La Tuikacadémie vous présente la Roumanie et note Turquie-Roumanie (0-1)

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Ils ont même le droit à une académie maintenant

« Je donnerais tous les paysages du monde pour celui de mon enfance ».
Le sieur Cioran, pourtant grand pourfendeur de son pays natal dans ses textes et exilé en France pendant de nombreuses décennies, n’en a pas moins jamais oublié la beauté de son pays d’origine : la Roumanie.

De Constanta à Timisoara, des rives de la Mer Noire aux confins des Carpates, ce « Pamantul Nostru » possède cette situation géographique unique qui a fait dire à Nicolae Iorga que la Roumanie était une « île de latinité dans un océan slave ».

Aujourd’hui, le pays tricolore porte les stigmates d’une nation en transition. Sorti d’une révolution (ah Timisoara !) et d’une longue hégémonie soviétique symbolisée par Ceaucescu il y a un peu plus de vingt ans, la Roumanie essaye de se construire une identité moderne en conservant les socles de sa forte culture qui font écho à ces vers du De?teapt?-te, române! (Eveille-toi, Roumain) :

Deteapte-te, române, din somnul cel de moarte,
În care te-adâncire barbarii de tirani!
Acum ori niciodate croiete-ei alte soarte,
La care se se-nchine ei cruzii tei duemani!
Acum ori niciodate se dem dovezi în lume
Ce-n aste mâni mai curge un sânge de roman.

Éveille-toi, Roumain, du sommeil de la mort
Dans lequel t’ont plongé les barbares tyrans.
Maintenant ou jamais construis-toi un autre destin
Devant lequel se prosterneront aussi tes cruels ennemis.
Maintenant ou jamais montrons au monde
Que dans ces mains coule toujours un sang roumain.

Donc ouais tu te dis, bon la Roumanie, soit. Mais en fait, je vais te balancer qq noms et là tu va te dire « putain la Roumanie, putain la Tuicacadémie ». Parce que la Roumanie, c’est Cioran, Mircea Eliade et les autres littérateurs Istraiti (un beau mec pote de Kazantzakis et surnommé le « Gorki » des Balkans) ou Eminescu (le plus grand poète roumain). Bien entendu, on énoncera aussi le grand Constantin Brancusi ! Ah putain la Porte du Baiser, passage obligatoire pour tes photos de mariage si tu te retrouves avec une jolie Roumaine (pléonasme inside). Comme Gainsbourg, je vous citerai aussi Vladimir Cosma (ah cette chanson de Prévert, ce qu’on a pu attraprer là-dessus). Et pour faire plaisir à Laurent Weil qui lira assidûment notre académie : Cristi Puiu, Cristian Mungiu ou Cornel Porumbuiu, la fine fleur du cinéma roumain contemporain.

Mais la Roumanie, c’est également un amalgame d’influences extérieures provenant de la culture hongroise (forte communauté hongroise en Roumanie, notamment à Cluj), allemande (la très rigide Sibiu), slave ou encore rom (notamment le manele : musique très à la mode).

Toutes ces différentes caractéristiques qui balayent la réalité actuelle roumaine en font un vrai pays atypique aux multiples facettes, où les horaires des trains sont encore annoncés avec des panneaux en bois à la Gara du Nord de Bucuresti et où il est coutumier de voir des attelages avec chevaux se faire doubler par des grosses berlines sur quelques routes de campagne (soit les ¾ du réseau routier roumain).
Du côté sportif, la Roumanie a également une forte histoire, de la gymnaste Nadia Comaneci au tennisman Ilie Nastase, en passant par les équipes de handball féminin ou encore le boxeur Lucian Bute.
Cette tradition s’est également retrouvée dans le football, principalement à une époque où le Parti Communiste voulait briller sur la planète entière. Quoi de mieux que le sport le plus populaire au monde pour transmettre sa philosophie?

Nous vous proposons donc un rapide aperçu (qui méritera un développement plus approfondi dans de futures chroniques) de l’histoire du football roumain à travers 3 équipes (parmi tant d’autres) qui ont marqué à jamais le pays.

