Rennes-Sochaux (?-?), la Breizhou préfére rendre hommage à Julien Féret

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Les histoires d’amour finissent mal en général

Il n’y avait que deux raisons sérieuses d’aller au stade de la route de Lorient ce samedi soir : dire au-revoir à Julien Féret, et dire merci à Julien Féret. Le reste n’était pas très important, pour ne pas dire pas du tout, pour ne pas dire qu’on s’en bat complètement les couilles.

nullLe plus beau ‘footballeur vrai’ de la ligue 1

Cela faisait 3 ans qu’il nous était revenu. Il aura gravi les marches à son rythme, avec une certaine lenteur. Rien ne sert de courir, Jim, il faut partir à point. Et prends-en donc de la graine Abdoul Camara. Quittant la CFA rennaise pour le bas du national avec Cherbourg. Puis rejoignant ensuite les Chamois Niortais dont je n’expliquerai pas ici l’origine animale du surnom. Ensuite vint le haut du tableau avec le Stade de Reims, qui lui permettra de découvrir le vrai monde professionnel et la ligue 2. D’abord milieu droit, « grande courge » aux dires de son entraîneur Thierry Froger, qui aura la bonne idée de le faire passer dans l’axe, où il multiplie les passes décisives et les buts. Ce vrai footballeur du XXe siècle, humble et élégant, ne pouvait qu’éclore en terres de champagne et de vieilles gloires footballistiques.
Le voilà en passe, de l’extérieur du pied droit puisqu’on parle de lui, de découvrir enfin la ligue 1, à 25 ans. Séduit par le promu strasbourgeois, il est finalement contraint de rester une saison de plus dans le département 51. Pastis pour rester donc, Juju pétille une saison supplémentaire chez les Rouges-et-blancs, avant de rejoindre les Blancs-et-rouges de la région d’à côté. L’occasion également de goûter à l’Europe et au football qui pique quand ça frotte. Avoir Pablo Correa entraîneur ne le dégoûte pas du football et l’artiste briochin régale les fans de Marcel Picot, pas mécontent de découvrir quelques gestes inspirés et élégants dans une lutte pour le maintien de plus en plus éprouvante et fastidieuse. Il passe 3 ans en Lorraine puis délaisse les ouiches pour rejoindre les galettes-saucisses de son cœur. 8 ans et 4 clubs seront donc passés entre son départ du centre de formation, où on ne le pensait pas suffisamment ‘compétiteur’ pour le plus haut niveau, et son premier match pro avec le maillot Rouge-et-noir.
Notons d’ailleurs que Julien Féret aura quelques jours avant l’officialisation de son transfert marqué un but Route de Lorient avec le maillot nancéen, sous les applaudissements du public, malgré la défaite de Rennes 2-0.



Julien Féret, tout en grâce, André-Pierre tout en graisse… Saurez-vous retrouver les 593 différences entre ces 2 photos ?

C’est donc avec Antonetti que Julien Féret peut enfin s’exprimer avec le Stade Rennais. L’entraîneur corse a beau être chauve, il a parfois de bonnes idées en tête comme d’en faire son meneur de jeu. A tout seigneur, tout donneur, Juju multiplie les belles actions et les beaux ballons dès se première rencontre officielle, face à Rustavi. Buteur sur coup-franc et passeur par exemple pour Pitroipa. Rennes s’impose 5-2 en Géorgie et franchit cette première étape européenne pour affronter l’Etoile Rouge de Belgrade au suivant. Une formalité ou presque. Ce sera pourtant le parcours européen du Stade Rennais le plus mémorable de son existence. Le club ne survivra pas à la phase de poules où elle ne gagnera pas une rencontre mais aura fait voir d’un peu plus près quelques grands noms : Atletico Madrid, Celtic Glasgow et Udinese. L’histoire s’arrêtera là, n’aura marqué que les supporters locaux, et provoqué critiques ou médisances des observateurs plus « neutres » qui ne comprendront jamais rien à ce club que même ses supporters ont du mal à appréhender.
Alors que peuvent-ils comprendre à notre Juju ces professianals-là qui ont tendance à juger à partir du résultat alors que notre numéro 8 a toujours été au-dessus de ces préoccupations un peu trop simplistes ? Ben rien. La réponse est dans la question.


