La Tcherno Académie, première

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Un voyage offert par le tour opérator horsjeu.net

 

Nouvelle saison pour le championnat ukrainien, qui reprendra bien malgré le léger problème russe qui persiste sur notre territoire. Après une saison 2013/2014 marqué par la banqueroute de l’Arsenal Kiev, le début du conflit et l’énième titre du Shakhtar Donetsk, seul au monde, cette nouvelle édition accueille quelques changements.
Tout d’abord, le championnat voit Sebastopol et le Tavriya Simferopol déménager vers le championnat russe, suite à l’annexion de la Crimée en Mars 2014. Après quelques semaines de spéculation, le championnat se déroulera à 14 équipes dans une phase aller-retour classique, puis il y aura ensuite des play-offs divisés en 2 groupes de 4 ( les 4 premiers, les 4 suivants ) et 1 groupe de 6 ( les 6 derniers ), dans un vibrant hommage à la Jupiler League.

Les 4 fantastiques :

– Le Shakhtar Donetsk dit La Chose

Incassable, indestructible, indétrônable… Tout les superlatifs sont bons pour qualifier le club d’Akhmetov. Ils ont l’année dernière acquis leur 5ème titre d’affilée et semblent seuls au monde. Malgré les menaces Dnipropetrovsk et Kharkiv, ils n’ont pas tremblé. Pourtant, le Shakhtar n’a jamais semblé aussi frileux, notamment avec la fuite de 6 joueurs brésiliens suite au match contre Lyon ( très belle défaite 1-4 au passage ). Bien qu’au final ils soient tous rentrés, ça eut le mérite de décanter les choses et leur armada brésilienne semble encore plus sur le départ, notamment Douglas Costa, annoncé avec insistance du côté de Monaco. De plus, les deux clubs de Donetsk ( le Metalurg et le Shakhtar ), joueront loin de leur base, à Lviv.
Le club a perdu Eduardo et Hübschman, partis respectivement à Flamengo et à Jablonec, et a prêté Facundo Ferreyra, un espoir Football Manager, à Newcastle. Côté arrivées, le club s’est assuré les services du brésilien Marlos du Metalist Kharkov pour 8M€, et d’Oleksandr Gladkiy, libre, en provenance du Dnipro.

– Le Metalist Kharkov dit La Torche Humaine

Le Metalist, c’est un peu la hype qui s’est trop vite éteinte et essoufflée, ce garçon insolent qui au final ne peut atteindre le niveau qu’il prétendait pouvoir avoir. Il y a deux ans, le club atteignait les quarts de l’Europa League et accédait aux barrages de la Ligue des Champions. De bonne augure donc, et malgré l’exclusion des compétitions européennes de l’année dernière pour un match truqué datant de 2008, l’équipe de Kharkiv flambe et est bien placé mi-championnat pour rivaliser avec le Shakhtar pour la couronne nationale. Malheureusement, patatras, la deuxième partie de saison fut moyenne et le Metalist dut se contenter d’une 3ème place frustrante.
Le club fut également touché par le syndrome des fuites à l’instar de Donetsk, ainsi, 3 joueurs argentins ont fuit Kharkiv. Ce qui a notamment précipité la vente de l’un d’eux, Jonathan Cristaldo pour Palmeiras. Une vraie perte pour le Metalist. Le club a également dit au revoir à Diego Souza et à Marlos, ce dernier partant au Shakhtar. Les nouvelles recrues sont essentiellement composés d’espoirs nationaux cherchés en deuxième division.

– Le Dynamo Kiev dit L’Homme-Elastique

Le Dynamo Kiev est à la peine et crachotte, ce club historique et estimée se tend, se tire, s’essoufle et menace de rompre chaque année. Lors du dernier exercice, le club enregistre une 4ème place honteuse, première absence du podium depuis la création du championnat ! Plusieurs raisons à cela, la montée en puissance du Metalist et du Dnipro qui interfèrent la rivalité Shakhtar/Dynamo, une équipe vieillissante qui n’a jamais su combler les départs des anciennes stars ( Shevchenko, Rebrov… ), et un recrutement porté sur les championnats d’Europe de l’Ouest qui est à l’opposé de ses confrères qui préfèrent regarder sur l’Amérique du Sud. Les choix coûteux de recruter Tremoulinas, Belhanda, Ideye ou encore Lens n’ont jamais vraiment porté leurs fruits, et la Coupe d’Ukraine 2014 glané il y a quelques mois n’est qu’un cache-misère et qui ne peut masquer la déception.
Surtout que le club mythique s’est encore plus affaibli cet été avec les ventes d’Ideye pour West Brom, de Mehmedi pour Fribourg et de Boyko, définitivement cédé au Dnipro après un prêt fructueux ( durant lequel il a failli devenir un assassin : https://www.youtube.com/watch?v=HiERN9-so8U ). Côté recrues, le mercato du Dynamo s’est pour le moment contenté de retour de prêts de Tremoulinas, Rubén, Bertoglio, Kranjcar ou encore Popov.
Heureusement pour le club de la capitale, il leur reste leur unique raison de vivre : Andriy Yarmolenko, mais pour encore combien de temps ?