Steaua Bucuresti 1986 :

La seule victoire roumaine en coupe d’Europe à ce jour. Tout le monde s’en souvient, ou presque. Un match d’anthologie contre Barcelone en finale. Et pas un p’tit Barca, un grand, qui mettrait la misère à Messi and Co (en toute subjectivité bien sur). Un nul héroïque, une séance de pénos rentrée dans les annales avec les 4 arrêts du grand Duckadam, et une grande fierté pour une famille Ceaucescu qui commençait à sentir la fin des haricots. Bien évidemment, certaines langues de pute n’ont pas pu s’empêcher de mettre en doute l’honnêteté de l’arbitrage de Mr Vautrot, et ont fait un lien entre ce match et les vacances en Roumanie de l’arbitre l’été suivant. Mais quelle médisance !
Enfin, bref, la vérité est ailleurs, et l’essentiel, c’est bien de toujours ressentir un petit frétillement dans le caleçon à l’évocation de ce délicieux souvenir.

Craoiva 1983 :

Une équipe surnommée Craiova Maxima, je m’épargne la peine de traduire. Champions en 1980 et 1981, vainqueur de la Coupe en 1981 et 1983, c’est la première équipe à véritablement concurrencer les clubs de Bucarest.
Notamment grâce à leur parcours géant en coupe de l’UEFA 1982/1983, éliminés par Benfica (0-0 chez eux, 1-1 au retour). Une année où Anderlecht remporte la compétition, tu parles si y’avait la place ! Cette année là, Craoiva alignait régulièrement 10 joueurs sur le terrain en sélection nationale.
Le revers de la médaille, c’est que ca a fait flipper les dirigeants du Parti. C’est qu’ils étaient pas contents qu’un club provincial vole la vedette aux deux fleurons Dinamo et Steaua. Ouh là là, non, ils étaient même furax.
Là ont commencé les embrouilles, les pressions, les règlements modifiés à la hâte, les matches de championnat planifiés deux jours avant les rencontres européennes, j’en passe et des moins mûres.
Et ils ont réussi leur coup, l’équipe fut décimée, ne revenant sur le devant de la scène qu’aux débuts des années 90 pour ce qui restent les derniers titres du club.

UTA Arad 1970 :

La deuxième génération dorée d’Arad (après celle de 1946-1954) a marqué l’histoire du foot en étant la première équipe roumaine à sortir une perf’ en C1.
Après 2 titres de champion (1969 et 1970), et un gros fiasco lors de la première participation à la C1 en septembre 1969 (un 0-8 contre le Legia Varsovie, bonjour tristesse), les Roumains tirent le gros lot pour leur entrée dans la C1 1970/1971. Ils se coltinent le Feyenoord Rotterdam, tenant du titre. Après un nul 1-1 aux Pays-Bas, on croit bon de faire les malins à Rotterdam, surtout Ernst Happel, coach de l’époque, qui a la gouaille de déclarer : « Si jamais les Roumains se qualifiaient, ce serait la 8ème merveille du monde ». Un 0-0 plus tard dans un stade plus que comble, l’Autrichien rentrera chez lui la queue entre les jambes en fermant son claque. Arad se fera sortir au tour suivant par l’Etoile Rouge de Belgrade. Mais c’est anecdotique.

D’autres équipes auraient mérité leur place dans cette introduction au football roumain, mais soyez surs qu’elles seront bien évidemment abordées dans le détail dans les semaines qui viennent.

Ce qu’on vous propose donc avec la Tuicacadémie, c’est du récit à base de ?uic? sur toute l’actualité footballistique de la Roumanie. Vous aurez de la Liga I Bergenbier (préférez la Timisoreana si vous allez en Roumanie), des matchs des Tricolorii, des matchs de Coupe d’Europe de nos clubs préférés, des rétros sur les grandes figures et épopées du football roumain et aussi tout simplement des récits aux accents daces. Comme ça, vous autres qui n’avez pas le chance d’être abonnés à DigiSport, ProSport ou d’avoir la TVR1 à la maison, vous ne serez plus lésés !

 

Au fait, on s’est pas présentés. Dans l’équipe, on est deux : Jean-Nicolae Surdu-Mutu (vous pouvez l’appeler « Jean-Nic »), slave d’origine, roumain d’adoption, français par erreur et Tristan Trasca, esthète errant à l’Est comme Jo Micoud à l’époque.

Hai Romania ! Pe curand !

 

Turquie – Roumanie

On se retrouve donc pour la première officielle de la Tuicacadémie avec une sortie de la Tricolorii, dans l’ambiance bouillante du stade Sükrü Saracoglu (antre de Fenerbahce) en Turquie.

