La Bud’Académie, 4e

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Nous avons les arguments pour vous intéresser au foot hongrois

Trêve hivernale oblige, on n’a pas de match hongrois à vous raconter (c’est con, parce que vous mourrez d’envie de connaître tous les détails du dernier Debrecen-Györ, hein les coquins ?). Du coup, on meuble la Bud’Académie avec des armoires et des commodes bancales. Dans leurs tiroirs : de l’extra-sportif, des biatches et des mots de 7 syllabes avec 17 consonnes. On en ouvre un au hasard pour évoquer l’histoire du Videoton FC.

Videoton.

Quel nom, putain. Difficile de faire plus laid et d’inspirer plus d’allusions sexuelles potentielles en seulement 8 lettres. Le pays est à la fois bien et mal choisi pour un club nommé Videoton : bien, car la Hongrie est réputée pour être la plaque tournante du porno mondial, pleine d’actrice venues de tous les pays plus ou moins slavisants aux alentours, prêtes à prendre très cher pour pas cher devant les caméras de réalisateurs locaux au regard lubrique. Mal, car leur réputation les place, à raison, bien loin du statut de thon. On vous laisse en juger par vous-même (cf. nos bannières de haut de page savamment choisies).

Non, ce qui est moche, c’est qu’en plus, ce nom malheureux ne vient même pas d’une ville. La localité où est basée l’équipe répond au doux nom de… Székesfehérvár (Quel nom, putain [bis]). Prononcé cékèchfèhérvarre, avec un beau H aspiré. Mais attendez, c’est pas fini ! On a encore mieux à vous proposer : à sa fondation en 1941 par des ouvriers d’usine, on parlait alors du Székesfehérvári Vadásztölténygyár Sports Klub. Puis, se rendant compte qu’il allait être difficile de faire la une des journaux étrangers avec un nom pareil, la direction l’a simplifié en Vadásztölténygyári Vasas qui est, vous en conviendrez, bien plus punchy. (Si vous tenez vraiment à ce qu’on vous donne toutes les prononciations, n’hésitez pas à demander dans les commentaires).

Rendons nous directement en 1968 ; le club s’appelle dorénavant Videoton SC et jouit d’un nouveau partenariat avec la société du même nom, dont le biz’ est les “services de production électroniques”. Fort de cette nouvelle source de liquidités, le club investit intelligemment et entame dès lors une irrésistible ascension. Non, on déconne : en une saison, le VSC (pour les intimes) perd 18 fois et se retrouve relégué en D2.

L’heure de gloire arrive 16 ans plus tard, en 1984. Qualifé pour la coupe de l’UEFA, Videoton étrille le redoutable Dukla Prague 1-0 sur deux matchs pendant que l’ennemi Györ se prend 5 buts par le Manchester United pré-Ferguson et que Tottenham explose Braga 9 à 0 à l’extérieur. Puis, nos videotonneurs calent 5-2 au Paris Saint-Germain (si, si), corrigent le Partizan Belgrade sur le même score (en un seul match cette fois), éliminent Man U aux pénos et arrivent enfin en finale suite à une victoire sur le Željezni?ar Sarajevo (prononciation non disponible). Cette épopée se termine par une double confrontation contre le Real Madrid, avec une victoire 1-0 à la clé, mais également un équarissage 0-3 avec un but de Míchel et un de Jorge Valdano.

Depuis, pas grand-chose, si ce n’est 7 nouveaux changements de nom entre 1990 et 1996. Ben ouais ; de nos jours on change d’entraîneur (Zamparini, Abramovitch, vous êtes là ?), mais à l’époque quand ça n’allait pas, on renommait l’équipe.

Allez, juste pour le plaisir, on vous file la liste :

1990 : Videoton Székesfehérvár
1991 : Videoton FC Székesfehérvár
1993 : Parmalat FC Székesfehérvár
1995 : Fehérvár Parmalat FC
1996 : Fehérvár ’96 FC
1996 (bis) : Fehérvár Parmalat ’96 FC
1996 (ter) : Videoton FC Fehérvár

Aux dernières nouvelles, le Videoton FC (puisque c’est désormais comme ça qu’il s’appelle) affrontera le Budapest Honvéd (match auquel on assistera ce dimanche pour nous faire oublier la déception du match à huis clos Hongrie-Roumanie), puis jouera 8 matchs à l’extérieur sur les 12 prochains. Ah, les joies du championnat hongrois…

BUDA-4e-classement

Sur ce, bisous les amis, on se retrouve bientôt pour un cours de langue un peu plus approfondi et pour un compte-rendu haut en couleur de Honvéd – Videoton.

 

JM (twitter) & Dzsoni (twitter)

Je suis venu, j’ai vu, je me suis pris 3-0 par Genk en Europa League cette année.

BUDA-4e-EL

8 thoughts on “La Bud’Académie, 4e

  1. Je veux bien une aide sur la prononciation, j’ai envie de me la péter devant mes potes.

    Merci pour l’acad’ en tout cas, je voulais justement quelques infos sur le club qui a tapé La Gantoise cette saison (0-3 à Gand cette saison quand même !), avant de tomber 2 fois contre Genk. L’honneur belge est sauf.

  2. @JM Pfouff :

    Székesfehérvári Vadásztölténygyár = (prends une grands inspiration) Cékèchfèhérvari Vodasteultéñdiar. Sinon, Vasas = vochoche (on dirait un mot de patois picard)

  3. Bon alors ce sera à huis clos le grand match de ce mois de mars attendu par le monde entier ?

  4. @ Dzsoni: purée ne dit pas que le a hongrois = o français, je me fais suffisamment engueuler comme ça quand je suis en Hongrie.
    « Non, ce n’est pas « o », ni « a », mais entre les deux, genre le « o » de Paul »
    Oui, je suis traumatisé T_T
    @JM Pfouff : excepté ce « a » (ou « o »… Bordel) et le « r » (ben oui, nous on utilise notre gorge (ce n’est pas sale)) c’est simple le hongrois (à prononcer, pas la grammaire) :
    e = è
    sz = s
    zs = j
    s = ch
    cs = tch
    c (cz à l’ancienne) = ts
    j = y (comme dans yeux)
    gy = die (comme adieu)
    ny = gn (comme champagne (putain de Rémois))
    ty = tie (comme Etienne)
    u = ou
    ly = y (comme dans yeux)
    r = à l’espagnole
    le tréma = sur u et o, c’est comme à l’allemande (resp. u et eu)
    accent aigu = voyelle longue + prononciation de la voyelle comme en français
    « tréma penché » = combo tréma + accent aigu
    Et cette curieuse manie à prononcer les doubles consonnes.

    Voila, plus d’excuse pour ne pas bosser cette magnifique langue (non, non aucune allusion douteuse).
    2 longs posts aujourd’hui, oui je m’emmerde.

    Puszi (anal)

    Sloubi polaire

  5. @Sloubi : t’inquiète, je sais comment prononcer le « a » hongrois, mais c’est assez difficile à retranscrire à l’écrit. Toi tu penses à « paul », moi je pense au mot anglais « awe ». Ca revient à peu près au même.

  6. @Dzsoni : ouais j’imagine ;)
    Cela m’a juste rappelé quand je le prononçais « o » pour « a » et que mes gentils amis hongrois me séquestraient 2 heures par jour pour que je comprenne la bonne prononciation u_u

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