OM-Guingamp (1-0), La Canebière académie n’approfondit pas

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A quatre buts près, c’était une manita.

Si l’OM avait fini par laisser échapper la victoire, nous aurions immédiatement lancé les devis pour imprimer des bâches Monsieur Lapin en 5×10 mètres.

Aïoli les sapiens,

Après les nuls chanceux à Bordeaux et Konya, la réception de Guingamp était l’occasion rêvée pour nous refaire une santé aux dépens d’une victime expiatoire. En plus cela tombait bien, les Bretons étaient venus pour ça.

 

L’équipe

Mandanda

Sarr – Rami – Abdennour – Amavi

Lopez – Luiz Gustavo

Thauvin (Sakai, 89e) – Sanson (Zambo Anguissa, 79e) – Payet (Ocampos, 71e)

Mitroglou

 

Ayant bien mesuré le gouffre qui se creuse entre les quelques équipes valables de Ligue 1 et le vulgum pecus, Rudi Garcia s’autorise quelques retouches à même de rendre l’équipe plus offensive, à l’image des titularisations de Sarr et Lopez. Abdennour reprend place dans le 11 de départ, tandis que Payet fait son apparition à la place d’Ocampos comme une sorte de second meneur de jeu, Sanson demeurant le milieu offensif axial attitré.

 

Le match

Chacun sait qu’il n’existe pas mieux qu’un pressing sur le milieu et la première relance pour entraver l’OM : à l’image de l’effet dissuasif du Canal Football Club sur le don d’organes, il s’agit d’un fait de notoriété publique. Pourtant, il existe encore des entraîneurs pour croire qu’une double ligne de barbelés à 20 mètres du but représente la meilleur façon de nous contrarier. Sans vouloir prendre Thauvin, Payet ou Sanson pour des ballons d’or en puissance, éviter de laisser à ce genre de joueurs deux mètres pour initier dribbles ou passes ne serait pourtant pas une sotte idée.

Tant mieux pour nous, l’OM profite de sa liberté pour pilonner la surface du début à la fin de la première période. Nos joueurs centrent à foison, pour un résultat cependant très pauvre en occasions. Pourquoi aussi peu de réussite ? En mobilisant le meilleur de notre capacité d’analyse, ce qui consistent essentiellement en l’absorption d’un litron de vin d’hibiscus, pifométrons la chose ainsi :

– un premier tiers de centres ne trouve pas preneur car Mitroglou n’est pas là où il faut ;

– le second tiers ne trouve pas preneur car Mitroglou est trop seul à la réception ;

– le troisième tiers ne trouve pas preneur car le centreur ne sait pas viser ;

– le quatrième tiers regroupe les autres diverses raisons.

Devant cette domination totale mais stérile, Luiz Gustavo se met en tête d’aller chercher l’impossible, à savoir un pénalty pour l’OM : il s’infiltre donc avec vivacité dans la surface et s’y trouve balancé par l’un des bœufs d’en face. Bien tenté, mais c’était méconnaître les nombreux règlements et lois qui ne s’appliquent pas à la principauté de Marseille : par exemple, l’article R412-31 du code de la route relatif à l’arrêt au feu orange, l’article L3421-1 du code de la santé publique relatif à l’usage de stupéfiants, le code des marchés publics dans son ensemble et, donc, la loi du jeu n°14 relative au coup de pied de réparation. Malgré ses efforts louables, Luiz Gustavo ne sera donc pas le premier Marseillais à obtenir un pénalty depuis le juge Michel en 1981.

A peine le temps de vérifier le nom de l’enculé de chauve du jour pour ne pas se tromper dans nos insultes, et l’OM reprend sa marche en avant. L’un des nombreux ballons perdus par Guingamp dès ses 30 mètres – ou plutôt, en l’occurrence, admirablement gratté par Sanson – se convertit en balle pour Payet à l’entrée de la surface, qui décale Thauvin. Florian enfume les deux jambons d’Armor qui lui servaient de garde-chiourme, et termine d’une pichenette (1-0, 31e).

Le plus dur étant accompli, il nous reste donc à attendre la suite de la correction. Pourtant, mauvais choix et imprécisions nous amènent à la pause sur ce score minimal : la première période est conclue sur un véritable éclair de génie de notre part, à savoir ce corner joué à deux juste pour permettre à l’arbitre de siffler la mi-temps avant même d’avoir pu centrer.

 

La reprise laisse poindre le regret de ne pas avoir creusé l’écart, étant entamée par une séquence de possession bretonne d’une minute et quarante-neuf secondes, soit davantage que leur temps cumulé sur toute la première période. L’OM se remet heureusement bien vite à rouler sur l’adversaire, malgré l’impossibilité constante de trouver Mitroglou ainsi qu’un manque de lucidité croissant à l’abord de la surface. Notre jeu se délite peu à peu tandis qu’Antoine Kombouaré émet enfin l’hypothèse qu’il faille modifier quelque chose à son schéma : à vingt minutes du terme vient le temps des changements.

On découvre alors que Lilian Thuram, homme de convictions, a poussé le militantisme jusqu’à programmer sa progéniture en vue d’apporter des forces vives au tiers-monde : Marcus Thuram, fils de, fait son entrée pour l’En-Avant de Guingamp. De notre côté, Ocampos remplace Payet.

Preuve qu’il ne faut pas demander de grandes envolées tactiques à nos entraîneurs tricolores, remplacer un défenseur par un attaquant suffit à nous déstabiliser. Guingamp s’approche et nos contre-attaques sont infructueuses : le cocktail idoine pour une fin de match au slipomètre. A dix minutes de la fin, Johnsson réussit ce que nous nommons sur ce site une raie de niveau exceptionnel, parant une tête de Tabanou contre son camp. Gardant espoir, les Bretons se procurent plusieurs corners, sans grand frisson finalement.

