Saint-Étienne – AC Ajaccio (2-1 ap) : L’Aiacciu Académie livre ses notes, I Sanguinari y a cru

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I Sanguinari ne pouvait pas rater un déplacement à Saint-Étienne. Même un jeudi soir par -4°. On s’est cru de retour en Ligue 1.

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Rendre visite à l’ACA à l’hôtel avant les matchs est toujours riche en enseignements. Tout d’abord parce que tu fais des rencontres insolites : un supporter stéphanois trisomique (bon, ça, c’est pas si rare que ça), Max-Alain Gradel tout sourire et Franck Tabanou en toute décontraction. Mais le plus étonnant reste l’arrivée de Samir Benzema (cousin de, et star de téléréalité), visiblement en rendez-vous professionnel.

Et puis parce que tu fais connaissance avec de drôles de personnages. Ici, Roberto Altobenni (ou un truc du genre), un ancien joueur de l’ASSE, mi-gitan, mi-italien. “J’ai joué avec Olivier Pantaloni à Saint-Etienne, c’était l’époque où il avait des cheveux. Attention, il était bon ! Je me souviens, il avait une BM à l’époque. On sortait ensemble en boîte de nuit, il dansait bien.”, se souvient-il. avant d’enchaîner avec d’autres anecdotes. “Tu sais, moi j’ai vécu non loin d’ici à Clermont-Ferrand, et dans le jardin de la ville, il y avait un phoque ! Il m’aimait bien, il venait me voir à chaque fois”.

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Après une telle rencontre, le temps était venu de se diriger vers le stade. Et pour une fois, aucun stadier incompétent, ni aucun problème pour se rendre au parcage. Cette fois-ci, ce sont les policiers qui vont entrer dans la légende. Après avoir acheté et corrompu les policiers à notre cause en leur distribuant des stickers d’I Sanguinari, ils se sont montrés coopératifs et…bavards : “Ce qui s’est passé récemment à Ajaccio, c’est bien. Les Corses, ils ont des couilles au cul” (à propos des événements des jardins de l’Empereur). La soirée est lancée.

Le problème, dans les nouveaux stades, se trouve clairement dans le parcage visiteurs : pour bâcher à Geoffroy-Guichard, il faut un doctorat en architecture et une licence en escalade. Après plusieurs minutes d’intenses efforts, la banderole I Sanguinari est en place. En tout, ce sont 7 membres d’I Sanguinari qui garnissaient le kop. Pour le meilleur et pour le pire.

Au niveau de la composition, Olivier Pantaloni devait faire avec les absences de Vincent et de Cissé mais aussi avec le turnover, obligatoire avec l’enchaînement des matchs. Du coup, plusieurs joueurs n’ont pas été titularisés à des places qui ne sont pas les leurs. Ryan Frikèche était ainsi en défense centrale et Marvin Diop au milieu, dans un 4-3-3 inhabituel ces dernières semaines. Claude Gonçalvès était lui de retour en milieu défensif, Lippini reprenant sa place de latéral. En pointe, Mouaad Madri est préféré à Toudic et Panyukov.

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Et les dix premières minutes de la rencontre ont été pleines d’espoirs. La vitesse d’exécution se mettait au service à la projection vers l’avant. On sentait que l’ACA pouvait mettre en danger cette équipe de l’ASSE. Jusqu’à la dixième minute et l’ouverture du score de Bahebeck. Terminés, les espoirs de qualification ? Et bien non. D’un côté, les Stéphanois, contents de leur avantage, ont arrêté de jouer, se contenant du minimum. De l’autre, les Acéistes ont fait preuve de sérieux défensif. Si la première mi-temps s’est résumée à une attaque-défense, l’ACA ne se projetant plus vers l’avant après le but des Verts, la deuxième a été plus équilibrée, les hommes de Pantaloni s’autorisant plus de sorties offensives et un peu plus de folie, tout en gardant sérieux défensifs, efforts intensifs et solidarité. Pour marquer, il y avait deux options : un contre éclair ou un coup de pied arrêté. La deuxième option fut la bonne. Frikèche crucifie Ruffier à la 87è minute. En parcage, c’est la folie. Les “Vaffanculo Ajaccio” et les doigts d’honneur des supporteurs stéphanois sont oubliés. I Sanguinari va se geler pendant 30 minutes de plus. Pour son plus grand bonheur.

I Sanguinari après le but de Frikèche
I Sanguinari après le but de Frikèche

Et pendant les prolongations, les Acéistes vont encore plus donner, plus prendre. Plus d’impact dans les duels, plus de volontés, plus de bonnes décisions, plus de solidarité, plus de plaisir. Face à des Verts sans idées et sans folie, c’est bien l’ACA qui fait plaisir à voir. De mémoire, rares sont les matchs où les joueurs ont tant donné. Pourtant, ce sont bien les hommes de Galthier qui vont se qualifier. La faute à une petite erreur de déconcentration à la dernière minute. Corgnet n’en demandait pas tant et envoie l’ASSE en huitième de finale. Déception ultime sur le terrain et en parcage. Ce qui n’empêchera pas les joueurs, emmenés par Diabaté, Gonçalvès et Diallo, de venir saluer I Sanguinari. Les mecs, on a peut-être perdu, mais putain, vous nous avez fait plus bander qu’Emily Ratajkowski. Le mot de la fin est pour le policier, pas satisfait de la prestation des locaux : “De toute façon, quand il y a trop de noirs, ça joue pas bien”. On se revoit dans deux ans en Ligue 1, Sainté.

