaire de parvenu dans le VIIIe arrondissement de Paris à la kermesse du stade André Verchuren, Luiz Gustavo est toujours là pour apporter cette touche de classe unique et indispensable, sans laquelle vos fêtes ne seraient que vulgarité.

Kamara (55e, 4/5) : Comme dans les documentaires animaliers, bébé fauve entre à la suite de Maman lionne pour bouffer à son tour les couilles de l’antilope, comme elle le lui a montré.

Njie (4-/5) : Déjà à l’agonie face à des attaquants normaux, les défenseurs ont dû en plus gérer un Clinton Njie en pleine montée d’acide, faisant tellement n’importe quoi qu’il en devenait totalement imprévisible voire parfois génial.

Payet (5/5) : Donner autant d’espace et de temps à Dimitri pour jouer, c’est donner un AK47 à Martin Fourcade pour gagner le nounours au tir aux ballons.

Sari (73ee, 4/5) : Peu convaincant lors de sa précédente entrée, il prend ici sa pleine part au désossage de l’adversaire.

Ocampos (5/5) : Fast&Furious, et pour une fois sans les traces de pneu.

Mitroglou (5/5) : Un triplé empli de sang-froid et de détermination. Si Kostas était un sérial-killer, on pourrait dire qu’il a enfin franchi l’étape des chatons : il lui reste à s’attaquer aux choses sérieuses, mais c’est prometteur.

 

L’invité zoologique : Nicolas Saint-Rufipenne

Avec son nom imbitable, son anonyme aspect grisâtre et le fait, plus globalement, que son intérêt pour le commun des mortels équivaut à peu près à quedalle, nous pouvons sans crainte affirmer que le rufipenne est le Bourg-en-Bresse du règne animal. Voici les observations livrées par notre passereau :

– Les autres : Soit ce match était un accident, soit Toulouse, qu’ils ont sorti au tour précédent, a vraiment du souci à se faire.

– La suite : Tirage au sort jeudi pour ce quart de finale – eh oui, l’air de rien les choses sérieuses approchent.

Les images : Les voici (ce résumé ne contient pas d’insertion du multiplex avec Auxerre-Les Herbiers).

– Le rattrapage : Si tu l’as ratée, l’académie d’OM-Metz, son 6-3, son huis-clos et sa dédicace à la LFP est ici.

– Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook et sur Twitter. Cladie T. remporte le concours zoologique, d’une impartialité totale quoi qu’en disent certaines mauvaises langues.

 

Bises massilianales,

Blaah.

13 thoughts on “Bourpe-OM (0-9), La Canebière académie bourre en Bresse

  1. Magnifique. Quel match. J’ai trouver les deux jeunes très bon . Kamara ça n’est pas une surprise mais sari carrément une bonne surprise. Sont centre sur la tête du grec étais magnifique. Maintenant reste à coller des crotte de nez sira sainté vendredi pour conclure une belle semaine de foot.

  2. Quelle était la cote pour le combiné « triplé de Mitroglou + triplé d’Ocampos » ?

  3. Ah ouais purée j’ai été obligé d’aller sur Wikipedia pour me rendre comprendre que Bourg Péronnas était devenu Bourg en Bresse Péronnas. Ce monde va trop vite pour moi.

  4. Fourcade avec un AK 47 … Je ne vais plus oser m’approcher d’un stand de tir dans les villages montagnards.
    Blaah s’adapte bien à académiser des victoires.

  5. “Déjà à l’agonie face à des attaquants normaux, les défenseurs ont dû en plus gérer un Clinton Njie en pleine montée d’acide, faisant tellement n’importe quoi qu’il en devenait totalement imprévisible voire parfois génial.”

    Non mais ça va pas non de me faire rire comme ça sans prévenir. Je passe pour un débile dans ma salle d’attente à l’aéroport. ..

    Sinon jte kiffe de plus en plus chaque jour

    1. Comment ce la pété en plaçant que Monsieur traîne dans une salle d’attente d’aéroport.
      Blon lui n’y va que pour la fouille.

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