– Le Dnipro Dnipropetrovsk, dit La Femme Invisible

C’est le club dont on parle peu, qu’on voit peu, un peu caché par les mastodontes médiatiques que sont le Shakhtar et le Dynamo, et par les bons résultats européens du Metalist. Et pourtant, il est là. Subtilement, il est venu terminé dauphin du Shakhtar l’an dernier, tranquille et sans bruit. Le club pourra surtout regretter sa campagne européenne avortée par un come-back de Tottenham en seizièmes. Il faut dire que le club possède des atouts et des bons. Le pendant à gauche de Yarmolenko : Yevhen Konoplyanka, mon autre raison de vivre. Mais également le titulaire en pointe de l’équipe nationale, le fourbe Roman Zozulya.
« Oooh attention à ce diaaaaaaable de Zozulyaaaa !! », Christian Jean-Pierre, une vie, un homme.

Concernant leur mercato, il est peut-être l’un des mieux maîtrisés des 4 fantastiques, pas de gros départs, si ce n’est Giuliano au Gremio. Le Dnipro a su garder ses stars et peut s’appuyer sur l’arrivée de Leo Matos d’Odessa, sur Denys Boyko, définitivement ramené du Dynamo Kiev et du retour de prêt du ghanéen Samuel Inkoom.

Les autres :

On s’en branle, c’est pas eux qui vont nous ramener des poins au coefficient UEFA et de quoi narguer Poutine.

 

LA 4E JOURNEE DU BIG FOUR :

OLIMPIK DONETSK 0-5 SHAKHTAR DONETSK

En ouverture de la 4ème journée, le championnat ukrainien nous proposait un petit derby qui géographiquement n’en était pas un. En effet, les trois clubs de Donetsk ayant migré hors de leur ville natale. Il a été décidé que le Metalurg et le Shakhtar joueraient à l’Arena Lviv, stade conséquent de 35 000 places, tandis que le petit promu Olimpik se contentera du Bannikov Stadium à Kiev, d’une capacité de 1 700 spectateurs.
Bien leur en a pris quand on sait que récemment, la Donbass Arena a été bombardée et a vu sa partie Nord-Ouest endommagée.

Le Shakhtar ne s’est pas gêné et n’a pas fait de cadeaux à sa petite soeur. Dès le quart d’heure de jeu, Krivtsov place une tête imparable sur un corner tiré par le vétéran Srna. Ce même Srna en viendra à donner sa deuxième passe décisive sept minutes plus tard, puisque Taison décochera une frappe relativement puissante mais limpide.

Montage créé avec bloggifSi seulement les missiles ukrainiens étaient si efficaces….

Peu après le début de la seconde période, Gladkiy, servi à la limite du hors-jeu par Adriano, portera le score à 3-0. Puis 4-0 suite à un beau jeu collectif conclu par Wellington.
Finalement, dans le temps additionnel, Taras Stepanenko envoya un ballon qui traînait dans la surface pour achever l’Olimpik.

 

METALURG ZAPORIZHYA 0-1 DNIEPR DNIEPROPETROVSK

Que ce fut laborieux pour le club de Konoplyanka dans ce match contre le modeste Zaporizhya. Malgré une domination nette et sans bavures, le Dnipro dut se contenter d’un but marqué par l’intermédiaire du défenseur international Fedetskiy, dont le tir rentra avec un peu beaucoup de chatte, bien aidé il faut le dire par Lysytsky.

Montage créé avec bloggifLe pauvre Lysy était pourtant très appliqué avec ses mains derrière le dos…

METALIST KHARKIV 1-0 ZAKARPATTYA OUJHOROD

Le Metalist se devait de réagir après deux cuisantes défaites contre deux rivaux directs : le Shakhtar et le Dynamo. Opération réussie pour les ouailles de Grozny ( comme le club russe oui oui… ) qui s’imposèrent dans un match serré grâce à un but de Gomenyuk, celui-ci marquant 7 minutes après son entrée en jeu comme un symbole d’Ole-Gunnar Solksjaer.
But propre et net :

Montage créé avec bloggif

FC ILLYCHIVETS MARIUPOL 1-4 DYNAMO KIEV

Un gros carton du Dynamo Kiev, ça fait toujours plaisir, ça donne l’illusion d’une victoire probable en Premier Liha alors qu’on sait très bien qu’ils vont se faire démonter par le Shakhtar et dépasser par le Dnipro.
Cependant, ce match pourrait bien signer l’émergence d’Artem Kravets, 25 ans et éternel espoir du club qui l’avait même prêté il y a deux ans à l’Arsenal Kiev, sans succès. Pire, la saison dernière, le jeune Kravets n’a effectué aucune apparition, ne s’étant même trouvé sur le banc qu’à quatre reprises…
Après avoir déjà marqué un but important contre le Metalist, il surprit son monde et s’octroie un triplé. Le premier en s’y prenant à deux fois. Le second d’une tête sur un centre de Makarenko et le troisième en mode fouine en poussant un ballon mal repoussé par Galchuk. Entre-temps, Husyev ira de son petit but.
Bon, ça empêche pas cependant d’admirer la merveilleuse sortie du ( très ) vieux Shovkovsky, dans un vibrant hommage à [insérez le nom d’un gardien anglais ici] ( ou mettez Apoula Edel si vous avez la flemme ).

