Biélorussie – France (2-4): l’Académie Française verra peut-être le Brésil

Bienvenue à Gomel, ville charmante de Biélorussie, située à moins de 200 bornes à vol d’oiseau de Tchernobyl. Autant de dire qu’en 1986 ils ont pas donné leur part de radioactivité aux chiens les gomellois (gomelliens ? Oh et puis on s’en fout). C’est dans ce cadre digne des plus belles heures du bloc de l’Est que les Bleus sont obligés de prendre les 3 points s’ils veulent aller vérifier s’il y a autant de travelos que ce qu’on dit au Brésil.

Pour rappel, je vous explique la Biélorussie ici mais en attendant, parlons de la composition des bleus. Didier Deschamps en alignant le 11 suivant a réalisé plusieurs souhaits des supporters :

• En titularisant Hugo Lloris, il fait plaisir à « l’association des mecs qui sont sosies d’un tueur en série »

• Avec Sagna, c’est « l’amicale des mauvais coiffeurs » qui est à l’honneur.

• « Les anti-Patrice Evra » sont tout choses en voyant Gaël Clichy titulaire.

• Alors que « Les Polonais de France » fêtent Koscielny, « Les miraculés du foie » vénèrent Abidal.

• Le « Mouvement des grands blacks costauds mais techniques » applaudissent la titularisation de Pogba quand le « regroupement des mecs hyperactifs » applaudissent frénétiquement Matuidi.

• Pour Payet c’est « l’Organisation du MonoSourcil Emmanuel Chain » qui flambe, alors que les personnes de petites tailles écrasent une larme en voyant Valbuena.

• L’association « cé pa parskon é ilétrai kon peux pa réussire d’en l’avis » est fière de son Francky Ribéry.

• Pour finir, la titularisation d’Olivier Giroud fait à la fois plaisir à « l’association des mecs qu’on prend pour des acteurs X gays » et au « lobby anti-Benzema » présidé par Larqué.

Une fois tout cela connu, on peut passer au match, avec CJP et Lizarazu, comprenez sans le son pour moi.

Le match :

3ème : Première faute sur Giroud (un tacle made in « pays de l’Est ») et coup-franc repoussé en corner par la défense biélorusse. Le dit corner est joué à « la rémoise » par Ribéry et Valbuena qui s’auto-piègent avec un hors-jeu d’une débilité telle qu’un U13 de district en aurait honte. Mais tout va bien, vous êtes au niveau international ma petite dame.

6ème : Accélération biélorusse, Eric Abidal lève le bras pour signaler un hors-jeu, l’arbitre de touche valide.

8ème : A 30m du but, Dimitri Payet envoie une frappe « mariage pour tous » qui atteint péniblement les gants de Veremko.

9ème : Deuxième accélération biélorusse dans le dos d’Abidal, Balanovich croise trop sa frappe qui passe à côté du but de Lloris. C’est suffisant pour devoir changer de slip. Sur le coup cette phrase prononcée le 17 juin 2008 te revient en tête : « Plus jamais Abidal dans l’axe ».

11ème : Heureusement que le biélorusse moyen est un peu con et chausse Ribéry sinon on était entrain de réussir un modèle de relance pourrave derrière.

12ème : Énième corner français joué à la rémoise qui ne donne rien. Valbuena et Ribéry comprennent vite mais faut expliquer longtemps. Et avec des mots simples.

15ème : Sur un centre venu de la droite, Giroud dévie vers Ribéry qui bute sur Veremko mais qui était de toute façon hors-jeu.

24ème : Corner joué directement par Valbuena (miracle!) vers Pogba puis Koscielny qui rate le cadre.

32ème : Le drame. Sur un corner (très connement concédé), l’ex 2Be3 naturalisé biélorusse Filipenko prend le dessus sur Pogba et place une tête qu’on qualifiera de molle si on est pro-Mandanda, de vicieuse si on est pro-Lloris, de foireuse si on est un vrai attaquant. Lloris, trop occupé à avoir l’air dépressif, est surpris par le rebond du ballon et rend hommage à la carrière internationale de Létizi en laissant passer la balle. Oui, la Biélorussie mène.

33ème : Vexé d’avoir été pris pour un membre d’Alliage par Ribéry, Filipenko le chausse et prend un jaune.

35ème : L’arbitre expulse un des adjoints du coach biélorusse qui ressemble étrangement à Julien Dray. La politique ça mène vraiment à tout.

43ème : Ils se sont trouvés au bord du chemin, sur l’autoroute des vacances. C’était sans doute un jour de chance. Ils avaient le ciel à portée de… tacle de Clichy en retard et fin de la belle histoire pour Kalachev qui avait fait la différence. Jaune pour le remplaçant d’Evra.

45ème : Mi-temps, on perd, on est nuls, et je me demande même si Lizarazu aurait pas jeté un sort sur le poste de latéral gauche pour que les mecs soient tous aussi nuls que lui à l’Euro 2004.

47ème : Les français reviennent sur le terrain avec de bien meilleures intentions : relai Ribéry – Giroud, crochet sur le gardien qui sort comme une mule, le munichois est accroché, rondade carpée avec réception parfaite : pénalty et jaune pour le gardien. Ribéry prend ses gesticules à deux mains et transforme la sentence (en se lâchant les choses, je sais pas si vous avez déjà essayé de courir en vous les tenant c’est pas facile et on a l’air con). La France revient de loin.

