Par Porthos Molise, en direct de l’Olympic,

Salut les loulous. C’est le gentil Porthos qui revient de son foie gras populaire. Un ulcère et deux crises d’hémorroïdes plus tard, je vous reviens tout frais pour la nouvelle année et vous la souhaite au passage, même si tout ça n’est rien que du conservatisme petit-bourgeois et du réflexe moyen-âgeux de mes deux.

Pour débuter ce premier an post-apocalyptique, rien de telle qu’une belle victoire face au futur petit-poucet-con-utile-et-populaire-de-la-Coupe-de-France, j’ai nommé Son Altesse Sérénissime le Spinalien, club jaune moutarde sous-sochalien qui doit se situer géographiquement à peu près dans le même coin entre l’atelier du Père Noël et la Fabrique à Kro, mais Porthos n’a pas envie de réviser sa géographie. Il a l’œil lourd.

Commun symbole de renouveau ou victoire sans lendemain ? Seul l’avenir nous dira ce qu’il est de ce match. De belle facture, notez. Et pas dégueu pour trois sous, en cause le retour d’Oudrhiri, jeune maître à jouer (toujours 19 ans) et futur grand (quelque part entre Le Tallec et Zidane, ce qui n’est pas rien mais pas forcément grand chose).

Du jeu, du ballon, oui, c’est pas tout les soirs qu’on voit ça à Bauer. Et des buts ? Ah nom de d’là. Et tous marqués Gibaud, de la tête et des pieds.

Mais vous me direz, comment un Red Star qui perd peut-il se transformer en Red Star qui gagne en l’espace d’un Noël ? Plusieurs raisons à ça :

  • Le retour d’Ourdhriri, futur grand… Ça va, je l’ai déjà dit.

  • Épinal reste quand même un équipe assez à chier.

  • Non seulement Épinal est une équipe à chier mais ils se sont crevés à jouer la Coupe juste avant. Vous savez, cette Coupe qui broie du petit comme du lait en poudre.

  • Le Red Star ne la jouait pas la Coupe. Rappelez-vous (ou pas) la défaite face aux matons de Fleury. A l’époque, on criâtes au scandale (c’est qu’on la veut, nous, la sixième) et puis que nenni, tout ceci fut parfaitement calculé. Paramétré, même. Pour cette deuxième partie de saison.

Vous me croyez pas ? C’est que le Porthos il a les moyens d’enquêter maintenant. Il a des éminences grises qui travaillent dans l’ombre. De ces fouilles merde qui vous sortent les bijoux de famille en un rien de temps.

Porthos vous introduit donc Sergueï Zvezdov, son petit page. Le texte qui suite, c’est tout lui qui l’a écrit… Un témoignage édifiant.

« La coupe vue par le Red Star »
En cette nouvelle année et après ce 32ème de finale de Coupe de France qui nous a offert quelques surprises, les instances du Red Star s’apprêteraient à révéler les raisons d’une élimination précoce loin du parcours de l’an passé ponctué au stade de France et qui fut l’occasion d’un grand battage médiatique autour du club de la banlieue rouge.
C’est que l’équipe du Red Star a en effet levé le pied (pied ornementé d’une chaussure orange, je précise) lors du match homérique qui opposa le club de l’étoile rouge aux anciens matons de Fleury. Un sinistre tour de coupe de France qui privera pour un certain temps les admirateurs de ce club d’un 6ème trophée.
La raison ? Nous ne la connaitrons jamais. Il se pourrait cependant que cette étape ô combien symbolique suscitasse quelques noires pensées parmi les joueurs de Saint-Ouen dont pas mal doivent à leur grand talent footballistique de ne pas être des habitués des lieux, injustice sociale quand tu nous tiens (Là, j’ai rien compris à ce passage, NDPM).

