Italie – Brésil (2-4) : La Baci A Tutti Accademia livre ses notes

2

Double M va retrouver Mariano

Les secrets, me disait mon père en dévorant les antipasti, sont les ultimes habits du gentleman. Sans eux, tu te retrouves à poil sur la Piazza del Municipio devant les rigolards de première bourre qui t’humilient en pointant du doigt tes parties atrophiées par le froid et la honte. Moi qui suis un exhibitionniste des idées, nudiste politique notoire, je ne peux plus garder ceci pour moi : je savais que le Brésil allait nous coincer comme un lapin entre les phares d’une Fiat Panda modèle essence.

Oh je sais bien qu’il est facile de crier à qui veut l’entendre « je vous l’avais bien dit ! » quand tout est fini. Mais, que voulez-vous, le retard systématique dans la réaction est une caractéristique que se doit de posséder l’homme sensé (ou non) qui un jour devenir un bon homme politique. Alors vous savez quoi ? Je vous l’avais bien dit que le Brésil allait nous botter le train avec leurs tongues en goudron recyclé !

Pendant que Dilma, plus puissante femme de ménage du pays, tentait de calmer la fronde populaire en invitant Sepp, allégorie franchouillarde du secret bancaire, à faire l’éloge du football-business-mais-pas-trop, le Brésil et l’Italie se rencontraient pour savoir qui de nous deux esquive l’Autre, à savoir les bellota bellota. L’Espagne a trouvé elle la solution à la vindicte populaire : s’appuyer sur les résultats des équipes nationales. Habile Bill. Cest la « Célesssao » (TMC style) qui a gagné, foi de la palissade. Dès l’entame, on se demandait bien s’il en serait autrement.

L’absence du bel Andrea et non moins séduisant Daniele fut un handicap que même le meilleur swing du monde n’aurait pas assumé. La démission en bloc du milieu de terrain, à l’exception notable du laziale Candreva, organisa les journées portes ouvertes de la construction offensive facile pour les Auriverde. Et ensuite le Brésil, ce fut le Brésil. Le colonnavirus atteignit ensuite la défense : chacun fuit ses responsabilités en prenant le maquis, ou plutôt la pampa, laissant Gigi comme seule sentinelle. Mais le bel homme aux barrettes ne put faire les miracles escomptés face à la horde de la Régine rom, qui s’est elle-même fendue de le battre sur un coup franc direct.

La résistance dont ont fait montre les Azzurri est bien sûr un point positif qu’il faut mettre en valeur. En général, on gonfle le tout avec des chiffres et des sondages truqués et on prend une mine débonnaire en assaisonnant le tout de « Ca ira ! Ça ira ! » à foison. Mais ici, il s’agit de football, de Squadra Azzurra et de prestige italien. On ne va donc pas se mentir : un but sur corner au milieu d’une cacophonie amplifiée par un Ouzbek pas foutu de retrouver son cul dans l’océan et un qui ne doit son existence qu’à la passe géniale de Super Mario, c’est bien maigre pour battre le Brésil.

Car maintenant, ou plutôt jeudi, c’est l’Espagne, et la limonade ne sera pas servie avec les glaçons, foi de Monti. Nous aurons besoin de rien envie de toi, petite défense, il faudra que tu tiennes la route. Et de toi aussi, mon beau milieun, roi des forêts. Il faudra que tu fasses ton boulot. Et pour le reste, nous laisserons parler la science : l’homme africain est plus résistant que tout. Sinon, on prendra le tarif habituel et direction la maison, tournicoti tournicoton. A bon entendeur…

Titolari:

Buffon (2/5) : Pas franchement aidé par une défense de grives saoules, le Bouffon vert a pris quatre buts dans la mouille dont un de Neymar peut-être évitable.

De Sciglio (2/5) : On dirait Matteo Darmian en fait.

Chiellini (3/5) : On lui pardonne à moitié ses errements défensifs pour avoir inscrit le but de l’espoir, et surtout parce que l’Italie est quand même en demi-finale et qu’on s’en fout un peu, de la Coupe des confédérations.

Bonucci (1/5) : En politique comme en football, il est bon de trouver un bouc émissaire, le fusible qui pète en cas de difficulté. Donc en l’occurrence c’est lui, Leonardo (pas celui qui maîtrise l’art des coups d’épaule, l’autre). Il était à l’ouest sur au moins deux buts brésiliens, rien de nouveau.

Abate (non noté) : Tournoi terminé pour Kevin des Ch’tis à Copacabana. C’est dommage, il faisait un bon tournoi. Remplacé par Maggio (2/5) : Auteur d’une très bonne saison avec le Napoli selon TMC, j’ai failli m’étouffer avec mon Chianti en entendant cela. Christian a souffert face à Neymar et concédé de trop nombreux coup-francs, dont un à l’origine du but de Neymar justement, cette espèce de Rom nettoyeur de pare-brises qu’il faudrait admirer.

Aquilani (2/5) : J’ai bien vérifié, il était sur la feuille de match. Mais quel déconneur ce Prandelli.

Montolivo (non noté) : Vu comme c’était parti, c’était la blessure ou le zéro pointé. Apparemment, le papa de Riccardo est médecin et lui fournit des certificats à l’œil. Remplacé par Giaccherini (3/5) : A chaque match le lapin crétin a fait montre d’une belle activité, hier il avait la qualité d’exécution en plus, et s’est signalé par un très joli but.

Candreva (3/5) : Il me plaît avec ses faux airs de technocrate, ou de saloperie de bridé en train de coudre des ballons de foot au choix. En clair, il a abattu un travail considérable (dans le repli défensif notamment), et de ce fait a été essentiel pour maintenir un semblant d’équilibre d’équipe.

Diamanti (2/5) : Y a plus de monde pour rigoler comme un bossu sur le banc de touche quand l’Italie est menée 2-0 par le Japon, que quand il s’agit de dynamiter l’entre-jeu brésilien, et de donner de bons ballons aux attaquants. Remplacé par El Shaarawy : Quand il se baigne on croirait les dents de la mer.

Marchisio (2/5) : Encore un milieu à s’être fait bouffer par les Brésiliens cannibales. A part de vilaines fautes, il n’a rien fait.

Balotelli (3/5) : Mario avait beaucoup moins de libertés que lors des deux matches précédents, et cela s’est ressenti notamment en première période. Mais en deuxième, il a tout de même trouvé la place de délivrer une passe décisive magnifique pour le lapin crétin qui courrait comme un furet, et de lâcher deux ou trois frappes boulet de canon.

Baci a tutti compagni,

Double M.

2 thoughts on “Italie – Brésil (2-4) : La Baci A Tutti Accademia livre ses notes

Répondre à phil the thrill Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.