Watford – Liverpool FC (3-3) : L’été en pente rude

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Est-il trop tôt pour jurer qu’on ne nous y prendra plus ? L’été avait commencé en pente douce…

… Reds de tous pays s’étaient unis derrière la promesse d’un mercato dispendieux, et une victoire 3-0 en pré-saison contre les vainqueurs de la Bundesliga donnaient des raisons d’espérer à celles et ceux qui voulaient y croire. Las, deux lapins et une transfer request plus tard, les joueurs du LFC attaquent cette saison sur la même lancée que la dernière, par un gros nul qui tache à Watford.

Le Summary

Il y a un étalon pour mesurer la faiblesse d’un milieu de terrain du LFC : le trio légendaire Lucas-Poulsen-Spearing aligné par Hodgson un soir funeste d’Europa League. Henderson, Can et Wijnaldum sont au-dessus de ces trois cavaliers de l’Apocalypse, mais en matière de stérilité, on n’en était pas loin. Incapables de ressortir un ballon proprement, les Reds ont eu autant de mal à approcher la surface adverse que moi à choper en soirée. Il n’y avait qu’une seule différence entre des poulets sans tête et le milieu liverpudien hier : les poulets courent.

Cole Carroll Poulsen Jovanovic et Danny Wilson ont porté la tunique du LFC le même jour. On revient de loin.
Le passé glorieux du Liverpool Football Club

Du coup, on n’a pas trop attendu pour que Watford marque sur corner, d’un bon coup de casque d’Okaka Chuka (9e). Bis repetita placent, au LFC on continue de penser que rester statique sur les coups de pieds arrêtés figure dans la bibliothèque du in footballistique, quelque part entre le corner à la rémoise et Fabregas en 9.

Et les flèches habiles de devant, les Mané-Salah-Firmino, se retrouvaient orphelins de cuir car orphelins de milieux. Le Sénégalais devait prendre le ballon et se démerder, ce qu’il fit brillamment en se servant de Can comme appui, avant de conclure d’une belle frappe du droit (29e). Cette belle séquence en une touche de balle laissait entrevoir du mieux, mais elle n’était que l’éclaircie entre deux ciels moroses : on ne revit rien de tel du match. Un partout, quinze minutes à jouer en première période, balle au centre, et l’occasion de prendre l’ascendant sur des Hornets qui jouaient crânement leur chance.

Sadio Mane vole comme le papillon et pique Watford comme l'abeille
Ça sent la Transfer Request en Décembre tout ça

Seulement l’été n’a rien changé pour les Reds. Dans le criterium Richard Gasquet du mental, leur suprématie n’est contestée que par les Gunners. Par une demi-offensive, Watford reprend l’avantage d’un but de Doucouré (32e), sur un grand moment de solidarité d’Henderson, Moreno, Lovren et Matip, qui ont chacun laissé échapper leur homme.

Démonstration défensive à diffuser dans toutes les écoles de foot.
« Vas-y » « Pour toi » « Ça vient ça vient » « CHOPE LE » putain les gars

Il fallait donc réagir en revenant des vestiaires. Réagir, au LFC, on sait faire. D’une belle passe de Matip qui saute le milieu — la recette gagnante — Salah vient provoquer un peno transformé par Firmino (55e). 2-2, et il devient clair pour tous que le salut au tableau d’affichage viendra par le piétinement du pass and move et un retour au kick’n’rush. À peine le temps de se resservir un coup, c’est au tour de Lovren d’envoyer un joli ballon au-dessus de tout ce beau monde pour Firmino, qui se voit assurer son lob sur Gomez par Salah. 2-3, la recette est débloquée, les joueurs adverses tombent comme des mouches (trois blessures musculaires), cette affaire va se terminer à 2-6, c’est sûr.

Où Firmino a tenté une Sturridge
Jolie relance non ? Ça n’intéresserait pas le Barça ?

