Toulouse-OM (1-2), la Canebière académitroglou

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Ils ont toujours cru en Kostas Mitroglou.

Marseille rincée, Marseille épuisée, Marseille fatiguée, mais Marseille devant les lyonnais.

 

Aïoli les sapiens,

Dantesquissime est ce mois de mars, qui voit un OM sur les rotules enchaîner ses deux matchs par semaine. Après la belle victoire contre Bilbao jeudi, c’est une affiche moins prestigieuse mais ô combien importante qui se profilait ce dimanche. Toulouse, ville conquise certes du point de vue des supporters, mais dont l’équipe luttant pour le maintien ne comptait certainement pas se laisser faire. Gagner pour maintenir Lyon à distance, tout en reposant autant que faire se peut quelques cadres, telle était la mission complexe imposée à Rudi Garcia.

 

L’équipe

Mandanda

Sarr – Rami – Rolando – Sakai

Zambo Anguissa (Amavi, 63e) – Luiz Gustavo

Lopez – Sanson (Payet, 72e) – Ocampos

Germain (Mitroglou, 78e)

D’accord, Sanson en meneur de jeu et Lopez à droite, ce n’est pas affriolant, mais il faut savoir sacrifier des slips si c’est pour épargner les organismes. De toute façon, de même qu’en phase de poules de Ligue Europa, nous devons rappeler cette ambition : avec équipe-type ou non, Toulouse c’est comme Konyasport : ça doit se taper. Point.

Blessé contre Bilbao, Thauvin est absent, tandis que Payet et Amavi sont ménagés. Kostas Mitroglou fait quant à lui son retour dans l’effectif.

 

Le match

Tout démarrait pourtant comme sur des roulettes : après 10 minutes de domination quasi-totale de notre part, Sarr subit une obstruction à proximité de la surface. Lopez adresse un bon coup-franc en direction de Luiz Gustavo, qui dévie de la tête ; Ocampos a parfaitement suivi et bat Lafont de près (0-1, 10e).

Non seulement l’OM débute comme contre Bilbao, mais en outre nous nous mettons à bien tirer nos coups de pied arrêtés. Un corner de Bouna Sarr (si) est ainsi repris par Luiz Gustavo, qui force Lafont à une belle parade. Servi par une belle ouverture de Rolando (si), Sarrincha centre en une touche pour Germain, dont la volée passe au-dessus.

Seuls points négatifs de ces vingt premières minutes idéales, quelques pertes de balle slipométriques à la relance ou au milieu, y compris d’ailleurs de la part de Luiz Gustavo (si). La seconde d’ailleurs nous est fatale : Zambo Anguissa ne parvient alors pas à défendre à l’intérieur du jeu, laissant Sylla centrer dans le dos de notre défense. Sakai est surpris et laisse Mubele égaliser à bout portant (1-1, 19e).

Ce but inespéré donne des envies folles aux Toulousains, qui se disent par exemple que survivre une année supplémentaire en Ligue 1 ne serait pas une mauvaise idée. De victimes consentantes, ils élèvent leur niveau d’engagement physique à l’échelon « lutte pour le maintien ». Fraîche comme Jean-Claude Gaudin à l’aube de sa 72e année de mandat, notre équipe ne parvient pas à répondre à cet impact, et se voit acculée plus souvent qu’à son tour. Les fautes occasionnant des coups-francs dangereux s’accumulent, et Luiz Gustavo se voit contraint en défendant d’expédier le ballon sur sa propre barre (celle du but olympien, je veux dire, assez d’esprit mal placé).

Seul un très bon corner de Lopez pour Germain vient animer cette pénible fin de première période, mais Valère ôte son pied du ballon comme un puceau perd ses moyens devant une fille trop facile.

Le repos n’y change rien : les Toulousains sont toujours les plus fringants, en témoignent les innombrables contres favorables obtenus contre nos milieux ou nos défenseurs pourtant en surnombre. Dès la reprise, Mandanda détourne magistralement une frappe de Sanogo, et récidive à l’heure de jeu en sortant du pied un tir qui menaçait de le prendre à revers. Rudi Garcia commence alors à recomposer son équipe : Zambo Anguissa sort pour Amavi, tandis que Maxime Lopez redescend au milieu et que Sarr reprend le poste d’ailier.

Le jeu de l’OM ne s’en trouve pas facilité dans l’immédiat. Ses 800 matchs disputés depuis le début de la saison ayant fini par lui conférer la VO2 max d’Abdelaziz Bouteflika, Luiz Gustavo laisse filer un Toulousain, dont le tir dévié par Rami est miraculeusement sorti par Mandanda.

Peu à peu pourtant, l’OM redresse la tête, aidé en cela par l’entrée de Payet à 20 minutes de la fin. C’est alors au tour de Lafont de faire briller la corporation des gardiens de but, par un double arrêt somptueux devant Germain puis Luiz Gustavo. Sur le corner qui s’ensuit, Rolando ne parvient pas à cadrer sa tête.

