Salut les pleutres,

En butte à la lâcheté et la crétinerie ambiante, je décide de brandir mon message « même pas peur » à ma manière en substituant la pancarte par une marque de yaourts bien connue du public de bon goût.

(c’est important, les laitages)

Je me rends donc au stade, faisant contre tout danger preuve de témérité, car après tout, entre crever assassiné par des fils de lâches ou vivre en souffrant la honte d’une rencontre de ligue d’eux, quel est le pire ? Je vous le demande.

Dans le train qui me sépare de Créteil, je me repasse les éléments à venir (une manœuvre noétique qu’un dénommé Leibniz a tentée en inventant une infinité de mondes possibles, mais n’essayez pas ça chez vous : il en est mort) : carcasses de voitures brûlées servant de terrain de jeu aux enfants, sac volé, grand-mère insultée, dealer de carambar (tout cristolien qui se respecte s’est fait fourguer au moins une fois dans sa vie un carambar pour du shit ; à l’âge de la naïveté, vers les 6 ans), puis le vendeur malséant poucave directà la BAC présente comme par un heureux hasard dans le coin…Thug life, mais en portugais, quoi.

Quelle n’est pas ma surprise quand, pensant donc arriver dans une banlieue pré-sarkozyste, je débarque en réalité dans une cité carcérale post-11/13 ! Ici le ciment est armé jusqu’aux dents, la froideur est digne d’une adaptation de Philippe K. Dick, des hauts parleurs anonymes scandent des tweets de Morano d’une voix d’outre-apocalypse, et un immense défilé bleu marine prend place aux abords du stade et jusqu’au métro, dans ce qu’un peu d’humour plus fort que l’ambiance morne du jour pourrait nous faire considérer comme un hommage à Moké : des flics. Partout. Sauf qu’en guise de rectitude grammaticale, ils arborent plutôt des flasballs rutilants, fusils anti-chars, mitrailleuses à abattre des montagnes, tasers chargés à bloc (« quoi taser ? che la nique, moi, taser ! » éructe le schleu de Creutzwald, la patrie des femmes explosives)…

Créteil city cops, Créteil city cops, they aint too smart

J’apprends un peu plus tard que les supporters de Nancy n’ont pas eu droit au déplacement : pas de parcage ouvert, et pas de tarif visiteur, choses que je n’hésite pas à placer sur la longue liste des objets qui ne tarderont plus à tous nous chatouiller le fond du rectum lorsque les prochaines lois sécuritaires seront passées. Heureusement, le lieu du scandale se nomme Duvauchelle, aujourd’hui, et pas Parc des Princes : les tarifs restent presque abordables pour le chômeur de base. Quelques instants après avoir brandi une carte d’étudiant volée, puis un faux permis Marocain acheté sur internet, puis montré ma bonne gueule de Valdemarnois concoctée pour l’occasion à l’aide d’une douzaine de Superbock, j’obtiens finalement un ticket à moitié prix, en tribune vice-présidentielle. Et me voilà prêt pour un long temps de recueillement : environ 90 minutes de silence.

LE MATCH a déjà commencé, et j’aperçois sur le pré côté chardon que Pablo fait toujours confiance aux mêmes : Ndy dans les buts, Cétout, Chrétien, Lenglet, Muratori en défense ,Youssef Ait Bennasser, Diallo Guidileye et Rémi Walter (qui remplace Benoit Pedretti resté à Nancy pour soigner sa névralgie intercostale suite à la poignée de main de Vincent Hognon – ou est-ce une Correa de Huntington ?), Loïc Puyo, Anthony Robic et Junior Maurice Marabout Dalé en attaque.

Un poète est trop court pour fouler des feuilles d’herbes pour l’instant, alors il a posé son fessier délicat sur le banc grossier et spartiate du stade de Créteil : Youssouf Whitman Hadji, qui chante la chanson de lui-même tout seul dans son coin, mais ne tardera pas à venir vous jouer la sérénade. En attendant, il vous offre ça, car si certains académiciens sont de vrais poètes chez Horsjeu.net, lui préfère s’en remettre à d’autres.

 

Les dix premières minutes, que l’on peut réduire à cinq si l’on n’est pas trop indulgent, sont à l’avantage des lowcost. On ne peut pas dire pour autant qu’ils font le jeu ou se créent des occasions…disons qu’ils font tourner le ballon et nous empêchent de jouer vers l’avant quand on le récupère, quoi.

Seule une frappe cadrée (!) mais pas bien méchante de Puyo vient égayer l’entrée en matière de la Lorraine.

Les bleus répondent, et Ndy est d’ailleurs battu à plate couture sur cette frappe, comme dans toute sa vie, mais la balle passe gentiment à côté.

Une fois l’orage passé (ou plutôt le petit crachin tout freluquet), la machine nancéienne se remet en marche et pose un pied autoritaire de fusiller commando russe sur le ballon. Qui s’y frotte y prend un tapis de bombes, ou un bon coup de manchette derrière la gueule. Au milieu, les trois gredins multiethniques Ait Bennasser, Guidileye et Walter donnent du fil à retordre aux plots asthmatiques qui leur servent d’adversaire, et laissent parler un niveau technique dont on ose à peine rêver honteusement chez les meilleurs de Créteil.

