Coupes du monde : que retenir des éditions précédentes ?

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Cédric Mendoze s’est mis à l’heure du jour et au jour de l’heure

Parce que je suis un grand nostalgique (billes Pokémon dans la cour du primaire, « Hey Ho » de Tragédie dans mon Walkman et Kenan & Kel sur Canal J), j’te balance un petit topo de ce que t’as retenu ou oublié de ces dernières coupes du monde. Je laisse le soin aux historiens de te causer de ce qui s’est passé quand t’étais encore dans les couilles de ton père, celui-là même qui regrette toujours un peu que t’aies pas fini dans le stérilet de ta mère.

 

Ceux qui se sont fait tout beaux:

-Légende de l’Inter, Bergomi savait déstabiliser l’attaquant adverse pendant la coupe du monde 1986: un regard monosourcilien et tu perds l’équilibre.

-Tu connais forcément un gars qui s’est fait la même foufoune sur le haut du front, comme Ronaldo en 2002. La seule faute technique de sa carrière. Pas besoin d’image, l’entrejambe de ta copine suffira à illustrer l’exemple.
Je déconne, je sais bien que t’en as pas. Mais tu me feras pas croire que t’en avais jamais vu pour autant.

-Back to 1994 avec Ivanov. Un mélange d’agent du KGB et d’un gars sous amphet’. Tout sauf un footballeur quoi.

-Le rail de coke avant le match, Carlos, c’est mal.

-Du roux sur le dessus, ça peut limite passer quand t’as à faire à des aveugles. Mais du roux sur le dessus et le dessous, mon petit Alexi, tu cherches les embrouilles.

-J’suis tombé par hasard sur le petit Beardsley, coupe du monde 1990. Le descendant officieux de Jacouille.

– Autre joueur totalement inconnu  qui ferait pourtant un malheur aujourd’hui, le passe-partout tchèque et pas nain :
-Et pour terminer cette sous-rubrique qui pourrait comporter presque toutes les images panini de l’époque, le truc le plus invraisemblable, genre tu veux bien croire que ça peut vraiment exister dans la vie, mais sur un terrain de foot pendant une coupe du monde, non :

Ouais, je sais, c’est drôle. Mais t’arrêteras peut-être de rigoler tout seul devant ton écran comme un con quand je te rappellerai que ce sont justement les Ecossais qui ont privé les Français de mondial en 90. Et pourtant, y’avait pas Landreau dans les buts à l’époque (je précise pour les lecteurs jeunes qui viennent d’arriver sur le site).

 

Ceux qui se sont fait aussi tout beaux mais c’est pas leur faute:

-Si tu cherches un costume de guerrier maléfique pour le carnaval de ton gosse ou pour assouvir les fantasmes de ta femelle, le maillot du gardien japonais de 1998 devrait faire l’affaire.

-1994. Mexique: « Vous peignez quel genre de peinture? – Abstrait – Mais j’adooooooore l’abstrait »

– Bon la nuque, c’est un peu de sa faute, mais le mec est coréen, c’était de toute façon foutu dès le début. Et je peux te dire qu’il a essayé plein de trucs pour avoir l’air stylé.

-Et le premier hipster apparut en 1990. Il s’appelait René Higuita.

 

Ceux qui ont envoyé des missiles sol-gueule…

-des Etats-Unis: « L’enthousiasme du public américain pour la coupe du monde est à peu près similaire à celui pour le parti communiste ». Possibilité de remplacer « américain » par « qatari » et « parti communiste » par « le droit de vote aux femmes ».
-de Mick McCarthy, sélectionneur d’Irlande en 2002: « Mick, tu es un menteur. Tu es un putain de branleur. Tu étais un joueur nul, tu es un manager tout aussi pourri ». Quand tu titilles Roy Keane, c’est tacle à la carotide direct, il a pas le time. N’empêche que les Irlandais sont allés jusqu’en 1/8e, tenant en échec l’Allemagne au passage. Les joueurs avaient d’ailleurs leur « I will survive » avec « With or without you » d’U2 en hommage à Roy. C’était l’anecdote « lesaviévouarsène », tu pouvais sauter cette ligne directement.
-de Pirès: « MUSCLE TON JEU ROBERT, SI TU MUSCLES PAS TON JEU, FAIS ATTENTION, JE T’ASSURE, TU VAS AVOIR DES DECONVENUES PARCE QUE T’ES TROP GENTIL ». La phrase du siècle.
-de toute l’équipe de France 1998 (sauf Zidane #chouchou): « Robert c’est pas Zizou, Youri c’est pas Zizou, petit bonhomme là (Diomède, il avait zappé son nom) c’est pas Zizou, Bebert c’est pas Zizou ». Le skud de Jacquet a laissé beaucoup plus de dégâts chez l’un d’entre eux.
-de l’équipe nord-coréenne: « L’entraîneur de la Corée du Nord a été condamné aux travaux forcés. Juste avant, lui et ses joueurs ont été convoqués au Palais de la Culture des Peuples pour être humiliés et insultés durant six heures par 400 individus parmi lesquels des journalistes et des dirigeants politiques ». Se faire insulter 6h par Pascal Praud, ce serait donc le châtiment ultime ? Peu importe au final, cette nouvelle a fait rire Pierre Ménes et la greluche de service du plateau canal, c’est bien le plus important.
-de l’Italie: « Si les Italiens parlent de corruption, ce doit être parce qu’il sont habitués à la pratiquer. Quelle est la faute de l’arbitre quand à 1-1, Christian Vieri, dans la surface de réparation, sans gardien, sans opposition, ne cadre pas sa frappe et rate le but de la victoire? ». Pas content l’arbitre d’Italie-Corée du Sud de 2002, mais bon on parle d’un gars arrêté en 2010 alors qu’il essayait d’entrer aux USA avec au six kilogrammes d’héroïne dans son caleçon, au calme et sans pression.

