Brésil – Allemagne (1-7), la Klaquette-Moustache Akademie livres ses notes

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Ach. On préfère quand ça gigote un peu en face quand même

Sie Traümen nicht, wir sind am achte Juli den 2014. Deutschland Fünf, Brasilien null. ( ici

Vous ne rêvez pas, nous sommes le 8 juillet 2014. Allemagne 5, Brésil 0.

On jouait à peine la trentième minute de jeu. Le commentateur Allemand d’ARD était complètement sous le choc. Il l’était d’ailleurs depuis le 3e but, arrivé 4 minutes plus tôt.
Comme tout le monde, il ne comprenait pas ce qui se passait. Sa Mannschaft était certes excellente ce soir, mais le problème n’était pas là. Qu’est ce que c’était que ce Brésil en face? Qu’est-ce que ces baltringues qui venaient usurper une place en demi-finale avec un niveau indigent?

A trop jouer la carte de l’arnaque perpétuelle, les Brésiliens se sont faits décapités, mais les plus surpris de ce scénario étaient les Allemands. Surpris par le mental de leur adversaire, de leur (non) réaction, de leur affligeante désunion, et sans doute de leur extraordinaire sur-côte.
Comment peut-on espérer gagner une coupe du monde avec un fantôme de Fred en pointe?Avec le gardien de toronto dans les buts? Avec Fernandhino titulaire? Avec des mecs de Donetsk ou de Botafogo ? Sérieusement, c’est ça le pays du football? Arrêtez de vous foutre de notre gueule et la prochaine fois promis, on vous évitera vraiment l’humiliation en jouant tout le match à fond. Pas 40 minutes…

Tout le monde en a parlé, a eu son avis, donc il n’y a rien à dire qui n’ait été dit sur ce match… même si…

  • Neymar, son absence, la douleur de tout un peuple tout ça.
    Et?
    On parle de Reus? de Ribéry? De Ronaldo blessé? de Falcao?
    Parler de Neymar, c’est mettre le doigt sur la nullité d’un effectif mal géré et dépendant d’un (certes excellent) joueur qui cristallisait toute la pression d’un pays et d’une équipe. Que le Brésil n’ait pas su se mobiliser sans son joueur vedette, là où d’autres équipes ont réussi à souder un groupe autour de la fatalité sportive, là est la plus grande responsabilité du staff brésilien. Le roi est mort, vive le roi! disaient les royalistes français : la nation est plus importante que le personnage qui la représente.
    Au Brésil, le mythe de l’enfant prodigue a de beaux restes et leur a coûté la plus belle désillusion de ce siècle. Et je suis prêt à parier que tout ce peuple se dira très vite qu’avec Neymar, ils seraient passés. Ordem e progresso

 

  • Thiago Silva, sa suspension qui lui pendait au nez depuis le début du tournoi, son dégonflage total au moment de tirer les pénos contre le Chili, son remplacement par Dante. C’est ça le problème? Que Thiago Silva ne joue pas?
    Ou que la liste des 23 Brésiliens ne compte que 2 défenseurs centraux remplaçants, dont Henrique, et ses 13 matches à Napoli cette année. Et Dante. Mais pas de Alex, de Luis Filipe. Limite Marquinhos aurait au moins tenté de mettre le pied lui…
    Dante est un honnête joueur. Il joue dans un grand club, autour de grands joueurs. Rien ne le prédispose à se trouer autant… Rien, sauf si on lui demande d’évoluer à 3 derrière, avec 2 latéraux cramés placés au niveau de la ligne médiane et un milieu de terrain au niveau tactique d’une équipe de district U12.
    Sinon David Luiz qui est devenu le défenseur le plus cher de l’histoire du foot me laisse perplexe. Vraiment.

 

  • Je passe évidemment sur le tendu collectif du maillot de Neymar, sans doute décédé avant le match, galvaudant au passage l’hommage des aînés à Ayrton Senna.
    Et sur l’entrée sur le terrain en faisant un genre de queuleuleu lamentable, censée donnée l’illusion d’un groupe soudé tout ça. Au final ça illustrera juste des mecs avaient besoin de se donner du courage pour assumer leur médiocrité en mondiovision.

 

  • Sur le fait de mettre Bernard et Hulk dans les pattes de Lahm et Hummels, c’est quand même vachement bien connaître l’adversaire, de claquer Fernandhino face à Kroos et de penser pouvoir tenir Khedira, Müller et Schweini avec Oscar ou Luiz Gustavo, c’est juste du foutage de gueule.
    Tain y’a rien d’autres ??? Pour faire ça prenez Ronaldhino et Robinho, ils ne défendront pas non plus mais au moins on verra des trucs.