Rapide topo. On est donc à la 3è journée des éliminatoires pour la prochaine CM au Brésil. Les Roumains l’ont déjà emporté en Estonie 0-2 avec deux pions de Marica et Torje avant d’étriller Andorre 4-0 avec des buts de Lazar, Torje, Gaman et Maxim. Les Roumains se retrouvent donc en tête du groupe avec les Pays-Bas avant cette journée, devant les Turcs et les Hongrois tous deux défaits par les Oranje.

Ce match en Turquie est donc en quelque sorte le barrage aller pour la place de deuxième du groupe derrière des Bataves qui semblent intouchables, comme toujours en qualification.

 

Présentation du 11 aligné par Victor Piturca, revenu aux affaires en juin 2011 :

Dans les cages, le longiligne gardien du Steaua Ciprian Tatarusanu, souvent annoncé à l’étranger mais jamais parti, est aligné en lieu et place de Bogdan Lobont, blessé.

Le quatuor défensif est composé de Tamas, Chiriches, Goian et Rat.

En l’absence du latéral droit titulaire Matel, Piturca a fait le parti d’aligner Tamas. L’ancien Auxerrois avait été exclu de la sélection par le sélectionneur en 2011 suite à une soirée arrosée avec son pote Mutu mais les deux ont été reintégrés…

Dans l’axe, on compte le jeune Chiriches, supervisé par le Milan, qui forme la belle paire de centraux prometteurs du Steaua avec Gardos et le vétéran Goian.

A gauche, le capitaine Rat fait office de réel taulier, seul joueur de l’effectif à disputer la Ligue des Champions sous les couleurs du Shakhtar sous les ordres du Domnul Lucescu.

Au milieu les deux travailleurs sont Bourceanu et Pintilii. Les deux compères du Steaua sont alignés dans des styles différents : Bourceanu, capitaine du Steaua, dans un profil proche de Gattuso ou de l’ancien Radoi et Pintilii dans celui de métronome.

La ligne de trois milieux offensifs est composée par Torje à droite, Grozav dans l’axe et Stancu à gauche. Pas besoin de présenter Torje : ancien pépite du Dinamo Bucarest, il fréquente maintenant les pelouses de Grenade après un crochet via Udine. Stancu, qui joue d’habitude en pointe, squatte les terrains turcs sous les couleurs d’Ordaspor. Grozav est lui un grand espoir du foot roumain (21 ans). Il a déjà fait parler de lui lors de son court séjour au Standard de Liège pour avoir quitté la Belgique sans informer son club. Il joue cette année sous les couleurs du Petrolul Ploiesti où il fait admirer sa délicate technique.

Enfin en pointe, on retrouve Ciprian Marica. Après avoir fait les beaux jours de Stuttgart, le mec squatte les rangs de Schalke04. Il reste un des tauliers de l’équipe nationale.

 

Vous le comprendrez donc, on est loin d’une génération dorée roumaine mais Piturca s’efforce de mettre en place une équipe homogène sans réelle star mais avec une vraie discipline collective et un état d’esprit.

Du côté turc, les noms sont à chercher dans les rangs offensifs avec Emre, Arda Turan ou encore Altintop. On retrouve aussi l’ancien Toulousain Umut Bulut ou l’ancien Valencian Mehmet Topal.

 

Le match :

La partie débute, comme prévu, dans une grosse ambiance. Les Turcs proposent un gros pressing aux Roumains dans les premières minutes et les mauvaises passes se succèdent des deux côtés.

La première occase turque survient à la 8è minute suite à un corner d’Arda Turan, Semih Kaya, le jeune défenseur de Galatasaray, prend le dessus et parvient à délivrer une tête piquée décroisée. Tatarusanu offre une jolie horizontale et repousse aisément.

Les Roumains réussissent peu à peu à sortir le nez et sur un long ballon de la défense, Marica dévie pour Grozav qui avance d’une dizaine de mètres et tente sa chance des 30m, sans grand souci pour Demirel.

A la 15è, le petit Emre envoie un délice de coup-franc de son pied gauche sur la tête d’Umut Bulut qui ne parvient pas à trouver le cadre.

