Coucou les choupinous,
Un an déjà mes amours ! Plus d’un an que je n’étais pas revenue vous faire un petit bisou.

Dieu sait qu’il s’en est passé, des choses, depuis que nous nous sommes rencontrés lors de cette fameuse coupe du monde 2014 !

Le sélectionneur qui avait conduit l’équipe à l’exploit, le Colombien Jorge Luis Pinto, a dès septembre été destitué suite à des manœuvres plus ou moins loyales ayant eu pour fin de porter à la tête de La Sele celui qui fut longtemps l’icône du foot national, Paulo Wanchope. Et nom d’une boule, c’est peu de dire que la carrière du Paulo entraîneur ne fut pas à la hauteur du Chope joueur : après une coupe centre-américaine gagnée contre Panama, Nicaragua et Guatemala, c’est-à-dire des rivaux régionaux pour qui le football n’est qu’un amusant passe-temps entre une fraude fiscale et un homicide, la Copa de Oro ne fut pas du même tonneau. Ce tournoi de la zone Concacaf (Amérique du Nord-Amérique centrale-Caraïbes) se solda par trois piteux matches nuls et une élimination en quarts contre le Mexique.

Point d’orgue de ces même pas 12 mois moroses, Wanchope finit sacqué comme la première bonniche indigène venue, certes après l’avoir un peu cherché.


Où va le football si un sélectionneur ne peut plus corriger les supporters indélicats ?

Désormais, pour ceux qui s’inquiètent de son devenir, Wanchope est directeur sportif du Deportivo Saprissa. Les clubs, justement, l’occasion pour moi de mentionner le récent titre de champion du CS Herediano et de vous inviter, pour en savoir plus, à aller consulter la rubrique costaricienne des excellents Lucarne opposée, tout juste renforcée d’un nouvel auteur.

Je ne vous ai pas parlé non plus des qualifications pour la coupe du monde 2018 en Russie, tout simplement car nous n’en sommes encore qu’à l’avant-dernier tour d’un processus qualificatif à côté duquel le championnat belge expliqué par mes confrères académiciens présenterait la complexité d’un épisode de T’choupi au pays des boules magiques en version simplifiée à l’usage des trisomiques et autres Salvadoriens. Bref, si tout se passe bien, et tout va bien se passer – un point à glaner en deux matches contre des pieds de carpes, pour rater ça il faut vraiment s’appeler la France – le Costa Rica participera au tour final (5e tour de la zone Concacaf, tout de même) avec la crème de l’Amérique du Nord, pour trois places qualificatives (plus une de barragiste mais on s’en moque, on sera devant).

Boules factices.

Et nous voici donc à ce qui nous occupe aujourd’hui, la Copa America. Organisée par la Conmebol, la confédération sud-américaine, l’épreuve accueille occasionnellement des invités de l’autre partie du continent (ainsi que le Japon en 1999, pour l’humour). 2016 marquant le centenaire de l’épreuve, les organisateurs ont même franchi un pas dans l’ouverture des frontières en invitant l’Amérique entière à leur sauterie, accueillie pour l’occasion chez les Gringos. C’est ainsi que le Costa Rica participe à un premier tour en compagnie du Paraguay, de la Colombie et des Etats-Unis, les organisateurs, donc. Pas loin d’être un petit groupe de la mort, mais ce n’est pas pour nous déplaire, et ce ne sont pas les pleureuses italo-britanniques qui me contrediront.

Hélas, trois fois hélas, alors que j’avais par avance ruiné le stock national de coton en prévision du volume de cyprine que la présence de mon Keylorgasme me conduirait à devoir éponger, mon clitoris et la nouvelle sont tombés brutalement fin mai : Keylor Navas sera forfait pour toute la compétition. Empoisonné par une blessure au tendon d’Achille contractée à la suite de la dernière coupe du monde, le meilleur gardien du monde s’est résolu à se faire opérer afin de ne pas mettre la suite de sa carrière en danger. Troisième compétition de rang manquée par Keylorgasme, donc, trop facilement convaincu par les avocats du Real de l’intérêt de ranger la fierté nationale costaricienne au tréfonds de son anus au profit des €njeux $portifs madrilènes, autrement plus importants. Tout ça pour que l’autre gâteux tente encore une fois de l’échanger contre De Gea. Soit. Je ne vais pas m’agacer, il n’y a rien de plus pathétique qu’une amoureuse déçue.

Boule en friche.

Place au match contre le Paraguay, donc, enfin, puisque c’est pour ça que vous êtes venus. Non non, ne le niez pas, je sais bien que ce n’est pas pour mes beaux yeux ni pour ma collection de boules. Le match, je vous en prie.

 

Composition

Pemberton

Matarrita-Waston-Duarte-Acosta-Gamboa

Borges-Tejeda-Ruiz

Campbell-Ureña

532 ou 541 selon les avis, en fonction de l’idée que l’on se fait du rôle de Campbell comme attaquant de soutien ou de milieu offensif. Les latéraux montent, ainsi qu’un des trois centraux, Waston le plus souvent. Chez les milieux, Borges et plus bas Tejeda récupèrent, Ruiz crée. Enfin, tout ceci c’est de la théorie puisqu’en pratique, on peut bien l’avouer : ça a raté.

