Par Porthos Molise, en direct de l’Olympic,

En ce glorieux jour de réception du Grand Leader du Championnat Natianal, nous fûmes nombre à se demander si l’Étoile Rouge, forte d’un parcours glorieux au sortir de l’hiver, pourrait rivaliser de conserve avec une équipe autrement bien branlée, et qui se dirige du pas altier des meilleurs bouquetins vers une ligue d’eux qui lui tend les bras.

La réponse est évidemment dans le titre.
Bien sûr que nous rivalisâmes, encore que ce n’était pas gagné d’avance.

Entre les victoires acquises de haute lutte à Paris et à Boulogne, une piètre prestation à domicile contre un relégable suffisait à nous ôter toute envie de pavoiser à qui mieux-mieux. Le rencontre de ce soir allait révéler au grand jour la qualité déjà entraperçue (bien que de manière trop éparse) de ce groupe.

La première joute fut étonnement équilibrée. Nous revîment la belle équipe qui affronta et conquît le Paris FC. Jamais match de Natianal ne fut plus engagé, plus technique ni plus fluide. Je m’encquis de la chose auprès de mon voisin de tribune, celui-ci, la larme à l’œil ne put qu’acquiescer silencieusement, tandis que le jeu se « crééait » naturellement sur la pelouse synthétique (mais néanmoins verdoyante) de Bauer.

Ces échanges effectués, nous craignîmes légitimement une baisse de régime de l’un ou de l’autre des antagonistes, tant l’opposition semblait de haut vol. Tant le rythme était haut, les corps exalaient, le ciel était plein des suées en caléfaction.

Malheureusement à l’heure dite, c’est bien les hommes de Sébastien Robert qui courbèrent l’échine une première fois. Subrepticement, les signes avant-coureurs avaient parlé. Là un repositionnement hasardeux, ici un duel perdu en milieu de terrain, enfin une défense aux abois qui ne put stopper la folle cavalcade d’un ariégeois filou.

La mi-temps se solda par un score d’un but en notre défaveur.

Aussi, lorsque tous s’en furent en direction de l‘Olympic, modeste bouge aux notes acidulées, tous convenaient que la partie semblait hasardeuse. Non pas que les RedStarmen jouaient mal, non, mais bien parce que l’adversaire jouait mieux. Nous mesurèrent la différence entre un prétendant plus que sérieux à la montée et une équipe de milieu de tableau en pleine renaissance.

Et puis.
L’histoire a ses petites sautes d’humeur, qui vous agacent un poil et vous font la leçon.
Votre Porthos, oui, celui-là même qui vous narra sans faillir l’épopée verte et blanche depuis déjà trois saisons, votre Porthos dis-je, enquilla plus que de coutume à la mi-temps, persuadé qu’il était que le résultat ne s’en porterait pas mieux.

Et bien votre Porthos – une fois n’est pas coutume – ne vit pas le but. Une frappe Robertocarlesque des vingt mètres pour l’innénarable Makhedjouf vint à bout du gardien pyrénéen.

Avec cette égalisation, c’est toute la machine verte et blanche qui était relancée.
Cette fois avec votre serviteur en tribune, nous vîmes des joueurs transfigurés se ruer à l’attaque.

Le combat changea d’âme, l’espoir changea de camp.

Quelques minutes de ce traitement et ce fut Lee, d’une tête et sur un corner excellement tirée qui nous donna l’avantage. Lee… j’eus cru avoir tout vu avec ce joueur. Je me trompais encore une fois.

Dix minutes plus tard, suite à une course folle en profondeur de Ielsch, éliminant plusieurs défenseurs, il passa en retrait pour le même Lee qui tira dans un but vide.

C’était le 3-1, la messe était dite.

Oh, bien sûr, dans l’exaltation de la victoire, Luzenac réduisit la marque. Sans grande conséquence puisque l’international Laborde y alla de son but pour parachever le Grand Oeuvre.

