France – Italie (3-1) : L’Académie Française ne rigole jamais avec l’Italie

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On est chauds pour les retrouver en finale (oui, on ne s’en lasse pas).

Le respect de l’adversaire, c’est important. Mais mettre de la crème dans ses pâtes à la carbonara, c’est essentiel.

Épisode 2 des matchs de préparation. Après l’échauffement face à l’armada hendécarouquine, la France s’attaque enfin à une grosse cylindrée, une belle carrosserie : l’Italie, favorite du prochain Mondial de l’Auto.


La compo :


Certaines blagues ayant assez duré, La Dèche revient à un 4-3-3 que l’on connaît bien et délaisse le 4-4-2 expérimental de lundi soir. N’ayant pas vu l’Italie pendant les phases éliminatoires (et n’ayant, je crois, pas l’occasion de les voir pendant le Mondial), je me garderai bien de toute opinion à l’encontre de ces connards.

Le derrière :

Mike Tyson supplée Benjamin Mendy sur le côté gauche tandis que le godelureau Pavard fête déjà son cinquième match en Bleu, son deuxième en tant que titulaire, sur le côté droit. La charnière Umtiti-Rami est reconduite. On espère que Rami sera moins stressé qu’au premier match de l’Euro 2016 afin que les téléspectateurs ne croient pas être revenus à la télé en noir et blanc.

Le milieu :

Enfin. Kanté en 6, Pogba-Tolisso devant lui. J’en rêvais, DD l’a fait. J’espère qu’ils vont avoir le rendement escompté, sinon je vais passer pour une truffe et Deschamps va se dire : « Je savais bien qu’un seul vrai milieu défensif, c’était trop risqué. Allez vous faire foutre, pour la Coupe du Monde, ça sera Kanté-Matuidi-Nzonzi

Le devant :

Exit Giroud. Grizou se positionne en avant-centre, avec Dembélé à sa droite et Mbappé à sa gauche, ou l’inverse. Logiquement, ça devrait permuter dans tous les sens, la seule différence étant que Kylian, formé au PSG (non), apprécie le rôle de 9.

Le match :

Les premières minutes sont assez fermées. Il faut une bête faute italienne sur Mbappé sur leur côté droit pour offrir une première opportunité aux Bleus. Le coup-franc, excentré, est renvoyé une première fois par une tête italienne. Le ballon revient sur Pavard, qui dépose un amour de centre au second poteau vers Kylian. Sa petite frappe en extension n’est pas dégueulasse, mais Sirigu repousse. Heureusement, Uncle Sam avait suivi et pousse le ballon au fond des filets (1-0, 8e).

Les Italiens tentent de réagir, mais l’intensité et le pressing qu’ils impriment n’ont que peu d’influence sur notre défense. Du côté bleu, ce n’est pas bien mieux. Si la vitesse du trio d’attaque rompt des reins, brise des hanches et agite des drapeaux blancs dans les yeux italiens, elle ne parvient pas à faire le break. Super Mario tente de son côté de gâcher la fête d’une lourde lointaine de l’extérieur du droit, mais c’est au-dessus. Après une belle remise de Grizou dans l’axe, Kanté envoie lui aussi une belle frappe des 20 mètres qui trouve le poteau droit italien.

Mbappé, après avoir fait danser Bonucci quelques instants auparavant, y va de sa frappe plein axe. Encore raté. Alors que les occasions s’accumulent sans jamais se concrétiser, Griezmann lance Lucas « Pugilat » Hernandez sur la gauche. Le déboulé du franco-espagno-refranco-pasespagnol est tout à fait agréable, puissant, véloce. Problème : personne dans l’axe. Sept Italiens dans la surface, zéro Français. Heureusement, le bien-nommé Mandragora, certainement sous l’influence de son propre nom, réfléchit aussi lentement que Jourdren et aussi connement que Njié : sa faute, inutile, offre un pénalty que Griezmann transforme (2-0, 29e).

