Rennes – Montpellier (1-0) : la Paillade Académie entrevoit le maintien

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Perte de Rennes, le cheval s’emballe

 

Diantre, que cette saison s’annonce longue. Que notre espérance se dessine brève, que notre ennui point, inextinguible, lancinant, inépuisable. La lente désescalade depuis nos sommets n’est plus, seule l’harmonie médiocre subsiste. Calme plat sur la Paillade, pas de remous comme plus loin en Méditerranée où la fadeur a remplacé le fada. Mais au moins, eux, ils possèdent encore une flamme, une passion qui est carburant, peu importe que le moteur s’emballe de joie ou rugisse de colère. Loin de moi l’idée d’encenser ce peuple de fritures que nous, hommes du Clapas, ne portons dans notre coeur que lorsqu’il faut maudire ceux de la Capitale, ceux à qui on a ôté la passion pour le profit des ronds, et je pèse ma galéjade. Non, je les envie, ces Provençaux qui, malgré le vent, malgré les tremblements de terre, gardent au fond de leur coeur un âtre que le plus dévastateur des désastres ne saurait ébranler.

Parce qu’ici, certes, c’est la Paillade, mais, deux matches après le début de la saison, c’est aussi, et déjà, le marasme. Un match d’ouverture proprement coulé dans le bronze le plus terne, et celui de samedi parfaitement pané sur un coup du sort. Mais ne nous trompons pas, car qui ne maîtrise pas sa fortune s’expose au fatum. Samedi soir, le jouet des dieux s’appelait Grosiki. Il a frappé les yeux bandés, ce qui prouve que le jugement était bien affaire divine : Thémis guidait son glaive. Et la Titanide laissa le petit homme se parer du manteau de la gloire, se pavaner devant la galerie en écartant toute intervention sacrée dans son geste. Mais l’humain est faillible, aussi Kamil avait oublié ces instants filmés à la fin du match le montrant, rigolard, chuchotant quelques mots à chaque coéquipier passant dans son giron, celui-ci riant aux éclats ou accompagnant ses mains écartées d’une moue dubitative. Il avait oublié que le ralenti est roi dans les retransmissions de sports, et que le monde entier (oui, celui-ci s’intéresse à un Rennes-Montpellier au mois d’août, voyons) a vu son visage tourné vers ses coéquipiers démarqués au centre, pas vers le but. Thémis, en bonne occupante de l’Olympe, avait offert un cadeau empoisonné à l’homme.

Mais passons, ceci ne peut occulter la performance ô combien faiblarde des petits. Il y avait eu des signes extrêmement inquiétants au niveau défensif lors du match contre Angers, ils ont, forcément, été réglés samedi, puisque le grand Vitorino a fait son retour. Je ne suis pas un mordu de statistiques, mais celle-ci a sa place dans ces lignes : sans Hilton, Montpellier gagne 5 % de ses matches. Oui, la pertinence chronologique n’est pas pleine et entière au vu du résultat de samedi. Mais la défense va mieux, et c’est grâce au vieux briscard dou brazil.

Rolland avait décidé de former ce duo d’attaque qui avait réveillé les petits la semaine dernière : Bérigaud en pointe, Souley en furet (qui court, qui court). Cela n’a pas eu les effets précédemment cités, et la partie tomba dans une apathie digne des plus grands Jean-Michel. Une analyse plus poussée n’a pas sa place ici, tant le match était aussi chiant que long, aussi long que faible techniquement (des deux côtés), et aussi faible techniquement que frustrant, au vu du résultat final.

Diantre, que cette saison s’annonce longue.


 

 

Onze :

 

Jourdren ne vaut pas plus qu’un 1/5, car son jeu de mauvais sosie de Pascal Duquenne cascadeur ne passe vraiment pas, surtout quand on se prend un centre-tir car on est trop loin de sa ligne.

Deplagne n’atteindra pas la moyenne avec son 2/5, lui l’abonné absent dans un couloir qui a vu arriver notamment le but. Il sortit en fin de match pour permettre à Mounié d’aller renforcer l’attaque et l’homonymie, sans succès pour l’attaque.

Hilton revient en forme et a assuré l’essentiel et l’argent de l’essentiel, il obtient donc un honorable 3/5 et montera assurément en puissance lors des prochains matchs. Il vaut mieux pour notre salut en tout cas.

Bensebaini a encore fait des cagades mais a semblé tout de suite plus à l’aise en se contentant de couvrir O Mestre, et touchera du doigt la moyenne avec un 2/5.

Congré en est quitte pour le 1/5, il a fait montre de ses habituels déchets techniques et autres sorties manqués. 4,5 millions putain.

Dabo a eu un peu de mal dans un premier temps, placé devant la défense, mais a, une fois positionné plus haut après la sortie de Bérinigaud, provoqué pas mal de décalages, voilà pourquoi il passe avec 3/5.

