Niort-Nancy (0-0) La Chardon à Cran Académie a déjà tout oublié.

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Il est prêt aussi.

Salut les crevards,

Mémorable match en terre deux-sévraise ce mardi, communsymbole de calendrier parfaitement organisé. Tellement mémorable que j’en ai un souvenir aussi net que celui de ma première défécation, il y a quelques décades de cela. C’était certainement mou, pas très ragoûtant, et les contours n’en étaient pas très nets. Exactement comme ce match. Et en plus, j’étais sobre dans les deux cas.

Avant d’affronter l’épouvantail messois, qui revient très fort grâce à sa noire recrue Beckham de manga, l’ASaNaL devait affronter une équipe de charlots anonymes en match amical comptant tout de même pour la ligue d’eux. C’est un peu compliqué, mais gageons qu’avec un effort intellectuel mineur, vous comprendrez les enjeux de cette rencontre. Spoil : Ils sont nuls. Comme notre adversaire ? Ah, c’était facile.

CHARDONS, LES PASSEURS DES ENFERS.

En prévision du grand tournoi fratricide, Pablo fait tourner vénère, et on se demande s’il n’a pas fait tourner autre chose que son effectif lors de la rédaction de la feuille de match.

Bon, que Samba se trouve dans les buts, c’est une évidence : on n’a pas plus grand, Ndy est désassemblé, et la peur se définit comme une sorte de grande sœur handicapée pour l’ASaNaL : on s’en priverait bien, mais on n’a pas le choix, il faut l’accompagner partout main dans la main. Samba est donc l’évidence la plus inintelligible qui se soit imposée à nos esprits affaiblis par le cartésianisme.

La défense a, elle, carrément des airs de salle de shoot, quand bien même on sait que son choix est lui aussi dicté par la nécessité : si Cétout (nommé capitaine pour l’occasion) et Chrétien tiennent bien leur poste respectivement à droite et axe droit, la suspension de Lenglet et la blessure de Muratori ont poussé Pape Diakhaté et Tobias Badila sur le terrain. Le premier a commencé son échauffement il y une semaine en prévision de ce match, tellement il avait faim ; l’autre ne sait pas trop ce qu’il fait là, et nous non plus.

C’est au milieu de terrain que les absences de Pablo depuis qu’il a fumé l’arbre de Noël se font les plus criantes : Aït Bennasser est bien là, mais que dire de la présence de Iglesias et de Lusamba ?

L’un est inconditionnellement nul, l’autre se retrouve propulsé titulaire pour la deuxième fois en deux matchs, alors qu’il n’avait plus chaussé de crampons depuis la saison 2014-2015, au bas mot.

Et alors en attaque, le pompon : Dalé en pointe, soit (on aura donc du Hadji titulaire vendredi), Busin à droite et Puyo à gauche. Un nain albinos qui perdrait un combat de pouce contre un lémurien, et le poulet unijambiste le plus maladroit depuis Poulbot des Animaniacs.

On peut dire que Pablo a mis les petits plats dans les grands cabinets de chiotte pour préparer un festival vendredi. Dommage que ça exige un affaiblissement aussi violent de l’équipe – même si encore une fois, les blessures ne l’épargnent pas. Au moins, on pourra se féliciter d’avoir pu afficher un banc niveau ligue 1 au moins une fois dans la saison.

EUL MÔTCH

-15 Traîner sur les internets est parfois rigolo, ça permet de voir que le comité vous lance des vannes en révélant son projet machiavélique, tel un méchant d’actioner décérébré des années 90, et surtout de voir que le Lorrain demeuré qui mord le premier à l’hameçon n’est pas toujours celui qu’on croit.

Grand gagnant du concours « rt si toi aussi ton capslock est coincé »

-10 La pelouse du stade Jean-Pierre Gaillard est donc atteinte de Zika, de trisomie, a été victime d’un troupeau de chamois pendant tout l’hiver, et a en plus subi une tempête de boue (appelée « CFA », dirait-on). Un champ de vase parfait pour la pêche à pied, mais beaucoup moins pour le football. Maigre consolation de se dire qu’on aura préparé notre derby façon stage commando dans la bouillasse.

