Eh béé, Bonejoure mes enfangs,

Aujourd’hui c’est la der’ de Parie-Maule, et pour partir dans la bonne humeur, on va mettre les petits plats dans l’écran c’est pourquoi j’ai choisi d’inviter un artiste cunilaire de Oran, j’ai nommé : CAMELUS BLAAH ! Et au lendemain de la qualification de l’équipe de France en huitièmes de finale, mon acolyte et moi même avons décidé de rendre hommage à une région particulière de la France, l’Algérie !!
Fort, d’un master en couscousserie, c’est tout naturellement que Camelus (suppléé par votre soubrette servitrice préférée) va nous dévoiler sa recette du couscous façon horsjeuïades :

– Merci Parie-Maule, je précise que je laisse le soin à chacun des lecteurs d’adapter la recette en fonction de ses goûts, du nombre de convives et de l’alcoolémie moyenne de la tablée, ainsi que des ressources environnantes. Là, par exemple, c’est pour 35 personnes avinées dans un gîte isolé propice à toutes les expérimentations, et pas que culinaires.

Par exemple, Fernando Nandrolonas a suggéré que nous profitions de la proximité d’un cirque itinérant pour tenter d’élaborer un couscous de poney et lama. La fourniture des ingrédients s’étant avérée plus ardue qu’au premier abord, nous nous sommes rabattus sur un poulet-merguez plus classique. Les propriétaires du cirque nous ont par contre promis, si nous repassions, de nous faire goûter leur délicieuse recette de « suprême de hérisson sur son lit de couilles de gadjé ».

 

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FERNANDO, REVIENS ICI PUREE !

Parie Maule, je te laisse détailler l’ensemble des ingrédients nécessaire à la réalisation de ce fabuleux repas pendant que je tente d’éloigner Fernando des animaux :

-Merci Camelus,
Ma vilaine sciatique étant réapparue il y a quelques jours, j’ai envoyé notre dromadaire préféré faire les courses :

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C’était assez violent, et au niveau des quantités il n’a pas fait les choses à moitié :
-40 merguez
-5 kg de poulet
-8 kg de semoule (grain moyen, en ce qui me concerne).
-2 kg de navets
-2,5 kg de carottes
-2,5 kg de courgettes
-1 kg d’oignons
-2 kg d’aubergines
-1 chou blanc
-1 bouquet de coriandre

-Merci Parie-Maule, je vais poursuivre :
Deux ou trois boîtes de pois-chiches (on ne va pas pousser l’intégrisme jusqu’à prendre des pois secs, et de toute façon on n’en trouve pas à Châtuzange-le-Goubet).

Des raisins secs. Prends ce que tu veux, s’il en reste ce sera pour l’apéro.
Des épices. Démerde-toi pour faire ton mélange, je vais pas tout de dire non plus. J’exhiberai toujours plus facilement ma bite que la composition de mon ras-el-hanout.
Une citerne d’huile d’olive. La cuisine méditerranéenne c’est comme la sodomie, on ne met jamais assez d’huile d’olive.
Deux épluche-légumes, dont un que tu prendras bien soin d’oublier à la maison, sinon c’est pas rigolo.
Un couscoussier. Un très gros.
Un sac-poubelle de 200 litres, pour jeter les deux-tiers de ces ingrédients vu que tu as prévu trop large, et que de toute façon la moitié des convives sont trop bourrés pour ingurgiter quoi que ce soit sans le rendre dans la minute. Tu peux aussi proposer les restes à tes voisins pour te faire pardonner le tapage nocturne des deux nuits précédentes, avec le risque qu’ils préfèrent te faire avaler ton couscous par un endroit qui ne digère pas bien la harissa.

Si tu veux transposer les quantités en repas pour une tablée normale, c’est bien simple : tu te fais pas chier et tu prends les mêmes doses. Tu cuisines pas un couscous pour des anorexiques, bordel de merde.

Préliminaires :
Trouver un petit jeu dont le perdant sera désigné éplucheur de légumes.
Détacher le Géranal Désarmé de son arbre et l’assigner au barbecue. Il n’est pas obligatoire de lui ôter son bâillon.

Début en douceur :
Réhydrater la semoule en la faisant tremper une heure dans de l’eau salée. Comme tu t’es levé à l’arrache et que tu sens que le repas ne va pas être prêt avant 15 heures, tu peux t’autoriser à réduire le temps. Par contre, une fois que c’est fait, tu m’égrènes tout ça bien comme il faut à la fourchette.
Faire blanchir le chou (coupé en petits morceaux, évidemment) 30 sec dans l’eau bouillante puis le plonger dans de l’eau froide.

