OM-Angers (3-0), La Canebière académie est remontée

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Un match maîtrisé vite oublié. Pas comme d’autres. Enfin. Bref.

Je vous en foutrai, de l’épouvantail angevin.

Aïoli les sapiens,

En cette semaine particulière il est indispensable de débuter l’académie par une prise de position ferme. Quand un rival, aussi puissant soit-il, subit sur le fil une défaite cuisante après avoir longtemps côtoyé la victoire, la grandeur du commentaire se trouve dans la mesure, dans ce minimum d’empathie qui nous fait dire « nom de nom, dans quel état serions-nous si cela nous était arrivé ? ». La grandeur, c’est aussi de reconnaître ses propres limites, et de montrer quelque réserve en voyant autrui échouer à un niveau que nous-mêmes sommes, pour l’instant, bien en peine d’atteindre. Rire des faillites d’autrui, en quoi cela nous élève-t-il ? En quoi la raillerie pourrait-elle représenter un quelconque dérivatif à notre insuccès notoire ? Sans aller jusqu’à compatir, du moins relève-t-il de notre dignité, oui, de notre dignité, de déclarer « halte au feu » avant d’en devenir grotesques. C’est pourquoi, et au risque de décevoir les attentes malsaines de certains lecteurs, cette académie sera totalement exempte de moquerie, d’insulte, de sarcasme, à l’endroit des supporter et des joueuses de Béziers, cruellement battues par Venelles en finale de la coupe de France de volley-ball.

Déçus ? Si vous voulez un conseil, profitez de ces jours printaniers pour quitter les vannes sur Twitter et plutôt aller vous promener, ça vous fortifiera le corps et l’esprit.

Tenez, moi je suis allé aux ocres, par exemple. C’est joli, les ocres.

 

L’équipe

Sertic s’est blessé à l’entraînement, ce qui nous vaut le retour de Rod Fanni en défense centrale (voici ma réaction à l’annonce de cette surprise). Lopez fait son retour au milieu, tandis que Cabella est reconduit en remplacement de Gomis, tout juste de retour de blessure et présent sur le banc.

 

Le match

Par bien des aspects, la première période est un régal. Ca presse, ça percute, ça combine et, par-dessus tout, ça marque. Sur un coup-franc (généreusement) accordé à Sanson, Payet décale ainsi Florian Thauvin dont la frappe à ras-de-terre n’est pas sans rappeler les attouchements subtils de Taye Taïwo (1-0, 9e). Dépassés, les Angevins souffrent à chacune de leurs pertes de balle, à l’image de cette récupération de Sanson aboutissant à une délectable ouverture de Payet pour Cabella. Rémy dribble le gardien et rend la soirée un peu plus douce encore (2-0, 20e).

Est-ce à dire que tout est parfait, alors ? Loin de là. Si l’on savoure autant notre capacité à récupérer le ballon, c’est aussi parce que nous avons très bien conscience qu’une fois notre défense exposée, notre immaculation slipale n’est plus qu’un mythe. Encore qu’il n’est pas totalement insensé de croire aux miracles, comme en témoignent les arrêts invraisemblables de Yohann Pelé au cours de la partie. Le 2-0 à la pause semble ainsi représenter un avantage précieux car fragile. De fait, le jeu olympien se délite en seconde période, et le replacement souffre de plus en plus de lacunes. Seul homme à hausser alors son niveau, Vainqueur se met en devoir de colmater les brèches, de plus en plus nombreuses. Entré en jeu depuis peu, Njie apporte une fraîcheur physique évidente, qui nous conduit à assister enfin à un nouveau débordement offensif de notre part. Clinton trouve en retrait Morgan Sanson, qui glisse au moment de passer la balle (à moins qu’il ne voulût tirer au but). Mais comme ce soir, Morgan s’est décidé à réussir même ce qu’il foire, le loupé se transforme en passe décisive pour Thauvin, plus vif que tout le monde pour se trouver seul à la réception (3-0, 77e).

Avec trois buts d’avance pour treize minutes à jouer, le suspense pourrait demeurer entier si seulement nous étions Gijon ou Valladolid-sur-Seine. Mais un SCO découragé et un OM bon gestionnaire nous permettent de préserver un résultat chanceux par quelques aspects, mais aussi et surtout acquis par un engagement et des qualités techniques très appréciables.

Dans notre panoplie de corners à deux pourris, la qualité technique de Dimitri Payet est venue nous offrir une nouvelle combinaison : le corner à deux volontairement pourri à fins de gain de temps. Selon l’expression consacrée, on sent bien que c’est travaillé à l’entraînement.

