El Mundial ! El Mundial ! EL MUNDIAAAAAAAAAAAAAAAAAL !

JE VOUS AIME ! JE VOUS AIME TOUS ! JE VOUS AIME TOUS ET SURTOUT TOI KENDALL MON BEAU COLOSSE !

AH MES AMOURS, MES AMOURS, J’ESPERE QUE VOUS ETIEZ LA CE SAMEDI SOIR A CETTE 95E MINUTE, VOICI LE GENRE DE MOMENT QUI NE PEUT QUE VOUS FAIRE AIMER LE FOOTBALL

[ndlr : Notre académicienne nous a transmis son texte écrit intégralement en capitales, assorti de nombreuses fautes de frappes sans doute dues à l’utilisation d’une seule main pour sa rédaction. Pour plus de confort de lecture, nous avons pris le parti de retranscrire correctement la présente académie. Puisse Kimberly nous en excuser]

 

Nous allons être honnêtes, ce match ne semblait pas propice aux émotions fortes. Tout d’abord, il s’est bien entendu produit cette terrible tempête qui a endeuillé notre pays. Sur le pur plan sportif, ensuite, le Costa Rica n’avait plus grand-chose à redouter de cette fin d’éliminatoires, puisqu’il aurait fallu perdre les deux derniers matchs en se faisant remonter une différence de 14 buts pour craindre l’élimination. Bref, même s’il fallait selon la formule consacrée faire attention au Honduras, le seul risque que pouvait nous faire courir les rustres d’en face était celui de gâcher une belle fête à domicile.

Nous étions bien loin de croire, alors, que le match s’achèverait dans les cris, les hurlements, bref et je n’ai pas peur d’exagérer, un orgasme collectif qui a saisi toute la ville de San José au moment de l’égalisation. Et là, permettez-moi de parler de génie de la part de notre sélectionneur : plutôt qu’une bête victoire nette et sans bavure contre ces nuls, Oscar Ramirez nous a concocté une stratégie volontairement pleutre, évidemment inefficace, pour nous crisper tant et plus jusqu’à ce but libérateur de la dernière minute. Une qualification tranquille nous aurait envoyés en Russie trop confiants, voire repus : mais là, c’est un pays uni, fier et encore tout vibrant de cet exploit (arracher le nul contre des mecs qui seraient capables de perdre contre l’Australie, tu parles !) qui ira à l’assaut d’autres montagnes après la glorieuse épopée de 2014. Je crois que votre Didier Deschamps compte adopter à peu près la même approche psychologique contre le redoutable Bélarus mardi.

Boule russe.

Le match

Rien ne change depuis le match contre le Mexique, excepté la suspension de Calvo qui conduit à son remplacement par Gonzalez.

 

Keylorgasme

Gamboa – Gonzalez – Acosta – Waston – Oviedo

Borges – Guzman

Ruiz                               Bolaños

Ureña

Pour les dix dernières minutes, Oscar Ramirez se dit qu’à 0-1 contre nous, il est peut-être temps de songer à émettre l’hypothèse de prendre le risque de sortir de notre schéma à cinq défenseurs, ce qui donne :

Keylorgasme

Gamboa – Gonzalez – Waston – Oviedo

Borges – Guzman

Wallace (79e) – Ruiz – Colindres (72e)

Venegas (72e)

 

Je vous parlais de Deschamps ? Eh bien sachez qu’aux yeux d’Oscar Ramirez votre sélectionneur passerait sans doute pour un dangereux romantique. Match nul il nous faut ? Eh bien match nul nous cherchons : si le Honduras ne se découvre pas, tant pis pour eux.

Le Costa Rica débute ainsi excessivement replié, sans volonté de tenir le ballon, et comptant sur ses transitions offensives rapides pour prendre à revers les attentihonduriens. Le problème, le très gros problème, est que la Sele en oublie ses valeurs fondamentales  – un bloc qui presse haut et de manière coordonnée – pour retomber dans ses pires travers. Bridés, nos joueurs confondent repli et débandade, laissent jouer nos adversaires pourtant peu dangereux et, trop souvent, contre-attaquent en laissant une équipe coupée en deux.

