Saint-Etienne-OM (2-2), La Canebière académie est freinée

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Fin de cycle chez Manufrance.

Cesser de jouer pour se faire égaliser et consacrer Kostas Mitroglou comme le héros de la dernière minute, c’était le plan parfait, à un détail près.

Aïoli les sapiens,

– Allons, si en début de saison, on vous avait dit que vous seriez déçus d’un match nul à Saint-Etienne tout en étant en course pour la deuxième place, vous n’y auriez jamais cr…

– Oh, ta gueule.

 

L’équipe

Mandanda (Pelé, 45e)

Sarr – Rami – Rolando – Sakai

Zambo Anguissa – Luiz Gustavo

Thauvin – Sanson (Mitroglou, 83e) – Payet

Germain (Niie, 66e)

Jugé encore trop juste, Amavi doit se contenter cette semaine de sa titularisation à Bourg-en-Bresse : la doublette Sarr-Sakai est reconduite. Devant, on reste sur ce qui est devenu du classique, avec Sanson en meneur de jeu et Payet à gauche.

 

Le match

Au départ, la santé renaissante de l’ASSE ne saute pas aux yeux : Zambo Anguissa réalise un bel enchaînement pour décaler Sakai, qui se replace sur son bon pied et centre pour Thauvin. Le défenseur Gabriel Silva oublie de chausser les pneus-neige, glisse comme une bouse et laisse Florian déposer une fort jolie volée dans le but de Ruffier (0-1, 4e).

Sur le moment, on pourrait même se méprendre sur les intentions des Stéphanois, tant ceux-ci semblent attachés à imiter le plus fidèlement possible le vier marin à seule fin de faire chier leurs cousins du Rhône. Las, les Foréziens retrouvent quelqu’amour-propre, et Hamouma s’en va souiller Rami d’un dribble subit, enchaîné par un centre à ras-de-terre. A la lutte, Sakai et son attaquant laissent filer le ballon pour Monnet-Paquet, seul derrière et qui ajuste facilement Mandanda (1-1, 10e).

L’OM ne cesse pas pour autant sa domination et, quelques minutes plus tard, un une-deux Thauvin-Sarr disperse le côté gauche stéphanois. Bouna démarre du milieu de terrain et, parvenu à hauteur de la surface, distille une passe idéale pour Sanson, qui conclut du pied droit sans contrôle (1-2, 20e).

Sur sa lancée, nous faisons encore couiner nos adversaires quelques minutes, avant que ceux-ci n’émergent peu à peu. La fin de première mi-temps est d’ailleurs à leur entier avantage, même si les occasions sont rares : seul Bamba, esseulé à la réception d’un centre, fait frissonner un tantinet le slipomètre, mais sa tête manquée s’avère sans conséquence. Sans conséquence ? Voire : sur le 6m qui s’ensuit, Mandanda se blesse à la cuisse et doit sortir, remplacé par Pelé. Celui-ci se voit immédiatement offrir l’occasion de se chauffer le slip sur une action périlleuse sortie in extremis par Rolando, avant que la pause ne soit sifflée.

La seconde période repart sur le même rythme, et voit Hamouma satelliser une offrande de Monet-Paquet. Ce nouvel avertissement sans frais laisse à penser que l’OM serait bien inspiré de reprendre un semblant de contrôle sur le match. Las, sans idée ou sans énergie, nous abandonnons le ballon aux Verts et, plus inquiétant, les joueurs offensifs ne semblent plus être en mesure de leur opposer un pressing. Nous sommes contraints de nous en remettre à notre défense, un pari d’autant plus risqué que l’ASSE lance des joueurs frais dans la bataille.

Comme souvent en de pareilles situations, c’est pile au moment où nous redressons la tête que le coup de bâton nous attrape entre les deux oreilles. Luiz Gustavo et Sakai sont battus à l’impact, et Rolando est trop timide pour s’opposer délicatement au centre de Bamba. Le petit 1,97m de Pelé ne lui suffit pas à capter le ballon en cloche et, à la retombée, c’est le nouvel entrant Beric qui domine Sarr et pousse le ballon au fond de la poitrine – nous voulons dire par cette expression que le Stéphanois a utilisé son torse pour marquer, pas qu’il a visé une paire de nichons qui se serait trouvée par hasard dans les buts (2-2, 75e).

Les deux équipes affichent dès lors leur volonté de remporter la partie, ce qui de notre côté au moins semble paradoxal, vu la dernière demi-heure passée à ne rien branler offensivement. Quoi qu’il en soit, si l’ASSE se procure un tir bien sorti par Pelé, c’est bien l’OM qui multiplie les assauts et se procure notamment plusieurs corners. C’est le moment choisi par Kostas Mitroglou de rester sur la lancée de son excellente performance à Bourg-Péronnas : seul à la réception d’un tir dévié de Sarr, il expédie le ballon dans le département de l’Ain. Quelques actions mal négociées plus tard, Thauvin dispose d’une balle de match, mais Ruffier pare d’un beau réflexe son tir sans contrôle.

L’OM repart ainsi de la Loire lesté de ce que l’on nomme deux points bêtement perdus. Dans l’absolu, un tel résultat n’a rien d’infamant, mais le temps passé à nous faire dominer par Saint-Etienne, la diarrhée de buts subie ces derniers temps (7 en trois matchs de championnat, rappelons-le) et ce soudain manque de réalisme pour conserver ou arracher des victoires sont autant de handicaps dans la course au titre (ou, pour les procéduriers : la course à la seconde place, qui se transformera en titre dans quelques années une fois le PSG déchu pour fraude fiscale, entorses aux règlements européens, complicité de terrorisme et mauvais goût). Dans ce mois de février au calendrier Dantesque®, nous nous trouvons présentement en slip sur la face nord du Nanga Parbat : c’est difficile mais on l’a voulu ; et maintenant qu’on y est, le seul moyen de s’en sortir c’est de faire des efforts, partout, tout le temps, jusqu’à venir à bout de notre défi. Reste à ne pas perdre trop de phalanges dans l’histoire…

 

Les joueurs

Mandanda (2+/5) : Rien à faire à part encaisser le but, gérer quelques passe au pied toujours délicates sous la neige, et surtout se péter pour une durée encore indéterminée à cette heure.