Je vous ai dit que l’été n’avait rien changé ? Plus inquiétant encore, Klopp a perdu son mojo : il sort Firmin pour Origi, Salah pour Milner, Alexander-Arnold pour Gomez, et la microtactique qui commençait à peine à porter ses maigres fruits vole en éclat en même temps que l’amour-propre de Mignolet, qui prend un jaune à la 89e pour gain de temps abusif. Gain de temps abusif quand tu mènes d’un but contre Watford ? Sérieusement ? Ce football mesquin récolte alors ce qu’il mérite sur un énième corner à la 93e : profitant d’une cagade collective, Britos pousse le ballon au fond des filets du Belge. But sur corner, check. But sur cagade, check. But sur corner sur cagade dans le temps additionnel ? Check.

Les Hornets empochent un nul mérité, les Reds rentrent à la maison sans certitude et déjà en demi-crise. Ici et là, on parlera hors-jeu sur le dernier but, transferts avortés, tonte de la pelouse, pento et capitanat. L’été est fait pour enchaîner les pastis sous le auvent de la caravane, et pas trépigner d’impatience à l’idée que tel millionnaire de vingt-six piges prendra sa licence au LFC, ni pleurer qu’un autre souhaite casser son CDD.

On ne m’y reprendra plus.


Les notes du match

Mignolet (2/5) largement impuissant sur deux des trois buts, il a rassuré sa défense sur deux sorties. Le maillot des Hornets lui a sûrement rappelé les frites du pays.

Trent Alexander-Arnold (3/5) le ptit jeune de 18 ans est fort dans l’offensive et perfectible dans la défensive. Une alternative intéressante à Clyne.

Matip (1/5) meilleur défenseur central l’an dernier, Joël s’est mis au diapason. Duels manqués, relance approximative, provoque un but mais est responsable d’un autre. C’est 2.

Lovren (3/5) pas de grosse boulette et une belle passedé. Mon petit doigt me dit que l’ex-chouchou du public Lyonnais (non ?) fera une cagade mercredi.

Moreno (1/5) au fond, c’est un bon joueur de foot. Derrière ces appels à contre-temps, son embarras avec le ballon, se cache un homme sensible, un théoricien du ballon rond. Dommage que ça ne nous intéresse pas.

Henderson (1/5) quand ton moteur flanche au milieu de la pampa, tu sais que tu vas suer. Le capitaine du LFC n’avait pas la caisse hier, et s’il a distribué des passes hollywood, ses coéquipiers ont eu raison de le boycotter passée la 45e.

Can (1/5) quand Benzema avait quatre-cinq kilos de trop collés à l’arrière-train, il s’en servait pour s’appuyer sur le défenseur adverse et se retourner ; ça s’appelle l’intelligence. Can, lui, ne s’en sert que pour avancer moins vite. Un joli contrôle ne rattrape pas un match.

Winaldum (1/5) il avait commencé la saison passée comme Casper, rebelote.

Mané (4/5)  le soleil de nos jours, l’éclair de nos nuits, le roi Mané illuminera de sa grinta le jeu de Liverpool cette année. Non, je n’en fais pas trop.

Salah (3/5) l’envie est là, les pointes de vitesse et les kilomètres aussi. La finition pas encore, mais c’est ce qui prend le plus de temps.

Firmino (3/5) brésilien seul, chevalier solitaire, héros des temps modernes, Firmino a fait le taff.


La note du match

Un Perrier-rondelle pour commencer tranquille, puis deux antalgiques.

2 thoughts on “Watford – Liverpool FC (3-3) : L’été en pente rude

  1. Une première lecture post-JustWidienne de bon aloi.

    Hâte de voir un peu de joie dans le compte-rendu après Hoffenheim.

    Triste pour mon Clyne-chéri. Saura-t-il revenir ?

    Enfin, pour une belle analyse de joueur, n’hésitez surtout pas à consulter le dernier article pondu par Eurosport sur Mané et Coutinho. Un sommet de l’analyse et de la connaissance du jeu des Reds. Sisi.

    1. La succession à JustWide est belle mais dure.

      J’ai toute confiance en la capacité de notre Clynounet international à occuper son rang dans les campagnes à venir du LFC, pourquoi pas sur le flanc gauche de la défense où il avait été solide à défaut d’être génial. Elle est peut-être là la solution, vite, un mail à Jürgen!

      Analyse-connaissance-Eurosport, tout fout le camp en 2017 putain. Je le lirai avec attention, comme dirait Rolland Courbis s’il savait lire.

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