Le jeune s’équilibre peu à peu suite au bon travail du milieu roumain et aussi du fait de la pauvreté technique des Turcs. Le schéma de jeu roumain marche à perfection, les Turcs venant très souvent buter sur l’axe roumain très renforcé. De leur côté, les Jaunes cherchent prioritairement la tête de Marica en déviation qui prend très souvent le dessus sur la jeune charnière turque.

A la 32è minute, suite à un centre venu du côté gauche, Chiriches loupe sa relance et offre un bon ballon de frappe au latéral gauche Hasan Ali Kildirim. Cependant la frappe du joueur au visage messianique ne fait pas trembler Tata.

Quelques minutes plus tard, le très discret ailier droit Sararer place un petit pont à Tama? puis un grand pont sur Chiriches. Heureusement son centre ne trouve rien de mieux que la carrure imposante de Goian en réponse.

Puis survient la 45è minute. Les Roumains avaient déjà fait montre de quelques jolies phases de conservation avec un bon Marica. Un long ballon de Tamas trouve avec bcp de chance Grozav qui dévie de la tête sur Marica. Celui-ci en une touche remet à Pantilii qui délivre un caviar dans l’espace à Grozav qui avait continué son effort. Le jeune buteur profite d’une sortie mal inspirée de Demirel pour placer le ballon du gauche des 20m dans le but vide.

C’est sur ce superbe but suite à un jeu en triangle en une touche de balle que la mi-temps est sifflée. Les Roumains ont très bien défendu en se montrant également réalistes devant.

 

A la reprise, Arda Turan essaye d’haranguer la foule, sans réellement y parvenir. Le stratège de l’Atletico se sent bien seul dans ce grand stade…

La seconde mi-temps commence par un corner pour les Roumains. Alors qu’il allait s’élancer pour le botter, Bourceanu reçoit un truc sur son crâne. Il s’écroule, Arda Turan court vers lui  pour jeter l’objet en question vers les tribunes. Le Roumain n’en rajoute pas et trouve une bonne trajectoire qui traverse toute la surface sans que personne ne parvienne à toucher le ballon.

Peu de temps après, à l’incompréhension générale, Grozav sort au profit de Cocis.

A la 58è, Rat intercepte au milieu de terrain et passe directement à Marica. L’avant-centre met en retrait sur Pintilii qui trouve Stancu sur le côté gauche. Bogdan temporise un peu puis sert dans le trou Rat qui avait bien continué son effort. Le capitaine centre en première intention sur Marica qui manque le ballon de peu. La défense turque avait été mise hors de position en 4 passes.

Puis quelques minutes plus tard, suite à une bonne séquence de conservation, Marica se retrouve avec le ballon dans l’axe à 35m. L’appel croisé de Torje de droite à gauche emmène toute la défense centrale. Cocis se retrouve seul à 20m avec un excellent ballon distillé par Marica mais manque sa frappe qui s’envole.

Pendant ce temps-là, Erding remplace un très transparent Altintop. Le jeu turc se transforme un peu. Emre cherche avant tout à allonger sur les deux pointes Bulut et Erding. Les Roumains plient sans rompre mais ont plus de mal à ressortir le ballon pendant une dizaine de minutes.

A la 75è suite à un jeu en triangle dans l’axe entre Erding, Bulut et Turan, ce dernier se retrouve en bonne position, passe la charnière d’un double contact mais frappe trop mollement des 18m.

Les remplacements s’enchaînent avec les entrées de Chipciu, Mutu et Sahin en lieu et place de Marica, Stancu et Emre.

Les minutes défilent sans grand frisson jusqu’aux arrêts de jeu… A la 94è, Tamas se fait manger par Arda côté gauche qui rentre dans la surface et centre mais Goian coupe bien la trajectoire et dégage puis à la 95è, un nouveau centre venu de la gauche trouve la tête de Sahin esseulé au second poteau. Le néo-Red ne trouve pas le cadre.

Les Roumains l’emportent 0-1.

 

Les notes des joueurs :

Tatarusana (3/5) : A sorti la bonne parade au début puis a été propre sur le peu qu’il a eu à faire pendant le reste du match.

Tamas (3/5) : A pris le bouillon une fois par mi-temps. Sur le reste, il a été solide à ce poste inhabituel et a délivré quelques bons ballons de relance.

Chiriches (2/5) : Il semble encore un peu limite pour le niveau international avec quelques relances loupées notamment et un placement à la limite.