Martin lui, n’aura pas plus de 2/5, uniquement parce qu’il n’est pas habile balle au pied, ce qui est, avouons-le, un handicap considérable pour un joueur de foot, mais, soyons rassurants, pas pour faire carrière dans le foot (insérer ici l’exemple de votre choix).

Lasne revient aux basiques avec la transparence et l’inutilité qui étaient ses forces l’an passé, et du même coup à sa note habituelle, à savoir le 2/5.

Mounier ne semble pas en forme et loupe pas mal de ses dribbles, il obtient un passable 2/5. Ah non pardon, il n’a pas levé un seul de ses corners. Au temps pour moi : 1/5.

Camara n’aura pas eu le coup de folie, mais c’est pas fini, encourageons-le avec un 3/5. Par contre, faire rentrer Bakar à sa place, c’est non, ça va encourager celui-ci à rester chez nous. Et son meurtre par la même occasion.

Bérinigaud dans son berceau, s’emmêlait déjà les pinceaux. À toi la liguain lui dit sa mère, tu feras honte à ton père. Ah ah ah mais vraiment, Bérinigaud est un perdreau. Allez, 1/5, tarif gonflé pour aujourd’hui. L’entrée de Boudebouz fut intéressante, mais bon, son associé de l’instant se nommait Bakar, alors bon.


 

 

Un ivre, un jour

  

Désormais, chaque académie se clôturera avec le regard un peu flou d’un membre d’horsjeu sur le club de Montpellier. Expression libre, expression ivre, sans tabou ni censure.
Pour la deuxième, voici le roi de… LA BAGARRE… de la vanne satanique, assis le cul entre deux trônes des enfers, même s’il préfère celui de … LA BAGARRE… Manchester.

     Montpellier. Montpellier. Ah Montpellier. C’est terrible. Le soleil, les kékés torse-nus dans leurs cabriolets et les cagoles en talons aiguilles qui portent un maillot du Barça (je te jure que j’ai vu ça). Je vois pas trop pourquoi l’autre vigneron est venu me demander de t’en parler. L’alcool je présume.
Je pensais pas avoir grand chose à te dire là-dessus… Faut dire qu’on croise pas les Pailladins tous les quatre matins…
Et puis m’est revenu l’année 90-91. Un Montpellier tout feu tout flamme qui veut nous barrer la route en Coupe des Coupes. Ça se passe en quarts de finale.
Et la bande des Laurent Blanc, Valderama, Colleter et autres artistes n’est pas passée loin en obtenant le nul à Old Trafford 1-1.
Avant de se prendre une petite pétée 0-2 à la Mosson, sur un doublé de Clayton Blackmore. Et ouais mon petit bonhomme en vigne.
Il est d’ailleurs intéressant de noter comment le Montpelliérain se plaît à enjoliver ce presque exploit, histoire de se donner un peu de prestance et d’impressionner vierges et enfants. J’en veux pour preuve Wikipedia, ta source numéro 1 d’info.

Le Montpellier HSC atteint ainsi les quarts de finale de la compétition et c’est un troisième champion d’Europe qui se dresse face à eux avec le grand Manchester United qui vient de réintégrer les Coupes d’Europe dont ils avaient été privés à la suite du drame du Heysel.

Alors mon petit pote, si tu prends un doublé de Clayton Blackmore, c’est bien que tu n’as pas le grand Manchester devant toi. Georges Best est à la retraite.

C’est également la saison des débuts d’un certain Alex Ferguson à la tête de cette équipe, qui malgré son inexpérience européenne n’en possède pas moins du métier, sachant provoquer l’adversaire et le faire sortir de ses gonds.

Fergie est arrivé en 86. Et il a déjà une coupe d’Europe sur sa cheminée. Tocard. Nîmois.

Bref, voila la tranche de vie qui a fait se croiser Montpelliérains et Mancuniens. Le reste n’est que détail.

William Prunier en sera un beau détail tiens d’ailleurs. Son essai foiré à United aurait pu être le début de la fin, il ira se planter à Copenhague dans la foulée, mais Montpellier le sauvera d’une fin honteuse.

De fin honteuse il n’en fut pas histoire non plus chez Laurent Blanc, votre meilleur buteur, qui mettra fin à sa belle carrière, au terme de deux saisons à Manchester United.

Un Laurent Blanc qui inspirera cette reflexion à Sir Alex Ferguson dans son autobiographie sortie il y a peu : « En 2001 je n’aurais jamais du laisser partir Jaap Stam. »

Non, vraiment, le seul épisode dont on peut sourire vous et moi, c’est d’avoir un jour vu passer par chez nous un certain Eric Cantona.

La bise au vin rouge.

 


Et le bisou vigneron,

Marcelin Albert

 

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