 

Les joueurs

Mandanda (3/5) : Si Christophe Castaner cherche quelqu’un pour lui rédiger ses mémoires, qu’il s’adresse à Steve Mandanda : lui seul est capable de subir autant de vent sans bouger pendant plus d’une heure. Rassurant ensuite, pour le peu qu’il a eu à faire.

Rami (4/5) : Le jeu offensif guingampais est au jeu offensif ce que le vaccin contre la grippe est à la grippe : un truc vaguement ressemblant mais suffisamment affaibli pour se laisser péter la gueule et rassurer l’hôte sur ses capacités. Adil fut un globule blanc exemplaire.

Abdennour (3/5) : Excepté un hippopotacle superflu et quelques interventions délicates, Aymen n’a guère été plus dérangé.

Sarr (3/5) : Sérieux dans toutes les fonctions de son poste de latéral droit offensif. Une petite réserve cependant, il devrait cesser de s’appliquer sur ses centres : statistiquement, il aurait plus de chances de réussite en les adressant au hasard.

Amavi (4-/5) : Quel entrain ! Il a alterné entre défense et attaque comme Depardieu alterne entre pinard et charcuterie. Un hymne à la vie.

Luiz Gustavo (4+/5) : Dire qu’au Brésil, certains trouvent les beach-volleyeuses plus sexy que Luiz Gustavo.

Lopez (3+/5) : Partant du principe qu’on ne peut pas être mauvais en jouant à côté du Brésilien, Maxime a validé son stage avec un match propre et sans fioritures.

Thauvin (3+/5) : « Moi j’ai eu le prix d’éloquence. Mon papa était très content, mais il
a eu l’air un peu déçu quand la maîtresse lui a expliqué que ce qu’on récompensait
chez moi, ce n’était pas la qualité, mais la quantité. Il faudra que je demande à Papa
ce que ça veut dire.
 » (Les récrés du Petit Nicolas, René Goscinny).

Sakai (89e) : Le repos du guerrier.

Sanson (4-/5) : A passé une mi-temps à dissimuler le ballon aux Guingampais qui n’y comprenaient rien, on aurait dit des inspecteurs de l’Urssaf face à un garagiste de la Cabucelle. Il ne lui a finalement manqué, comme à tout le monde qu’un peu plus de justesse.

Zambo Anguissa (79e) : Sans doute encore troublé des dernières révélations d’Erzulie, André-Frank s’est montré fébrile, et salopeur de contre-attaque de première à l’ultime action.

Payet (3-/5) : Un match d’honnête homme avant de se trouver parmi les premiers à faiblir. Tout ceci reste bien morose.

Ocampos (71e) : Entré pour apporter à l’équipe un supplément de sang-froid et de lucidité. Non, je plaisante, bien sûr.

Mitroglou (1/5) : En ce moment, Rudi a le choix entre deux types d’attaquants bien distincts : les altruistes, comme Germain, qui s’inscrivent dans le jeu et combinent avec leur partenaires, mais en revanche ne réussissent pas à marquer. Et les renards, comme Kostas, qui laissent les autres créer et restent à l’affût de la moindre opportunité, mais en revanche ne réussissent pas à marquer.

 

L’invité zoologique : Franck Tabamoule

Rester bien en place, fermer sa coquille, espérer que personne ne viendra vous bouffer. Le projet de vie de la moule évoque par bien des aspects celui de l’En-Avant de Guingamp, aussi était-elle bien l’invitée appropriée pour évoquer ce match.

– Les autres : Si l’objectif était de ne pas prendre cinq buts, il est atteint. Mais je ne suis pas certain que ce soit grâce à eux.

– Le classement : Derrière le PSG, largement en tête, se détache un groupe composé de Lyon, Monaco et nous.  Maintenant que même Bruno Génésio se permet de claquer des 0-5 à l’extérieur, seul Rudi Garcia demeure pour maintenir bien haut le flambeau des victoires dégueulasses à la française. Ne faiblissons pas.

– Le rappel : si tu as raté le Monsieur Lapin du début de semaine, l’académie du miracle de Konya est ici.

– Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook et sur Twitter. Padls remporte le concours zoologique, même si Roland Gromerdier est passé tout près.

 

 

Bises massilianales,

Blaah.

11 thoughts on “OM-Guingamp (1-0), La Canebière académie n’approfondit pas

  1. Magnifique.
    J’ai beaucoup rie.
    Mais la note de mitro me paraît sévère quand-même. 1+ aurait etais plus juste .
    Analemand.
    Blon

  2. La force de la moule, la vitesse du bulot, la coordination de la crevette grise. Une équipe à l’image de son académicien : elle sent la marée. La marée basse plus exactement.

  3. Le petit Thauvin là, quand il a raté … pardon degueulassé sa dernière action alors que 2 des notres attendaient un centre en retrait vu qu’ils étaient en train de se marquer l’un l’autre … Le petit Thauvin donc, il aurait pas plutôt mieux fait de bien fermer sa gueule plutôt que de demander à Sanson de le faire ?

  4. DIeu merci, sa sainteté Jean-Paul et ses apôtres nous protègeront à jamais de ces lois scélérates.

    Marseille, ville anarcho-séminariste.où des cordes pleuvent sur les caristes.

  5. « Malgré ses efforts louables, Luiz Gustavo ne sera donc pas le premier Marseillais à obtenir un pénalty depuis le juge Michel en 1981. »

    … Dur… Drôle. Mais dur…

  6. Les altruistes et les renards, ça revient au même que les bons et les mauvais chasseurs finalement…

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