La Klakette moustache Akademie note Allemagne-Italie 1-1, 6-5 t-a-b

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Thriller en terre girondine.

13 slips, 3 paquets de couches pour incontinents lourds et 16l de caca expulsés en spray : tel est le bilan intestinal de votre serviteur après cet Allemagne-Italie. Comme une allégorie de l’expression « on en a chié ».

Car oui, on en a bien bavé pour franchir l’obstacle italien. La bête noire. Qu’on a d’ailleurs toujours pas battu en phase finale. Mais on est en demi et seul le résultat compte… car pour la manière, on repassera.

Chronologie d’une destruction massive de sous-vêtements :

  • Löw joue la carte taquetique en annonçant sans trembler un système en 3-5-2 pour ce match. La presse française, hautement connaisseuse de la chose footballistique germanique ne prend pas 10 secondes pour exprimer ses doutes quant à ce choix, immédiatement assimilé à un aveu de faiblesse.
    Si personne n’a, étonnamment, pris la peine de demander à Laurent Blanc son avis sur ce choix, aucune rédaction n’a ne serait-ce que vérifié comment s’était déroulé le dernier Allemagne-Italie de mars dernier.
    Victoire allemande 4-1, et une défense à 3 testée (certes avec Ruediger et Mustafi). En face Conté a le mérite et l’intelligence de ne pas l’ouvrir. Il sait qu’il va en baver.
  • 15 minutes de jeu et il paraît déjà clair que l’actrice principale de ce match est la pression. Pas la bière malheureusement, même si le bilan est lourd de mon côté avec 5l descendus durant ce match extrêmement hydrovore et menaçant constamment mon corps de déhydratation, mais le stress. Les 11 allemands jouent avant tout pour ne pas faire de conneries. Boateng loupe 3 passes faciles, Kroos est moins infaillible qu’à l’accoutumée et les 9 autres jouent touts sphincters serrés.
    Pour éviter tout risque de détente périnéale prématurée (private-joke pour nos lectrices ayant eu la joie de devenir mamans et nos fans de l’école de sages-femmes de Jeanne-de-Flandres), Khedira se fusille et laisse l’équipe à 10 valides et un joueur handisport donc, Bastian Schweinsteiger.
  • Après 45 minutes d’une intense mais peu spectaculaire partie d’échecs, les 22 joueurs rentrent aux vestiaires. L’Italie est complètement asphyxiée, l’Allemagne totalement inhibée offensivement. Kroos n’ose plus sortir depuis la sortie de Khedira, Kimmich et Hector ne prennent pas de risques, et Müller toujours porté disparu.
  • Après les 3 frappes de rouge-gorge comptabilisées en première période, il faut attendre la 54e pour avoir une vraie, une grosse, une occasion sa-mère pour la Mannschaft. Kroos trouve Gomez en appui, remise sur Müller qui crochète et frappe dans le but vide, Florenzi revient de nulle part pour la sortir tel un improbable Ed Warner rital.
  • Les Allemands poussent, les Italiens enchaînent les fautes et les cartons et Mesut surgit. Tel un lémurien niché dans les feuilles d’un arbre exotique qui choppe le moustique imprudent passant par là. (non, je n’ai pas encore totalement décuvé).
    65e : Gomez mystifie 3 Italiens sur une passe millimétrée pour Hector qui fixe et centre dans les 6m, Özil coupe et fusille Buffon. 1-0, slip pulvérisé par un coupable mais incontrôlable relâchement rectal, hurlement, gosses réveillés, gros mots non contenus, bière renversée. Le football vrai.

    Image rare :
    Un lémurien chasse un moustique en imitant le vol de sa proie et ainsi le capturer.
  • 70e : Der Tournant du Macht. Özil caviarde Gomez qui réussit à se dépêtrer du marquage et se présenter quasi dos du but face à Buffon. Sa talonnade prend la direction de la lulu, mais Gigi la sort sublimement.
    Super Mario vs Super Gigi

    3 minutes plus tard, Gomez sort blessé, on est parti pour 52 minutes d’apnée totale.