Devant l’urgence de la situation, Rudi Garcia tente un coup psychologique en sortant le propret Germain pour Mitroglou ; le but en est de perturber des Toulousains, plutôt habitués à croiser ce genre de dégaine gare Matabiau, entre un berger allemand et une 8.6. Pari gagnant : quand Payet laisse filer le ballon entre ses jambes, Kostas récupère. Largement devant son défenseur mais totalement couvert du hors-jeu au moment de la passe, le Grec est en position on ne peut plus licite pour rendre la balle à Dimitri, qui déborde et centre en déséquilibre. A la réception, le punk hellène nous redonne l’avantage d’une reprise barre rentrante (1-2, 79e).

Malgré de longues minutes additionnelles, l’OM n’est guère inquiété, parvenant sans trop de peine à conserver le ballon et gagner du temps. Au contraire, nous passons près de clore la marque, tout d’abord par une lourde de Sarr frappant la barre puis la ligne de but, avant d’être reprise par Mitroglou d’une jolie tête sur le poteau. Le match se conclut sur une tentative de lob de Kostas, difficilement captée par le gardien. L’OM a souffert, mais si les globules rouges commencent à faire défaut, nos joueurs regorgent de caractère.

 

Les joueurs

Mandanda (5/5) : Alors que ses équipiers avaient les bronches rétrécies et que les supporters serraient des sphincters, les arrêts de Steve ont tenu à la fois de la Ventoline et du Poppers.

Sarr (3+/5) : 20 premières minutes de supplice total infligé à des Toulousains qui n’avaient plus connu cela depuis Patrice Alègre. Le reste pouvait bien être plus quelconque, malgré un final fracassant.

Rami (3-/5) : Cette charge de 40 mètres plein axe pour perdre la balle et causer une contre-attaque, c’était réfléchi comme du Clinton Njie. Il faudrait voir à cesser de vouloir épater la galerie à chaque match, un jour ça finira mal.

Rolando (3-/5) : Il se troue parfois comme Abdennour, mais a le mérite de faire ça plus discrètement et surtout sans préjudice. Je dirais même presque que ça lui confère un certain charme, tiens.

Sakai (2+/5) : La coïncidence bête : à force d’être transporté d’un côté à l’autre, il a pris sa pause sur une aire d’autoroute pile au moment où Mubele demandait le ballon de l’égalisation.

Luiz Gustavo (2+/5) : Il va falloir rapidement demander au médecin de la Sky comment Christophe Froome peut enchaîner Alpes et Pyrénées avec l’asthme, la typhoïde, l’urticaire, la peste bubonique et l’endométriose. Lui seul a des solutions pour que Luiz Gustavo assure Bilbao et Lyon sans terminer avec ses poumons dans un Tupperware.

Zambo Anguissa (1/5) : Auteur d’un seul fait notable, mais de taille : frôler l’expulsion pour une faute d’enculé sur Yannick Cahuzac. Rares sont ceux qui ont vécu assez longtemps pour pouvoir s’en vanter.

Amavi (63e, 3-/5) : Comme Mitroglou, il s’illustre trente secondes après son entrée. Par un carton jaune pour contestation, mais tout de même.

Lopez (2+/5) : Excellent dans nos temps forts, mais un poil trop timide quand ceux d’en face sont passés en mode survie.

Sanson (2/5) : Une prestation sans grand relief, un peu comme une sextape de Jane Birkin.

Payet (72e, 5/5) : Mis au repos sur le banc de touche, dont il a cependant eu l’autorisation de sortir le temps d’aller pisser sur les Toulousains.

Ocampos (4-/5) : Encore un but de renard des six-mètres. Qu’elle semble loin, l’époque à laquelle il ne voulait marquer qu’en retourné ou en talonnade.

Germain (1+/5) : Le temps de guérir cette vilaine fracture de la confiance, et il sera de retour, n’en doutons pas.

Mitroglou (81e, 5/5) : Son entrée a érigé chez les supporters assez de colonnes pour reconstruire soixante acropoles.

 

L’invité zoologique : Gianelli Impala

Sympathique, athlétique, et toujours dévoré à la fin, l’impala est une proie relativement difficile à attraper mais cela ne le rend que plus savoureux. Voici ses observations :

– Les autres : Ils ont mis vingt bonnes minutes à démarrer, mais quand ce fut fait nous ont donné bien du fil à retordre.

– Le classement : Nos rivaux ont gagné, d’où l’importance de cette victoire pour nous maintenir à quatre points de la 2e place et 5 points devant la 4e. Vainquons Lyon dimanche prochain, et nous pourrons nous concentrer sur le haut du classement.

– Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook, et sur Twitter. Shaï M (rien à voir avec Benoît Paire) remporte le concours zoologique.

 

Bises massilianales,

Blaah.

4 thoughts on “Toulouse-OM (1-2), la Canebière académitroglou

  1. Avec le commentaire dur sans on vous m’avez tu !
    Une belle académie à la hauteur de cette victoire.

  2. J’ai fait comme Payet, je suis parti pisser, mais de rire.
    L’enchaînement des matches montre les capacités sans limites de Blaah.
    Quant aux colonnes, celles de Buren, on peut s’asseoir dessus. Ce qui ne serait pas sans risques si on envisage (même en ce lendemain de match) le même usage des colonnes des supporters.
    Surtout si, ce que je ne sais pas, Mitroglou est originaire de Corinthe …

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