Il suffit de se reporter à une interview récente et écouter attentivement les joueurs pour comprendre leur motivation à ne pas participer à cette mascarade du football moderne. Car nos joueurs maîtrisent leurs gammes, ils évoluent dans un club pas comme les autres. Le devoir de mémoire y est accompli à chaque occasion, on ne s’y trompe pas.
Jules Rimet ne fonda pas la branche française du NKVD, l’étoile rouge n’est pas un vibrant hommage à Yvan Bogdanov injustement emprisonné dans les geôles de la répression footballistique, mais un signe de dilection à l’égard d’une pulpeuse gouvernante Anglaise : Miss Jenny, marraine du club lors de sa fondation.
Une Gouvernante Anglaise ! Cela devrait leur donner à réfléchir à nos joueurs dont les yeux s’illuminent lorsqu’ils rotent des mots tels comme meufs, caisses et belles fringues. Et oui. Pour la branlette ou le french kiss, on repassera. Le Red Sar est un club populaire, on y vit dans un bloc de béton. On ne paie pas le loyer et on y circule en scooter (sans casque précisons-le).
Les joueurs du Red Star ne sont pas comme leurs autres. Ils se contrefichent des belles automobiles, du dernier chronographe de chez Frank Muller ou de la caresse buccale de Zahia. Ils veulent simplement s’inscrire dans le destin historique et donc forcément tragique de ce club. Cette posture leur permettra de rendre leur acte encore plus louable.

Les joueurs suivis (une fois n’est pas coutume) par leur dirigeants avaient donc décidé de boycotter à leur manière cette mascarade du football moderne qu’est la Coupe de France. Puisqu’on ne prête qu’aux riches, jouer devant le télé comme ces milliardaires du Poiré-sur-Vit qui arpentent le centre ville au volant de leur luxueuse SUV pour se rendre dans l’enceinte de l’Idonière (Le stade du Poiré, NDPM) n’était pas envisageable. On a des valeurs au Red Star ! Du football de nantis ? Pas pour nous. Nous, nous n’avons que Bauer, stade pourri dans une banlieue pourrie, pas d’ Idonière ni de Colombière (stade d’Épinal, NDPM aussi), pas de stade digne des grands raouts du foot spectacle.
Laissons les uns et les autres s’ exprimer à ce sujet (sous couvert de l’anonymat, bien sûr) :

Un Joueur :
« La coupe de France dégueulasse, pas envie d’aller faire le bouffon au Stade de France pour me faire chambrer par des marseillais qui en plus vivent et sont nés dans mon quartier ! Et la prime de match ? Une honte ! Même pas de quoi se payer un survet’ jaune poussin de chez Lacoste ou une gâterie auprès d’une de ces professionnelles qui hantent les boulevards extérieurs ! »

Un dirigeant :
« Nous, on se concentre sur le championnat de National et notre objectif : ligue 2 en 2015 et Stade au bord de l’eau de vingt mille places avec péniches VIP.

Nous ne pouvons pour l’instant accueillir nos adversaires dans un stade digne de ce nom, on n’est pas des nantis, on a pas de parc d’attraction comme à Bourg-Péronnas, Boulogne-sur-Mer ou Épinal. Ceux-là ne sont pas seulement des nantis mais également d’horribles spéculateurs qui se sont taillés la part du lion en éliminant le tenant du titre.
Une fois de plus, rappelons que si nous avons la même passion, nous n’avons pas les mêmes moyens.
Le Poiré est détenu par un chouan qui a fait fortune dans la cabane en tôle. Nous n’avons pas une enceinte comme Diochon qui rime avec Cauchon ! On n’engraisse pas les poulets pour en faire des chapons de Bresse ! Et puis surtout nous dépensons beaucoup d’argent dans le cadre de notre démarche citoyenne et notre partenariat avec Science Po, une pépinière de joueurs de ballon.
Donc la Coupe de France ? Pas pour nous ! »

Un éducateur :
(il use d’un interprète car arrivé depuis peu de Corée du nord dans le cadre d’un partenariat historique que le club entretient avec les démocraties populaires).
« Nous travaillons inlassablement à l’éducation de nos joueurs et à l’apprentissage des vraies valeurs. Plus aucun joueur ne sera aperçu en situation dangereuse sur une mobylette non volée (il faut le préciser car notre club a si mauvaise réputation).
Nos joueurs ont respecté les consignes, n’ont pas dévoilé les raisons de l’élimination en coupe de France, et c’était là l’essentiel. »

