Châteauroux – AC Ajaccio (0-0) : I Sanguinari s’est déplacé et l’Aiacciu Académie livre ses notes

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« Dans la famille des villes pourries, je voudrais Châteauroux. » Avec ce déplacement dans le Berry, I Sanguinari a de nouveau été servi. Après Laval, Clermont et Alès, et en attendant Wasquehal, Niort et Louhans-Cuiseaux.

Mais Châteauroux, c’est quoi ? Une ville de l’Indre de 45 000 habitants, un jumelage avec Bittou au Burkina Faso, un 4 fleurs obtenu au concours des villes et de villages fleuris en 2008 mais surtout la ville natale de Gérard Depardieu. Pas étonnant que la moitié de la ville soit alcoolique. Mais Châteauroux, c’est aussi un micro-climat : de la pluie, du vent et du froid. Heureusement que la tribune du parcage visiteurs est couverte. Pour ce rendez-vous en terre inconnue, pas de Frédéric Lopez ni d’Adriana Karembeu, mais 6 membres d’I Sanguinari, dont le président et 5 petits nouveaux, venus prendre la température d’un déplacement acéiste.

Il est 19h30 quand I Sanguinari prend place dans le kop. 19H35, le président Orsoni, qui fait son habituel tour de terrain d’avant-match, vient nous saluer, nous les courageux. S’il espère les trois points pour l’ACA, ce n’est pas le cas des deux ultras de La Berrichonne, venus à notre rencontre pour discuter du match et des enjeux. Les Castelroussins ont beau vivre dans une ville moyen-âgeuse, ils ont le mérite d’être sympas. Sauf avec les autres supporters de LBC, les Castel Wizards. « Vous allez voir, ils sont à côté de vous dans la tribune, ils sont cons, ils critiquent tout le temps et ça m’étonnerait pas qu’ils viennent chercher la merde avec vous à la mi-temps ». Les hostilités sont lancées. En tribune et sur le terrain.

Pour bien confirmer les clichés sur la ville, la Berrichonne a fait appel à Thierry, un ancien candidat de L’Amour est dans le pré fan du club, pour donner le coup d’envoi. Ce sera quasiment le meilleur moment de la première mi-temps sur le terrain. Nicolas Fauvergue aura beau tenter un enchaînement contrôle-reprise de volée dès la 5ème minute, le reste de la mi-temps sera bien morne. L’Acéiste qui se mettra le plus en valeur ? Oumar Sissoko, qui repoussera une frappe sur sa transversale. Sur son côté droit, Mouaad Madri jouera lui sur sa vitesse pour prendre la profondeur. Sa position de bouffeur de ligne de touche permettra d’étirer le jeu sur les côtés avant de se projeter vers l’avant. Un rôle très important qu’avait Madri donc.

Mais pour se réconforter d’un spectacle bien triste, il fallait faire le show dans les tribunes. Ce n’était pas trop le cas d’I Sanguinari, qui, en association bien organisée, avait oublié une pile pour son mégaphone. Du coup, il fallait gueuler encore et encore et taper encore et encore sur le tambour pour se faire entendre. Assez simple devant l’arène castelroussine quasiment vide mais plutôt compliqué aux côtés des ultras de LBC, qui montraient son mécontentement quant à l’équipe dirigeante du club. Des « Et on veut du changement, et on veut du changement, Denisot président, Denisot président ! » émanaient de la tribune des Castel Wizards, visiblement énervés que leur directoire ait pris la décision de virer l’entraîneur Pascal Gastien depuis leurs lieux de vacances respectifs. Le président Thierry Schoen était en Guadeloupe, le président délégué Bruno Allègre était au Maroc. Et le club de Châteauroux, il est où ? « Vous êtes en National, vous êtes en National » entonnait simultanément I Sanguinari. Rien de mieux pour se réchauffer. Surtout que dans l’Indre, il fait presque -9756°. Pas de quoi refroidir quelques-uns des nouveaux membres, prêts à tout pour totalement s’intégrer. Même à se mettre torse nu.

LA FOULE EST EN DELIRE

 

Mr l’arbitre siffle la mi-temps. L’occasion d’aller tester les toilettes du stade Gaston-Petit. Les notes prises sur place, qui serviront à la rédaction du Guide Michelin des toilettes des stades de Ligue 2 sont éloquentes : « rampe d’accès pour handicapés, chauffage à bonne température, propreté plus que correcte et odeur agréable » dans les points positifs. Les points négatifs ? Un lino qui a mal vieilli et des autocollants décollés à l’arrache. Les toilettes de la Berrichonne devraient ainsi être créditées d’une note de 6,5/10 dans le guide qui sortira à la fin de la saison.