 

  • Sur les larmes des gosses, femmes, vieux, jeunes, et tout ce cirque : la coupe  du monde était censé être le bol d’air d’un pays en crise. Panem et circenses.
    Du pain et des jeux en guise de fonctionnement d’un pays. OK. Ben il vous reste plus qu’à trouver du pain les mecs.

On arrête de s’apitoyer sur une équipe de bras cassés qui aurait sans doute mieux fait d’être sortie au 1e tour plutôt que de s’infliger une telle auto-flagellation. Mais plus haute est la marche, plus violente est la chute.

Car en face : une équipe. Une vraie.
Pas étincelante, pas brillante, pas imprenable mais appliquée, réaliste, talentueuse, et sûre de ses forces. Et sans tocard pour la plomber. Là est la force de la Mannschaft, un tôlier minimum dans chaque ligne, un mur dans les buts et une efficacité létale.
On arrête les conneries vues face à l’Algérie, on serre les vis mises à mal par les Français : Löw reconduit l’équipe qui a battu les bleus. Lahm est latéral, Khedira et Schweini, enfin au niveau physique attendu dans l’axe, Kroos en faux vrai 10, Hummels en sentinelle et Klöse en pointe.

terrain

Le  match :

Le résumé

4 minutes pour se mettre dans le bain, laisser les Brésiliens faire et illusion et dévoiler leur mauvais plan d’attaque, serrer les vis. Regarder, attendre.

7e : 1e séquence : le côté droit brésilien laisse un trou béant, Müller pousse l’action, Özil combine, frappe de Khedira. Il est où Maicon?

9e : corner pour l’Allemagne suite à une nouvelle percée à droite. Marcello revient de nulle part pour boucher le trou qu’il avait laissé.
Marquage inexistant (enfin si, y’a 6 Brésiliens au 1e poteau sur Klöse), Müller, plat du pied, Sécurité. Deutsche Qualität. 0-1

17e : Marcello percute, Lahm sort un tacle d’école dans la surface. Les Brésiliens crient au scandale, Boateng et Neuer viennent calmer tout le monde. Costaud Boateng mine de rien. Surtout en face de Bernard et Marcello.

23e : Après un raté 2 minutes plus tôt, Klöse calme tout un pays. Kroos ouvre la mer en deux sur une passe, Fernandhino tombe dans la mer, Müller embarque toute la défense et sert Klöse. Frappe pourrie, sauvetage de César, 2nde tentative, 0-2.
L’appel de Müller a embarqué tout le monde, derrière, personne n’est revenu. La défense brésilienne est portée disparue. On ne la retrouvera plus du match.

25e : Özil décale Lahm dans le plus gros intervalle de l’histoire, centre à ras-de terre, Müller rate sa reprise, Kroos est oublié au second poteau. Mine, 0-3.
Violence.

26e : Sur le coup d’envoi, les Brésiliens se dispersent n’importe comment, Kroos presse Fernandhino, récupére le ballon dans les 30m adverses (????), une-deux avec Khedira, plat du pied dans un but vide, 0-4. Ultra-violence

29e : Hummels s’emmerde un peu et se lance dans sa traditionnelle « remontée de balle rageuse plein axe sur 40m », passe les 1e ligne brésilienne, la seconde, pousse un peu trop sa balle mais va au bout de son action en taclant une passe vers Khedira. Une-Deux avec Özil, tous les jaunes sont dans le vent. Plat du pied. 0-5. Incompréhension.

30e-45e minute : on arrête un peu de jouer et on laisse le monde blasé devant le niveau des Brésiliens.
Pour faire un grand match, il faut être 2. Là, on a vu une corrida avec une vachette d’Intervilles face à un Panzer.

 

Mi-temps :
Mertesacker remplace Hummels. On peut se foutre la gueule de Löw et de Mertesacker, mais le coaching est plutôt costaud : On économise Hummels et on s’arme dans le jeu aérien au cas où les Brésiliens, on ne sait jamais, seraient impuissants dans le jeu et tenteraient de balancer. En face Hulk et Fernandinho sortent pour Ramires et Paulinho.
Bienvenus les mecs.

5 minutes de pression sans intérêt. Le plan de jeu des Brésiliens est donc : rentrer dans la surface, tomber, jouer le pénalty. Ah oué, en fait ils n’ont même pas de fierté les mecs. Propre. S’ensuit le baroud d’honneur des jaunes et bleus ! 5 vraies minutes de pression. Désorganisée certes, mais réelle.

51e : Fred lance Ramires sur la droite, centre à raz de terre pour Bernard, mais Neuer s’interpose.

52e : frappe de Marcello. Neuer repousse.

