Liverpool-Manchester United (2-0) La Raide et Vile Academy attend déjà le retour.

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Pour passer à autre chose ?

Salut à tous !

En ce jeudi 10 mars, jour béni du football, les demi-mondaines de Manchester United se déplaçaient à Anfield Road pour affronter les Scousers de Jurgen Klopp, dans le cadre du huitième de final aller de la prestigieuse Europa League.

Après les pitoyables effusions de la veille qui ont vu des nouveaux riches faire respecter la loi du marché en allant battre d’anciens nouveaux riches à Londres (et la presse sportive unanime de s’en glorifier, pauvre France…), il est temps d’assister à un vrai affrontement de prestige, une lutte centenaire entre deux monstres sacrés du football européen, un derby, un classique, un choc des titans entre les deux formations les plus titrées d’Angleterre, le rouge des uns tentant d’infliger à celui des autres l’érubescence de la honte, car il ne peut en rester qu’un, un seul qui se fera sortir par Dortmund ou Bilbao (oh non, pas eux).

Voilà pour l’emballement. J’espère que vous en avez eu assez, parce que la suite ne va sûrement pas être du même tonneau, à commencer par la composition.

COMPOSITION INFERNALE

 

Le côté gauche le plus musclé/boudiné du monde.

LE MATCH

La première période est une catastrophe footballistique côté mancunie. Si la première occasion est à mettre au compte des rouges diablesses (centre de Memphis pour Rashford qui ne peut que « contrôler » du genou), on assiste à une manœuvre d’étouffement généralisé de toute tentative de jouer au foot de la part des locaux. Signe que l’engagement dans le jeu est une option qui n’a été prise que par une des deux équipes sur le terrain, le capitaine des Scousers Henderson ne met pas deux minutes à écoper du premier carton jaune de la partie.

Après un premier quart d’heure presque équilibré, un tournant arrive : Clyne est lancé dans l’espace, Memphis l’accroche par l’épaule, l’arbitre siffle, lui colle un jaune, et donne un penalty à Liverpool. Si la faute n’est pas évidente, la sanction est indiscutable, ne serait-ce que pour punir la connerie intrinsèque de Depay de croire qu’un tel geste passera sans heurt à ce niveau. Sturridge s’élance, stoppe sa course, décide de frapper comme une merde, d’autant que De Gea plonge du bon côté et touche le ballon, mais ce petit saligaud (le ballon, pas De Gea) entre quand même. 1-0 (18è).

La suite est à mettre au crédit de David De Gea, et à lui seul. Si nos gagneuses subissent la pression intraitable de leurs adversaires, ces derniers sont littéralement dégoûtés, tentative après tentative, par le demi-dieu qui leur tient tête dans les cages. Moreno puis Sturridge après un trouage supersonique de Smalling, commencent à mâchonner leurs couilles de dépit alors que notre numéro 1 multiplie les appels au secours à l’attention des défenseurs solidaires du monde entier qui voudraient bien rejoindre son équipe de tanches.

En seconde période, Van Gaal tente un coup de poker comme il en fait souvent : il sort le jeune Rashford, qui part rejoindre ses copains clones dans le laboratoire secret d’expérimentations interdites planqué sous Carrington, et envoie Carrick pour une réorganisation tactique destinée à emmerder Klopp : on passe à une défense à cinq avec Varela à droite et Blind à gauche (charnière à trois Smalling-Carrick-Rojo), Fellaini joue un cran devant Schneiderlin, les attaquants restent sur l’horizon inatteignable de la ligne de défense adverse. Pour les quelques premières minutes, ça semble marcher : la maîtrise technique et le calme de Carrick empêchent que les ballons partent en chandelle vers le crâne bariolé de Mamadou Sakho, les transmissions sont plus propres, et on voit des Scousers nerveux, à l’image de Coutinho qui prend un jaune pour une grossière simulation.

Le premier tir cadré mancunien du match arrive à la 50è minute (quand même), par Schneiderlin. La suite ressemble beaucoup à tous les matchs de PL que l’on a vus cette saison, à savoir que MU a remis le pied sur le ballon, mais se trouve plus empoté que l’âne de Buridan une fois aux portes des 18 mètres adverse. Et que je balance des centres sans destinataire au terme de trois jeux en triangle stériles, et que je passe en retrait 60 mètres derrière alors que le bloc adverse est déséquilibré, et que je tente de dribbler tout le monde alors que j’ai des solutions de passe…

Les mauvais choix se multiplient tellement que cette équipe commence à ressembler au PS au pouvoir. Mais les Liverpuldien s’en cognent, eux, et n’en demandent pas tant lorsque Carrick feinte le dégagement sur un centre de Henderson, victime qu’il est d’un fort dommageable glitch, façon Fifa 14 . Lallana récupère le ballon et transmet derechef à Firmino, qui peut fusiller De Gea à bout portant. Encore sur la trajectoire, le David est cette fois transpercé, car il reste à demi-humain, tout de même. 2-0 (72è). Au coup de sifflet final, tous les Reds iront d’ailleurs le voir sans honte pour lui demander son maillot, un gant, de leur cracher dans l’œil…

