Nancy-Moncao (0-3) : La Chardon à Cran académie ne reconnaît pas le résultat.

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Vous y avez cru, vous ? Eux non.

Marcel Picon est dans le déni, mais même le déni ne croit plus en Marcel Picon.

Et nous revoilà pour une merveilleuse tranche de vie en Lorraine.

À la colère et l’incompréhension succèdent souvent une improbable sérénité, comme si la tumeur nous avait quitté un instant pour aller emmerder quelqu’un d’autre (de préférence Bruno Roger Petit, mais on ne choisit pas). Heureusement, qu’on se rassure : je ne me laisse pas avoir par ces histoires abracadabrantes d’amour succédant à la haine, de catharsis et autres fariboles antiques ramenant la haine et la colère à un simple fluide évacué par la chasse d’eau du sexe ou de la juste explosion de rage le soir venu.

Alors si vous croyez qu’on allait accueillir ces gros morts de Munegugusses avec cotillons et colliers de fleurs, vous vous êtes bien pris les pieds dans le tapis les cocos, parce qu’ici, le nouveau champion, on s’en cogne comme de notre première quiche. Ainsi l’on reçoit avec autant d’honneurs une horde de mercenaires vêtus de bleu et de rouge habitant capitale qu’un ensemble d’évadés fiscaux siégeant dans une principauté payant un impôt spécial pour pouvoir figurer parmi les clubs officiellement français. Voilà qui ne devrait pas plaire à tout le monde, mais bizarrement, on préfère taper gratos sur leur coach portugay, seule caution d’apparence un peu grolandaise de cette précipauté finie à la pisse que le monde du football nous envie.

Et que dire de cette nouvelle mode d’encenser des puceaux au prétexte qu’ils mettent des buts ? Vous vous apprêtez à claquer une bise à Christine Boutin, ou quoi ? Quand je suis arrivé en classe de primaire, à mes 15 ans, le rite d’entrée était de baiser avec au moins trois femmes, dont une devait être l’institutrice. Je ne dis pas que c’était la chose à faire (d’ailleurs l’institutrice n’a pas voulu, et j’ai dû quitter l’école prématurément), mais bon, fut un temps, il y avait d’autre postures d’autorité que de planter à répétition avant même d’avoir le droit d’acheter clopes et alcool pour soi-même.

LES DÉBUTANTES AU BAL DES VAMPIRES.

Pablo a déjà compris, bien avant tout le monde, que ce match était perdu d’avance. Loin de vouloir les humilier, il lance pour la forme certains revenants, et félicite un jeune du centre de formation.

Dans les buts, bon ben Ndy, pourquoi vouliez vous rappeler le Biélorusse, vous êtes racistes (ah c’est facile, j’adore) ?

En défense : Geoffrey Cuffal, Modou Diagne qui revient, Mickael Chrétien, Tobias Badila.

Au milieu : Julien Cétout le roi du Grand Rien Contagieux, Vincent Marchetti l’enfant du maquis, et un nouveau pokémon nommé Amine Bassi, qui a popé de la manière la plus inattendue.

En attaque, un nouveaux aussi : Antony Robic, sorti sur le tard de notre centre de formation (30 ans quand même), ce qui nous renseigne sur la patience du bonhomme. Faitout Maouassa complète la ligne ainsi que l’inusable Yousouf Hadji, qui revient encore victorieux d’un énième combat contre le temps.

LE MATCH.

-10 Cette composition de ouf augure d’un n’importe quoi achevé, un prétexte donc parfait pour asséner à son propre organisme de spectateur une biture salée.

-5 Puisque tout le monde semble regarder le match sur le même site de streaming que moi, il s’agit désormais de céder aux Macron leaks et de s’adresser à nos amis Russes.

1 Monaco engage et marque directement ! Non.

2 Mais allez on ne perd pas de temps quand même : Monaco tricote, se passe des petits ballons et hop, voilou un premier tir contré par Cuffaut.

3 Et but pour de vrai. Germanopratin déborde côté droit sous le regard sempiternellement hagard de Badila, tente un centre à ras de terre qui est dévié par notre Caliméro, ce qui surprend Ndy. 0-1.

7 Monaco quadrille le terrain depuis son but jusqu’à Malzéville ; nos chardons en chient des parpaings de 240 par 115 par 90 pour se dégager.