  • 78e : main débile de Boateng dans la surface, tellement débile qu’il ne prend même pas de carton, pénalty, Bonucci sort les burnes et égalise. 1-1.
  • N’ayant plus de sous-vêtements de rechange, je passe aux Pampers Dry Night (spéciale bébé qui chie la nuit, spécialité de Luissettinho, utile pour éviter de récupérer un gosse rempli de merde au petit matin) pour tenir le dernier 1/4 d’heure. Votre serviteur a aussi des lecteurs papas, il comprend leur quotidien.
  • 90e : l’arbitre me trouve une bonne raison de descendre une 12e bière en mettant un jaune à Hummels pour une faute inexistante. Il sera suspendu pour la demi.
  • Fin du temps réglementaire. L’Allemagne a arrêté de jouer une fois Gomez sorti et n’a poussé qu’en toute fin de match. On pue la peur et le stress alors que se dresse de plus en plus haut cette barrière psychologique bleu-azur.
  • Mi-temps de la prolongation : rien.
  • Fin de la prolongation : presque rien. Draxler a eu une chance dans les 6m italiens, Özil a placé une dernière banderille aux 20m.

Quand la peur s’invite.

Il y a quelques semaines ont eu lieu les finales NBA opposant les Golden State Warriors, meilleure équipe de la saison, aux Cleveland Cavaliers, meilleure équipe de sa conférence. Les Warriors ont mené la série 3-1 pour se faire rejoindre à 3-3. La finale se joue au meilleur des 7 matches.
Le dernier match a été un très pauvre match dans le jeu mais un monument de thriller sportif. Les dernières minutes ont ainsi vu les meilleurs joueurs de basket du monde (Curry, James, Thompson), le plus adroit (Curry) se chier dessus un à un, pondre des air-balls, rater des passes, perdre des balles simples et complètement se faire bouffer par le stress de l’enjeu. Plus que l’envie de gagner, la peur de mal faire a tétanisé ceux qui semblaient les plus imperméables à la pression.

Il s’est passé la même chose lors de la séance de tirs baux buts entre Allemands et Italiens. D’une grande pauvreté technique, mais d’un niveau psychologique phénoménal.

  • Conte a sorti Chiellini pour Zaza, juste pour le faire tirer. Rien que le nom sent le canard.
  • Insigne, lui aussi fraîchement rentré ouvre le bal, lulu. 1-0.
  • Kroos déboule, tout de stress vêtu, petit filet, 1-1.
  • Arrive Zaza, qui piétine, tergiverse et tue 4 hirondelles qui passaient à 300m d’altitude.
  • Suit Müller, qui sort une frappe de poussin, Buffon détourne le premier penalty Allemand manqué depuis 82…
  • Barzagli et sa tête de bel homme envoie une sacoche plein axe. 2-1.
  • Quand Mesut Özil se saisit du ballon, j’ai déjà arrêté de respirer depuis 2 minutes. Son tir sur le poteau me permet de rouvrir la bouche pour éructer un immense « Sa mère la puuuuuuuuuuuuuuuute ». Poteau. 2-1. On vient donc de rater autant de tirs aux buts en 2 minutes que dans toute l’histoire de la Mannschaft
  • Pellè suit. Il chambre, fait le malin, bref il flippe. Et tire à côté, logique. La vie reprend.
  • Un Julian Draxler déterminé se pointe face à Gigi. Rien qu’à son visage, tu sais qu’il va le mettre. Posément et chirurgicalement, il transforme le sien. 2-2

Ce moment où le temps s’arrête.

    • Bonucci finit la série de 5. Neuer détourne : balle de match pour l’Allemagne, instant « tout un symbole », « Pour l’histoire », « la fin de la malédiction » j’en passe et des meilleures. Bref, Schweinsteiger, l’éternel, le porte drapeau, la passerelle entre la génération de la lose incarnée par Ballack et celle de la gagne des Kroos et Müller, vient finir le job. Mais tel un vulgaire lanceur soviétique, Bastian envoie son ballon prendre une orbite incertaine parmi les cieux girondins. La chance est passée, maintenant c’est sûr, on est maudit face à l’Italie. Preuve en est, on a raté plus de tirs au but en 5 minutes qu’en 80 ans…
Stat UEFA / Opta Jean / BVA / IPSOS :
100% des mecs qui croisent les bras sur les mauvaises photos de sponsoring foirent leur tir-au-but.
  • Car désormais les Italiens ne ratent plus rien. Giaccherini, Parolo, De Sciglio, tous transforment, tous mettent la pression sur le tireur allemand. Sur les défenseurs allemands d’ailleurs.
    Mais c’en eût été trop que ce fusse Hummels ou Boateng qui condamnassent cette équipe. Eux si impressionnants depuis un mois. Alors chanceusement pour Hummels, nonchalamment pour Jérôme puis autoritairement pour Kimmich (21 piges et déjà des baloches comme des pastèques), les 3 hommes de cette défense à qui on avait promis le pire maintiennent l’Allemagne sous assistance respiratoire.
  • La suite est légendaire. Neuer sort le tir de Darmian et Jonas Hector, autre larron défensif, achève avec cruauté un Buffon qui voit le ballon lui passer sous le bras.