Goian (3/5) : Le vieux a tenu la barraque quand nécessaire. De plus en plus lent mais il compense par son sens du placement toujours aiguisé !

Rat (3/5) : Peu souvent pris à défaut, il a bien fermé son couloir avec Stancu. S’est laissé aller à quelques escapades en deuxième mi-temps qui auraient pu porter leurs fruits.

Bourceanu (4/5) : Un mec indispensable dans une équipe. Le travailleur de l’ombre qui compense tous les intervalles. Et en plus, il tire bien les corners.

Pintilii (3/5) : Avec son compère Bourceanu, il a bien tenu le milieu. Mais c’est surtout par sa qualité technique que Pintilii a marqué, offrant notamment le ballon du but à Grozav.

Torje (3/5) : Malheureusement, on a pas pu voir le Torje virevoltant du Dinamo car Gabi s’est efforcé de bien défendre. Cependant le mec reste très rapide et toujours aussi technique. Un peu plus de lucidité dans les choix sera nécessaire contre les Oranje.

Grozav (4/5) : Le choix osé de Piturca s’est avéré payant. Le jeune a proposé beaucoup de solutions, bien participé au milieu et fait admirer sa belle technique en mouvement et puis c’est le buteur du jour ! Remplacé par Cocis à la surprise générale. Celui-ci n’a guère brillé.

Stancu (3/5) : Il propose, il tente, il défend, un putain de joueur utile devant. Remplacé par Mutu, qui s’est attelé à conserver le ballon.

Marica (4/5) : Le monsieur plus de l’attaque roumaine. Excellent de la tête, il a martyrisé la défense turque dans les airs. Ses déviations et son jeu dos au but ont permis au bloc roumain de bien remonter et il est toujours présent dans les meilleures actions roumaines. Il a malheureusement manqué le but du 0-2 sur un centre de Rat. Relayé par Chipciu, qui a fait une bonne entrée pleine d’envie et de technique.

Chez les Turcs, Demirel a loupé une sortie cruciale. La jeune défense n’a guère brillé, si ce n’est Jesus en poste de latéral gauche, intéressant offensivement. Emre possède toujours sa suave patte gauche mais les années commencent à peser. Umut a été digne de sa saison toulousaine. Erding a apporté un peu de peps. Enfin s’il faut en sauver un, ce sera Arda Turan : toujours disponible, très à l’aise techniquement et battant. Malheureusement trop (tout) seul.

 

Le débriefing :

Globalement les Roumains ont su déjouer facilement les plans de Turcs limités techniquement et dans l’animation collective. La cohésion collective des Roumains a fait la différence et un deuxième but n’aurait pas été volé si les attaquants y avaient un peu plus cru.

Après cette victoire, une partie de la presse roumaine s’emballe et parle de « victoire géante ». Une autre tempère l’enthousiasme en mettant l’accent sur le frisolité de Piturca et le peu d’engouement suscité par le jeu produit par les Roumains. Gigi Becali nous a également régalé d’une déclaration en expliquant qu’il avait appelé et convaincu le sélectionneur pour qu’il titularise Bourceanu et Pintilii ! Les Tricolorii pourront regarder les Oranje dans les yeux mardi soir sur les coups de 20h avec neuf points dans leur escarcelle et quelques certitudes. Mais il faudra augmenter encore le niveau pour réaliser un coup qui marquerait encore plus que cette victoire en terre ottomane.

Hai Romania !

9 thoughts on “La Tuikacadémie vous présente la Roumanie et note Turquie-Roumanie (0-1)

  1. Très sympa! Le résumé du match est peut être un peu long mais l’idée est bonne et le rapide historique intéressant. J’ai particulièrement hate de suivre l’évolution des clubs en C1 et C3 (un club dans chaque si je ne m’abuse).

    Petite question annexe: est ce qu’un investisseur particulier explique le palmarès ultra récent de Cluj, par ce que le club date pas d’hier?

  2. Merci pour tes remarques concernant la longueur du résumé. Nous en tiendrons compte pour la suite et le match contre les Pays-Bas.

    Concernant le CFR Cluj, il a été repris y’a quelques années par Arpad Paszkany, un magnat de l’automobile et de l’immobilier. Il voulait faire du CFR le Chelsea de l’est. C’était sa référence y’a 5 ans.

    Mais il a eu une stratégie assez floue et pas forcément cohérente.