Un gosse bô et un bel homme

Après cette belle parenthèse européenne, Juju mène la danse d’une équipe rennaise qui aspire à jouer les troubles-fêtes. Malheureusement, l’artiste, comme ses prédécesseurs Mickael Pagis et Jérôme Leroy se montre sur courant alternatif. Parfois inspiré et irrésistible, parfois discret voire fantomatique. Les matches se suivent et ne se ressemblent pas. Certains disent que les romanciers écrivent toujours un peu la même histoire, comme s’ils cherchaient à l’affiner à chaque fois. Le virtuose briochin, lui, ne cherche pas jamais à jouer la même partition. Passes lumineuses ou frappes enroulées, feintes gracieuses et déviations délicates, le génie démontre au fil de la saison qu’il sait tout faire, sans jamais sombrer dans le m’as-tu-vu affligeant qu’est une passe du dos ou qu’est une célébration de buts travaillée à l’entraînement. La classe et la sobriété, bien qu’il soit breton. La saison s’achève sur deux déceptions que seront la demi-finale à Caen, et la 6e place non-qualificative pour l’Europe. Juju aurait tout de même réussi à relever le premier défi qu’il s’était lancé durant son parcours de footballeur : devenir plus qu’un simple titulaire à Rennes.

feret-quevillyJulien Féret s’arrêtant avec les copains devant le kop rennais contre Quevilly. Le match aurait dû s’arrêter ici aussi.

Puis arrive son apothéose. Le gars traîne une réputation de diesel comme un vulgaire Bruno Cheyroux. Il n’en demeure pas moins que c’est un peu toute l’équipe qui est à la traîne en ce début de saison 2012-2013 : effectif amoindri, recrues venues de l’étage inférieur encore un peu timides, lassitude collective inspirée par cette 4e année d’antonettisme qui pèse sur les jambes et les têtes… c’est bien Julien Féret qui semble lancer la machine, par exemple au Vélodrome où il marque le but de l’égalisation qui laisse espérer à son équipe une victoire…avant de d’enchaîner sur une nouvelle défaite. On semble toucher le fond 15 jours après, avec une victoire lorientaise chez nous à 9 contre 10, mais le onze est finalement à peu près trouvée et l’animation offensive se montre rapidement plus belle que nos espérances : Mevlut Erding en première ligne opiniâtre et courageuse, Pitroipa en dribbleur fou à sa droite, Alessandrini (le vrai pas la pute qui prendra son nom près d’un an après) en facteur X capable du geste spectaculaire et décisif… Le tout autour de notre Juju qui dirige ce trio avec brio, bénéficiant des bons ballons de Mvila et Makoun à la récupération. Le club remonte de la zone rouge à la zone euro, avec au passage son chef d’oeuvre : une victoire au Parc des Princes du Qatar 2/1 à 9 contre 11. Chef d’oeuvre collectif d’abnégation et de volonté. Chef d’oeuvre personnel pour le numéro 8, auteur du 2e but rennais, au moment où on commençait tous à chier dans notre froc parce que Costil avait été expulsé et Nenê avait égalisé… Au moment où je disais à mon meilleur pote : « on marque jamais sur coup-franc, mais c’est cool on peut espérer obtenir un corner et tenir le score à la mi-temps. » Au moment où si tu regardes bien, c’est aussi Sirigu qui commence à faire dans son slop italien parce qu’il a toujours pas compris le but d’Alessandrini et qu’il s’attend à ce que ce petit mec à l’air vener lui rebalance un vieux cachou, cette fois-ci à sa droite. C’est à ce moment précis que le numéro 19 commence à prendre son élan… et que devant lui, Juju enroule le ballon, le mur est délicatement contourné, et le soupirail à la gauche du gardien sarde est trouvé. Euphorie. Fous rires. Joie de vivre. Ce jour là, Juju Féret m’a offert mon plus bel orgasme footballistique en tribunes visiteurs.

