Epinal-OM (0-2), La Canebière académie n’est pas là pour faire rire

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This is not the end.

J’aimerais bien savoir depuis quand on ne saisit plus de si belles occasions de nous montrer ridicules ? Et comment on va écrire les académies, maintenant ? Si vous voulez mettre Monsieur Lapin au chômage, dites-le tout de suite.

Aïoli les sapiens,

Un déplacement à Epinal en 1/16e de finale de Coupe de France, c’est un tirage qui mérite pour être correctement analysé que l’on en pondère les avantages et inconvénients.

Avantages d’un déplacement à Epinal en 1/16e de Coupe de France :

– Le SAS Epinal. Ce nom évoque un roman de Gérard de Villiers que l’on aurait adapté en téléfilm sur France3, mais certainement pas un club de football. On ne peut rien craindre d’un club nommé SAS Epinal.

– D’ailleurs ils sont nuls. National 2, même avec une équipe allégée, c’est plus que dans nos cordes.

 

Inconvénients d’un déplacement à Epinal en 1/16e de Coupe de France :

– C’est Epinal. Quand on ne sait pas où ça se trouve on s’inquiète, quand on voit où ça se trouve on regrette d’avoir cherché.

– C’est Epinal en hiver. En temps normal ça joue par -15 sur un terrain en béton, mais avec le réchauffement climatique cela donne une alerte aux crues et un terrain plus propice aux sangliers qu’aux joueurs de football.

– On n’a pas que ça à foutre. Un calendrier chargé, un classement serré, des échéances immédiates : si l’on ne repose pas nos titulaires habituels ce soir, nous ne les reposerons jamais.

– Conséquence des deux points précédents, Rolando et Abdennnour joueront ensemble dans la boue. On n’avait pas observé une configuration aussi peu judicieuse depuis la bataille d’Azincourt en 1415.

– Ceux qui sont sur le terrain n’ont pas que ça à foutre non plus. S’agirait pas de risquer un mauvais coup et de rater la suite de la saison.

– Nous ne prêtons plus à rire depuis plusieurs semaines, et tout le monde n’attend que ce match pour se foutre de notre gueule.

 

Tout ceci mis en balance, le risque de nous voir girondiser ce match était plus que probable.  Finalement, après plus d’une heure passée entre angoisse et affliction, l’OM accomplit l’effort minimum pour empocher la totalité des objectifs : qualification dans le temps réglementaire, absence de blessure et de suspension, relance de Kostas Mitroglou. Bref, le genre de match qui, dès lors qu’il est réussi, peut être oublié aussi sec.

Nous ne saurions débuter cette académie sans avoir une pensée pour Eurosport et son insistance à nous parler de Canet-en-Roussillon-Caen et Granville-Concarneau alors que débutait notre match.

 

L’équipe

Pelé

Sarr – Rolando – Abdennour – Bedimo

Zambo Anguissa – Sanson

Sari (Thauvin, 61e) – Lopez – Ocampos

Mitroglou (Germain, 70e)

Je suis trop jeune pour avoir assisté à OM-Forbach, mais j’aurai vu André-Frank Zambo Anguissa avec le n°10.

 

Le match

Purge. Emprunté, sans idée, sans énergie, l’OM se laisse gentiment malmener par les Spinaliens, qui se procurent quelques situations de tir heureusement mal conclues. Les duels sont rugueux et notre jeu inexistant : la première combinaison dans la surface adverse survient à la 18e, le premier tir à la 28e par Sari, la première passe verticale de Sanson à la 35e. C’est finalement Rolando qui secoue l’apathie ambiante en se portant à l’attaque, prélude à une domination olympienne un peu plus marquée mais toujours stérile. La mi-temps se conclut sur un hippopotacle des familles d’Abdennour, une manière de bien confirmer aux rares téléspectateurs qu’ils trouveront moins d’esthétisme dans ce match qu’à la biennale du tuning de Cabriès-Calas.

Les choses ne s’arrangent pas ensuite. Pour tout dire, notre nullité intégrale est uniquement atténuée par un tir hors-cadre de Sanson à la réception d’un centre d’Ocampos, à l’heure de jeu. Par égard pour les personnes venues ce soir assister à un peu de football, Rudi Garcia consent alors à faire entrer Thauvin : à l’inquiétude de l’élimination s’ajoute celle devoir Florian se péter. Un bourbier, des adversaires supposément inférieurs mais fourbes et déterminés, voilà qui confirme le dicton militaire bien connu : « Si l’on ajoute des rizières et fait maigrir leurs putes, Epinal c’est Diên Biên Phu. »

L’OM domine toujours aussi timidement, subissant même une action spinalienne un peu slipométrique sur les bords. Constatant que les Olympiens se servent de Mitroglou comme Njie de son pied gauche (c’est-à-dire : pas), Rudi en tire les conséquences et le remplace par Germain. Valère attend à peine deux minutes pour surprendre le gardien, d’un amour d’enroulé à la réception d’un centre de Lopez dévié par la défense (0-1, 73e). Selon le poncif, le plus dur est fait, reste alors à passer le dernier quart d’heure sans consommer le stock de slips de la semaine. Quelques moments anaux nous valent des frayeurs modérées, caractérisées principalement par une succession de coups de pied arrêtés défensifs. Finalement, Florian Thauvin est trouvé par Zambo Anguissa sur le côté droit, dribble et centre en retrait pour Sanson qui conclut juste avant le coup de sifflet final (0-2, 93e).