 

Le match

Pour vous résumer l’ambiance de la soirée, je vous offre en intégralité les 17 premières secondes de cette rencontre :

Je ne voudrais pas contrarier mon ami Blaah, d’autant qu’il me prête son serveur et son compte Twitter, mais il faudrait vraiment cesser de harceler mon Tejedounet pour qu’il vienne jouer dans son club de fous. Visiblement, ça le stresse.

 

Autant vous le dire tout de suite, à l’image de cette première action, une grande partie du match rend un émouvant hommage à Mohamed Ali : de somptueux tacles de brutes évoquant ses meilleurs combats, et de somptueuses passes évoquant sa maladie de Parkinson.

Les frayeurs se succèdent dans les toutes premières minutes, la faute à un côté gauche aussi ouvert que moi rêvant d’une partie carrée avec Keylor Navas, Bryan Ruiz et mon nouvel assistant d’études Ricardo – qui n’a certes ni les qualités footballistiques ni l’élégance des deux précédents mais dont les 27 centimètres au repos lui assurent une place de choix dans mon cœur… pour ne parler que de lui, hihihi.

Fort heureusement, les Paraguayens se montrent d’une maladresse bienvenue au moment de conclure. Sans être anthropologue, je suis quasi-certaine que c’est leur manque de cou qui les empêche de lever la tête au moment de passer la balle. Je ne sais pas si vous avez déjà observé des Paraguayens – moi c’était la première fois – mais c’est impressionnant de constater à quel point ces gens n’ont pas de cou. C’est frappant, on jurerait que leur tête est posée directement sur les épaules. Si la Corée du Nord manque de riz ou la Californie manque d’eau, il faut croire qu’au Paraguay, on se trouve plutôt en pénurie de cous. Peut-être le gouvernement a-t-il rationné les vertèbres cervicales : pas plus de deux par habitant. Je ne sais pas s’ils en souffrent, mais ce qui est certain c’est que cela n’aide pas au football. Ni au jeu d’acteur, d’ailleurs, à en voir le ridicule de leurs simulations.

D’accord, notre sélectionneur Oscar Ramirez est plutôt acervical, lui aussi.

Toujours est-il que le jeu se stabilise, dans la nullité, aux alentours de la 20e minute. A part une tête de Ruiz sur coup-franc, bien captée, notre production avoisine le néant. Face à un Paraguay regroupé, le 532 qui avait fait des merveilles en 2014 face à des équipes joueuses tourne à vide. Les latéraux provoquent bien mais se montrent imprécis, et surtout le milieu Tejeda-Borges-Ruiz échoue totalement à contrôler la balle et a fortiori casser les lignes. Campbell n’y parvient pas davantage, si bien que le pauvre Ureña doit se débrouiller pour tirer le meilleur parti du jeu très direct des Ticos : dès que le milieu de terrain est franchi, la passe est aussitôt tentée sans combinaison, pour le résultat que l’on imagine.

Pressant plus et mieux au retour des vestiaires, mes chouchous éloignent le danger sud-américain, sans se créer davantage d’occasions. Les données du problème était ainsi posées, les plus perspicaces d’entre vous l’auront deviné : on s’ennuie autant que devant un film pornographique où aucune actrice ne se fait prendre sur une boule en pierre (ne me jugez pas, le laboratoire de boulologie manquait d’argent à l’époque. Scientist threesome on the stoneball, ça s’appelait. Nous avions bien ri. Haaa, folle jeunesse… je suis certaine que les Paraguyens ne sauraient pas se cambrer autant, avec leur absence de cou).

Des boules et des tôles.

Pardon, je m’égare. Si l’entrée de Bolaños apporte enfin du dynamisme en fin de rencontre, c’est logiquement sur un score vierge que s’achève le match, non sans la ponctuation qui s’imposait au bout du temps additionnel :

Souvenir de la Mésoamérique Messieurs les Paraguyens, vous pourrez enfin raconter à vos compatriotes ce qu’est la virilité.

 

Le classement :

Après un match (Colombie-Etats-Unis : 2-1) :

Colombie : 3 pts – Costa Rica et Paraguay : 1 pt – Etats-Unis : 0 pt.

Sachant qu’il faut encore affronter le pays organisateur, puis l’équipe qui a violé ledit pays organisateur, ce point risque de paraître bien léger, surtout au vu du niveau de jeu affiché. Il ne nous reste donc plus qu’à humilier l’Oncle Sam mardi pour conserver toutes nos chances de qualification.

Le résumé :

 

Les notes (assorties d’un rappel du club où évolue chaque joueur) :

Pemberton (LD Alajuelense – 3/5) : Finalement assez peu de travail malgré les nombreuses incursions paraguayennes en début de match. Il s’est montré sûr en tout cas.