 

LES NOTES

De Gea 5/5 : Aucune chance de gagner ce match, vu le niveau de ses partenaires. Mais lui au moins aurait permis l’espoir qu’on ne le perde pas. Et puis, il a été tour à tour victime de l’incurie d’un jeune ambitieux, et de l’absence d’un patriarche depuis trop longtemps au pouvoir. Le destin de David paraît de plus en plus shakespearien, à mesure que le temps passe…

Varela 1/5 : A toujours tendance à se jeter comme un chien fou après une bagnole. Cette fois, il s’est surtout trouvé acculé, et s’est donc contenté de balancer pour se sortir de la galère.

Smalling 1/5 : Il semble marquer le pas depuis son retour de blessure. S’il est toujours présent dans les duels, le fait qu’il doive compenser les errements actuels de Blind et les absences de Varela paraît le vider littéralement de sa substance.

Blind 1/5 : le décentrement lui a fait du bien, preuve qu’en ce moment sa place n’est plus dans l’axe. Sa faculté de relance est toujours précieuse, mais il semble toutefois en panne d’inspiration, à l’image de ses tergiversations diverses au moment de centrer.

Rojo 2/5 : quand Marcos Rojo, dit « la Brutasse » est ton meilleur homme sur le terrain (excepté De Gea, hors catégorie), là, vraiment, tu te dis que ton équipe pue du cul.

Schneiderlin 2/5 : l’un des rares à ne pas avoir été trop dépassé par le pressing red. Il a en revanche subi le désert que lui offraient ses partenaires, manquant souvent de solutions de passes, et devant trop allonger le jeu pour trouver quelqu’un de libre. Remplacé par Schweinsteiger (79e)

Fellaini 2/5 : Son jeu de tête offre toujours des points de fixation un peu partout sur le terrain, et son impact physique apporte beaucoup dans le combat. Mais quand la grande frite sacrifie l’efficacité sur l’autel de la violence gratuite, on retrouve l’assassin qui ne sent pas le jeu, et on oublie le footballeur…

Martial 1/5 : A tout tenté…mais tout seul. Beaucoup trop personnel, le jeune n’a jamais existé dans le jeu, se contentant de tenter d’y aller en solo dès qu’il avait le ballon, et de perdre évidemment celui-ci au bout de trois dribbles.

Mata 1/5 : Deux solutions : soit il a été parfaitement isolé par le marquage à la culotte des reds, et n’a pas su s’en extirper ; soit un vortex alien l’a aspiré dans l’outre-espace, et lui a infligé les pires sévices anaux afin d’expérimenter le pouvoir du vide sur un échantillon de footballeur autrefois talentueux. Dans les deux cas, on ne l’a pas vu. J’espère au moins qu’il a échappé au deuxième scénario…Remplacé par Herrera (79è).

Memphis 0/5 : à l’époque où on le chipait au nez et à la barbe du PSG, j’avoue que j’ai du me laisser un peu aller à pérorer. Désormais, je pleure chaque jour à l’idée que ces salauds attirent flatteries et glorification, alors que l’on se coltine ce gros naze, qui nous coûte des buts, en plus.

Rashford 1/5 : Décalé sur l’aile droite par Van Gaal alors qu’on s’attendait à le trouver dans l’axe, on a espéré un temps pouvoir crier au génie tactique. Et puis au terme d’une mi-temps fantomatique, on a plutôt fini par s’amuser à inventer des expression comme « Machédisation rampante de l’effectif ». Remplacé par Carrick (46è).

SUB TERRANEANS :

Carrick 1/5 : son entrée a fait du bien, et sa connerie nous a coûté le deuxième but. Difficile de lui pardonner.

Herrera NN son entrée a redonné de l’allant à l’équipe en phase de possession, et a contribué à couper le bloc en deux lorsque les Reds avaient le ballon. Dommage que l’on n’ait presque pas vu le cuir pendant les dix dernières minutes, en l’occurrence…

Schweinsteiger NN Entré pour jouer les accélérateurs, il n’est parvenu qu’à faire déjouer nos attaquants, tous cramés.

 

Bobby Carlton.

9 thoughts on “Liverpool-Manchester United (2-0) La Raide et Vile Academy attend déjà le retour.