Montage créé avec bloggif

LES AUTRES :

Vorskla Poltava 2-1 Metalurg Donetsk

Un match marqué surtout par le come-back de Poltava, mené 0-1 depuis la 27ème minute ( but de Nelson ) et qui reviendra dans les derniers instants du match par l’intermédiaire de Gromov ( 87′ et 89′ ).

Montage créé avec bloggif

Tout est Discount en Ukraine, même les retournées

Montage créé avec bloggif

Mais on sait innover aussi. Ici : la frappe fouettée.


Tchernomorets Odessa 0-0 Zorya Lougansk

Circulez, y’a rien à voir, match atteint du syndrome de la Ligue 1, très contagieux.
Volyn Lustsk 0-2 Karpaty Lviv

Il est là le hold-up de cette 4ème journée. 16 tirs à 6 en faveur de Lutsk, mais le Karpaty scora sur ses deux seuls tirs cadrés. Enfin bon, sachant que le Volyn Lutsk n’a cadré qu’une seule de ses 16 frappes… Enfin bon, quand ton attaquant s’appelle Mariotto, il faudrait se poser des questions…

 

LE CLASSEMENT :

J2compo

 

10 thoughts on “La Tcherno Académie, première

  1. Simferopol et Sebastopol n’ont pas rejoint le championnat russe, ils sont inscrit dans aucune compétition.

    Trémoulinas est à Seville, Ruben et Bertoglio prêtés en argentine.

    Kravets est rentré l’an dernier face à Valence (7 minutes d’accord)

  2. Super article. Quelqu’un sait-il ce qui arrive si un club recrute l’un des joueurs qui s’échappe d’Ukraine, est ce que le club ukrainien dont il part peut faire un recours auprès de la FIFA pour obtenir des indemnités?

  3. Rémy : http://en.wikipedia.org/wiki/FC_TSK_Simferopol
    http://en.wikipedia.org/wiki/FC_SKChF_Sevastopol

    En fait les clubs ont un nouveau nom et sont bien licenciés pour le championnat russe.

    Concernant Trémoulinas, son transfert s’est effectué après l’écriture de l’article. J’admets que j’aurais peut-être dû actualiser, mais j’ai zappé. Pour Ruben et Bertoglio, je ne suis sûr de rien donc il y a peut-être erreur, c’est vrai.

    Pour Kravets, les statistiques dits plus haut concernaient le championnat ukrainien et non les matchs européeens. Manque de précision de ma part. Désolé.

    Johny : Merci !

    Willy : Merci. Un club ne peut tout simplement recruter un joueur si il est déjà la propriété d’un club ukrainien. Enfin j’imagine, ou sinon de toute façon y’aura affaire devant la justice.
    Par contre, la fuite d’un joueur précipite inévitablement son transfert, comme par exemple Cristaldo qui est parti à Palmeiras ( il s’est enfuit ). Quant aux fuites des joueurs de Donetsk, ça a fait un déclic et Douglas Costa est dit sur le départ.

  4. Magnifique tour de passe passe de la part des russes, purger tout ce qui est ukrainien et ne garder que ce qui est russe.

    De quoi nous rappeler les grandes purges de Staline des années 30.

    Le triplé de Kravets reste quand même un trompe l’oeil, il est vraiment moyen dans le jeu. Teodorczyk arrive bientot, c’est dejà ça.

  5. Ils veulent affirmer l’identité russe sur la Crimée et ça passe évidemment par la voie culturelle, donc le sport, qui est une vitrine quoi. Donc voilà… Ceci dit l’UEFA ne reconnaît pas ces clubs, ce qui n’empêche pas Sebastopol et Simferopol de jouer en D3 russe

    Concernant Kravets, je suis d’avis de lui laisser sa chance. Il n’a jamais pu montrer son talent. Là, il a du temps de jeu, et faut admettre qu’il en est à 4 buts… Trompe l’oeil comme tu dis ou pas ? On verra.
    Ne suivant pas vraiment le championnat polonais, je me suis renseigné sur Teodorczyk et effectivement il a l’air plutôt pas mal le garçon !

  6. J’ai eu que des bons retours sur Teodorczyk, mais bon si ils le vende 4M ça doit pas non plus être Levandowski quoi.

  7. Très bon article, ça nous permet de découvrir un peu mieux ce championnat, sous-côté a l’étranger

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