Rentrer dans le vif du sujet :
Éplucher et couper tes légumes (des fois que tu sois assez con pour zapper cette étape). Non, les courgettes et les aubergines, tu n’es pas obligé.
Ne pas confier le poulet à Fernando. Même s’il prétend attendrir la viande, ce n’est normalement pas nécessaire.
Dans la partie basse du couscoussier, d’abord faire revenir les oignons dans l’huile d’olive ; après quoi tu fais dorer les cuisses/les pilons de poulet (avec la peau).
Couvrir d’eau, faire bouillir. Juste assez fort pour qu’il y ait de la vapeur, faut pas que ce soit Fukushima, non plus. Quand il y commence à y avoir de la vapeur, tu gères quatre trucs en même temps :
1er truc à gérer : les légumes. Carottes, chou, bouquet de coriandre et navets pendant la première demi-heure, puis courgettes et aubergines après ;

2e truc à gérer : la semoule. Si tu veux le faire à la bien, ça se cuit en 3 cycles : dès qu’il y a la vapeur, tu mets le panier du couscoussier (si ça fuit, mets un torchon mouillé à la jointure – méthode dite « Petit-Pont-Moulon prend soin de sa Mémé ») et là, 15 minutes de cuisson à la vapeur, puis 15 minutes où on laisse reposer en égrenant. Puis re-15+15 minutes, puis 15 minutes de cuisson finale. Si tu es ingénieur, tu arrives à faire coïncider un enlèvement de panier avec l’ajout des légumes tendres.
Evidemment, si tu respectes tous ces temps, le poulet voire les légumes ont le temps de partir en lambeaux avant que la semoule soit cuite. Donc soit tu les sors du couscoussier et tu ne les remets au chaud qu’à la fin, soit tu supprimes un cycle de cuisson de la semoule, on ne le dira pas aux fondamentalistes.

3e truc à gérer : le défilé des académiciens qui se réveillent entre 11h30 et midi et qui passent une tête en disant invariablement « putain, ça sent bon, t’as besoin d’aide ? ». Deux options pour la réponse : soit c’est une question faux-cul purement rhétorique et donc tu laisses pisser (ou à la rigueur, tu leur demandes de mettre la table, pour les faire chier), soit c’est sincère mais le mec est tellement défoncé que tu l’éloignes au plus vite de la cuisine ; dans le couscous, on peut mettre du poulet, du bœuf, de l’agneau ou même du dromadaire, mais pas du renard.

4e truc à gérer : ce silence inhabituel te rappelle que tu as éloigné le Géranal, qui attend toujours tes directives au barbecue. Tu calcules le temps de cuisson restant pour ton couscous, le temps de cuisson des merguez, le tout pondéré par les capacités psychomotrices du chargé de mission barbecue, et tu arrives à déduire le moment où tu l’autorises à lancer les grillades.

Ne pas omettre les fioritures :
Option harissa : tu piles de l’ail (« ah non, tu m’as pas dit qu’il fallait de l’ail dans les ingrédients, pourquoi fallait que j’en prende ? »), du sel, du carvi, de la coriandre moulue, des piments et de l’huile d’olive. Généralement, la recherche d’ustensiles pouvant faire office de pilon et de mortier s’avère un exercice de team-building très créatif. Alternative : ouvrir son tube du Cap-Bon, mais au point où on en est, ça fait un peu couille-molle.
Dans les 5 dernières minutes, tu prélèves une louche de bouillon pour faire tremper pois-chiches et raisins secs.

Envoyer la sauce :
Egrenage final de la semoule, en ajoutant une noix de beurre et un peu de curcuma, pour la couleur. Tu mets ça dans un large plat.
Tu sors le bouquet de coriandre, tu jettes. Tu sors les légumes à l’écumoire et tu disposes sur la semoule.
Tu sors le poulet, tu disposes sur la semoule. C’est à ce moment-là que le Géranal arrive avec les merguez, que tu disposes derechef. Si elles ne sont pas prêtes à ce moment-là, tu as enfin le prétexte que tu cherchais tous le week-end pour lui mettre une torgnole.
Dans une soupière, tu mets le bouillon. Dans des bols à part, tu mets la harissa, les pois-chiches, les raisins (oui, parce qu’à table il n’y a rien qui ne m’exaspère plus que les fiottes qui trient ; au moins là, ils ne font pas chier).
Alternative : pas de chichis, on fait comme au bled, tout le monde autour mange avec les mains. Mais si tu te lances là-dedans, réfléchis bien que les Horsjeuïades ont vu passer un total de 320 doigts d’académiciens, avec par conséquent une probabilité assez élevée qu’au moins l’un d’entre eux se soit immiscé dans un anus à un moment ou à un autre du week-end. Donc, plutôt assiette-couteau-fourchette, pour ma part.
Tu demandes à l’éditeur de bien vouloir ranger sa bite au moment de passer à table, c’est prêt.
Tu peux proposer un thé à la menthe, tant que les regards ne se croisent pas ce n’est pas un signe d’homosexualité.

Et bon appétit Pelé bien dur,

Parie-Maule & Camelus Blaah.

7 thoughts on “Bon appétit Pelé bien sûr : the final couscous

  1. Je ne peux que valider cette recette à laquelle j’ai goûté avec plaisir malgré un estomac bien fatigué.

    Cette recette clôt les superbes interventions de Parie-Maule. C’était très bien.

  2. Et pas un mot sur ce brave Mèch qui a épluché je ne sais quel légume à l’odeur atroce un lendemain de cuite.

  3. Purée, on avait dit que ce qui se passait aux horzyeujades restait aux horzyeujades.

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