L’Allemagne d’exulter, moi de hurler et Kroos, ici, à 11″07 de résumer en un soupir, ce qui vient de se passer sous nos yeux. Un miracle que l’entrebâillement par lequel vient de se faufiler cette Allemagne vers les demi-finales.

Cette espèce de montagne psychologique infranchissable vient d’être passée. Löw a prouvé qu’il n’était pas qu’un renifleur de doigts préalablement glissés dans son fondement et qu’il savait aussi jouer du tableau noir. Il devra très vite le confirmer face aux Bleus et pallier aux forfaits de Gomez, Hummels, Khedira et sans doute Schweinsteiger. Toutes ces absences seront sans doute très préjudiciables à l’Allemagne tant Khedira et Hummels sont incontournables dans cet Euro. Néanmoins, Höwedes a déjà prouvé qu’il pouvait tenir la baraque, Çan, Weigl, Sané, Schürrle ont les crocs qui rayent le parquet et Götze a une revanche à prendre sur la vie.

Et votre serviteur de boucler la boucle en utilisant l’histoire pour vous faire un clin d’œil : la France n’a jamais éliminé l’Allemagne. Cette fois, ce sera à eux de franchir la barrière psychologique. Avec Rami.

Küssen

 

Herr Direktor / @R_Direktor

14 thoughts on “La Klakette moustache Akademie note Allemagne-Italie 1-1, 6-5 t-a-b

  1. Pelle n’a pas eu les couille de la Panenka, c’est con ça aurait changé la face de la séance.

  2. Joachim Low aurait mangé une petite crotte de nez pour se détendre à la fin des pénos, on ne lui en aurait pas voulu.

  3. Landreau aurait tenté la Panenka lui et sans prévenir le gardien en lui faisant un signe de mongol

  4. Zaza et Pellé ont tout fait pour se mettre, tous seuls, la pression au maximum. Neuer n’a même pas eu besoin de les regarder:

  5. Chacun sa manière de subir la pression et de tenter de l’évacuer. Schweini s’est chié dessus sans chambrer, Pellè a tenté le chambrage tant il flippait.

    C’est du poker. Des fois ça marche (sacoche au milieu du buts pour 3 Italiens, avec but à chaque fois) d’autres non.
    Buffon et Neuer n’ont jamais cessé de choisir un côté et ainsi d’obliger ceux qui ne tiraient pas au centre de prendre des risques en le tirant au plus près des poteaux.

    1. Les études psychologiques ont montré que face au stress, c’est la répétition du même geste qui permet de réussir, quel que soit le contexte.
      Notamment au golf, où il faut (plus ou moins) faire et refaire le même geste des dizaines de fois. Tu dois pouvoir faire cela presque sans penser.

      Pour les pénos, c’est pareil. Si tu réfléchis pendant que tu marches vers la surface, tu te mets une pression supplémentaire.
      Quand tu vois comment Kimmich ou Drayler ont tiré leur penalty, sans trembler ni réfléchir …

        1. J’avais lu cet article. Les points 4 et 5 (faire tirer les meilleurs et stars d’abord) sont plutôt faux, car on prend le risque de ne pas faire tirer les meilleurs si les premiers tireurs ratent (comme Ronaldo, en 2012 contre l’Espagne, qui voulait tirer en dernier et n’a pas pu tirer car le Portugal a été éliminé avant).

          Je dois retrouver cet article qui parlait de la routine quasi-mécanique du golfeur, qui a la pression à chaque coup. Et pour qui, seule la répétition permet de ne pas subir le stress. Le parallèle avait été fait avec les penalties, où le tireur ne doit quasiment pas réfléchir avant de tirer (encore que, Podolski a déjà raté des penalties, et Ramos devrait tous les réussir …).

  6. Conclure l’académie par le nom de « RAMI » et mettre en dessous la photo d’Hummels, c’est pas bon pour les cardiaques ou les asthmatiques. C’est comme passer de Sagna à feu Lahm.

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