Le Havre – AC Ajaccio (1-0) : L’Aiacciu Académie livre ses notes alors qu’I Sanguinari a assisté à la bagarre générale

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Presque trois mois sans déplacement, c’est bien trop long. Il fallait y remédier rapidement. Direction le coin le plus goffu de France, Le Havre. Et en plein mois d’août, pas facile d’attirer les foules à l’extérieur. Le départ se fait à trois dans une seule voiture : un supporteur, un tambour et un mégaphone. Après un petit tour à l’hôtel, où Scribe et Fauvergue testaient leur anglais pour commander un café au bar, il est l’heure de se rendre au joli stade Océane. L’occasion de retrouver les stadiers déjà croisés la saison dernière. Les retrouvailles sont émouvantes :

«  Ah salut, comment vas-tu, tu es venu tout seul ?

  • Et ouais…
  • Tiens, passe-moi un chewing-gum, je me suis pas brossé les dents avant de venir, je pue de la gueule. »

Voilà comment se mettre les stadiers dans la poche. Les minutes passent, la billetterie n’ouvre toujours pas. Pas grave, les stadiers font entrer sans rien demander. ET SURPRISE, I Sanguinari ne sera pas seul en parcage visiteurs puisque deux potes de Zakaria Diallo sont présents. Nous sommes sauvés. Après un long atelier débâchage et rebâchage et une mise en place minutieuse, c’est parti pour le match. A noter que nous trois, pauvres supporters acéistes, sommes entourés par 3 stadiers et 5 CRS.

Sur le terrain, Olivier Pantaloni et Alexandre Dujeux ont opté pour un 4-2-3-1 habituel. Seul changement à noter par rapport à la semaine dernière, le retour de Fauvergue, en pointe à la place de Madri, qui retrouve le banc. Un changement qui modifie immédiatement la façon de jouer des acéistes. Alors que contre Dijon on avait pu voir de bonnes séquences de jeu, avec des actions à une touche de balle, des unes-deux et de la vitesse dans les transmissions, ces bonnes résolutions ont subitement disparu.

Les mauvaises habitudes sont de retour : on balance tout sur Fauvergue devant et il se démerde pour détourner les ballons de la tête. Du coup, les Acéistes se focalisent sur cette option et sur plus rien d’autre. On joue trop vite, on fait les mauvais choix, on fait des mauvais centres. Et on se crée très peu d’occasions. Du côté du HAC, ce n’est pas beaucoup mieux. Les deux équipes se neutralisent en commettant énormément de fautes. Mais Mr Turpin réussit à tenir le match.

Jusqu’à la 65ème minute et une poussette de Diabaté sur un Havrais. Première situation chaude. Tournant du match. A partir de ce moment-là, les hommes de Pantaloni prennent le dessus sur ceux de Thierry Goudet. Malheureusement, la désorganisation ajaccienne ne permettra pas d’égaliser. (je n’ai pas parlé du but havrais mais il intervient sur une erreur défensive)

Depuis l’entrée de Mouaad Madri à la mi-temps, Fauvergue, Madri, Cavalli et Nouri se marchent dessus devant. Un coup Fauvergue est en 9 et demi, l’autre coup il est sur un côté. Un coup Madri est en pointe, l’autre coup il est sur un côté, l’autre coup il est devant avec Fauvergue. Un coup Nouri est à droite, l’autre coup il est à gauche. Un coup Cavalli est à gauche, l’autre coup il est en 10, l’autre coup il est plus haut que Fauvergue. Vous suivez ? Plutôt que déstabiliser l’adversaire, ces permutations incessantes perturbent l’ACA. Et les seules occasions dangereuses pour les blancs et rouges interviendront sur coups de pieds arrêtés. En fin de match, un corner de Cavalli trouvera la tête de Cavalli, au-dessus. Un coup-franc de Cavalli ne trouvera … personne et finira à quelques centimètres du poteau.