-5 Les joies du streaming illégal nous ont aujourd’hui mené sur les routes de Poitou-Charentes pour nous montrer comment placer une caméra suivant les préceptes de l’école « le cadreur était Peter Dinklage ». On a donc droit à un plan large trop proche du pré, qui nous masque une partie du terrain à l’aide des bancs de touche, et donne une image assez rasante pour qu’on ne pige que pouic à ce qui se passe quand l’action se situe de l’autre côté du terrain. En gros, c’est une place en virage bas au Stade de France, mais au niveau de la ligne médiane.

1 Nancy engage pour du football vrai, du football tendre.

5 Première grosse erreur technique de Diakhaté, qui rappelle qu’un homme n’est pas qu’un physique : il a aussi ses failles.

6 Dalé est cherché dans la profondeur. Riche idée, vu sa vitesse originelle, forcément magnifiée par ce bourbier.

8 Black Samba se risque à de coûteuse innovations footballistiques. C’est ainsi qu’on le voit s’essayer à une relance longue pour la première fois.

13 Badila a la carte « touche longue », mais ses coéquipiers ne savent pas s’en servir. Rory Delap likes this.

14 Iglesias tente de dribbler tout le monde, et il y parvient presque, le bougre ! Étrange petit chien fou, je prévois que tu ne tiendras pas 20 minutes à ce rythme-là.

16 Tir à côté de Nancy. L’identité du tireur ? Un golem de boue, je dirais.

18 Youssef Wati B Nasser est le seul homme sur terre à savoir écarter le jeu proprement. Quand je dis « sur terre », je parle du terrain, hein.

25 Grosse occasion pour Niort, bien salopée toutefois. Sur le corner, on tremble quand la tête d’un chamois part, mais surprise ! Samba de Janeiro est bien placé, à tel point qu’il capte proprement. Spectaculaire.

27 Badila gagne un ballon dans sa surface, en duel à l’épaule. Ces remplaçants n’en finissent pas de me surprendre.

28 Seul Alexis Bousin, manifestement moins prompt que ses camarades à prendre en compte les conditions spécifiques de ce match, tente des choses absolument hors de sa portée. Une motte de tourbe annule sa tentative de crochet extérieur.

31 Badila possède donc son vis-à-vis, présenté comme « l’homme en forme » des chamois par le speaker de BeIn. Le malheureux quadrupède privé de ballons et de la glorification des pseudos-journaleux de la télé, veut intimider le bon Tom Bobadila à l’aide de son regard d’enfer et de quelques insultes mal senties mais l’arbitre le calme vite fait. Tout ça ne serait jamais arrivé en présence de Vincent Muratori.

33 On ne sait comment, Bousin parvient à frapper, et le tir ne semble pas dangereux sauf que le gardien le négocie fort mal. Dalé se jette pour conclure l’offrande, mais la défense est plus prompte à dégager. Sur le corner, Junior laisse passer sa chance, avec une tête juste au-dessus.

35 Fort respectueux de leur plan de jeu, les chamois se trouvent fort désemparés de voir que leurs adversaires leur laissent le ballon. Eh oui, c’est dur de jouer en contre quand on a la possession, courageux locaux ! Du coup, ils foutent la balle en touche au terme d’une séquence interminable de 12 passes.

37 Bousin égratigne un Niortois, et l’arbitre siffle coup-franc. C’est ensuite Cétout qui se fait embarquer dans un dangereux contact devant sa surface, ce que l’arbitre s’empresse de sanctionner une nouvelle fois. Je dis dangereux parce que les conséquences en sont prévisibles, pas tellement par rapport au duel à l’épaule qu’un poussin de Raon-l’Étape aurait pu facilement remporter face au capitaine du jour. Le tir chamois part dans le mur. Je l’aurais parié, tiens.

42 Le Pape joue enfin juste. Centres et pressing adverses sont annulés.

43 Très belle tête de Bousin entre deux golgoths, sur un centre de Badila. La frappe manque de puissance.

45 Mi-temps. Quand je disais que Picot puait la merde dans ma dernière acad, je pense avoir décrit l’odeur de quelque chose entre le Shalimar et une quiche lorraine sortant du four.

46 Niort engage. 15 secondes plus tard, les chamois sont devant notre surface, et une frappe passe juste à côté de la cage de Samba. Vénères, les mecs.