Au moins, même les gens de mauvaise foi pourront le remercier pour ce choix sportif

A côté de ça, la suite a peu d’importance. D’ailleurs, elle a finalement presque peu d’intérêt. Ça ne s’est pas arrêté net, bien sûr. Il y a eu cette victoire contre Montpellier en demi-finale de la coupe de la ligue où Féret sera encore buteur, prenant ses responsabilités de leader technique en ouvrant le score à la 7e minute, profitant d’une récupération haute de Mavinga et d’une déviation d’Erding pour réaliser le dribble juste face à une défense déséquilibrée, et pour glisser d’un plat du pied serein le ballon sous le corps de leur Pascal Duquenne de gardien. En fait, ce jour-là, Juju Féret continuera à enchaîner les beaux gestes et afficher sa maestria. Mais c’est le début de la fin. Mvila quitte le club le soir même, Alessandrini se blesse gravement quelques semaines après, Pitroipa a laissé son talent à la CAN… Reste Erding, ce qui fait un peu juste pour former une attaque digne de ce nom. L’équipe coule, et Juju avec. Une seule pauvre victoire sera obtenue avant la fin de la saison. Grâce à Abdoulaye Doucouré, incarnation de la prochaine génération rennaise puisqu’il s’agit de sa première titularisation en pro, et Victor-Hugo Montano sur un coup-franc tiré par, je vous le donne en mille… Julien Féret. Dans le mille Emile ! Tout juste l’Auguste.

Majestulien Féret

Muet dans un collectif inexistant comme un vrai journaliste en Russie, on espérait voir Julien Féret retrouver une troisième jeunesse avec l’arrivée de Guy-Gilbert Montanier cet été. Malheureusement, il n’en sera rien. D’abord testé à un poste de milieu relayeur dans un milieu à 3 avec sentinelle, Juju perd de sa splendeur à un poste qui ne correspond pas à ses qualités. Ces matches de préparation sont fades, son entrée en jeu contre Reims lors de la première journée est rassurante, mais ses prestations suivantes confirment ce qu’on pressent déjà sans oser se l’avouer : Juju ne semble pas Montanier-compatible.
L’entraîneur bas-normand l’aura bien testé à quelques reprises au poste de milieu offensif, entre numéro 10 et 9-et-demi. 9, 75 donc. Et si cela correspond à une amélioration individuelle, l’expression collective peine encore à démarrer. C’est ainsi qu’il nous quitte, Guy-Gilbert, entre l’aveugle et le troll, préfère confier les clés du jeu à Romain Enflurini avant de finir par réaliser que l’avenir s’écrirait mieux avec Abdoulaye Doucouré, jeune, athlétique, et clairement Montanier-compatible dans le jeu.

La légende du numéro 8 rouge-et-noir retiendra peut-être son dernier but sous le maillot rennais : un pénalty marqué. En coupe de France, en 1/32e contre Valenciennes. Lui, qui avait justement commencé en championnat avec Rennes en en ratant un Dijon. Signe qu’il était le joueur qui incarnait peut-être le mieux le club : des échecs, un manque d’envie de gagner, mais de la persistance tout de même, des résultats aussi surprenants que ses initiatives sur le terrain et une présence sur le terrain qui ne saurait être remise en cause par les vrais connaisseurs. Une saison du Stade Rennais était finalement à l’image d’un match de son artiste : quelques fulgurances qui parfois font mouche.
Malheureusement pour lui, peu après ce pénalty, Juju se blessera, puis rechutera alors qu’on annonce son retour. Entre temps, Montanier pense avoir trouvé le milieu qui correspond à son projet de jeu avec Konradsen-Doucouré-Makoun. Mais peut-être aurait-il pu alors garder l’artiste en joker de luxe. En dernière carte à abattre en match lorsqu’il fallait par exemple ajouter un peu de génie à un milieu qui en manquera grandement par la suite, ou un peu de conservation de balle à des ailes offensives trop obnubilées par le souci d’améliorer leurs stats perso, au point d’en devenir éjaculateur précoce. Surtout à gauche. Suivez mon regard…