Waston (Vancouver Whitecaps2/5) : L’un des joueurs les plus convaincants, mais sa prestation est gâchée par son combiné tacle-plaquage-charcuterie fine de la 94e, qui le privera au moins du match suivant.

Duarte (Espanyol Barcelone2/5) : Il a laissé échapper des Paraguayens comme il m’est arrivé de laisser échapper des flatulences pendant un opéra : rarement, mais de manière remarquée et sujette à réprobation.

Acosta (LD Alajuelense – 2/5) : Malgré son resserrage de boulons en cours de rencontre, mes dessous se ressentent encore de son début de match. Et j’avoue regretter d’avoir porté de la dentelle.

Matarrita (New York City1/5) : Après premières 10 minutes à se prendre pour un portillon de métro, Ronald s’est montré un peu plus sérieux et surtout plus présent offensivement. Voici qui aurait pu rehausser sa performance, si seulement il s’était montré précis. A dix centimètres près, l’un de ces centres aurait pu atterrir sur le pif de Raul Castro depuis le stade d’Orlando et aurait remis en cause tous les efforts de paix. Fort heureusement il n’en fut rien, et Cuba pourra bien goûter aux joies de la consommation et de la pollution de masse et se stériliser le cerveau avec de la propagande un peu plus colorée que les discours de Fidel. Tout ceci grâce à Ronald, comme un symbole diriez-vous.

Boule scénographiée.

Gamboa (West Bromwich Albion, 3e placard au fond à droite 3/5) : Curieusement, les duos de latéraux fonctionnent comme le clown blanc et l’auguste, ou le gentil et le méchant flic. Le sérieux de l’un compense souvent le n’importe quoi de l’autre.

Tejeda (N’importe où mais plus à Evian par pitié – 1/5) : Mon Tejedounet n’était pas dans son assiette après son attentat de la première minute. Sur la retenue dans ses récupérations, peu offensif, sa qualité de passe et sa vision du jeu sont restées plutôt cachées. Allez mon grand, c’est pourtant le moment d’impressionner les recruteurs.

– remplacé par R. Azofeifa (CS Herediano, 59e) : Prise par l’ennui (non, ce n’est pas un nouvel étudiant ; allons, canaillous), prise par l’ennui, donc, je n’ai guère prêté attention à Randall. Si ce n’est que son entrée à coïncidé avec une meilleure période costaricienne.

Borges (Deportivo La Corogne2/5) : Dieu sait que je les aime, mes joueurs, presque autant que mes boules en pierre. C’est un crève-cœur d’enchaîner ces deux sur cinq, mais le néant du milieu de terrain m’interdit davantage d’indulgence.

Ruiz (Sporting du Portugal2/5) : Lui non plus n’échappe pas à la mauvaise note. Mais qu’il est bel homme, cependant.

– remplacé par C. Bolaños (Vancouver Whitecaps, 76e) : Si les deux autres entrées n’ont en rien changé le déroulement de la rencontre, l’arrivée de Cristian a en revanche offert plus de percussion. Il va cependant vite falloir me changer cette combinaison cheveux sales-bandeau de hippie, Cristian. En faculté de boulologie, c’est recalé en première année sans même passer les examens, cette faute de goût.

Campbell (Arsenal FC ; penser à en informer M. Wenger un de ces jours, d’ailleurs – 1/5) : Je vous arrête tout de suite : sur la même échelle de notation dans le même match, Oxlade-Chamberlain recevait -3/5. J’espère que l’éditeur me félicitera, il paraît qu’il faut toujours lancer une polémique sur Arsenal pour qu’une académie soit commentée. Ou sur les noirs. Ou sur les noirs d’Arsenal.

– remplacé par J. Venegas (Impact Montréal, 66e) : Pour son appréciation, reportez-vous aux académies de Mauricio Vincello. Ce n’est pas un compliment pour Johan.

Ureña (Midtjylland1/5) : Je l’avoue, j’en parle uniquement pour me vanter d’avoir réussi à écrire Midtjylland de mémoire.

 

Allez mes choupinets, je vous ai tenu la jambe plus que de raison, mais on avait beaucoup de temps à rattraper. C’était un plaisir de vous retrouver. On se revoit très bientôt pour le deuxième match.

Bises mes amours,

Kimberly GutiérrezYigüirro

 

4 thoughts on “Costa Rica-Paraguay : la Ticos Académie ressort ses boules

  1. Aucune trace de « Scientist threesome on the stoneball ». Grosse déception. Est-ce qu’on pourrait l’avoir en récompense de notre implication sur le site ou abonnement ?

    1. Je ne retrouve plus l’enregistrement. Mais on peut éventuellement retourner la scène si vous passez par chez nous. Avez-vous une blouse ?

  2. Ho, la bouliste, pour Tejeda tu l’as dit toi-même : n’importe où sauf Evian. Moi je veux rendre service, c’est tout.

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