8 Robic fume Sidibé, ce qui est une bien vilaine habitude très mauvaise pour la santé, que l’arbitre sanctionne immédiatement d’un jaune.

12 Après une relance bien pourrave de la défense nancéienne, Falcao récupère et tire de loin. Ndy relâche, mais finit par attraper le ballon tout de même.

13 Sur un corner nançois, Hadji parvient à remettre le ballon vers Badila, qui manque marquer mais préfère enfiler Subasique.

16 Mais on attaque tout de même. Cuffaut centre et obtient un corner ; c’est renvoyé plein axe pour la frappe de mulet hypoesthétique de Robic, mais Subutex la sort.

24 Chrétien se fait écourter la jambe par Falcao sur un dégagement, ce qui ne semble pas provoquer la moindre émotion chez qui que ce soit : corps arbitral, public, adversaire. L’indifférence est générale.

26 Faudrait calmer quelqu’un. Qui, on l’ignore : la fin de la phrase est partie dans les limbes à cause d’une dégoulinure d’alcool.

30 Marchetti suit l’exemple brillant de son aîné Alou Diarra en pratiquant la défense « aïe mon genou » afin d’éviter l’humiliation. Dialo Guidileye, le supersub des remplacements contraints, le remplace sur la pelouse pour recevoir les quolibets de la foule.

35 Sidibé prend la cheville de Cuffaut pour un vulgaire côté gauche de FC Metz, et marche dessus sans ménagement.

38 Hadji puis Maouassa s’immiscent loin dans le camp principautaire, mais se font sanctionner par un garde brésilien. Neutralité mon cul.

40 Et pan, le fameux contre assassin. Ces gens n’ayant aucun respect, ils nous contraignent à user des clichés les plus éculés de la langue footballistique en appliquant ceux-ci à la perfection. D’autant qu’on jouait pas mal à ce moment-là. Vraiment des putes. 0-2.

44 Nancy ne peut officiellement plus être mathématiquement, métaphysiquement, ni même idéalement champion de France 2017.

48 Mettons tout de même au crédit de Guidileye un centre, que ni Hadji ni Maouassa ne peuvent reprendre.

Mi-temps.

46 Nancy engage. Dans la joie ? Certainement pas.

48 Et ça chauffe d’entrée, Ndy est contraint à une belle sortie pour sauver les meubles en hommage à la Conforama LiguTA GUEULE.

60 On joue tellement haut que Ndy vient faire des tacles à la Neuer à 40 mètres de son but. Ça va se finir en carnage, tout ça.

64 Profitant que tout le monde est en train de souffrir le martyr, Issiar Dia mange Faitout Maouassa afin de prendre sa place sur le terrain.

66 Diagne découpe Falcao pour le plaisir. C’est dire le peu de considération que l’on a pour les clubs « français » en Ligue des Champions. La théorie de Modou est d’ailleurs la suivante : « considérant le peu d’intérêt réel que le patrimoine symbolique d’une victoire « française » en Ligue des Champions représente, à plus forte raison en ce qui concerne un club comme Monaco, dont l’histoire, la sociologie et la situation fiscale actuelle ne permettent à quiconque le moindre sentiment d’appartenance en tant que natif et/ou citoyen assimilé, on n’envisage l’appel toujours plus cocardier de médias aux ordres non pas du jeu mais d’un gain purement dicté par une forme idéelle passéiste et grossière de chauvinisme à soutenir cette équipe dans les compétitions européennes, que sous l’angle dérisoire d’un ensemble de valeurs factices, construites à peu près sur du rien, au service d’un plaisir arbitraire, dépourvu de toute authenticité populaire et n’additionnant les intérêts que des diffuseurs et de grossiers donneurs de leçons tels Pierre Ménès et autre Stéphane Guy. Extrait de ma thèse « La vraie vie d’un footballeur – loin de vos écussons débiles », à retrouver sur www.Nancy2.fr/thèses/modoudiagne/dansleculluluchapeaupointu ».

Ah il ne marque peut-être pas de buts à la pelle ni ne porte le prénom d’une starlette de la téléréalité, mais il en dans le ciboulot, notre Modou, hein.

70 Beaucoup plus prosaïque, Robic cède sa place à Mandanne. Christophe Mandanne.

75 La première touche de Youssouf Hadji a environ le double de son âge. Ce n’est pas vraiment pas triste, c’est juste un peu dommage.

