Argentine-Pays-Bas (0-0, 4-2 tab): En attendant de se remettre, la Bariloche Académie parle de l’Argentine qui gagne

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Jusqu’ici tout va bien

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A l’attention d’Eva Leipzig  Nossa Senhora do Livramento

Mato Grosso

Brazil

Très chère Eva,

Cela fait bien longtemps que je ne vous avez pas écrit une lettre, j’espère que vous voudrez bien m’excuser. Sachez que j’ai mis à profit ce temps passé pour mettre en place un plan qui j’en suis sûr vous réjouira pleinement.

Ah chère Eva, mon cœur bat la chamade, comme à la grande époque, j’ai l’impression de marcher sur Bruxelles à nouveau, et Paris, et Varsovie, et Budapest, et Prague… enfin tu vois le délire quoi. Ah j’ai la poitrine gonflé et grâce aux pilules du bon Docteur Mengele, pas que la poitrine, mais bon je t’épargne les détails.

Qu’est-ce que tu vas être contente Eva ! Je t’explique. Tu n’es pas sans savoir, puisque tu y vis, que le Brésil accueil la Coupe du Monde. Je sais bien que notre Führer n’aimait pas le football mais j’imagine que tu vois de quoi je parle. Or ici en Argentine, c’est la folie vois-tu. Les gens pensent, mangent, vivent football. Et ça, c’est notre chance, vois-tu.

En pariant sur l’évidence, c’est-à-dire que notre belle équipe d’Argentine remportera haut la main la compétition, nous avons mis en place un plan diabolique et imparable qui nous permettra dès ce soir de prendre le contrôle du pays, puis du continent et enfin du monde. C’est l’histoire d’une semaine d’après nos calculs. Deux si jamais on a vraiment une merde.

Les Argentins, absorbés par la victoire, n’y verront que du feu et lorsque le monde ouvrira les yeux, il sera déjà trop tard.

Ainsi naitra le IVème Reich chère Eva, et la race Aryenne retrouvera sa gloire et sa juste place au sommet du top of the world… Quel dommage que votre mari, notre leader bien aimé, nous ait quitté il y a 20 ans cette année, s’il avait pu comme nous profiter de l’élixir de jeunesse du Docteur Mengele, il verrait aujourd’hui son rêve se réaliser. Mais rassurez-vous, tout le travail qu’il a fait depuis la mise en scène du bunker jusqu’à son véritable décès ne sera pas vain.

Le retour du Reich, Eva, le retour du Reich !

Et tout ça grâce au football, qui l’eut cru ?

Heilement votre.

H.A.M.

PS : Je me suis permis d’ajouter cette photo de notre dernière réunion secrète. Comme vous pouvez le constater, la bonne humeur est de mise, même si certains d’entre nous soupçonnent l’existence d’une taupe dans l’organisation. Pour ma part, je n’y crois pas, mon optimisme est inébranlable.

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La grande Allemagne en finale, le Brésil humilié sur ses terres, l’Argentine aux portes de l’exploit, cette Coupe du monde est formidable. Je suis au paradis, tout marche comme sur des roulettes, je pense que d’en-bas, le Führer veille sur nous. Et ce n’est certainement pas des Bataves qui vont venir gêner la mécanique bien huilée qui mènera l’Albiceleste au titre suprême, et moi à la tête de mon nouveau Reich. Ben oui, il faut bien que quelqu’un dirige le nouveau monde Nazifié, et je pense en toute humilité, et en tant que représentant principal de la race supérieur, être le mieux placé.

Certes les Pays-Bas n’ont perdu qu’une fois sur cinq confrontations contre l’Albi en coupe du monde. Oui, mais quelle défaite ! En 1978 peut être, mais en finale et à la maison. Autant dire qu’ils doivent s’en souvenir. J’étais moi-même en présidentielle avec mon ami Vidella, sacrée soirée. Trèves de bavardages (j’écris Trèves au lieu de trêve parce que Trèves est une ville d’Allemagne que j’aime bien. Ben oui je fais ce que je veux c’est mon académie). Los !

 

La solution (de la demi) finale.

Ce sont deux équipes très semblables qui s’affrontent dans cette demi en fin de compte.