53e : mauvaise remontée de terrain des Allemands suite à un corner, Paulinho  est lancé en profondeur alors que tout le monde remonte, il est seul face à Neuer. 1e frappe en force, repoussé par Neuer… pour Paulinho qui envoie une mine à bout portant. Neuer sort l’arrêt de l’année.

54e : Sur le corner qui suit, Oscar est trouvé en position de frappe au point de pénalty. (Youhou Boateng, on a encore 35 minutes…). Neuer repousse.

Voilà : fin du match. Neuer a calmé les ardeurs brésiliennes en 10 Minutes. Comme quoi, jouer avec un gardien, ça aide.

Il ne se passera rien pendant 20 minutes, à part un missile de Müller sorti de la lucarne par César (si celui-là rentre, c’est le but de l’année…) à la 61e.
Ah si tiens, André Schürrle est rentré… tu sais le mec qui a changé le match du tout au tout face à l’Algérie.

69e : Passe à 10 dans le camp jaune, Khedira décale Lahm qui rentre dans la surface. Centre pour Müller… que Schürrle coupe en pleine course du plat du pied. 0-6. Humiliation.

79e : Müller est lancé dans la profondeur sur une touche (intéressant d’ailleurs de jouer le hors-jeu sur une touche en demi-finale de CDM), centre aérien vers Schürrle qui prend David Luiz de vitesse. Contrôle, demi volée sous la barre. 0-7. Atomisation.

Oscar tente de sauver l’honneur mais 3 fois, mais c’est Özil qui a la balle du 8-0. Face à face avec César, il ne cadre pas. Sur la relance, Lahm et Boateng sont aux fraises, Oscar gagne son face-à-face avec Neuer. 1-7.

Fin du match. Explosion de joie dans le Maracana, tout un peuple danse la samba avec des plumes dans le cul. Ah nan en fait. Tristesse, larmes, désolation… et 10 000 Allemands qui chantent, hilares.

On y est presque. Sans vraiment briller avant ce match (le Portugal n’est pas une équipe), on est en finale. On jouera dimanche face à l’Argentine, le droit de conserver le trophée, et surtout la dernière chance de cette génération menée par Klöse de gagner, enfin, la reconnaissance qu’elle mérite.

Les gars :

Neuer : 5. Colossus.

Höwedes : 4. Et dire que nos spécialistes l’avaient annoncé comme la maillon faible. Face à Bernard…

Hummels : 5. Après avoir renvoyé « Raphael Varane, a.k.a le futur plus grand défenseur central du monde » à l’école, il a rappelé à tout le monde que le patron, c’est lui.
Impérial. En marchant. On ne rappelera pas qu’il n’a que 25 ans, ce serait indécent.

Boateng. 4. et Fred périt.

Lahm : 5. Le professeur.

Khedira : 5. Sa montée en puissance est autant étonnante qu’impressionnante. Löw l’a bien senti et lui a rendu les clés du milieu. Et comme ça permet à Lahm de repasser latéral…

Schweinsteiger : 5. Son nom veut dire « tracteur à cochon ». Et quand tu donnes de la confiture aux cochons, ils bouffent tout.

Kroos : 5. Frings + Jeremies + Ballack + Hässler = Toni Kroos.

Özil : 3. Un peu en dessous. Pris trop de pitié pour les Brésiliens. Et comme on n’est pas là pour avoir pitié…

Müller : 4. Si t’arrêtes de faire ta salope qui se roule par terre pour un rien, t’auras 5 la prochaine fois.

Klöse : 4. Rekordmeister.

 

Les entrants :

Mertesacker : 4. Solide. Et grand, très grand. Et Marrant en interview .

Schürrle : 5. Aura remis un peu d’intérêt à ce match, passé la 60e.

Draxler : 3.  Il pourra dire : j’y étais.

On se retrouve dans 4 jours en finale. 4 jours et on saura : soit on a une génération de losers absolue, soit la génération la plus brillante de l’histoire du Foot Allemand.

 

Bonus :

Hallo Fraülein

Herr Direktor. @R_Direktor.

11 thoughts on “Brésil – Allemagne (1-7), la Klaquette-Moustache Akademie livres ses notes

  1. Klose sans umlaut, s’il vous plaît. La description des tares brésiliennes m’a beaucoup plu, je suis plus d’accord avec vous qu’avec moi-même.

  2. Boateng j’lui aurais mis trois, à cause du but des pleureuses.
    Bon après vu le résultat c’est du pinaillage hein.
    Belle acad sinon, vivement dimanche ! Et Drucker !

  3. Elle était bien troussée celle-là! Même si tout le monde sait que le « Vive le Roi » s’adresse à l’héritier, pas au défunt qui vient de trépasser…

  4. On est d’accord et je ne crois pas avoir dit le contraire. C’est juste qu’il n’avaient pas d’héritiers.

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