Sénégal – Pologne (2-1) – La Navétane Académie n’a pas été dépaysée

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Presque aussi bien qu’un Rennes-Metz un samedi après-midi.

Oyez belles personnes,

Il y a de ces matches qui sont faits pour nous sortir de notre zone de confort. Nous rappeler que les conventions et autres habitudes ne sont jamais règle d’or quand il en vient au plus beau sport du monde. La Coupe du Monde en est en général l’exemple le plus délicieusement probant. 7 buts emplâtrés à un demi-finaliste à domicile, des attaquants se prenant pour l’Araignée Noire, des tenants du titre humiliés ; c’est ce qui de concert nous enivre de cette compétition qui ne connaît pas d’égal en ces lieux.

Seulement voilà, parfois aussi ses matches peuvent revêtir une ambiance familière, un parfum qui rappelle la maison et une mélodie que l’on reconnaît à la première note. Et ils valent tout autant. A la Navétane Académie, le confort et l’habitude se matérialisent assez simplement dans le match du Multi L1 du samedi soir, à 20 heures. Ce rassemblement hebdomadaire de déchet technique désinvolte qui voit tant de ses ouailles se démener pour prendre le meilleur de son opposition du ventre mou français, votre serviteur observateur du football Sénégalais ne le connaît que trop bien.

Cette première rencontre de Coupe du Monde est une ode à ce créneau horaire. Si en jetant un œil au onze de départ, nous étions en droit d’espérer des éclats dignes de nos plus illustres fils, de l’insolence footballistique de l’empereur Sadio Mané à la sûreté calme, humble et bienveillante de Kalidou Koulibaly, c’est finalement face à une opposition frêle, en manque d’intensité et d’un déchet technique étonnant que le Sénégal s’est octroyé la première victoire africaine de la compétition. Oh quelle douceur que de vaincre un adversaire rappelant les Angers, les Dijon les Troyes et autres noms ronflants de Foot +. Ce championnat qui a vu tant de Sénégalais briller, grandir, découvrir le football de haut niveau. Oh chez nous, nous étions. Et en maison nôtre, même une sélection européenne de fort renom n’en sortira pas indemne. Amenez la Ligue 1 en Coupe du Monde et elle vous le rendra au centuple.

Dans ce qui se ressentait presque comme le funeste destin annoncé du premier 0-0 de la phase de poules, les Lions de la Téranga se sont détachés en profitant habilement et avec élégance des cadeaux offerts par des Polonais bien généreux, semblant dépassés par l’évènement. Mais on ne dépasse pas Youssouf Sabaly sur son terrain de jeu. On ne déstabilise pas Mbaye Niang dans son jardin.

Et oui, amis slaves. Ces matches-là, ils sont pour nous.

 

Krychowiak circa 2018

 

LES NOTES

 K. N’Diaye 3/5 : Une assurance certaine dans un match où il n’a finalement été que peu inquiété, même si ses quelques interventions (notamment sur coup-franc direct) se sont montrées rassurantes. Il pourra être en danger s’il doit souvent sortir de son but ceci étant.

Wagué 3/5 : A son très jeune âge et à la maturité que demande son poste dans une compétition comme la Coupe du Monde, c’est un match très encourageant. Un peu de précipitation cependant et pas toujours le bon choix de relance.

Koulibaly 4/5 : ON N’ENTEND PLUS LEWANDOWSKI CHANTER

Sané 4/5 : ON N’ENTEND PLUS LEWANDOWSKI CHANTER. Par contre les coup-francs directs, frère, c’est pas pour toi. C’est pas grave et personne ne t’en veut mais juste, pour nos yeux, pour nos cœurs, ARRÊTE.

Sabaly 5/5 : A mon sens le meilleur Sénégalais sur la pelouse. Il a avalé les espaces sur son côté et a donné des amours de ballons à son attaque. Il a aussi pris de vitesse, décalé, dédoublé et n’a pas été inquiété défensivement. Il n’aurait manqué qu’une passe décisive

A. N’Diaye 3/5 : Il a profité d’un Gueye dominant pour déployer son jeu tranquillement, mais finalement face à une opposition aussi faible que Krychowiak, il n’y a presque pas de mérite.

Gueye 4/5 : Quelle prestance, quelle élégance, dans la récupération, la distribution et la projection vers l’avant. Performance de haut vol dans un match qui restera dans les annales du football sénégalais.

Mané 3/5 : Un match de qualité certes dans l’impact et les décalages créé, mais aussi de l’imprécision, de la précipitation et de la frustration de la part d’un joueur dont on est en droit d’attendre le meilleur.

Diouf 2/5 : Discret, trop discret. Il fallait apporter parfois des solutions viables en pivot ou en soutien à un M’Baye Niang qui couvrait l’ensemble du tiers offensif sénégalais. Peu de déchet mais trop peu d’impact.

Sarr 2/5 : Le sempiternel match d’Ismaïla Sarr qu’on a vu des dizaines de fois, et qu’on reverra sûrement. Une capacité de perforation de la défense incomparable et une vitesse d’accélération vertigineuse qui en font un des joueurs les plus importants sur le terrain ; mais dans ses prises de décisions, accepter la faute est systématiquement son choix et si c’est parfois le bon, c’est loin d’être toujours le cas.

Niang 3/5 : Remuant, intense, omniprésent sur le front de l’attaque ; avec un opportunisme justement récompensé. Par contre, du déchet dans la finition. Je ne crois pas pouvoir lui pardonner d’avoir vendangé l’ouverture parfaite de Sabaly en première mi-temps.

 

LES REMPLAÇANTS

 

N’Doye NN/5 : Changement tactique qui semblait s’imposer, cependant une erreur au marquage sur le but de la Pologne évitable.

Konaté NN/5 : A pressé ce qu’il fallait presser mais n’a eu aucun ballon à faire fructifier.

Kouyaté NN/5 : RAS

 

Le bout du tunnel est encore loin pour les Lions de la Téranga puisque ce groupe semble tellement équilibré qu’une victoire ne donne aucune garantie. Même si les Polonais se sont montrés extrêmement décevants, ils sont en droit de rêver à une qualification au tour suivant. Une victoire contre le Japon pourrait suffire… Et elle ne semble pas invraisemblable.

 

Papa Bouba Myope

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