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ANNUTAZIONI :

Riffi Mandanda 4/5 : Depuis son canapé, Anthony Scribe a du souci à se faire. Face à Sainté, Riffi a enchaîné les parades de grande classe. Il y a d’abord eu un arrêt du tibia à la 24è face à Bahebeck, puis une claquette aérienne à la Ochoa à la 44è sur un coup-franc d’Eysseric et un arrêt réflexe sur un pointu de Roux dix minutes plus tard. Très rassurant. Il ne peut rien sur les deux buts.

Zié Diabaté 3,5/5 : Vigilant, propre, solide et bien positionné au marquage. C’est pour ça qu’on t’aime, Zié :

 

Zakaria Diallo 3,5/5 : Comme Booba, il “arrête des carrières pour de vrai”. Face à lui, Neal Maupay a été transparent. S’il a bien géré la première mi-temps, c’est en deuxième période et pendant les prolongations qu’il a le plus brillé. Il protégeait son ballon quand il fallait protéger son ballon, il a taclé quand il fallait tacler, il a balancé quand il fallait balancer.

Ryan Frikèche 4,5/5 : Pour un mec qui n’est pas défenseur, il a été parfait. Il a compensé sa lenteur relative par un excellent placement. Frikèche a pris les devants sur les attaquants stéphanois à de nombreuses reprises, et puis son tacle en dernier recours en deuxième mi-temps est un modèle du genre. Son but de la 87è minute nous aura permis de rêver. On demande à le revoir à ce poste-là.

Anthony Lippini 4/5 : Il a coupé les trajectoires, taclé, dégagé le danger, protégé le ballon, s’est battu (dans le bon sens du terme), n’a pas pris de carton. Le match parfait jusqu’à la 119è minute où une mésentente/manque de communication coûte le but stéphanois.

Vincent Marchetti 3/5 : Le fait que le speaker l’appelle “Michel Marchetti” lors de la présentation des joueurs a dû le déconcentrer. Toujours est il qu’il a été moins en vu que les dernières semaines. Ce qui ne l’a pas empêché d’être souvent au bon endroit au bon moment quand il fallait défendre ou attaquer. C’est lui qui est au marquage de Bahebeck sur le premier but.

Claude Gonçalvès 3,5/5 : De retour au milieu de terrain, il a fait d’énormes efforts défensifs, sans oublier de se projeter vers l’avant. Il a tellement chipé de ballons dans les pieds stéphanois en prolongations qu’il va jouer dans Dora l’Exploratrice. Claude, arrête de chiper !

goncalves Chipper

Marvin Diop 3,5/5 : Dans une position inédite, plus reculée et plus au coeur du jeu, Diop a tout de même été l’un des Ajacciens les plus dangereux du match, se procurant au bas mot trois occasions dont une belle frappe à la 69è.

Hugo Vidémont 3/5 : Peu de ballons à négocier sur son côté mais il n’a pas calculer ses efforts défensifs. Il aurait pu être plus précis dans ses dribbles et ses transmissions.

Riad Nouri 3,5/5 : S’il a plutôt été discret, chacune de ses touches de balle a été bonne. Jeu à une touche, dribbles, frappe… Dommage qu’il n’ait pas plus touché le ballon.

Mouaad Madri 3/5 : D’un côté, il a fait le pressing. De l’autre, il a pris la profondeur dès qu’il l’a pu, apportant une solution offensive intéressante. Mais il rate son duel face à Ruffier à la 35è, qui aurait pu/dû faire basculer la rencontre.

I RIMPIAZZANTI :

Laurent Abergel, 62ème minute, 4/5 : Toutes les personnes croisées ont déclaré “j’ai bien aimé la rentrée de Laurent Abergel”. Et c’est vrai que l’ancien marseillais était partout. On a plus vu Abergel sur la pelouse que de gens au chômage dans les rues de Saint-Etienne. C’est dire sa grande activité.

Andrey Panyukov, 63ème minute, la moyenne/5 : Il a moins pesé et moins été dangereux que Madri.

Johan Cavalli, 73ème minute, 3/5 : C’est son coup-franc qui amène l’égalisation de Frikèche.

Perfettu

1 thought on “Saint-Étienne – AC Ajaccio (2-1 ap) : L’Aiacciu Académie livre ses notes, I Sanguinari y a cru

  1. Présent en Kop Nord, j’avoue que ça m’a fait rire quand le capo a qualifié I Sanguinari de mastres juste avant la banderole sur l’Orsi Ribelli. J’ai eu une furtive image des quelques supporters du parcage avec des perruques rouges et blanches.

    Ce match faisait peur, mais quand absence de trois points l’important c’est la qualif. Bravo à vous quand même, vous étiez pas très loin de passer.

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