Mon assistant n’a toujours pas retrouvé mes images de boules en pierre. Nouvelle académie sans illustration pour vous, nouvelle séance de fouet pour lui.

Mes bichounets, mes chéris, mes amours,

Je suis absolument certaine que vous mourez tous d’envie d’en savoir plus sur notre dernier match de poule dans cette Copa Oro, contre la Guyane Française donc.

Ce n’est pas du tout le cas, n’est-ce pas… vous avez raison. Expédions cette rencontre sans grand intérêt et retounons vite nous faire oindre de crème solaire par un métis aussi docile que généreusement membré. Un mot tout de même de cette sélection guyanaise et de sa sanction qui devrait rentrer dans les annales des tapis verts stupides :

– Bonjour Concacaf. Nous voudrions faire jouer Florent Malouda. Nous savons qu’il a déjà été sélectionné en Equipe de France et qu’il n’a donc pas le droit d’intégrer notre selection, mais nous vous le demandons tout de même, on ne sait jamais.

Bonjour Guyane Française. Eh bien nous allons vous surprendre : non, il n’a pas le droit de jouer pour vous.

Comme c’est intéressant, Concacaf. Eh bien dans ce cas, le mieux est de prendre acte de votre réponse. Nous allons donc vous faire un gros doigt d’honneur et le titulariser quand même, si vous n’y voyez aucun inconvénient? 

– Amusant, Guyane Française. Attendez un peu, nous en avons une bonne aussi : votre nul contre le Honduras, vous vous le mettez où je pense et on va le remplacer par un joli 0-3 sur tapis vert, une amende et l’interdiction pour Malouda de remettre un pied sur le terrain. Et même d’entrer au stade tiens.

Votre décision est d’une sévérité incompréhensible, Concacaf.

 

L’équipe

Le blessé du jour est Cristian Gamboa, sorti comme Campbell lors du dernier match et dont l’on vient d’apprendre le forfait définitif pour ce tournoi. Comme les Etats-Unis et le Mexique, nous allons finir cette Copa Oro avec une équipe B voire C, si ce n’est qu’eux l’ont fait exprès.

Les valides sont alignés dans un 4231 innovant : si cette rencontre ne révolutionne pas l’histoire du football, qu’elle nous permette au moins de tenter des choses.

Carvajal

Salvatierra-Gonzalez-Umaña-Calvo

Azofeifa (Wallace, 58e)-Tejeda

Segura (Guzman, 53e)-Ruiz-Ramirez

Rodriguez (Ureña, 77e)

 

Le match

Un but d’Ariel Rodriguez sur corner dès la 4e minute évite tout doute, et conforte l’équipe dans un projet de jeu qui n’est pas sans rappeler votre équipe de France sous Deschamps. Il est ainsi difficile de savoir :

– si nous voulons réellement le ballon ;

– et dans le cas où nous le voudrions bien, ce que nous souhaitons exactement en faire.

De timides occasions costariciennes, quasiment rien côté guyanais, et nous voici déjà à la pause. Ensuite ? Rien, hormis une possession guyanaise contrôlée sans plus d’ambition par mes Ticos. Un coup de génie de Ludovic Baal vient nous réveiller à l’heure de jeu : un bourre-pif totalement gratuit sur Guzman au bord du rond central, et surtout sous les narines de l’arbitre, laisse nos adversaires à dix. Mes chéris ne se remuent guère plus, jusqu’aux abords des 10 dernières minutes. Là, comme contre le Canada, nous accélérons enfin, ce qui suffit à éparpiller nos faire-valoir. Une trouade défensive permet à Ureña d’offrir le deuxième but à Wallace, suivi d’un troisième par Ramirez sur un extérieur orgasmique de Bryan Ruiz.

Couplé au nul entre Canada et Honduras, ce résultat nous hisse à la première place du groupe… ce qui, comme prévu n’est pas un cadeau : nous gagnons un nouveau trajet de 2400 bornes jusqu’à Philadelphie, pour y rencontrer un adversaire pas forcément plus abordable (Panama probablement).

Pour vous moquer de Ludovic Baal, c’est à 2’05. Pour jouir de la passe de Bryan Ruiz, faites délicatement glisser votre doigt sur 4’24.

Les notes

Danny Carvajal (3/5) : A évité de prendre un but de Roy Contout, c’est tout ce qu’on lui demandait.

José Luis Salvatierra (3/5) : Excellent offensivement, mais mon ulcère n’a pas oublié le pénalty qu’il a été tout près de concéder en première mi-temps.

Giancarlo Gonzalez (3/5) : Pas ennuyé, rien à dire. Glissons.

Michael Umaña (3/5) : Quelques sauvetages périlleux mais pour lui non plus, pas de quoi en ecrire une thèse.

Francesco Calvo (2/5) : Un peu moins ardent que les camarades, et les quelques offensives guyanaises sont surtout venues de son côté. Comme je le dis à mes étudiants au moment de choisir le plus mal noté, qui aura pour gage de passer la soirée avec moi : il faut bien que ça tombe sur quelqu’un.

Randall Azofeifa (2/5) : Comment ça, je le sacque sans argument ? Vous voulez contester la note ? Faites-le moi savoir, je vous enverrai un lien pour revisonner le match, si vous y tenez. Ainsi que le manuel « comment avoir une vie sociale ».

remplacé par Rodney Wallace (58e, 3/5) : Peu en évidence, mais il a le mérite d’assurer le résultat en marquant le deuxième but.

Yeltsin Tejeda (3/5) : J’aurais bien porté à 4/5, mais il paraît que l’effet sur l’hygrométrie intime n’est pas un critère de notation. Ce qui est certain, c’est que mon vrai Tejedounet est de retour. Et qu’il mérite tout de même mieux que Lausanne Sport.

Ulises Segura (2/5) : Heureux qui comme Ulises a fait un petit voyage hors du banc de touche.

remplacé par David Guzman  (53e, 3/5) : On a été à deux doigts de croire à un 433 à son entrée, mais c’était oublier qu’un expert-comptable du New Jersey a davantage d’audace que notre sélectionneur. Belle entrée quoi qu’qu’il en soit, dotée du trophée Sergio Ramos de la plus belle expulsion provoquée pour sa chute devant ce grand dadais de Baal.

Bryan Ruiz (3/5) : Aha. Aha. Hmmmmh. AHA. AAAAAAAAAAAAAHAHARGHLAF. Voici pour sa passe de la 83e minute. Pour le reste, pas grand chose.

David Ramirez (3/5) : Une bien meilleure apparition que contre le Canada, un but à la clé.  Mais je ne suis pas du genre à m’enflammer rapidement, vous le savez.

Ariel Rodriguez (4/5) : Au bout de 23000 km parcourus pour ce tournoi, il a enfin eu le loisir d’entrer en jeu, et de s’y illustrer en marquant dès la 4e minute. Cela valait bien cette inondation de cyp… de larmes.

remplacé par Marco Ureña (77e) : Heureusement que les tribunes étaient vides, sans quoi il ne coupait pas à son inculpation pour terrorisme. Dans ce pays, on ne plaisante pas avec ceux qui visent des citoyens américains. Une passe décisive plus que bienvenue, ceci dit.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.