feret-alessMaintenant que son départ ne fait aucun doute, un de ces 3 joueurs va vraiment nous manquer

Le plus triste dans toute cette histoire, c’est que le gars n’aura pas eu l’hommage qu’il méritait le jour de son départ. Médiatiquement, pas un mot à part dans la presse locale. Seule la performance des Foxie boys passionne les vendeurs de football des grosses boites de com’ que sont canal ou le groupe Amaury. Même sofoot.com, ces cons-là qui le réclamaient en équipe de France quand il était ‘tendance’, alors qu’il était bien trop beau pour cette sélection qui avait déjà fait couler Yoann Gourcuff, n’en ont pas touché mot. Pas grave, Juju était justement fait pour briller hors des projecteurs.
Le plus regrettable, c’est bien que cette fois-ci, c’était le stade qui n’était pas à la hauteur de sa classe. Un kop bougon, parti au bout de 10 minutes, ou se cachant dans d’autres parties du stade pour encourager Sochaux. La finale ratée du samedi précédent ne passe pas. Notre Juju en était d’ailleurs absent.
Un parkage visiteur en revanche enflammé, seule tribune qu’on aura entendu après le premier quart d’heures jusqu’à finalement son entrée en jeu, qui aura eu le mérite de réveiller les encouragements rennais. Une partie de l’audience se sera même levée pour l’applaudir. C’est suffisamment rare pour être souligné. Mais c’était trop court pour vraiment le célébrer.
Et enfin, il y a le résultat final. Une défaite. Une défaite sans importance quand même, parce que le maintien est obtenu. Nous, on reviendra. Mais sans lui.

C’est en revenant du match et en lisant mon forum préféré que j’ai appris qu’au micro de canal, Juju avait les larmes aux yeux en avouant que c’était son dernier match. Qu’une page se tournait. Que ça faisait 15 ans qu’il avait ce club en lui. C’est que d’habitude, je suis trop pas un pédé, mais là, je le reconnais, ça m’a touché. Vraiment. J’ai regardé (en prenant soin de couper le son de la vidéo, parce que c’était pas possible, j’ai préféré mettre ça ou ça ) cette vidéo… :

(Je l’aurais bien « embed » mais le mec qui a fait la vidéo, en plus de mettre de la musique de merde et d’oublier son but contre Lille a choisi de rendre cette opération impossible. Il faut donc cliquer ici pour l’instant. Peut-être que je ferais une vidéo moi-même plus tard, parce que ça saoule).

…puis celle-ci aussi (regardez à partir d’1minute14, parce que ses plus beaux corners, franchement…)…

…en me demandant si on pouvait vraiment réussir quelque chose un jour, alors qu’on ratait autant nos plus belles histoires d’amour.

J’ai déjà fait trop long. Je ne dirai pas à quel point ce joueur m’aura apporté fierté, joies et plaisirs pendant ces trois ans. A quel point il est finalement rennais à jamais : décisif en demi-finale, discret dans la vie, et nous laissant entre ces deux impressions mitigées « peut encore mieux faire » et « après tout, pour quoi faire ? ».

 

Bonus Bel homme

Capable de gestes rares et élégants sur le terrain, l’homme se montre à la hauteur du joueur en conférence de presse, parvenant même à accomplir ce truc quasiment inconnu de la majorité des footballeurs : l’auto-critique.