Ceux qui auraient pu changer l’histoire, mais se sont pissés dessus au dernier moment:

-Sénégal-Turquie, le quart de finale improbable, comme toute la coupe du monde 2002 en fait. Une occasion rare pour être le premier pays africain à arriver en demi. Alors le Sénégal se pointe avec un duo auxerro-lensois Fadiga (sans défibrilateur)-Diouf (sans cerveau). De la tension, des occasions, le ballon sauvé sur la ligne des deux côtés. Et puis le but en or. Et ça craque direct à la 94ème. Putain les mecs, vous avez foutu le bordel partout en France, tout ça pour tenir 4 minutes aux buts en or.
-On continue sur les exploits africains en quarts avec une grosse pensée direct à Gyan Asamoah. Que dis-je, Monsieur Gyan Asamoah. Un pénalty sifflé à la 120ème minute alors qu’il y avait 1-1. Gyan arrive « Mais asamoah de le tirer ». Muslera voit avancer un attaquant avec le n*3 sur le maillot. Quelque part il est rassuré. Gyan s’élance, barre, Suarez à deux doigts de faire un AVC, tirs aux buts, 4-2 pour la Celeste. Merci, au revoir et bon retour au pays. Mais l’histoire ne nous dit pas s’ils ont essayé de paumer Gyan à l’hôtel ou à l’aéroport le jour du départ.
-Recevoir un CdM ça fait plaisir. Avoir l’opportunité de jouer la finale devant ton public, c’est encore mieux. Mais Donadoni était pas très chaud. Et il va le montrer pendant la séance de tirs aux buts contre l’Argentine en 1990. Un tir moyennement fort et moyennement croisé, le gardien plonge du bon côté mais avec un peu plus de conviction et de couilles ça rentrait. L’Argentine est en finale et perd contre la RFA qui un an plus tôt voyait le mur se casser la gueule. Comme quoi à la fin ce sont pas tous les allemands qui gagnent.

 

Ceux qui ont marqué l’histoire, mais qui l’ont pas fait exprès

Sont assez nombreux, mais je commence à en avoir un peu marre d’écrire alors que j’ai pas encore fait ma ronde sur elephant-tube pour voir ce qu’il y a de nouveau depuis 1h. J’en ai donc pris 4, comme un symbole de main de yakuza.
– Josip Simunic, premier joueur de l’histoire à recevoir 3 cartons jaunes dans le même match. Une belle performance collective en duo avec Graham Poll, mais qui ne sera malheureusement pas reproduite pour cette édition, la Fédération Croate s’étant illustré pour son anti-nazisme primair moins de 5 ans après s’être manifestée pour des propos homophobes. C’est donc pas une légende le fait qu’ils n’aiment vraiment personne.
– Andrès Escobar, le mec marque un csc contre les USA. Bon, jusque là, c’est juste la honte et ça donne envie de rire. Sauf en Colombie où on a un sens de l’humour un peu limité, du moins à l’époque. RIP donc. Après, on va pas chialer non plus, le gars avait 19 ans. Pour un Colombien, c’est une belle perf d’être resté en vie jusque là, du moins à l’époque.
– Les Suisses en 2006 : aucun but encaissé de toute la compétition, aucun tir-au-but marqué non plus de toute la compétition (mais en un seul match quand même, hein ; t’imagines bien que si t’arrives pas à en marquer un seul, t’es éliminé dès ta première séance). ça donne envie de revoir leurs matches, hein ?
– Bon, lui, par contre, il a fait exprès. Mais le commentateur qui en a définitivement perdu sa voix, non.

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Bon, y’avait aussi les trucs secondaires genre les vainqueurs, les meilleurs buteurs, les MVP, mais j’ai pas le temps de tout faire et t’auras toujours maxifoot et wikipedia pour t’apprendre ces trucs.

Cédric Mendoze sous la direction de Mickael Pigiste

5 thoughts on “Coupes du monde : que retenir des éditions précédentes ?

  1. Correction: Escobar avait 27 ans au moment de sa mort (1967-1994).

    Néanmoins très bon travail. J’ai bien ri à quelques moments.

  2. Dire que j’avais la chance d’être au Vélodrome le jour de l’exploit de ce bel homme de Dennis Bergkamp. Et dans la tribune juste derrière les buts où il a marqué.

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