 

 

Les joueurs

Pelé (5/5) : Ses habituels arrêts cache-misère, sauf que cette fois-ci, de misère à cacher il n’y eut point (à part une passe légèrement anale sur les bords pour Lopez en tout début de match, mais n’ergotons pas).

Fanni (2+/5) : Dégage n’importe où, n’importe quand, n’importe comment, et le pire c’est que ça marche. On notera aussi son bon pressing à l’origine du coup-franc victorieux.

Rolando (3-/5) : De nombreux et efficaces jaillissements hors de la défense, notamment en première période. Une prise de responsabilité à saluer, donc : de toute façon, tout ce qui contribue à l’éloigner de notre surface, je prends.

Bedimo (2/5) : Pas inintéressant, si on met sous le tapis quelques mauvais contrôles et passes suicidaires, ainsi qu’un carton superflu.

Sakai (3/5) : Propre, discret, efficace, communsymbole d’agent municipal marseillais.

Vainqueur (4-/5) : Je ne l’ai pas trouvé tout net sur certaines pertes de balle, mais son passage en mode « Goldorak-ramasse-tout » dans le temps faible olympien suffit à mon bonheur.

Sanson (4+/5) : T’as du beau jeu, tu sais.

Lopez (2/5) : Moins en vue qu’avant, mais cela peut aussi signifier qu’il n’a plus à porter tout le jeu olympien sur ses épaules. Quelques pertes de balle dangereuses, mais c’est aussi parce que ses coéquipiers ne se sont pas privés de le mettre dans la mouise. Bref, laissons-le enfin grandir en paix.

Zambo Anguissa (74e) : Le quart d’heure nécessaire de Monsieur Zambopède, votre rendez-vous hebdomadaire décalé mais insurpassable.

Payet (4/5) : A l’issue du match, les Angevins ont exprimé leur solidarité avec les femmes des marins du Vendée Globe, éprouvant eux-mêmes du mal à marcher après avoir rencontré Dimitri Payet revenant de 18 mois à West Ham.

Thauvin (5/5) : Le jour où Florian produira ce genre de match contre des équipes que l’on sait placer sur une carte, on pourra commencer à parler d’équipe de France.

Sarr (86e) : Entrée oubliable dans un match qui l’est tout autant.

Cabella (4-/5) : La fabuleuse histoire de l’intérimaire qui rentre pour faire le nombre, apporter les cafés et prendre des mains au cul par le patron, et qui repart en postulant légitimement à un CDD à l’issue de sa mission.

Njie (66e) : Une entrée validée par son rôle dans la construction du 3e but.

 

L’invité zoologique : Ismaël Traoraie-Manta.

La raie manta est un poisson cartilagineux majestueux et élégant, ce qui ne l’empêche pas de finir le plus souvent séchée et débitée sur un marché chinois comme le premier merlu venu. Nous saluerons néanmoins la recherche esthétique.

– Les autres : Honnête club de milieu de tableau, avec une ambition dans le jeu qui leur permet de jouer en Ligue 1 ce rôle de poil à gratter (la fameuse gale angevine).

– Les images : Ce résumé ne rend pas hommage à toutes les jolies choses de la première période, mais on y voit déjà de beaux buts.

– Le classement : Bordeaux perd plus difficilement que prévu, mais perd quand même à Monaco, et Saint-Etienne lâche deux points à domicile contre Metz. Si Lyon reste malheureusement encore inaccessible pour l’instant, c’est tout de même une belle journée qui nous voit grimper à la 5e place.

– Les jeunes : bravo aux U19, qui se qualifient pour les quarts de finale de la Gambardella.

– La page abonnement : Pour que vive l’Alterfoot cananal historique.

– Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook et sur Twitter. FX I. remporte le concours zoologique.

 

Je suis en train de relire l’intégrale Carl Barks. C’est bien aussi. En plus, il y plein d’allégories.

 

Bises massilianales,

Blaah.

7 thoughts on “OM-Angers (3-0), La Canebière académie est remontée

  1. Je me trompe peut-être mais j’ai l’impression que la méforme de Lopez a commencé avec l’arrivée de Sanson. Peut-être Lopez a-t-il dû reculer un peu vers une zone où son physique est mis à plus rude épreuve.

  2. Carl Barks, tu es donc un homme de goût! C’est pas tiré de Donald et le tic nusmatique ?

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