Sur le fond : deux équipes qui n’ont jamais tremblé sans pour autant être vraiment convaincantes durant leur parcours (à l’exception du 1er match des PB contre l’Espagne, contrebalancé par un match difficile face à l’Australie). L’Argentine est poussive, la Hollande prend beaucoup de buts.

Sur la forme : un gardien inconnu, une défense dont on ne sait pas trop ce qu’elle vaut mais truffée de bons joueurs qui ne payent pas de mine (Vlaar, Blind, Garay… Garay), un milieu moyen mais emmené par un solide joueur d’expérience (DeJong, Mascherano) et une attaque de classe mondiale soutenue par un joueur hors du commun (Robben, Messi).

Argentine/Pays-Bas = Même combat.

Une différence notable peut être dans le style de jeu, plus latéral et plus direct pour les Oranjes, tandis que l’Abiceleste s’appuie sur une possession de balle supérieure.

Pour l’Argentine, le principal point d’interrogation concerne l’absence de Di Maria sur blessure. Comment l’équipe va-t-elle réagir sans son détonateur ? En attendant d’avoir la réponse, c’est Enzo Perez qui prend la place laissée par l’Ange, poste pour poste. Un profil différent mais intéressant, notamment pour contrôler le jeu.

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L’équipe est présentée en 4-4-2 mais comme depuis le début de la compétition on a plutôt un 4-3-3 évolutif avec beaucoup de mouvement devant en fonction des déplacements de Messi et bien sûr de l’adversaire. On est donc plutôt là-dessus, mais vous pouvez choisir.

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Côté Hollandais, pas de changements à priori. Principale danger : Robben, évidemment.

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Bon alors le match. Comment dire ?

Déjà si vous pensiez que j’allais vous décrire un truc pareil, clairement, vous vous fourrez le doigt et même toute la main dans l’œil jusqu’à l’anus. Et d’ailleurs même si je voulais vous décrire cette horreur, je ne pourrais pas. Parce qu’il n’y a rien à décrire, rien à raconter… NON, RIEN. Nada, nicht, zob.

Moi au début j’ai cru qu’exceptionnellement, les deux équipes s’échauffaient ensemble avant le match. Et puis bon au bout de 90 minutes je me suis dit que quand même ça faisait long l’échauffement.

En gros, le quota de spectacle des demi-finales ayant été dépassé dans le premier match, les joueurs se sont appliqués à faire de la compensation avec un niveau de spectacle footballistique que sur une échelle de 0 à 10, je placerais a -3.

Un match fermé, oui, mais alors à double tour hein, avec une porte blindée, elle-même murée dans le béton armé.

En fait le match a débuté (doucement) après le temps réglementaire. A la 91ème par exemple, il faut une intervention démentielle de Mascherano face à Robben pour voir la prolongation. Malgré de meilleurs intentions, les quelques pauvres occasions de l’extra-time ne valent pas la peine d’être décrites.

Clairement, c’était le pire match de la compétition, en prenant en compte les matchs de la Grèce. Si.

Ce qui ne change rien aux émotions toujours puissantes qu’apporte une séance de tir au but. Et à ce petit jeu-là, l’Argentine à un léger avantage psychologique, qui se transforme rapidement en fossé lorsque Vlaar bute sur Romero dès le premier tir. Messi et Garay se chargent d’entériner cet avantage avant que Sneijder subisse lui aussi la loi de Romero. Dès lors c’est mission impossible pour les hommes de Van Gaal et Maxi Rodriguez achève les Hollandais, en force.

Ce qu’il faut retenir de ce match, c’est que j’ai enfin compris, il était temps, la tactique de l’Argentine. En fait, si l’Albiceleste joue mal, c’est exprès, c’est ça toute l’idée de Sabella, pourrir le jeu jusqu’à ce que l’adversaire, de dégout, laisse tomber le match. Une tactique solide et longuement réfléchie. Enfin je pense.

 

Jugadores.

Rom(H)ero (5/5) : Une fois de plus, Sergio a été le meilleur Argentin. Mais cette fois, il est allé chercher la victoire tout seul, au bout de deux superbes arrêts, symboles de la confiance énorme de ce joueur qui n’avait rien à perdre en arrivant au Brésil, mais tout à gagner.

Zabaleta (3/5) : S’il n’a pas retrouvé son meilleur niveau, loin de là, Pablo s’est recentré sur les tâches défensives et le travail tactique pour monter en puissance au fil de la compétition. La solidité défensive Argentine passe aussi par lui.