Pour avoir un peu plus d’action, il aura finalement fallu attendre le coup de sifflet final et une bagarre générale dans la tribune principale entre joueurs, dirigeants et supporteurs. Genèse de l’histoire :

Olivier Pantaloni est suspendu pour ce match. Il s’assoit donc légèrement au-dessus des bancs de touche « à l’anglaise » du stade Océane, c’est à dire intégrés dans la tribune présidentielle. Une proximité avec les supporteurs havrais qui va mal tourner. Pantaloni est insulté tout au long de la rencontre par ces « supporteurs », qui s’en prendront également à Riad Nouri et Thierry Debès. C’en est trop. Olivier Pantaloni est proche d’en venir aux mains avec un supporteur mais est arrêté juste à temps. Pas Thierry Debès, qui aurait échangé quelques coups sympathiques. Joris Sainati et Anthony Lippini sont dans les premiers à rentrer dans le tas; un amas de dirigeants, de joueurs et de supporteurs s’étant formé. Plusieurs fans havrais, descendus de la tribune pour en découdre, sont stoppés par des bons samaritains, dont Zakaria Diallo qui se fait cracher dessus par un fan normand. La bagarre reprend de plus belle. Quelques Havrais tentent de rentrer sur la pelouse alors que des joueurs ajacciens et havrais se « cherchent ». Au final, tout rentre dans l’ordre après 5 minutes d’incompréhension. Des sanctions seraient à craindre.

Dans ce marasme, les joueurs oublieront I Sanguinari. Seul Anthony Scribe fera un petit signe de loin. Une défaite et une bagarre générale, le premier déplacement de la saison est déjà mémorable. En attendant le prochain.



ANNUTAZIONI :

Anthony Scribe 3/5 : Trois arrêts à faire, à chaque fois compliqués et à chaque fois repoussés. Il a bien fait ce qu’il a eu à faire. Il ne peut rien sur le but de Manzala.

Zié Diabaté 2/5 : Auteur d’une première mi-temps sérieuse, jamais dépassé et réactif sur les courses et les centres havrais, Diabaté a plongé en deuxième mi-temps. C’est lui qui lâche totalement son marquage sur Manzala sur le but et c’est lui qui provoque une bagarre générale à la 65ème minute, contribuant grandement au climat presque délétère de la fin de match.

Zakaria Diallo 3/5 : Selon les rumeurs, un aéroport pourrait ouvrir sur les chaussures de Diallo tellement tous les ballons atterrissent sur ses pieds. « Zak » n’hésite pas à dézoner, quitte à laisser Sainati se débrouiller seul derrière, pour aider Diabaté sur son côté gauche ou pour monter de quelques mètres. Très libre. Et très précieux surtout quand il a fallu couper la trajectoire d’un centre havrais juste devant son but.

Joris Sainati 3/5 : La puissance du port du Havre. Opposé à un gros client en la personne de Joseph Mendes, Sainati a répondu présent physiquement. Très présent dans les duels, il réparait même les erreurs de ses partenaires, comme cette passe en retrait ultra-dangereuse et pas appuyée du tout de Lippini.

Anthony Lippini 3/5 : Aurait été Ballon d’or s’il avait joué à l’époque des Vikings, quand le foot se jouait avec un couteau entre les dents. Particulièrement surveillé par l’arbitre Clément Turpin en début de match, Lippini a été patient, il n’a pris son carton jaune hebdomadaire qu’à la 59ème minute, pour avoir ceinturé et accroché un Havrais qui partait dans son dos sans ballon et qui courait plus vite que lui. Sinon, il a fait du Lippini. Des tacles, une erreur de concentration, son fameux crochet intérieur long, des prises de tête, des dédoublements sur son côté droit et surtout des interceptions bienvenues.

Christophe Vincent 3,5/5 : Passer Christophe Vincent c’est comme vouloir enjamber une barrière de barbelé en levant la jambe pas assez haut : tu t’accroches et tu y laisses une partie de ta cuisse. Les Havrais ont pu s’en apercevoir ce soir, avec un Vincent toujours sur leur dos, à jouer de l’épaule et à les constamment harponner, les dérangeant dans tous leurs faits et gestes. Comme un caillou dans une chaussure.