    Je pourrais développer ce point dans un futur article sur les grands investisseurs du foot roumain (Paszkany, Becali…etc…). Y’a de la matière tellement ils sont…hum…fantasques.

  3. Salut.

    Pas mal ton académie, mais juste un conseil de mise en page : mets les joueurs et leurs notes en gras, on les voit mieux.

    J’aurai juste voulu savoir ce que l’opinion roumaine pensait d’un joueur comme Nicolita. Il est blessé actuellement et n’a pas joué avec la sélection depuis un moment, mais il me semble qu’à un moment, il faisait partie des titulaires réguliers.

    La bise anale.

  4. Salute,

    Merci pour le conseil.

    En ce qui concerne Nicolita, en Roumanie aussi, il est avant tout considéré sous l’angle « Rom ». Le mec a donc bien dégusté car les Roms sont assez peu appréciés également en Roumanie (mais on vous expliquera ça plus tard).

    Il en a donc pris plein la gueule pendant sa carrière en Roumanie, même par les supporters de son ancien club le Steaua qui ont assez peu apprécié le fait que Nicolita devienne capitaine de leur club.

    En ce qui concerne le football, je vais laisser mon collège Jean-Nic répondre parce que je peux pas blairer les joueurs du Steaua.

    La revedere.

  5. Merci Roland.

    Tristan a bien résumé l’opinion générale des roumains au sujet de Nicolita.
    J’ai vu un paquet de matches du Steaua entourés de supp’ du club, et au mieux ils étaient insensibles, au pire ils le pourrissaient.
    Bien sur, c’est une généralité, pas du 100%.

    Pour la sélection, ses qualités sont appréciées. Surtout par Piturca. C’est un type increvable, à 12 poumons mais également rapide. Il a pas mal de lacunes techniques mais son abattage en font un joueur précieux.
    Il a fait carrière ailier droit. Je l’ai vu joué 2ème attaquant au Steaua, avec un mec en pivot à ses cotés, il avait régalé plusieurs fois. Il a parfois joué coté droit dans un milieu à 3, voire arrière droit (ca a été le cas à St-E).

    Difficile de lui trouver un rôle idéal tellement ses qualités sont pourries par ses défauts.

    D’un point de vue personnel, je suis fan. J’aime les joueurs qui n’ont pas peur de transpirer. Je suis romantique et surtout nostalgique du foot de merde d’antan. Nicolita colle parfaitement à cette esthétique.

  6. Salut les gars.

    Bon, je pensais pas que Nicolita était aussi « détesté » que ça en Roumanie. Je comprends mieux tout le foin qu’on a fait quand il est arrivé à Sainté, sur le fait qu’il soit le seul Rom à jouer pour la sélection. Ça m’a l’air d’être un sacré exploit.

    Sinon, je confirme : Nicolita c’est un sacré battant, et comme toi Jean-Nicolae, les supps stéphanois aiment les gars qui mouillent le maillot comme on dit (dans la grande tradition des Guillou, Sablé ou autre Carteron), même s’ils sont un peu limité techniquement. Perso, je trouve Nicolita pas dégueu, notamment sur coups de pieds arrêtés. Son seul défaut, c’est son excès d’engagement dans certaines situations, qui lui valent des cartons jaunes un peu stupides.

    En tout cas, bonne chance pour la suite, j’essayerai de vous suivre régulièrement.

    La bise anale.

  7. En fait, c’est pas le seul rom qui ait joué en sélection.

    Mais c’est le seul qui « assume ». En même temps, c’est marqué sur son front.

    Y’a eu de grands noms du foot roumain qui étaient d’origine rom mais le plus souvent ils le cachaient.

    Dans le désordre: Ilie Dumitrescu et Marius Lacatus pour les années 80/90.
    Plus recemment, Ionel Ganea, Nicolae Dica ou Ionel Danciulescu.

  8. Chouette académie et bienvenue au club !

    La seule remarque que j’ai à faire et que je te trouve trop gentil avec les turcs. C’est parce qu’on vous a offert cette victoire c’est ça ? Ne te laisse pas corrompre voyons.

  9. Dans notre grande bonté, nous n’avons pas voulu enterrer la Turquie qui a su, à une époque, accueillir les bras ouverts Hagi, Popescu et Lucescu. Nous avons de la mémoire !

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