Garay (3/5) : Constant depuis le début de la compétition, il ne manque qu’un but de la tête à Ezequiel pour entrer dans la lumière.

Demichelis (3/5) : Préféré à un Fernandez bof pour la seconde fois, le dernier des Mohicans apporte son expérience et sa violence aussi. Et ça, ça fait du bien. Peut se trouer à tout moment cela dit.

Rojo (3/5) : Rojo cours, crie, chante, pleure, et n’a peur de personne, surtout pas de Robben. On attendait une chèvre, on a eu un chien, mais un vrai chien Argentin. Gâche pas tout en finale Marcos, on veut encore te voir pleurer de joie.

Mascherano (5/5) : El Jefecito, le petit chef. Petit par la taille mais immense, immense par le talent. On peut toujours se demander si Messi est indispensable mais ce qui est sûr, c’est que sans Javier, point de salut.

« Un symbole, un emblème »
Alejandro Sabella
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De toutes façons, Romero l’aurait arrêté.

Biglia (4/5) : Plus rapide, plus déterminé, plus fort tout simplement que Gago, Lucas a gagné sa place aux forceps et bonne chance à qui veut lui reprendre. En attendant, il contribue à fluidifier les transmissions et aussi à soulager Mascherano.

Perez (3/5) : Il ne fallait pas s’attendre à ce qu’Enzo ait l’impact de DiMaria mais il a fait parler ses qualités propres avec application. Milieu moderne, il stabilise et renforce le milieu de terrain, offrant bien peu d’espace à l’adversaire ce qui face aux Pays-Bas n’est pas une si mauvaise idée.

Lavezzi (2/5) : En l’absence de DiMaria, c’était donc à lui de faire la différence pour offrir des ballons ou au pire de l’espace à Messi et Higuain. Bon ben non. Dommage parce qu’il laisse encore une fois passer sa chance de faire bonne impression et ce malgré une envie et une détermination évidente.

Messi (0/5) : Il fait pas la différence : 0. C’est ça être le meilleur joueur du monde, ça pardonne pas pélo. Sinon sur le péno, lui, il avait pas tellement l’air de la sentir la pression.

Higuain (2/5) : Oui mais c’était très fermé aussi.

Palacio, Aguero et Maxi Rodriguez (non notés) : Rien de notable pour des remplaçants quise sont bien fondus dans le match grâce à une belle transparence. Aguero et Maxi ont quand même réussi leurs tirs au but sans trembler.

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This is Argentinaaaaaaaaaaaa !

 

Je vous laisse à présent avec la rubrique de notre formidable envoyé spécial à Buenos Aires, Carlos Carbonara :

Chaque pas nous rapproche du brouhaha, au loin, nous pouvons déjà apercevoir quelques couleurs blanches et bleues s’entremêler, des cris qui semblent tout droit sortis de Sainte Anne se font entendre. Nous avançons avec prudence… Aujourd’hui, la date est très spéciale pour deux raisons :

–          Nous sommes le 9 juillet, jour de l’indépendance Argentine (En 1816, pour ceux que ça intéresserait… C’est-à-dire personne).

–          Nous sommes le 9 juillet 2014, soit la date de la DEMI-FINALE DE LA COUPE DU MONDE !!!

 

C’est donc tout naturellement que nous nous rendons, moi-même et quelques fanatiques locaux sur l’avenue 9 de Julio. Pour info, il s’agit de l’avenue la plus large de la planète avec 140 mètres de largeur. Le tout sur près de quatre kilomètres de long, je vous laisse imaginer combien de personnes peuvent s’agglutiner devant l’écran géant situé en bas de l’avenue…

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C’est bon, vous pouvez vous faire une idée là ?

J’arrête de vous faire mijoter, on compte environ 120 000 personnes sur l’avenue au coup d’envoi (Autant vous dire qu’il ne fallait pas arriver en retard) et des dizaines de milliers sont venus nous rejoindre au coup de sifflet final. Pour ma part, je ne vais pas vous détailler le match une nouvelle fois pour plusieurs raisons :

–          Mon cher collègue l’a déjà fait. (NON ! note de l’autre auteur)

–          Le match était à chier. (OUI ! Pareil)

–          Je ne voyais pas grand chose.