« Connaissez-vous un seul joueur professionnel qui ferait ce genre de faute dans ce genre de situation, M. Mandragora ? »

Fort de son but, Uncle Sam se dit qu’il convient de rééquilibrer la balance et qu’il est temps de me donner du grain à moudre pour lui casser du sucre sur le dos. Pris de vitesse par Balotelli, HOUM-Titi commet une faute bien nulle à l’extrême limite de la surface de réparation. Coup-franc plutôt que pénalty, un moindre mal ? Figurez-vous Bixente – et les 15 témoins avec qui je sirotais de la Karmeliet (encore) peuvent en témoigner – que j’ai immédiatement affirmé : « Ça sent le but pourri ça ! ». Que voulez-vous, on est descendant de Nostradamus ou on ne l’est pas.

Balotelli frappe le coup-franc. Le ballon arrive sur Lloris, qui se fend d’un très rare combo non-arrêt de gardien de foot/non-arrêt de gardien de handball (ne tentez pas de reproduire cela chez vous, vous passeriez indubitablement pour un con). Ayant confondu ses gants de professionnel avec les mains vertes PMU de Paris-Nice, Hugo remet le ballon en jeu. Bonucci, plus prompt que tous les Bleus à l’arrêt et spectateurs, réduit le score (2-1, 35e).

La fin de la première période n’offre pas de grosses occasions. Au contraire, dès la reprise, Lloris réalise un bel arrêt du pied sur une frappe de Balottelli puis capte tranquillement une tête mollassonne de Bonucci sur corner. La minute qui suit fait hurler dans les chaumières, boire dans les bodegas, picoler dans les troquets, éructer sur les comptoirs : lancé à gauche, Dembélé court vite, très vite. Suivi par deux Italiens, il les efface d’un crochet et envoie une hyper lourde directement sur la transversale. Si le crochet d’Ousmane est un bonbon, la glissade sur 10 mètres et le vent pris par les deux Italiens doivent un peu minimiser à mon sens l’excitation.

L’intensité et les occasions se poursuivent au moins jusqu’à l’heure de jeu, sans qu’aucune des deux équipes ne parvienne à changer la marque. Toutefois, sur une énième attaque éclair, Mbappé percute dans l’axe, manque son dribble, ce qui remet le ballon vers Dembélé côté gauche. Sans contrôle, Ousmane caresse avec délectation le cuir de son pied droit et l’enroule en pleine lucarne. C’est beau (3-1, 62e)

Parce qu’on apprend toujours dans les plus grands clubs et avec les plus grands coachs.

Les changements sont de plus en plus nombreux, le match perd en intensité. Heureusement, afin de redonner de l’intérêt à la partie, Pogba se dit qu’il va prendre ses PogBurnes pour marquer un PogBut. Sa frappe plein axe des 30 mètres s’envole, loin, très loin. On raconte même que par-dessus la mer, soudain un couple a vu passer des oies sauvages qui s’en allaient vers le Midi. Mal leur en a pris, puisqu’un ballon leur a défoncé le bec. On dit qu’elles se sont noyées dans la Méditerranée. Une belle volée de Flotov’ détournée par Sirigu agrémente une fin de match houblonnée.

Le débrief :

Le triangle Kanté-Pogba-Tolisso n’a pas eu le rendement attendu, notamment à cause de Pogba. L’impact au milieu n’ayant pas été aussi bon que d’habitude, la défense a parfois pris le bouillon (coucou l’Ederophobe). Les latéraux ont rassuré, ce qui est toujours étonnant. Lloris n’a pas rassuré, ce qui moi m’étonne toujours. Devant, le talent fourmille, les possibilités aussi. Problème de riche.


Les notes :


Lloris (2/5) :
Quelques bonnes interventions qui ne font pas oublier sa semi-cagade sur le but italien. Je ne suis toujours pas inquiet, mais il faudrait arrêter maintenant Hugo. Tu veux vraiment qu’on se prenne un but d’André Silva entre les jambes de Mandanda en quarts ?