4-2, c’est sur ce score sans appel (et rarement égal) que se conclut le match. De quoi espérer pour la fin de saison.
Nous sommes 6ème (à égalité de point avec Dunkerque et Carquefou), à trois points du quatrième, cinq du troisième.

Fichtre, serait-ce une rigidité que je devine poindre en mon calecif ?

Les notes :
Planté (5/5) : Décisif en début de match, il retarda l’échéance malgré tout échue en fin de première mi-temps. N’a eu rien à faire en deuxième.

Ielsch (1/5 puis 5/5) : A planté Planté et s’est globalement planté sur la première mi-temps. Personne n’espérait quoi que ce soit et pourtant…
Sa deuxième mi-temps fut tout simplement phénoménanale, comme lorsqu’il ouvre un boulevard caviardé (c’est bizarre ça, un boulevard caviardé) à Lee.

Allegro (4/5) : Ma non troppo. En difficulté au début, puis glorieux par la suite. Une belle envolée quasi-lyrique couronne son œuvre.

Cros (3/5) : Oukilété oukilété ? Anelet point vu.

Marie (3/5) : Gauche la gauche. Hardi le son.

Fardin (4/5) : ô tôt stoppeur !

Makhedjouf (5/5) : +1 le but, oui. Crac boum hue l’onomatopée n’est pas usurpée. La défense moins mais la proposition de jeu, je dis oui.

Castro (3/5) : « Looli » (le pauvre) nous a montré de bien belles choses. Physiquement il a tenu. Ses partenaires, il a trouvé, moins.
Mais ça annonce du bon. Remplacé par Sidibé après le but de Lee.

Lafon (3/5) : Sa frappe lourd, s’il la soulève correctement, fait des merveilles mais à la course… Bah, il le dit lui-même.
S’il est là c’est bien parce qu’on veut de lui. Remplacé par Tuslane alors que tout était joué.

Laborde (5/5) : Future surprise de la Coupe du Monde. Pas pour le Porthos. Pas pour le Porthos.

Lee (6/5) : Deux buts, une passe décisive… Ben mon con. J’espère qu’il a fêté ça comme il se doit, avec putes et cocaïne. Homme du match, pour sûr.
Remplacé par Antunès en fin de match sous les acclamations des généraux.

L’interview de fin d’académie :
Aujourd’hui, c’est Akhli, grand mestre de la bière tiède que nous interviewons. Et ce sera aussi le dernier de la série, parce que les interviews ça va deux minutes.

Porthos Molise : Salut Akhli, ça va ?

Akhli : Salut mon grand, qu’est-ce que j’te sers ?

PM : Ah, heu, un picon bière…

A : Picon bière, deux euros.

PM : Oui, heu, en fait je venais te poser des questions sur le red Star…

A : Ah oui ? Ils ont fait quoi ?

PM : Ben ils ont gagné…

A : C’est bien.

PM : Oui…

A : Qu’est-ce que j’te sers ?

PM : Heu… J’ai déjà une bière. Mais sinon le Red Star ?

A : Ils jouaient contre qui ?

PM : Ben Luzenac…

A : C’est bien. Ils ont fait quoi ?

PM : Heu, gagnés…

A : C’est bien. Qu’est-ce que j’te sers ?

PM : Mais…

A : Il joue toujours Steve Marlet ?

PM : Mais… non… Je…

A : Tu veux boire quelque chose ?

PM : Laisse tomber.

 

Cordianalement,

Porthos Molise

3 thoughts on “Red Star – Luzenac (4-2) : La Jules Rimet Académie livre ses notes

  1. Toujours là pour rendre service. Par contre, le red star et lui ça fait 2. En même temps ça fait 63 ans qu’il est là à servir des bières et il a jamais vu un match.

  2. Le Red Star et lui ne font pas deux, sans les matchs à Bauer il aurait mis la clé sous la porte il y a longtemps, il n’aurait pas servi depuis 18 ans (et non pas 63, il est encore jeune).

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