Rayan Frikèche 2/5 : Encore plus inattentionné que le cancre qui était au CE2 avec toi et qui était assis au fond de la classe à côté du radiateur. Passe en retrait mal assurée, n’attaquait pas son ballon quand on le servait et un manque de conviction au programme.

Johan Cavalli la moyenne/5 : Peu de ballons touchés au cœur du jeu donc très peu de ballons à exploiter offensivement pour lui. Et quand Cavalli n’est pas bon, l’impact sur l’équipe se ressent immédiatement.

Hugo Vidémont 2/5 : Face à un latéral dans un bon soir, Vidémont n’a pas fait de différences. Ou quand il en faisait, un Havrais le rattrapait au dernier moment. Il a fini par jouer trop bas, et sans doute frustré il a commis plusieurs fautes. Sorti blessé à la mi-temps.

Riad Nouri 2/5 : A l’instar de Vidémont, match très compliqué pour Nouri qui n’aura jamais pris les devants sur son vis-à-vis. Mais il a au moins eu le mérite de tenter sa chance à deux reprises, à chaque fois loin au-dessus.

Nicolas Fauvergue la moyenne/5 : Qu’est-ce qu’il devait être bien en vacances… Parce qu’à peine revenu, il était déjà au charbon, à décrocher et à faire l’essuie-glace pour réceptionner les longs ballons de ses coéquipiers. Ce n’est pas un duel ensanglanté avec Fortes qui l’empêchera de continuer ses efforts, même avec un bandeau sur la tête. En deuxième mi-temps, il a véritablement joué en 9 et demi, une dizaine de mètres en retrait de Madri, Nouri et Cavalli. Du coup il ne s’est pas procuré de vraies occasions.

I RIMPIAZZANTI :

Mouaad Madri, 45ème minute, 3/5 : L’impression qu’il ne savait pas trop où se placer, sur un côté ou dans l’axe comme deuxième attaquant. Mais ça ne l’a pas empêché de se montrer très volontaire, d’aller au contact et de tenter sa chance. C’est lui qui fera la seule frappe acéiste cadrée du match, à la 77ème minute.

Claude Gonçalves, 79ème minute, NN : Entré après un loooong échauffement, il a pu apporter à un moment où l’ACA était plus offensif.

Vincent Marchetti, 79ème minute, NN : Marchetti c’est une éponge Spontex. Pas pour sa coupe de cheveux mais pour sa faculté à gratter les ballons dans les pieds havrais. Il l’a fait à deux reprises pour autant de situations chaudes. Aurait pu marquer en toute fin de match s’il avait fait 10 centimètres de plus.

Perfettu

5 thoughts on “Le Havre – AC Ajaccio (1-0) : L’Aiacciu Académie livre ses notes alors qu’I Sanguinari a assisté à la bagarre générale

  1. donc à l’extérieur les supporters n’ont pas le droit d’insulter votre équipe mais à Ajaccio les supporters ont le droit d’insulter nos équipes ? Je suis supporter de Dijon mais je dois dire qu’il n’y a qu’un club avec lequel il y a des problèmes : l’AC Ajaccio ! le Gazelec ça se passe bien de même le Sporting ! dommage parce qu’en général j’aime le fighting spirit de ton club (mais sur le terrain). Si les équipes adverses à l’AC Ajaccio lorsqu’elles jouent chez vous devaient se battre à chaque insultes…

  2. GALLET : Je parie qu’au match retour, le nuage de Tchernobyl, va passer au-dessus du Havre(vous voyez ce que je veux dire???) ce qui va empêcher l’avion de décoller à destination d’Ajaccio.

    AIGLEROUGE, j’ai vécu à Dijon10 ans, et j’ai assisté à tous les matchs de Dijon, je peux t’assurer que contrairement à ce que tu écris, d’autres équipes ont connu des mésaventures à Gaston GERARD. JE CONNAIS LES « TEMERAIRES » ET LES « DOGS »
    Tu n’as pas du aller souvent au stade à DIJON, ou alors tu changeais de lunettes.

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