48 Si Niort continue à tirer ses corners ainsi, on ne devrait pas perdre.

49 Grâce à un bon travail en pivot de Dalé, Bousin parvient à frapper, mais la balle est contrée. Sur le corner, Poyo Hermano tente une combinaison toute pétée qui me fait me lever de mon tabouret pour aller cogner quelque chose de dur contre quelque chose de plus dur.

50 Jaune pour le Pape, qui s’est jeté comme un tortionnaire sur un adversaire. Même si je saigne abondamment du crâne, j’esquisse un sourire.

55 Chose inhabituelle cette saison : Nancy n’en touche plus une depuis de longues minutes.

58 Bousin est victime d’un traître tacle, qui le démembre intégralement. Pendant qu’on recolle les morceaux du malheureux petit pantin blond, le fauteur de mal prend son jaune. Sur le coup-franc, le théorème Poyo s’applique (« pour tout coup de pied arrêté tiré par un poulet atomique, le ballon ne sera pas cadré, ou dans le cas où il est cadré, sera nécessairement considéré comme passe au gardien »).

60 Le gardien niortien relance rapidement. Sur le contre, Badila muratorise son côté.

62 Pied haut sur Wati B Nasser, qui se tord de douleur au sol. Il finit par reprendre, mais on a eu les chtratz.

66 Dites donc, c’est bien gentil de vous neutraliser comme ça messieurs, mais on se fait chier, nous.

68 Suffisait de demander. Un abruti nommé Batisse se rend auteur d’un koshi-guruma sur Dalé, et prend son deuxième jaune. On salue le retour des bonnes habitudes de début de saison chez nos adversaires, qui n’ont pas l’air d’aimer finir à 11 contre nous.

Technique défensive de bête à cornes pour parer les contres.

70 Impatient d’inverser le rapport de force, Pablo lance Pedretti à la place de Iglesias. Toujours 10 contre 11, donc, mais de l’autre côté.

71 Une nouvelle faute de brutasse de l’espace tombe, cette fois sur le Pape. Nouveau jaune contre les chamois.

75 Un attaquant niortien tente le lob des 70 mètres sur Samba. Son désespoir manque sa cible.

76 Double changement pour Nancy : Bousin est remplacé par le magnanime Youssouf Hadji, tandis que le Pape sort pour Geoffraie Faucut. Cétout passe en défense centrale.

81 Cuffaut en est à trois fautes depuis son entrée.

82 En même temps, l’arbitre siffle au moindre contact, depuis l’exclusion du judokaka. C’est pas comme ça que Dalé va réussir une percée.

84 Même Lusamba, pourtant épais comme une connexion Wifi meusienne, est sanctionné pour un duel à l’épaule.

86 Trop peu habitué à perdre le ballon, Aït descend un chamois qui vient de lui chiper dans les pieds. Jaune.

88 Pedretti tire un coup-franc, et le ballon contré revient sur Poyo, qui tente un retourné acrobatique de toute beauté, qui passe un cheveu à côté ! Football champagne !

89 Badila prend son jaune lui aussi, gaillardement.

91 Au tour de Cétout, qui a oublié qu’il pouvait rester en couverture, en tant que central. Le coup-franc est bien repoussé par Samba.

93 Poyo s’offre une fin de match de feu, et voit sa tentative à bout portant arrêtée par l’adversaire plus au prix d’un gros coup de bol que par la démonstration d’un quelconque talent défensif. Mais ça fait toujours 0-0.

94 Histoire de finir sur une note humoristique, le même Poyo expédie sa frappe de la dernière chance sur l’île d’Oléron, et part rejoindre les vestiaires la tête basse, sous les moqueries de tout un stade.

LES NOTES

Samba triste 2/5 : Quand tu fais le taf comme ça, c’est bien. On verra quand il y aura du danger, aussi.

Cétout 1/5 : Capitaine, ça ne lui sied pas des masses, apparemment. Reste dans l’ombre, et remets-toi à jouer, copain. Ça vaudra mieux.

Chrétien 3/5 : Tel l’animateur de colo, il a dû torcher bien des culs de petits dégueulasses, tout en recadrant certains de ses collègues qui préféraient penser à niquer ensemble ou se bourrer la gueule plutôt que de bosser. Tout en conservant assez de calme pour ne pas coller des ramponneaux dans la mouille de tout le monde.