Arrivés à la demi-heure, et alors que Dalé redouble d’efforts pour nous faire penser qu’on a vraiment besoin de recruter un attaquant cet hiver, ne voilà pas que Nancy se met à jouer définitivement comme une vraie équipe, et concrétise sa domination : Puyo récupère le ballon, lit parfaitement la course de Dalé, et le voilà qui lance le grand échalas dans l’espace d’un petit ballon piqué de poulet tout mignon. Junior transforme l’offrande entre les jambes de Didillon, ou d’un mec qui lui ressemble, puisque tous les gardiens de ligue d’eux ont décidé d’arborer un kit grenat quand ils affrontent Nancy. Et il y en a encore pour croire que ça nous impressionne. Au fait, qui sera champion d’automne ? 0-1.

Juste après ce premier but, les Créteillains sont sonnés, et en oublient de sécuriser des passes simples qui leur permettraient de s’éviter des frayeurs stupides. C’est ainsi que Robic s’élance tel un enragé balle au pied après avoir récupéré une relance toute pétée entre les deux centraux adverses. Il se présente seul, mais la sortie du gardien n’est pas trop dégueu, et surtout le gros Toto n’a pas de pied gauche, ce qui le pousse à tenter un exter’ tout naze à ras-de-terre, que le gardien contre assez facilement. N’est pas Berbatov qui veut, et surtout, n’est pas encore prêt pour la ligain qui croque de telles occasions, mon blaireau.

La mi-temps glisse tout doucement dans la partie comme un chibre zoophile de Nîmois dans un bélier consentant, alors que Clément Lenglet se tortille de douleur par terre suite à un choc avec je ne sais quel connard. Vincent Hognon, qui tient toujours à être au fait des choses en ce qui concerne la santé de ses joueurs, va aux nouvelles, et miraculeusement, Lenglet regagne le vestiaire en trottinant.

Une fois que le jeu a repris, plus de tour de chauffe : Nancy accélère, et sur une action presque anodine, le ballon rentre dans le but Créteillen pour la seconde fois, de la manière la plus bête qui soit. C’est un authentique CSC, oui madame. Non, pas Canal Salope Club, juste un bon vieux Contre-Son-Camp bien ligue d’Eux. 0-2 à la cinquantième, j’hésite à me barrer sachant l’affaire faite, mais je me résigne en me demandant où je vais bien pouvoir crécher en attendant le retour.

Ait Bennasser, la nouvelle hype de Nancy qui finira sa carrière au Qatar ou pire, à Paris, continue à me faire aimer les arabes nés à Toul, en abattant le travail de sept personnes au milieu de terrain, le tout avec classe et décontraction. Puyo continue quand à lui son atelier frappes cadrées, et même si cela ne rentre pas encore, il faut bien admettre qu’il y a du progrès.

Par ailleurs, je sais que Blaah n’aime pas trop qu’on usurpe l’identité de Jo le Sconse dans les acads, mais là, il faudra bien qu’il admette lui-même que Marvin Esor a fait fort en terme de coupe de cheveu qui indique l’odeur qui sort de son cul. Seulement la honte ne s’arrête pas là, puisque sur une percée totalement inepte de Vincent Muratori, ce bon Marvin sort le sécateur et tranche la grappe juteuse qui s’agite devant lui. Pas de bol pour lui, cette piquette là, elle fait jaune et penalty, mon grand. Afin de le féliciter, le coach des béliers sortira ensuite son jeune latéral sous la bronca des 1800 spectateurs présents, dont les deux tiers étaient pour Nancy.

Ah et puis faut voir comment ça bouge quand il se déplace…

Le pénalty est tiré en force par Robic, qui peut se féliciter de ne pas avoir de vrai gardien face à lui. Le brave homme a d’ailleurs bien fait rigoler le public, à défaut de rassurer des ultras en panne de chant, qui ont fini par encourager Nancy en fin de match et demander la démission d’un certain Michel, ou Roger, bref, un communiste. Sorties en catastrophes, ballons captés façon colis piégé, relances dignes du curling…il nous a fait un spectacle complet. 0-3.

Après avoir encaissé ce troisième but, les mecs qui recevaient ont commencé à se dire qu’il était peut-être temps de faire preuve d’un poil d’abnégation. On a fait entrer de l’attaquant malgache en forme, on a sorti du jeune brosse à chiotte décoloré sans talent, et le jeu s’est un peu équilibré. Autant dire qu’on s’est fait chier, parce que nos gars devaient déjà penser à comment ils allaient poutrer Le Havre vendredi prochain à la maison.

LES NOTES

Ndy 3/5 Soirée tranquille, genre videur de boite un 14 novembre.

Cétout 3/5 On est plus habitué à le voir si timide. Mais c’est vrai que ces derniers temps, il laissait un sillon de terre morte dans son couloir, là où nulle herbe naturelle ne repousserait jamais. Et vive le synthétique.