  1. Moi aussi je me suis vidé littéralement de ma substance avec la victoire des Reds. Et pourtant, je n’ai pas vécu le même match que Smalling…

  2. J’aime l’idée de voir un monument comme MU se casser la gueule en 3 saisons alors qu’il paraissait avoir un abonnement à vie en demi de C1 et aux deux premières places du championnat.
    Ne vous méprenez pas, je n’ai rien contre MU c’est probablement le club anglais qui me fout le moins la gerbe.
    Mais je me prends à rêver de revoir un Barça à la rue par exemple.

  3. D’une part W9 devrait s’excuser pour nous avoir imposé Balbir.

    Pour en revenir au match (vu dans son intégralité), je te trouve généreux avec Schneiderlin (ce mec a été nul et il va probablement aller à l’Euro).

    Sinon, quel est ton point de vue sur la réaction d’après match de Scholes ?

  4. Pareil, je n’ai pas trouvé Schneiderlin terrible sur ce match. C’est tristounet de les voir lui et Herrera faire n’importe quoi alors qu’ils ont fait tous les deux de bons débuts bien prometteurs.

    M’enfin bon, rien de catastrophique comme ce Fellaini, « Marouane, vous êtes le maillon faible, au revoir » : il a TOUT raté, ses passes (pourtant il ne tente pas des trucs compliqués, juste des passes courtes aux coéquipiers les plus proches), ses contrôles, ses tacles (il y a presque systématiquement faute quand il intervient, c’est désespérant), et même son soit disant point fort : la tête devant le but… Je veux bien qu’on puisse lui trouver un intérêt à le faire rentrer en fin de match en 2ème attaquant pour jouer de son impact physique sur des défenseurs usés, mais sinon il faut être aussi fou que l’est Van Gaal pour penser qu’il a d’une part le niveau d’un titulaire et d’autre part en milieu défensif.

    Je regarde tous les matchs (sauf ce week-end contre West Brom, j’ai laissé tomber à la mi-temps tellement ça fout le cafard) et pourtant à chaque fois je me fais merveilleusement surprendre par les miracles de De Gea. Il n’y a pas de mots.

    1. Je suppose que Van Gaal avait encore en tête la prestation de Fellaini la saison passée à Anfield, pour vouloir le titulariser. Il devait aussi compter sur lui pour minorer l’impact physique des buffles d’en face au milieu de terrain. Can et Henderson, c’est pas tout à fait des gabarits fluets, quand même. Fallait leur rentrer dedans. En toute franchise, je l’ai déjà vu produire de très bon matchs, dans son style peu amène. Le titulariser maintenant, en revanche, c’est vrai que c’est trop tôt par rapport à son retour de blessure.

      Schneiderlin n’a pas été fameux, mais il était sûrement parmi les moins nuls de l’équipe. Je persiste à penser que devant une défense digne de ce nom, et avec un relayeur inspiré à côté de lui, il peut être un excellent rouage. Un joueur de collectif, quoi. C’est pour ça qu’il a été recruté, pas pour marquer des buts à la pelle ou même créer du jeu.

      1. Oui la saison dernière Fellaini avait été énorme à Anfield, mais il n’était pas en milieu défensif comme la semaine dernière, le schéma était le 4-5-1 qui avait si bien marché pendant quelques semaines avec Fellaini et Herrera en relayeurs devant Carrick, Fellaini jouait plus haut et effectivement causait des dégats par son physique. Là en milieu défensif à plat dans un 4-2-3-1, c’est une catastrophe.

        En début de saison Schneiderlin y arrivait bien, d’ailleurs il y avait la stat hallucinante qu’avec lui titulaire, l’équipe n’avait perdu qu’un seul match, et puis depuis janvier il n’est plus aussi efficace à la récupération, on se laisse plus dominer.
        Et Herrera pareil, depuis quelques mois il a perdu son entrain et son dynamisme, il n’insuffle presque plus rien dans le jeu et fait de mauvais choix.

  5. Quand De Gea partira au Real cet été, ça va faire très mal.

    Si il était au niveau de ses partenaires en défense, MU repartait avec un set dans la musette…

    Je suis bien d’accord, Fellaini est une insulte au football. Je commence à regretter Nani quand je vois ce que Memphis est capable de faire …

  6. Tout comme André, je regarde tous les matchs de nos rouges diables, et c’est de plus en plus une souffrance. Malgré tout, j’ai toujours cette infime lueur d’optimisme, je me dis qu’il va y avoir un sursaut d’orgueil… Mais sans Rooney, ainsi que d’autres tauliers (quoi qu’on en dise) comme Young ou Valencia, l’équipe n’est clairement pas la même, surtout d’un point de vue mental. Ca manque de mec qui aiment le sang (Vidic, Scholes, ou même Evra), des mecs qui osent gueuler sur les coéquipers quand il faut relancer la machine.

    Mais plus le temps passe, et moins j’ai d’espoir.

    Comme disait quelqu’un :

    « je ne m’attendais à rien, j’ai quand même été déçu ».

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