Hernandez (4/5) :
Étonnant comme un mec qui sort de nulle part (en EDF, pas en club, calmez-vous) sait s’imposer aussi vite. Il est solide derrière, pas pusillanime devant. On ne sait pas encore ce que ça vaut dans un match couperet en Bleu, mais c’est prometteur. Remplacé par Mendy (non noté), qui devait préférer avoir Digne comme remplaçant.

Umtiti (2/5) :
Une belle qualité de relance, comme il sait faire. Par contre, Balotelli l’a filmé tout le match et vient de le mettre en ligne sur toutes les bonnes plateformes BDSM.

Rami (3/5) :
Une qualité de relance quasi-inexistante, comme il sait faire. Par contre, vous pourriez lui mettre des coups de tractopelle qu’il ne bougerait pas d’un pouce.

Pavard (4/5) :
Benji plaît de plus en plus à tout le monde je crois. Il fait tout ce que lui demande Deschamps, et il le fait bien. Un superbe centre pour Mbappé en prime. Aucun doute qu’il entrera pendant la CDM pour fermer la boutique.

Kanté (2/5) :
Notre Bouff’Tout national manquait certainement de poumons ce soir, ou bien il n’avait pas pris ses Nesquik. Plus brouillon que d’habitude, il n’a certes pas été aidé (du tout) par PogBuse ou Tolisso.

Tolisso (4/5) :
Voir les commentaires du match face à l’Irlande. S’est rendu indispensable en un an. Il fait tout mieux que tout le monde au milieu. Ne manque qu’un but pour la note maximale (et il est toujours lyonnais). Remplacé par Matuidi (non noté), qui, paradoxalement, n’est plus le premier nom qui me vient à l’esprit quand on me demande quel mec du milieu mettre sur le banc.

Pogba (1/5) :
En parlant de banc. On fait quoi Paulo ? Je vais t’expliquer la règle du juste milieu : quand tu en fais trop, tu es chiant car tu ralentis le jeu avec des grigris inutiles ; quand tu n’en fais pas assez comme ce soir, tu te caches et ne fais pas profiter l’équipe de tes qualités reconnues par tous. Le juste milieu, c’est entre les deux, et normalement, tu devrais déjà l’avoir compris. Remplacé par Nzonzi (non noté).

Dembélé (4/5) :
Qu’il va vite, qu’il dribble bien, qu’il frappe juste, qu’il est beau ! On ne peut cependant pas affirmer que revenir défendre ne serait-ce qu’une fois pour aider les copains soit la première de ses passions. Selon qui il aura derrière lui, ça pourrait être problématique. Remplacé par Lemar (non noté), qui n’est plus ni Dieu ni Amour. Tout va très vite dans le football.

Mbappé (3/5) :
Toujours percutant mais toujours pas buteur, il semble parfois ne vouloir la lumière que pour lui, communsymbole de Michael Vendetta. Ce n’est pas le meilleur exemple à prendre Kylian.

Griezmann (3/5) :
Là où il est fort, c’est qu’il reste le maître devant quel que soit le système. Il sait aussi bien combiner avec un pivot qu’avec deux flèches comme ce soir. Mais ce 4-3-3 le met indubitablement moins en position de frappe. Remplacé par Giroud (non noté), qui a pris son lot habituel de sifflets incompréhensibles et s’en nourrira encore pour marquer des buts décisifs en compét’ internationale.

Le Mont Térubio est mort, vive Didier Décampe.

9 thoughts on “France – Italie (3-1) : L’Académie Française ne rigole jamais avec l’Italie

  1. Sympa ta bafouille, ç’aurait été agréable que tu remarques qu’en fait on jouait en 442 losange, difficile de manquer Dédé qui a passé toute la 1ère MT à gueule sur Grizou pour lui demander de redescendre.

    1. Si j’fais chaque ajustement tactique dans un match, je transforme l’Académie en Belle du Seigneur.

  2. Tout le monde sait que c’est du citron qu’il faut mettre dans ses pâtes, voyons.

  3. Je ne suis pas certain que vous ayez vu le match dans les meilleures conditions qu’il soit, cher Didier.
    Quelle idée de programmer un tel évènement un vendredi soir, me rétorquerez-vous.

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