–          Je ne l’ai pas revu en streaming depuis. Il faut savoir que la connexion Argentine est aussi efficace que les caissières de leur supermarché. À peu près autant que Zebina lorsqu’il tire un pénalty, donc.

Je vais donc juste essayer de vous répercuter l’ambiance par quelques photos prises sur le moment. Veuillez m’excuser pour la qualité en baisse sur l’après-match, vous comprendrez aisément pourquoi mes mains n’étaient point stables… Bref. Vous comprendrez aussi bien évidemment qu’il m’est impossible de retranscrire cette ambiance… Si vous le souhaitez : Rappelez-vous de la célébration du titre de 98, vous y êtes ? On repart donc de ce point, on fait la fête, on boit des bières, on gueule… Puis ajoutez-y maintenant (…) (<= Placez-ici le nom d’une célébrité que vous avez particulièrement envie de faire crier, pour moi, ce sera Emily Ratajkowski) et imaginez qu’elle remplace votre thon de femme pour la nuit. Ensuite, pas besoin de vous dire quoi imaginer, je sais très bien que vous ne pensez déjà qu’à tringler cette grosse salope par tous les trous possibles. Voilà, imaginez tout ça, vous serez à ¼ de la jouissance ressentie au pays en cette soirée du 9 julllet… Quel plus beau cadeau pour le jour de l’indépendance ?

Je vous laissez vous délecter de ces quelques photos, et on se retrouve pour la finale !

Et là, c’est toujours un nain ? Vous pouvez vous rhabiller avec votre Zidane à Marseille.
Et là, c’est toujours un nain ? Vous pouvez vous rhabiller avec votre Zidane à Marseille.
Ah qu'est-ce qu'on est serré...
Ah qu’est-ce qu’on est serré…
Les photos commencent à être floues, soyez indulgents…
Les photos commencent à être floues, soyez indulgents…
Quelques locaux optimistes…
Quelques locaux optimistes…

Carlos est de bonne humeur, alors il t’offre une super recette pour regarder les matchs de football entre copains ! Bien évidemment, je ne compte pas sur toi pour coucher avec ces derniers une fois que tu auras préparé le bon petit plat, mais après tout, si tu en as envie…

 

Recette du Choripan :

–          Prendre 4 saucisses de Morteau ou de Montbéliard et les faire griller à la poêle, au barbecue ou à la plancha durant 30 minutes (15 de chaque côté).

–          Les couper en deux dans le sens de la longueur.

–          Couper une baguette de pain en deux (dans le sens de la longueur) et le faire dorer sur la plancha. (Ou le gril si tu fais au gril, pareil pour le barbecue, ne viens pas nous emmerder avec tes petits problèmes existentiels).

–          Déposer une feuille de salade (Ou plus si tu es une putain de tortue), quelques rondelles de tomate (à ta convenance), la saucisse coupée en deux et tartiner le tout de Chimichurri (La recette est en-dessous).

 

Recette du Chimichurri :

–          Mélanger 3 cuillères à soupe d’origan séché, 3 cuillères à soupe de persil séché, du piment en poudre, 1 cuillère à soupe d’ail en poudre dans un saladier et recouvrir d’eau chaude.

–          Remuer et saler, ajouter 4 cuillères à soupe de vinaigre blanc, 200ml d’huile d’olive et mélanger.

–          C’est prêt !

Avec les compliments de la maison !
Avec les compliments de la maison !

Ah oui, pour ceux qui ne savent pas qui est Emily Ratajkowski (pauvre de vous) :

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La prochaine fois qu’on se parle, on sera champion du monde. Si j’étais vous, je m’entrainerais à lever le bras droit.

Heinrich Armando Menottes et Carlos Carbonara, ivre de Buenos Aires.

Ode à Alfredo : Ô Alfred Ô dit Stephane Ô Ô erres Ô tout en Ô !
Ode à Alfredo :
Ô Alfred Ô dit Stephane Ô
Ô erre Ô tout en Ô !

2 thoughts on “Argentine-Pays-Bas (0-0, 4-2 tab): En attendant de se remettre, la Bariloche Académie parle de l’Argentine qui gagne

  1. « que je ne vous avez pas écrit une lettre » d’entrée, ça pique les yeux, surtout avec la gueule de bois

  2. Je vous presente mon mon harouna mamane souley ,je suis juste veni apros que j’aime LIONEL MESSI dans tout mon ceour.

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