76 Putain de riches qui gèrent cette deuxième mi-temps comme une foutue entreprise du CAC40, vous ne voulez pas vous relâcher un peu ?

79 Ce qui nous fait nous dire que non, on ne souhaitera jamais avoir plein de fric, si c’est pour se faire chier de la sorte.

80 Badila effectue un geste défensif de grande classe juste sous le nez de Germain qui s’apprêtait à marquer un but tout fait. Mais immédiatement, et afin de contrebalancer tout emballement quant à son cas, le même Badila se rend auteur d’une main dans la surface sur le corner qui suit. Légèrement apitoyés, les Munegus ne demandent que mollement un pénalty.

81 Oulah voilà la terreur Mbappé, c’est bon, on a perdu les gros.

85 Bassi voit un deuxième ballon lui revenir dessus aux 16 mètres. Respectant la tradition nancéienne de ces milieux qui ont un but tout fait pour leur première apparition, il expédie un tir de catatonique vers le péage de Gye.

86 But de Mbappé, il est trop fort, il est génial (en fait, c’est Lemar qui marque, mais on s’en fout) 0-3.

On était vraiment trop fort pour eux.

 

LES NOTES.

Ndy 2/5 On l’a vu essayer des choses, un peu comme un baron de Münchausen noir seul face à toute l’armée turque. La lutte était sublime, parce que perdue d’avance.

Cuffaut 1/5 Geoffraie le pilier, seul homme à la capacité pulmonaire si grande qu’elle peut à elle seule absorber toute la rigueur tactique de l’équipe.

Diagne 2/5 Tellement tranquille que cela pourrait passer pour de la nonchalance. Face à ce type d’attaque, ça marche pas des masses.

Chrétien 2/5 Quand se sortir les doigts (car il se les est sortis) ne suffit pas, c’est que…bon, on ne va refaire le même constat toutes les semaines.

Badila 1/5 On a fondé des espoirs sur lui pendant un temps. Puis il a prolongé, et s’est blessé, et est revenu à un niveau de nullité beaucoup plus approprié à son statut.

Cétout 1/5 Pas mal balle au pied, mais dès qu’il lève la tête, le football lui fait payer gravement.

Marchetti NN Il a dû toucher deux ballons et se péter. Faudra quand même se révéler à la hauteur un de ces jours, parce que c’est possible qu’on t’ait fait venir pour devenir dépositaire du jeu, à terme…

Bassi 3/5 Note d’encouragement pour le petit nouveau, en guise de bienvenue. Ce jeunisme ambiant déteint sur moi, c’en est gênant. Mais il a vraiment fait un bon match, en vérité.

Robic 2/5 Contre toute attente, il presque fait un match correct. Il lui aurait fallu un peu moins de Glik et de manière générale, des mecs plus nuls en face.

Maouassa 2/5 Toujours volontaire et omniprésent, mais si peu de ballons à exploiter…

Hadji Vote blanc/5 A bien fait de s’abstenir, même si apparemment c’est très nazi.

REMPLAÇANTS.

Guidileye 2/5 On va le renommer le Sacrifié.

Dia NN RAS.

Mandanne NN Mais qui êtes vous, à la fin ?

NOTE ARTISTIQUE DE L’ÉQUIPE : 2/5.

Bla bla bla trop forts pour nous, bla bla trop nuls pour les faire douter, bla qu’est-ce qu’on croyait.

On a quand même bien aimé la condescendance avec laquelle certains nous ont pour un fois traité de « vaillants », « courageux », « ils ont opposé une résistance bestiale pleine de soubresauts physiques et d’intox tactiques »…un instant, cela ressemblait au discours réservé habituellement à Dijon.

Ce qui tombe bien puisque c’est là qu’on va jouer notre survie, finalement. Enfin, on a eu environ douze fois l’occasion de la gagner, cette survie, lors de cette deuxième partie de saison digne de l’histoire de lose la moins magnifique de toutes les histoires de loosers que la Lorraine peut compter en sa volumineuse histoire des loosers. Alors finalement, on apprécierait que nos petits chardons fébriles mettent leur pulsion de mort de côté, et poutrent ces braves ducs afin de retrouver un semblant de soutien.

Et ils vont le faire.

Je crois en Pablo Correa.

Marcel Picon.

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