« Si on fait le bilan de mon passage à Rennes, j’ai été bien pendant 18 mois.»
Et modeste en plus de ça. C’était plus que simplement « bien » ces 18 mois.

« Ce n’était pas un manque de confiance du coach mais un manque de confiance en moi.  D’autant que les négociations pour la prolongation de mon contrat trainaient. Mais c’est entièrement de ma faute.
Ensuite, le coach m’enlève assez logiquement et je plonge encore plus. Sans m’arrêter. Je ne suis qu’un homme comme un autre. J’ai vécu un mois et demi de descente… Et puis la trêve de Noel m’a fait du bien.»
Putain, alors là, c’est la classe ultime. Reconnaître deux fois ses torts alors que personne ne lui reprochait quoi que ce soit.

« J’avais envie de rejouer. De me battre. Mais c’est la période où l’équipe enchaine la semaine de Marseille, Lille et Bastia.
J’ai senti que cela allait être difficile. Sans la blessure, cela aurait pu être une toute autre fin de saison pour moi.
Je n’ai pas perdu espoir mais le coach a fait ses choix et je suis obligé de les respecter même si cela me faisait mal de ne jamais rentrer en jeu ou d’être 19ème ou 20ème.»
A nous aussi, purée… Ne pas parler des entrées en jeu de Foued Kadir… Ne pas parler des entrées en jeu de Foued Kadir…

« Je regrette la façon dont cela se termine. Je pense que cela aurait pu se passer autrement. Les 6 derniers mois, je ne les maitrise pas. En revanche, cette saison, je pense que j’ai personnellement failli lors des 6 premiers mois. Je n’ai pas été à la hauteur.»
Les regrets sont pour nous aussi Julien… Tu reviens quand tu veux. Jérôme Leroy a bien rejoué cette saison en L2. T’auras 34 ans dans deux ans, Montanier aura fini son contrat et on récupèrera Jocelyn Gourvennec pour le remplacer. T’auras qu’à revenir donner un coup de main et écrire une vraie fin digne de ton talent. De sorte à ce que les regrets qui accompagnent ton départ ne soient pas éternels.

Merci pour tout l’artiste.
Roazh Takouer

12 thoughts on “Rennes-Sochaux (?-?), la Breizhou préfére rendre hommage à Julien Féret

  1. Putain merci. Je suis encore peiné pour lui et cette sortie dégueulasse, c’est pas comme si on en avait eu des dizaines des types classieux comme lui…Si il revient à son meilleur niveau, les supporters de son futur club ressentiront bien des choses dans leur falzard. #Feret2014 forever

  2. Merci Roazh ! L’esthète méritait bien son acad de départ.

    Cela m’a remis en mémoire quelques belles soirées à Delaune quand Féret jouait au Stade de Reims et c’est bien de se souvenir de cela.

  3. Le pire dans l’histoire c’est qu’en 2014-2015 on va se farcir une saison sans un n°10 à la Pagis, Leroy, Féret… Des joueurs hors catégories,humble qui respire l’art du beau geste. Football classique…

    Prions.

    Kenavo Julien Féret.

  4. Merci Roazh pour cet hommage mérité…J’ai la larme à l’Oeil un samedi matin sans gueule de bois…Respect !!!

    Merci Ju et bonne continuation (et bravo d’avance au club qui t’accueillera)

  5. Ca, c’est fait (-et très bien, d’ailleurs – Congratules Roazh). Mais tu suscites des attentes chez tes lecteurs. J’attends désormais avec impatience un hélicobite démesuré pour féter le départ d’Enflurini….

  6. Magnifique Roazh, merci pour cet hommage tellement mérité. Même les mauvais moments, ce bel homme de Juju les rend classe. Il va nous manquer, purée. j’ai très peur pour l’année prochaine.

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