Montpellier – Bordeaux : La Paillade Académie ivre ses notes

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Marcelin de La Fontaine (à bière)

L’animal seul, Monsieur, qu’Aristophane
Appelle Hippocampelephantocamelos
Dut avoir sous le front tant de chair sur tant d’os !

 

Il en est de drôles d’animaux par chez nous. Des oiseaux de toute sorte, au plumage bigarré, à la houpette patiemment élevée, au vol incessamment dilettante, parfois au-dessus des cieux, parfois le cul dans les pâquerettes. Des fauves vieillissants, élimant leur armature cahin-caha sur le bitume du Clapas qui se chauffe au soleil printanier. Des babouins sophistiqués portant la marinière comme un pêcheur rompu au chalut draguant les mers et les mères, traînant leurs cymbales sur le sol des rues piétonnes de ce si bel écusson, coeur de ville moyenâgeux de notre cité pailladine. Ah oui, pour sûr, notre environnement est un zoo cacophonique, mesclun de quidams zozotant nos chants de frappés de la cafetière. Ah mais que ce vacarme est doux à mes escouades ! Qu’il me tarde à chaque instant de le retrouver, ce joyeux bordel, qu’il me languit d’être au milieu de la cohue des braves, à chanter et à danser au son des tambours !

Il y a aussi, sur ces bords de Mosson, une musique qu’on ne connaît que trop depuis le début de saison. Une chamade que le diable fait bondir le long de nos ventricules assaillis, un pouls caracolant comme une amante en jupons sur nos veines d’hommes en rut. Et derrière cette opérette de malheur, il n’y a que la Crainte, muse cruelle, qui tire les ficelles. Celle-là même qui pousse derrière nos cheveux, celle qu’on croyait écartée pour longtemps. Mais il fallait gagner dimanche pour la chasser encore plus loin. La zone rouge n’est qu’à cinq petits points. Il n’y a donc rien, pas une miette, pas un grain pour sentir la tramontane rassurer nos poumons ébahis. Le feu ne dévore plus l’âtre rougissant, plus de cliquetis de cigales en Camargue pour chanter doucement, à pas sûr, la sérénité d’un navire voguant vers son maintien, vers un nouveau voyage sur la mer première. Il ne reste de ce weekend que cette saveur amère, cette âpreté qui persiste sur nos palais.

Mais nous ne méritions pas mieux que ce petit point d’honneur dans notre besace. La prétention à une victoire aurait été sauvagement prétentieuse, téméraire et mal venue, tant cette rencontre aurait pu basculer en la faveur de la brave Paillade comme de la Gironde goguenarde. Je l’avais prédit, la clé fut les coups de pied arrêtés. J’avais juste omis un côté du terrain, ne pensant point voir notre faiblesse s’avérer partageuse. Deux coups de boutoir pour égaliser les angles d’un match poussif dans l’ensemble, ratissant une occasion par ci, une autre par là, pour donner un spectacle moyen, sans pousser jusqu’à une fadeur que j’aurais définie dans une hypocrisie courtoise. Ma si chère paire, ne regardez pas si bas, ne m’a qu’à moitié donné satisfaction : seul Stambouli s’est montré à la hauteur de la tempête, en bon explorateur des terres inconnues de la performance. Et le petit Rémi a bien remué ses miches de gamin sudiste, insulte capillaire mais flatterie du jeu footballistique, et aurait pu faire sauter les sousous dans la popoche.

Rolland nous chuchote de sa voix bonhomme qu’il ne reste que des finales. Que chaque point grappillé tel le romanichel en quête de patates frites au restaurant rapide vaudra son pesant de pistaches. Voui monsieur Courbis, vous avez on ne peut plus raison. Le déplacement à Nantes ne sera anecdotique que si la défaite n’est pas au rendez-vous. La réception de Valenciennes sera un gage de maintien si la victoire est au bout. Voilà ce qu’en peu de mots, Marcelin pouvait vous tenir comme langage.

 

Les notes: 

Jourdren (3/5) : est resté collé à sa ligne sur le but comme un chtar en fin de rhinopharyngite, mais a su réaliser une parade énorme pour conserver l’égalité parfaite, comme un symbole de Femen topless.

Deplagne (3/5) : ça me va si tu cours un peu plus, et si tu ranges tes mains dans ta boîte à caca.

Hilton (3/5) : distancé tel un lapin de Guillaume Gallienne sur le but, il s’est rattrapé aux branches en expédiant lui-même le cuir égalisateur au fond des filets de  l’Oompa Loompa.

Congré (3/5) : ça fait toujours peur quand il joue DC. Le voir tenter des dribbles dans sa surface ne fait pas forcément autant de chemin vers la quiétude absolue.

Tiéné (3/5) : auteur d’un très bon coup franc sur le but, il perd ses droits en ne revenant jamais défendre, se contentant d’agiter les bras pour faire semblant de replacer son cul et son couteau.

Stambouli (4/5) : bonjour monsieur, pourriez-vous éventuellement arrêter d’être monstrueux ? Ce serait pour vous garder un peu plus pour nous. Merci d’avance. Cordialement, bisous ma gueule.

Sanson (3/5) : et alors mon petit ? On veut faire mentir son Marcelin ? On veut commencer à se faire tailler des costards spéciale gros melon ?

Marveaux (2/5) : le tampax premier prix, celui qu’on met en espérant que ça absorbe et qu’on enlève parce que ça fait double jet en fait.

Mounier (3/5) : toujours de bonnes courses et de belles passes dans son couloir, bien senties, bien dosées, mais une tendance affreuse à ne jamais se replier. Mauvais origami en somme.

Cabella (4/5) : de la dynamite par paquet de dix, mèche lente et tout le tralala, un bon cru de nitroglycérine. Excepté le pétard mouillé de la 46e.

Montaño (3/5) : s’est bien battu sans jamais prendre le dessus sur ses gardes du corps d’ébène.

 

Sont entrés en jeu (comme si comme ça) :

Martin : la vérité, tu la sais, c’est que les blancs ne savent pas danser.

Camara : communiste inachevé.

Niang : la panthère minus, tout le monde descend.

 

Le bisou vigneron,

Marcelin Albert.

 

 

 

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