A la pause, le score reste acquis mais l’on voit mal pourquoi notre équipe, pourtant si valeureuse face aux Etats-Unis et au Mexique, s’expose autant à l’accident bête. Notre première et seule vraie occasion survient peu avant l’heure de jeu, quand Marco Ureña, seul à 11 mètres, commet ce qu’il est parfois convenu d’appeler « un crime contre l’équipe ».

Peu après la vendange de notre avant-centre, arrive ce qui doit arriver : Gamboa est débordé, et le centre de Himmler Nagasaki Rommel Quioto arrive sur la tête d’Eddie Hernandez, qui profite de l’hésitation de nos défenseurs pour fusiller Keylorgasme.

Boule floue.

Sur le plan purement comptable, ce but du Honduras ennuie certainement plus nos amis panaméens et étatsuniens que nous-mêmes. Il fait cependant tache : la fête annoncée tombe à l’eau et n’a même pas la consolation du beau jeu, les T-Shirts « Pura vida en Rusia » sont discrètement remisés dans les cartons, notre sélectionneur va être contesté comme jamais, bref : le déroulement de cette rencontre devient franchement contrariant.

Surtout, quand l’ambition de départ est le 0-0, il est tout sauf évident de se mettre à jouer correctement dans les 20 dernières minutes. Le Costa Rica cafouille, le Costa Rica s’énerve, et seule l’entrée énergique de Colindres nous donne quelque maigre espoir. A force de semi-bagarres et arrêts de jeu divers, l’arbitre décompte six minutes additionnelles qui ne semblent pas usurpées, d’autant que les Honduriens annoncent clairement leur intention de se rouler au sol dès qu’ils en ont l’occasion (je ne les en blâme pas, c’est de bonne guerre).

Kendall Waston délaisse définitivement sa défense centrale pour aller promener son double-mètre dans la surface adverse, mais ne parvient qu’à y commettre des fautes. C’est alors que dans une dernière combinaison avec Wallace, Bryan Ruiz s’arrache pour emmener un dernier ballon sur l’aile droite, oui, ce Bryan Ruiz-là, placardisé, ostracisé, humilié au Sporting du Portugal, El Capitan qui est passé à côté de son match, disons-le franchement, le beau, le grand Bryan fait mine de centrer puis dribble pour la première fois du match un adversaire, puis un deuxième qu’il déborde juste ce qu’il faut pour adresser un centre en bout de course, et à la réception de trouve LE COLOSSAL KENDALL WASTON QUI PROPULSE UN COUP DE BOULE MONUMENTAL DANS LES FILETS ET QUALIFIE LE COSTA RICA POUR LA RUSSIE, KENDALL WASTON QUI HURLE SA RAGE EN MEME TEMPS QUE TOUT LE STADE, C’EST L’ESTADIO NACIONAL QUI EXPLOSE, C’EST TOUT SAN JOSE QUI S’ENFLAMME VAMOS A RUSIA ! EL MUNDIAL ! EL MUNDIAL ! EL MUNDIAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAARRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRAAAAAAAAAAAAARRRaaarrharghlaf.

[ndlr : nous n’avons pas eu leur cœur d’ôter son CapsLock à Kimberly pour cette séquence. Merci de votre compréhension]

Les larmes de ce gros dadais d’Oscar Ramirez interviewé avec ses parents, Kendall qui manque de fracturer la nuque d’un journaliste, Keylorgasme qui achève la soirée dans les buts en jouant au ballon avec les enfants… pas besoin d’en dire plus, si cela ne vous émeut pas, sortez immédiatement de cette académie, sortez de ce site : vous n’aimez pas le football.

 

Les notes :

Keylor Navas (4/5) : Une sûreté de tous les instant, agrémenté d’une claquette très légèrement keylorgasmique mais bien agréable tout de même. Il attendra la Russie pour reprendre sa place de Sauveur.

Giancarlo Gonzalez (2/5) : Après l’Angleterre, l’Italie et l’Uruguay, je vous épinglerais bien, chers Français, à mon tableau de chasse des anciens champions du monde. Mais dans cette perspective, j’avoue que voir la manière dont Giancarlo défend contre les attaquants Honduriens me laisse quelque peu fébrile à l’idée de le voir affronter Mbappé, Griezmann, Dembélé ou Lacazette. Non, Lacazette, ça va.