52ème : Matuidi perce l’axe et tente de servir Giroud devant le but. La défense biélorusse résiste et évite le but.

57ème : Profitant du marquage slip kangourou de Clichy, Kalachev envoie une mine dégueulasse, du genre Fifa 97, vers le but. Lloris, qui est entrain de faire une imitation de François Cluzet dans Intouchables, est surpris et commet sa deuxième faille de la soirée. 2-1 pour les communistes.

61ème : Alors que j’étais persuadé que la France évoluait à 10 depuis le retour des vestiaires, Dimitri Payet se rappelle à mon souvenir en réalisant sa plus belle action en bleu : sortir. C’est Nasri qui rentre.

64ème : Centre de la droite de Valbuena, Giroud distrait les 2 défenseurs biélorusses et Ribéry tel un justicier qui surgit de la nuit, vient et égalise. Il part sur le bord du terrain et envoie un texto à Cristiano Ronaldo : « Ti ya cru o balon dort ? Mdr, la routourne »

70ème : Copie conforme du but inscrit à l’Euro 2012 face à l’Angleterre avec un jeu à trois, une remise de Giroud sur Nasri qui frappe. Le gardien semble avoir pris 30kg depuis la mi-temps et s’étale lamentablement. La France prend l’avantage.

71ème : Dragun sort, Olekhnovich rentre. Chez les biélorusses évidemment.

73ème : Le 4ème but français. Sur un centre de Valbuena, Veremko fait une sortie grégorinesque, Koscielny tente une reprise Bakayekesque, le ballon revient sur Pogba qui se pose pas de questions et l’envoie au fond des filets. 4-2.

77ème : Rodionov entre, Verkhovstov sort.

80ème : Réplique de Deschamps qui sort Ribéry pour faire entrer Sissoko.

83ème : Contre-kem’s du sélectionneur biélorusse qui sort Tigorev pour faire entrer Bressan. Deschamps s’avoue vingt culs (ou vaincu, ou vin cuit, comme tu veux)

90ème + 3 : Alors que le sosie biélorusse de Julien Dray savoure sa victoire, coup de théâtre de Deschamps qui fait sortir Valbuena pour faire rentrer Guilavogui. La défaite est dure à encaisser pour le coach adverse qui n’avait pas vu venir ce coup-là.

Fin du match, la France s’avance vers les barrages. En attendant, place aux notes :

Les gars :

Lloris (1/5) : On appelle ça « un jour sans ». Visiblement pour Hugo, c’était un jour sans les mains.

Sagna (3/5) : Personne n’a attaqué sur son côté, ni les biélorusses, ni lui. Un match au milieu et mou, comme un symbole de Bayrou.

Clichy (1/5) : Le côté gauche de l’Equipe de France, défensivement, c’est la route 66. Pour ceux qui aiment les grands espaces, oubliez le Lubéron et autres destinations de bobos, venez sur l’aile de Clichy.

Koscielny (3/5) : Propre et solide à défaut d’être énorme. Face à Adil Rami il peut jouer en charentaises s’il le faut il risque pas de perdre sa place.

Abidal (1/5): C’est lent et chiant comme un Woody Allen. Et pourtant tout le monde trouve ça bon.

Matuidi (2/5) : Il a tellement couru dans le vide qu’on aurait dit un hommage aux 6 premiers mois de Lucas Moura en France. En-dessous.

Pogba (3/5) : Défaillant au marquage sur le premier but biélorusse il a attendu la seconde période pour montrer qu’il est le patron et faire étalage de ses capacités. Le but récompense ses efforts.

Payet (0/5) : Le marseillais a été en-dessous de tout. C’est simple, il a eu l’influence dans le jeu d’un Jacques Cheminade aux Présidentielles et la qualité technique d’une montre chinoise achetée au marché de Vintimille. Remplacé par Nasri à la 61ème.

Valbuena (3/5) : Il en a fait longtemps trop avant de se libérer et d’offrir le 2ème but à Ribéry puis être impliqué sur le 3ème (à la base) et le 4ème (même si tout le mérite revient au gardien biélorusse). Remplacé par Guilavogui à la 93ème.

Ribéry (5/5) : On lui pardonne toutes ses actions où il a joué un peu trop perso. Un doublé et une motivation énorme pour tirer l’équipe vers le haut. Il a même rendu hommage à Patrice Evra à la fin du match. Tu le laissais faire encore un peu et il t’annonçait s’engager avec l’Unicef et partir sauver des enfants dans la foulée. Remplacé à la 80ème par Sissoko.

Giroud (3/5) : Comme Benzema, il a passé sa première mi-temps à dézoner pour toucher le ballon. En ne bougeant plus de son rôle de pivot dans la surface en seconde période il a foutu le bordel dans la défense et a permis aux autres joueurs de trouver des espaces. Elle est peut-être là la solution ?

Les entrants :

Nasri (non noté) : Un but et aucune insulte. C’est bien mais pas assez pour que je lui pardonne tout.

Sissoko (non noté) : Entré pour faire souffler Ribéry

Guilavogui (non noté) : Entré pour avoir un quota de grands noirs costauds sur le terrain rien que pour emmerder Laurent Blanc. Il est taquin ce Deschamps.

Claude Pèze.