Pelé (45e, 2+/5) : Je veux bien que le Forez ne soit pas une région propice à l’Elévation, mais enfin tu aurais au moins pu tenter de décoller un peu le cul, sur ce foutu centre.

Rami (2/5) : Du point de vue de la confiance, c’était très bien senti, le moment pour se faire souiller par un attaquant lambda. C’est pas comme si tu allais affronter deux fois Neymar, Cavani ou Mbappé dans les prochains jours.

Rolando (2+/5) : Toujours vif et sexy comme une BX break sans direction assistée, ce qui ne l’a pas empêché de prodiguer quelques sauvetages bienvenus.

Sarr (4-/5) : Le miraculeux poste d’arrière droit avait déjà sauvé Kassim Abdallah d’une anonyme carrière de chauffeur-livreur, et désormais il s’apprête à envoyer Bouna Sarr à la Coupe du monde avec l’équipe de France. Si ça se trouve, il suffirait que Jean-Claude Gaudin enfile un maillot floqué du numéro 2 pour repartir illico sur 20 ans de mairie et trois victoires de rang au défi Monte-Cristo.

Sakai (3-/5) : Pour l’aider à accomplir des progrès en français, Dimitri Payet lui a fait conjuguer le verbe « se démerder tout seul » à tous les temps et tous les modes, d’où une certaine mansuétude de notre part sur ses importantes difficultés défensives du soir.

Zambo Anguissa (4-/5) : A l’image de Bouna Sarr, André-Frank a porté haut le flambeau des sans-grade qui, s’ils prêtent parfois à rire, ne rechignent jamais à se bouger le maffre. Eux.

Luiz Gustavo (2+/5) : Il n’a pas marqué, a perdu quelques duels, n’a pas changé l’eau en vin, et n’a déclenché qu’un nombre raisonnable de crises d’érotomanie chez les spectateurs des deux sexes. Bref, un relatif coup de mou.

Thauvin (3+/5) : Un début de match tonitruant, qui lui vaut d’être kidnappé par Manchester City en plein milieu de sa première période. Admettant le procédé quelque peu cavalier, même pour eux, les Anglais ont consenti à libérer Florian : celui-ci a fait sa réapparition sur le terrain dans le dernier quart d’heure, juste le temps pour lui de passer à un Ruffier près de devenir le héros du match.

Sanson (3-/5) : Comme les autres joueurs offensifs, Morgan semble avoir confondu « Le plus dur est fait » et « Il n’y a plus rien à faire ».

Mitroglou (83e, 0/5) : Avec le nombre d’AVC qu’il s’est mis sur la conscience, ne venez pas me dire qu’il n’a pas eu l’instinct du tueur.

Payet (2/5) : Capitaine courageux dans les moments difficiles, combattant la faiblesse passagère, refusant la domination adverse, exhortant ses camarades à ne jamais renoncer, montrant l’exemple en mordant dans chaque ballon, en multipliant les courses comme si sa vie en dépendait. Ha ha, non, je plaisante.

Germain (2/5) : A la différence de ses collègues, il n’a pas lésiné sur les efforts ; oui, mais il n’a quasiment pas vu le ballon. Vous allez encore dire qu’on n’est jamais contents, ici.

Njie (66e, 2/5) : Il a centré du pied gauche. Mal, certes, mais il a essayé, ce qui est déjà immense.

 

L’invité zoologique : Robert Lombric

Passant une morne existence à arracher sa subsistance du sous-sol, le lombric est un auxiliaire peu ragoûtant mais dont la disparition nous attristerait quelque peu. Un peu comme Saint-Etienne, en fait (le club, pas la ville ; la ville, on s’en fout). Voici ses observations :

– Les autres : Ont mis à profit leur expérience du début de saison en se faisant passer pour nuls pour mieux nous endormir. Risqué, mais habile.

– Le classement : Ces deux points perdus donnent à Monaco l’occasion de nous repasser devant, et à Lyon de se rapprocher.

– Le rattrapage : Ne rate pas l’académie du 9-0 en coupe de France, ce n’est pas dit que tu revoies un tel score de sitôt.

– Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook et sur Twitter. Blon remporte le concours zoologique.

 

On parle souvent des rivalités sportives, mais notre camarade d’en face Gromerdier a tenu à rappeler avant le match que le football, c’est aussi le rassemblement au-delà des clivages, autour de nos valeurs communes. Qu’il soit remercié de sa sagesse.

Bises massilianales,

Blaah.

6 thoughts on “Saint-Etienne-OM (2-2), La Canebière académie est freinée

  1. Mine de rien on a tenu le nul à l’extérieur de façon solide. Et quand ça se passe face à une équipe qui a mis l’une des rares pilées de la saison au PSG c’est encore plus motivant. Il ne reste plus qu’a attendre que Saint-Étienne démonte Paris.

  2. « Las, les Foréziens retrouvent quelqu’amour-propre, et Hamouma s’en va souiller Rami d’un dribble subit »

    J’avais commencé à écrire Non pas toi Blaah, pas cette faute de merde du t à « subi », puis j’ai subitement compris.

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