Jhonny Acosta (2/5) : Attentif dans ces anticipations, impliqué dans la relance, mais une fois encore auteur d’un duel défensif complètement raté, quand il lâche le marquage d’Hernandez en croyant que Waston le couvrira. Bref, un gentil garçon mais fiable comme un préservatif en feuille de bananier.

Remplacé par Rodney Wallace (79e) : Pas d’exploit mais une contribution à l’action de l’égalisation, ce qui est amplement satisfaisant.

Kendall Waston (5/5) : Cet homme vient d’acquérir une place durable dans les manuels d’histoire – et dans mon lit, s’il le souhaite. Je ne vois pas comment lui donner autre chose que la note maximale.

Cristian Gamboa (1/5) : Peu à l’aise, coupable de s’être fait déborder sur l’ouverture du score et d’avoir frôlé une expulsion imbécile quelques minutes plus tard. S’il comment le même genre de chose en Russie, je me mettrai en devoir de lui trouver un goulag adéquat.

Bryan Oviedo (4/5) : On a craint sa sortie sur une énième blessure, mais Bryan s’est battu jusqu’au bout, avec parfois une sauvagerie dans le tacle qui a comblé mes appétits d’hormones mâles.

Celso Borges (3/5) : Dans une équipe vraiment pas à la noce pour ce qui était de produire du jeu, Celso-le-cerveau s’est démultiplié, pour un résultat certes modeste mais qui aurait pu être encore pire sans lui.

David Guzman (2/5) : Une partie curieuse, comme si David avait besoin d’une adversité à laquelle se confronter. Ici, face à nos médiocres rivaux, notre milieu a peiné à trouver son rythme pour finir assez souvent dominé.

Bryan Ruiz (5/5) : Oh qu’il a aimé me faire languir, ce coquinou. Jusqu’à la 95e minute, je me résignais à grand peine à lui attribuer l’infâmant 1/5 que sa performance fantomatique méritait. Quand soudain, oh, ha hou, rhhhâârghlaf. Voilà.

Christian Bolaños (2/5) : Cette manie de le filmer en très gros plan le rend encore plus laid que d’ordinaire. Et comme, pour une fois, le beau jeu n’est pas venu à la rescousse de son vilain bandeau, la note-sanction tombe.

Remplacé par Daniel Colindres (72e) : A voir son impact et sa qualité de conservation du ballon, il aurait pu rentrer plus tôt. Mais dans ce cas, nous aurions peut-être contenu le Honduras sans trembler, et n’aurions pas vécu une si belle soirée.

Marco Ureña (1/5) : Isolé et brouillon, ce qui n’aurait pas été si grave s’il avait converti l’occasion monumentale de la 59e minute. Je sens que l’été prochain cet homme risque de me faire mordre les lèvres, et pour une fois ce ne sera pas de plaisir.

Remplacé par Johan Venegas (72e) : Entré en pointe, l’homme aux dents d’acier a éprouvé bien du mal à se situer.

 

Le groupe

La deuxième place est assurée : le seul intérêt de cette dernière journée sera de voir Etats-Unis, Panama et Honduras se battre à distance pour une qualification directe et une place de barragiste, chacun chez un adversaire n’ayant plus rien à jouer. La logique voudrait que les gringos conservent assez aisément leur 3e place, les autres se disputant le droit à un dernier affrontement contre l’Australie ou la Syrie.

Allez, avant de se quitter, je vous propose de nous en remettre une petite tournée :

 

Kimberly GutiérrezYigüirro

 

 

 

2 thoughts on “Costa Rica – Honduras (1-1) : la Ticos Académie composte

  1. « une bette victoire ». Tiens donc. Sinon ça fait plaisir, on retrouvera Tejeda pour son baroud d’honneur.

  2. Je fus mauvaise langue sur la précédente académie, finalement cela se termine sur une Kostadinov, mais inversée. Un truc dans le genre.
    Vivement le mondial.

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