Retour au match et à la monotonie. En deuxième période, les rares intentions acéistes disparaîtront, trop occupés à bien défendre et à voir venir les Castelroussins. Quand il n’y a pas de lien entre la défense et l’attaque, cela donne des offensives bien trop timides, cassées par une mauvaise qualité technique dans les transmissions. Les relances n’étant pas bien assurées, le travail de Fauvergue et compagnie n’en est qu’encore plus compliqué. Pour assister à un sursaut acéiste, il faudra attendre la fin du match et une tête trop décroisée de Marvin Diop. C’est mieux du côté des locaux avec deux occasions franches, où les attaquants partent dans le dos de la défense mais se heurtent aux sorties de Sissoko. Si le gardien malien ne touchera pas la balle, sa présence physique suffira à apeurer les Castelroussins, qui frapperont juste à côté. I Sanguinari retient son souffle. Ils le relâchent juste pour gueuler des « Châteauroux enculé » ou des gentillesses du genre.

Coup de sifflet final. Comme à Laval, I Sanguinari s’est déplacé pour un 0-0. Entre déceptions et joie d’avoir gagné un point à l’extérieur. Un sentiment partagé par les joueurs. Alors que la plupart des joueurs saluera I Sanguinari de plus ou moins loin, Nicolas Fauvergue, Marvin Diop et Hugo Videmont viendront eux au plus proche du kop visiteurs. « C’est vrai qu’on vient pas souvent vous voir à la fin des matchs, alors on vient vous saluer » soulignera le sympathique Fauvergue. Des marques de respect, I Sanguinari en recevra d’autres des Castel Wizards. « Franchement respect à vous les gars ». Puis des serrages de main et pour finir une fraternité inédite entre supporteurs castelroussins et ajacciens : I Sanguinari se greffera aux Castel Wizards pour appuyer leur message en chantant « et on veut du changement, Denisot président ! ». Comme quoi on peut s’insulter pendant le match et chanter ensemble à la fin.

Il est venu l’heure de débâcher et de partir. En passant par le bus des joueurs bien sûr. L’occasion de discuter avec Benoît Pedretti, qui félicitera I Sanguinari pour ses déplacements, affirmera qu’il faudra désormais « confirmer à domicile » et apprendra en direct l’égalisation de Reims contre l’OM. Sous la pluie, I Sanguinari repartira vers d’autres cieux. En rêvant d’une victoire au Havre, dans 15 jours.

Un grand merci à Cyril Vannucci, à la sécurité de la Berrichonne, à Alain Orsoni, aux joueurs, à Dédé Paccioni et aux supporteurs de Châteauroux pour l’accueil. Ne vous inquiétez pas, elle est belle votre ville !

ANNUTAZIONI :

Oumar Sissoko 4/5 :

Eric Marester 4/5 : Le retour du pitbull, sans muselière. Il a croqué tous les ballons qui venaient à lui. Et le fait de desservir son côté ne l’a, cette fois-ci, pas desservi puisqu’il a bien couvert le deuxième poteau.

Cédric Kanté et Joris Sainati 3,5/5 : C’est bon, on a trouvé la charnière qu’il fallait. La charnière d’un coffre-fort suisse : hermétique, étanche et blindée. Les deux sont toujours bien placés et se relaient pour aller au charbon. Avec une mention spéciale pour Sainati qui a remporté plus de duels qu’un grand chevalier du Moyen-Âge.

Fabrice Begeorgi 3/5 : Un match de vieux baroudeur de Ligue 2 : tout en expérience.

Benoît Pedretti 3,5/5 : Il semble avoir retrouvé ses jambes de 20 ans et, dans l’entre-jeu, cela se ressent très vite. Bel impact et douce simplicité pour lui.

Claude Gonçalves 3/5 : Positionné légèrement plus haut que d’habitude, Gonçalves n’a pas hésité à venir prêter main-forte en attaque, avec une ou deux frappes bien au-dessus, tout en n’oubliant pas de défendre.

Hugo Vidémont 3/5 : Physiquement et sur le terrain, il a un petit air de Florian Thauvin. Contre Châteauroux, il était plus Eric Besson : il déserte la gauche pour se recentrer. Vendredi soir, on l’a plus souvent vu repiquer dans l’axe qu’autre chose. Ce qui lui a permis de se procurer la seule grosse occasion de la deuxième mi-temps en dribblant de la gauche pour revenir au centre et frapper sur le gardien berrichon.

Mouaad Madri 4/5 : Mouaad Madri c’est Bip-Bip sans coyote. Du coup, il s’est fait flasher sur son côté droit qu’il a pris en explosant les limitations de vitesse à plusieurs reprises. L’Ajaccien le plus en jambe et le plus dangereux.

Johan Cavalli 3/5 : Pas de passes décisives ni d’échauffourées provoquées mais un mach tout de même réussi. Comment ? En taclant, beaucoup, et en envoyant de belles transversales, pas assez souvent.

Nicolas Fauvergue la moyenne/5 : A force d’être encore plus pivot que Bernard, il en perd ses repères face au but. Au point de rater sa seule occasion du match dès la 5ème minute.

I RIMPIAZZANTI

Marvin Diop, 75ème minute, NN : Il aura pu se dégourdir les jambes, et ça, c’est bien le principal.

Jordi Quintilla, 86ème minute, NN : Imagine, le mec a été formé au Barça, il a vu Messi, Ronaldinho, Xavi et il se retrouve à jouer 5 minutes à Châteauroux un vendredi soir, par -10°, en Ligue 2, sur un synthétique, contre Tait, Bain et Garita. L’angoisse.

Perfettu Erignacci

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