Nous voici donc dans la position schizophrène consistant à féliciter nos joueurs, qui ont parfaitement accompli tout ce qu’on attendait d’eux, et à les sacquer dans les notes puisque, pour ce qui est de la qualité du jeu, on serait bien en peine de trouver quoi que ce soit de positif à écrire.

Les joueurs

Pelé (3/5) : Une nouvelle clineushite en bonne et due forme pour l’Albatros, dont la préoccupation principale était surtout de ne pas se faire piéger par une taupe sur chaque passe en retrait à négocier.

Rolando (3+/5) : Quasi-parfait, avec en bonus cette lucidité d’avoir sonné la charge au moment où son équipe s’endormait profondément.

Abdennour (2-/5) : A chaque sprint qu’il a dû disputer dans la boue j’avais l’impression de voir un motard du Dakar qui s’ensable.

Sarr (2-/5) : Le seul mec pour qui un déplacement à Epinal équivaut à une sortie du samedi soir au Macumba des Saintes-Maries. On se torche avec la rigueur, on s’en fout de la tenue, on est là pour s’éclater sans arrière-pensée. Si on a de la chance, ça finit avec la bite dans une Néerlandaise sur la plage, si on n’en a pas, ça finit avec l’Audi dans un Néerlandais sur la départementale.

Bedimo (2-/5) : Une prestation aussi bordélique que celle de Sarr, sans que l’on sache s’il la doit lui aussi à un manque d’application ou s’il s’agit là de son niveau habituel.

Zambo Anguissa (3-/5) : Une plus-value dans le jeu à peu près égale à zéro, mais il a très correctement fait ce qu’il avait à faire.

Sanson (2+/5) : Bon, allez, c’est vrai qu’il y a eu des tirs. Dont l’un a fini au fond. Notons donc généreusement.

Lopez (2/5) : « Maxime, tu seras dépositaire de notre jeu ce soir.

– Que je joue Despacito ce soir ? Vous voulez pas plutôt attendre qu’on ait gagné avant de chanter, coach ?

– *gros soupir* Tu es toujours avec ta copine de W9, toi, non ? »

Ocampos (2-/5) : Aucun problème de mentalité pour Lucas, impliqué dans le combat du début à la fin. Pour tout dire, si l’affrontement avait réellement consisté en un combat, Lucas aurait été parfait. Pour un match de football en revanche, cela manquait peut-être un chouïa d’adjuvants ; du genre de la technique balle au pied, par exemple.

Sari (2/5) : Dans le néant collectif de ce soir, il n’a pas crevé l’écran autrement que par sa bonne volonté.

Thauvin (61e, 4/5) : Une entrée douce comme un lubrifiant intime.

Mitroglou (1/5) : Envoyer un Grec au charbon, le laisser se démerder tout seul, en déduire qu’il est nul et appeler un Germain pour redresser la barre : l’OM, c’est le FMI.

Germain (70e, 5/5) : Note maximale pour ses 20 petites minutes passées sur le terrain : marquer sur sa seule occasion pour nous offrir une victoire de gros porcs, c’est tout ce qu’on attend d’un avant-centre.

 

L’invité zoologique : Xavier Colin d’Alaska

Vous souvenez-vous de la dernière fois que vous avez mangé du colin d’Alaska ? Non ? C’est normal, ça ne ressemble à rien, ça n’a aucun goût et à moins d’avaler une arête, on l’a oublié avant même de l’avoir chié, si vous me permettez de rajouter ma touche personnelle à la poésie de cette soirée. Bref, le colin d’Alaska était bien l’invité approprié pour parler de ce match sans saveur mais sans mauvaise surprise.

– Les autres : Nous ont bien rentré dans le lard en début de match, avant de montrer quelques beaux mouvements. La manière idéale d’aborder ce tour de coupe, en somme, si ce n’est qu’à un moment donné il aurait peut-être fallu songer à cadrer un tir ou deux.

– La suite : Tirage au sort jeudi. Si nous devons être opposés au PSG, que ce soit au moins à domicile, pour pouvoir offrir à Lassana Diarra un accueil inoubliable.

– Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook et sur Twitter. Rémi M. a tout donné pour remporter le concours zoologique.

 

Bises massilianales,

Blaah.

11 thoughts on “Epinal-OM (0-2), La Canebière académie n’est pas là pour faire rire

  1. Il y a une biennale du tuning à Cabriès-Calas ? C’est faux. Citez plutôt la bénédiction des chevaux, ce qui s’y déroule n’y est pas moins esthétique…

  2. J’avais deux bonnes raisons de vouloir voir les jaunes l’emporter: premièrement, il n’y a pas de raison que les gigis soient les seuls à passer pour des cons. Et deuxièmement, Epinal, c’est aussi ma maison. Une victoire m’aurait fait un Biên Phu. Marseillais, le job, vous l’avez fait.

    1. Merci. Merci du fond du coeur de cette découverte (je lis sur sa bio « citoyen d’honneur de la ville d’Aix-en-Provence », ya rien, là ?).

      1. Vous m’avez contraint à explorer sa page Wiki-ténia pour avoir les détails de cette sombre reconnaissance aixoise. J’ignorais que la ville était un fief pied-noir.

  3. « Si l’on ajoute des rizières et fait maigrir leurs putes, Epinal c’est Diên Biên Phu. »
    Idole

  4. Vous nous ramenez de belles images d’Epinal.
    Je viens de voir le reportage sur Luis Gustavo. Qu’est ce que j’aime ce club !

    !!!!!!!!!! ALLEZ l’OM !!! !!!!!!!!!!

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