Pape 2/5 : J’avais oublié qu’il avait le potentiel pour nous faire plonger dans les profondeurs abyssales du classement du fair-play en deux temps trois mouvements. Lent, aussi élégant qu’un monument vosgien, râleur, mal à l’aise techniquement (mais des deux pieds), il m’avait manqué.

L’élégance vosgienne.

Badila 2/5 : Son imitation de Vincent Tackle n’a trompé les observateurs que peu de temps. Assez vite, on a prié pour le retour de l’original.

Aït Bennasser 2/5 : Pas dans son assiette sur terrain boueux.

Lusamba 1/5 : Les jeunes, c’est inutile, c’est bien vrai ? Eh bien Arnaud, il est très jeune.

Iglesias 1/5 : Je ne veux pas l’accabler, car il a tenté des choses, et en a même réussi une ou deux. Et puis il court vite, ce qui lui confère un semblant d’esquisse d’ersatz de succédané de percussion. Mais quand même, qu’est-ce qu’il est nul.

Busin 1/5 : Même profil que le précédent, excepté qu’on a déjà vu beaucoup mieux de sa part.

Dalé 3/5 : Un homme affûté physiquement, gagnant des duels et tentant des choses, même s’il est baladé à tous les postes de l’attaque ? On a ça, nous ? Oui.

Puyo 2/5 : J’ai cru en fin de match qu’il allait nous donner la victoire. Au lieu de ça, il a tout raté mais nous a tout de même permis de repartir avec le sourire, grâce à sa précision de Matt Moussilou.

REMPLAÇANTS

Pedretti NN Son passé d’agriculteur lui a intimé de se révolter contre le paysan du coin, dont il a pu constater que les sillons étaient beaucoup trop profonds, rendant impossible le renouvellement du sol. Verdict : zéro végétatif.

Cuffaut NN Entre, fait de la merde, prend un jaune, perd des ballons, me casse les couilles.

Hadji NN Je ne sais même pas s’il a touché un ballon.

NOTE ARTISTIQUE DE L’ÉQUIPE : 1/5

« L’ennui n’est pas le moindre de nos maux ; il met à la longue sur les figures une véritable expression de désespérance ».

J’ai des potes qui parlent bien, quand même.

À côté de ça, que dire ? Niort avait un plan de jeu ultra-défensif, à commencer par son terrain pas franchement propice aux arabesques de nos habituels artistes. On peut dire qu’ils ont accompli leur mission, donc, qui consistait à ne pas prendre de but, et à jouer ensuite les contres à fond de balle.

Pas de bol, à Nancy même les coiffeurs savent un peu défendre (oui parce que bon, on a beau dénoncer les attaques dont Pablo fait l’objet habituellement, le bougre n’en oublie pas pour autant ses fondamentaux). Un petit but de pute, du genou, en toute fin de match, ne me semblait pas trop demander, mais il faut se rendre à l’évidence : c’est pas l’ultra-joie en ce moment en Meurthe-et-Moselle. Même un grand esprit comme Booba, pourtant inconditionnel du tourisme dans le coin, ne s’y amuserait pas comme d’habitude. Pas de lâcher de ballons pour ce match, donc, qu’on citera plutôt dans dix ans pour témoigner devant le monde entier du jour où on a requalifié le concept de « match nul ». Et qui nous aura en plus fait perdre notre place de leader.

Maintenant que les esprits sont libérés de cette étape indigne, l’on peut souhaiter la bienvenue aux courtois chevaliers de la Lorraine qui vivent actuellement une fraîche idylle avec un type qui s’est fait bouter du RC Lens, eux qui vont pouvoir librement exprimer leur amour pour leur club en plein Picot, puisque les autorités ont, une fois n’est pas coutume, décidé de prendre leur responsabilités et de se conformer aux fonctions régaliennes pour lesquelles elles ont été établies. Attendez ? Ah, on me souffle que non. Rigobert devra donc se trouver une télé. Prêt mon Riri ? Répète après moi :

Je crois en Pablo Correa.

Marcel Picon.

4 thoughts on “Niort-Nancy (0-0) La Chardon à Cran Académie a déjà tout oublié.

  1. C’est bien là le vice de ma démarche : je n’en ai pas.

    Mais j’aime espionner mes comptants-pour-rien.

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