Un supporter :
(rencontré lors d’une manif’ de masse contre le nouvel impôt sur la bière)

« Nos joueurs et grands dirigeants respectent l’ADN du club ! Sur le terrain, des hommes ! Ils se nourrissent des exploits de Spartakus et des marins de Kronstadt, se battent pour le bon peuple des opprimés, noient les péquenots du Poiré, égorgent les cauchons de Rouen, étripent les chapons de Bourg-Perronnas et brûlent les images d’Épinal ! A bas le football moderne ! Vive le Red Star !
Hé, M’sieur Hollande, pensez donc au sport populaire. Avec la binouze à trois euros chez Akli (patron de l’Olympic, NDPM) on va même plus pouvoir se payer un place en tribune Est ! »

Propos (re)cueillis par Sergueï Zvezdov

Voilà. Merci petit page pour cette enquête exclusive pour Hors-Jeu pas net. Tu m’en voudras pas de t’avoir annoté mais sinon on risquait d’y rien comprendre. Non tu te tais, tu ne parles pas. Chacun jugera selon sa conscience. Il n’empêche que la sixième on la veut toujours et que ça nous avance guère (et on est déjà pas en avance).

Bref, coup de bluff ou pas, le résultat est bieng pour nous. Et sans transition (qui en soi en est une), je vous parle des joueurs.

Les rayés de la liste :

Bouet, 3/5 : M’a fait peur sur son peu à faire. Contrairement à d’autres, est resté inviolé.

Kébé, 4/5 : Un intello du forum a dit un jour : quand Allegro fait un connerie, c’est une erreur ; quand Kebé fait une erreur, c’est une habitude. N’a pas joué comme à son habitude.

Allegro, 3/5 : A fait une connerie qui aurait pu nous coûter un but. Pas son habitude, donc…

Cerielo, 4/5 : Joue mieux sur le terrain qu’en dehors.

Gibaud, 5/5 : Bon défenseur et quasi le meilleur buteur du Red. Ce qui n’est pas grand chose d’ailleurs. A défloré la cage à la 6ème et la 40ème.

Dieye, 3/5 : Dur au mal, mais renâclant à la tâche.

Oudhriri, 4/5 : N’a pas marqué de but, mais pour son retour après sept matchs de suspension, fait comme s’il n’avait pas quitté le terrain. Futur Zidane, je vous dis. Remplacé par Fardin à un moment.

Lafon, 5/5 : Chaud comme la braise, bouillant comme la fournaise. Son année sera-t-elle 2013 ? Bon, ok, c’est à chié. Remplacé par Durbant vers la fin.

N’Zif, 2/5 : Transparent comme la culotte de Zahia. N’est pas Ribery qui veut.

Sarr, 2/5 : Puisqu’il faut jouer à onze, ce sera lui.

Despois de Folleville, 3/5 : Son meilleur match depuis Amiens, ce qui n’est pas difficile. Rejoue contre Amiens vendredi. Se sortira-t-il les doigts du cul ? Remplacé par Tulasne à son grand désarrois.

Les rayés du banc :

Tulasne, liberté capillaire/5 : La mèche, quoi. La mèche.

Durbant, d’où/5 : ???

Fardin, entrée pépère/5 : pour meubler en attendant la sirène.

D’autres choses, mais pareil :

  • Porthos a rencontré Guy Truite à l’accent sardineux et le Vrai Footballeur, vachement plus pros que le Porthos (ils ont un de ces machins-là, comment qu’on dit… Un dictaphone). Ils devraient écrire un article sur le Red, enfin je crois. La connexion Alterfoot qu’on dit.

  • Y’a-t’il un arbitre dans l’assistance ? Les fêtes c’est dur pour tout le monde, même pour les juges de touche. Quinze minutes d’arrêts de jeu quand même.

  • Le stade Bauer, football populaire, toussa toussa

  • Amicale Red Star 2000, on sent que ceux qui l’ont créé ne sont plus tous jeunes.

  • Comme le temps passe

  • Porthos a failli oublier la vidéo du match… A regarder avec – disons – un son de circonstance. Ou pas.

Anales bises et Veilleurs Meuh,

Porthos Molise

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