Chrétien 3/5 Prestation sérieuse. Lui non plus n’a pas eu grand chose à faire étant donné que le milieu adverse manquait de souffle une fois sorti de ses 30 mètres.

Lenglet 4/5 Le plus jeune capitaine du monde ne va pas tarder à rendre le brassard à celui qui pourrait être son père (qui est déjà le père de la moitié de la Lorraine, d’une partie de la Bretagne et de tout le Maroc), mais il ne laissera pas de regrets à celui qui l’ont vu porter le brassard rouge et blanc.

Muratori 4/5 Lave plus blanc que blanc, et obtient des penaltys. Bientôt, il marquera.

Walter 4/5 Le petit n’a pas manqué de saisir l’occasion que Pablo lui offrait en l’absence de Pedretti. Présent à la récupération, il a bouffé du bélier quatre par quatre, et trouvé quelques ouvertures, signe qu’il était plutôt à l’aise.

Guidileye 3/5 Le buffle sauvage de Mauritanie a encore livré une partie tout en couilles, muscles et tendons dans leurs gueules, mais il manque cruellement de lucidité au moment de faire des choix offensifs. Bien dommage, car des trois milieux, c’est certainement lui qui a la meilleure capacité pour se projeter vers l’avant.

Ait Bennasser 4/5 Trop facile. Remplacé sous la standing ovation de Duvauchelle, Charletti, du Parc des Princes et de toute la Lorraine, par Jonathan Iglesias (80è).

Robic 3/5 Bon retour du gros, entre percussion, pressing et projection rapide…Toto, c’est un genre de Ribery dans un corps à la Gignac. On espère te revoir bientôt, André-Pierre Roberyc. Remplacé par Alexis Busin (74è).

Puyo 3/5 Bon match du poulet de combat, qui n’a pas hésité à permuter avec Robic ou Dalé et à repiquer dans l’axe pour bien foutre le waï dans la défense déjà pas tip-top des Lusitanos. En prime, une bien belle passe décisive à mettre à son actif. Remplacé par Youssouf Hadji (65è).

Dalé 3/5 Junior était dans un bon jour, puisque son habituelle frappe sur le gardien est bien passée entre les jambes, pour une ouverture du score joliment exécutée. Il bouffera donc la feuille contre les Havroises.

REMPLAÇANTS

Hadji NN s’est un peu traîné, mais étant donné qu’il est de retour de blessure et qu’il joue avec des handicaps style boulets aux pieds, injection de Tranxen avant les rencontres et gentillesse maladive envers les équipes qui ont déjà pris trois buts, je ne lui en veux pas trop d’avoir croqué le quatrième.

Busin NN court partout et n’a que le but en point de mire. Il ne rechigne cependant pas à l’atteindre grâce à des passes à ses copains. L’avenir.

Iglesias NN Toujours aussi flou, à tel point que même sa personne matérielle commence à être difficile à percevoir. C’est rigolo de se dire qu’on regarde l’ancien canal plus crypté quand on le voit fouler le terrain, mais ça a ses limites. Pas plus de 10 minutes par match, c’est bien.

NOTE ARTISTIQUE DE L’ÉQUIPE : 5/5

Pas de Cartier, et pas de Froger non plus. Ah ben voilà, c’est lui que les ultras béliers invitaient à faire des trucs avec sa mère. Sympa les mecs. J’adorerais qu’ils supportent mon club. Mais là n’est pas la question, et je suis sur de pouvoir trouver autant de connards prêts à demander la tête de Pablo en tribune Piantoni ou Schuth dès que les mauvais résultats s’accumuleront (j’ai hâte bordel).

Nancy a fait des rillettes avec ses adversaires du soir, en jouant simplement à hauteur de ses ambitions. Pour comparer, l’année dernière, les blancs étaient repartis de là-bas avec un nul piteux, à peine mérité, avec un but encaissé dans les arrêts de jeu, signe que l’équipe n’était pas encore au point mentalement.

Ce vendredi au contraire, la petite baisse de régime de fin de match était totalement décontractée, les mecs ne se sont pas arrêtés de jouer au foot, ils ont juste levé le pied en toute aisance. Je vous raconte pas l’odeur dans les vestiaires après que les mecs se sont lâchés comme ça. Heureusement que les hélicobites ventilent un peu d’air…

À Nancy, ça bande quand ça a envie de bander, en ce moment, et je me dis que tant de confiance doit faire peur. Mais que voulez vous ? Je ne me sens plus si seul quand je l’affirme :

Je crois en Pablo Correa.

Marcel Picon.

2 thoughts on “Créteil-Nancy (0-3) : La Chardon à Cran Académie contente d’avoir fait le déplacement.

  1. Les Cristoliennes c’est des salopes tout le monde le sait. A Créteil Pompadour elle kiffent quand on les bourre, comme le dit l’adage.

    Je ne te remercie pas de m’avoir remis les mondes compossibles de cet incapable de Leibniz en tête. Lorrain de mon cul.

  2. Faudrait voir à ne pas trop laisser se développer ce Pablocorreïsme dans l’est au risque de le voir à nouveau gangrener la ligue 1 dés l’année prochaine.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.