Francis Van Nobel 2014 : hommage aux non-sélectionnés (1ère partie)

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On n’est pas à l’école des fans

Dans le cadre de notre grande quinzaine anale consacrée aux Francis Van Nobel, nous avons décidé d’innover avec une nouvelle rubrique, celle consacrée aux super-perdants. Ceux qui sont tellement des perdants qu’ils n’auront même pas le petit bonheur de se dire qu’ils avaient au moins été en course pour gagner quelque chose dans leur vie anale.

Le Francis Van Nobel du Stade Oral

La plus grosse surprise des primaires reste donc la non-qualification du tenant du titre, Sa Majesté Samuel Eto’o fils premier, qui aura pourtant multiplié les interventions médiatiques étoiennes au long de l’année pour espérer emporter ce trophée deux ans de suite et affirmer sa supériorité sur le reste du monde :

  • « Je n’ai rien à montrer. Je suis Samuel Eto’o. »
  •  « Je suis Samuel Eto’o. Heureusement que je marque encore des buts, à 35-36 ans… Marquer trois buts à Manchester United, aucun joueur de Chelsea ne l’avait fait depuis un bon moment. Je l’ai fait. Je reste Samuel Eto’o. Je ne vais pas répondre. »
  •  «J’ai rappelé à Guardiola quand il est arrivé qu’il n’avait jamais été un grand joueur. Je lui ai dit : ‘celui qui te fera gagner, c’est Eto’o’. »

Faut-il y voir là une sorte de lassitude, voire d’ingratitude, de la part de nos lecteurs-abonnés qui ne l’ont classé que 11e de ces primaires ?

Surprise également du comité lorsqu’il constata l’absence de représentation qatarie au casting, malgré quelques brillantes candidatures. Citons

  • « Je ne le fais pour rien d’autre que de voir des sourires sur les visages de ces enfants malades ou en difficulté à qui nous essayons d’apporter une aide, un réconfort »
    N’en faîtes pas trop non plus; Nasser.
  • « Oui, c’est vrai, nous avons des problèmes (de décès d’ouvriers sur les chantiers ndcvm). Nous sommes en train de les résoudre. Nous avons changé les lois, elles sont appliquées. Je suis personnellement blessé par cette situation. »
    Tamim ben Hamad Al-Thani a interdit les décès sur les chantiers. Tout ouvrier contrevenant sera condamné à mort.
  • « Les Qatariens sont arrogants, ils pensent qu’ils peuvent tout se permettre grâce à leur argent »
    Sepp Blatter, pour des propos off parus dans la presse allemande… Evidemment démentis. Mais bon…

Là aussi, lassitude ? Ou alors, racimse comme le soupçonne ce même Sepp Blatter ? Ali Al-Marri avait pourtant fait forte impression la saison passée avec son : « Il n’y a pas d’esclavagisme ou de travail forcé au Qatar. Les informations du Guardian sont fausses et les chiffres que le quotidien cite sont exagérés. »

Dure nouvelle également pour ceux qui se sont retrouvés sous les feux des projecteurs et le banc des accusés bien malgré eux. Gageons que nos lecteurs-citoyen des primaires leur offre ici leur pardon et une chance de rédemption :

  • « Ce qui a fait également la différence entre Marseille et Nice, c’est qu’on a un coach de haut niveau. »
    Julien Fournier profite de son passage à Nice Matin pour tenter de faire dans le cul de José.
  • « D’ici un mois, je serai français. Je dois profiter de cette opportunité. Il y a l’équipe de France aussi. On ne sait jamais. J’y crois. »
    C’est officiel : une histoire d’amour entre la france et le Brésil, ça donne de bon Nenê et un gros Brandao bien dur.
  • « Ce sont des situations de matches. Nous sommes en duel dans la surface, il me donne un coup d’épaule dans la bouche et j’ai eu l’œil touché aussi. Franchement, on ne va pas en faire toute une histoire. »
    Et si, Luis Suarez. Même si c’était bien tenté de se faire passer pour la victime de l’histoire ou de nous répondre que c’était un simple coup d’oeil.
  • « Sans cette cicatrice, je serais un type complètement normal.»
    Franck Ribéry. Le comité a un gros doute quand même.

Le comité souhaiterait clore ce premier chapitre sur ces petites perles, passées un peu trop inaperçues selon lui :

  • « Plus que le foot ou le club, je pense qu’il aime bien ma maman, ma famille. »
    Et à votre avis Kyril Louis-Dreyfus, Vincent Labrune préfère-t-il votre maman, ou votre famille ?
  • « Et puis il faut aussi rester calmes, c’est un comportement… Par moments ça me met hors de moi. »
    L’art du paradoxe by Pierre Mankowski.
  • « J’ai beaucoup de respect pour l’équipe de Lens mais ce qui m’inquiète le plus, c’est la pelouse. »
    Laurent Blanc roi de la punchline.

 

Le Francis Van Nobel du Stade Anal

Alors qu’il avait écrasé toute concurrence l’an dernier au point de placer 3 analyses dans le pentagone final (ou le carré à 5 côtés, comme vous préférez), Pascal Praud a semblé totalement se désintéresser de la compétition cette année, briguant davantage un titre de littérature ou de didactique comparative appliquée. On ne peut pas dire qu’il n’ait rien fait non plus, mais il n’y a apparemment pas cru… ‘Quand on veut on peut’ a dit un jour un type qui n’était probablement pas handicapé. Ben là, visiblement, Pascal ne voulait plus. Pour vous dire, sa meilleure analyse de l’année sur son yahoo blog ! reste celle-ci, postée juste avant la rencontre Chelsea-Paris, et recopiée ici dans son intégralité :

    • « J’ai compté quinze raisons pour rêver plus grand. Il en manque une, la plus importante peut-être. Pourquoi le PSG va-t-il se qualifier ? Parce que c’est comme ça. »

Espérons donc que la suspension d’Eric Zemmour pousse notre Pascal d’amour à prendre quelques distances avec son nouveau programme phare, « ça se dispute », et l’amène à se replonger avec tout le sérieux et la rigueur qui le caractérise dans l’analyse footballistique.

Pour le reste de cette sélection, le comité n’a pas grand chose à ajouter. Dans ses souvenirs, il n’a pas connu FVN du stade anal avec un meilleur casting que celui de cette année. Bien sûr, d’autres auraient pu y figurer comme :

      • « Au final, il vous faut être un peu masochiste pour être gardien de but. Masochiste et égocentrique aussi. Masochiste parce que lors vous jouez gardien, la seule chose dont vous êtes absolument certain dans la vie est que vous concéderez des buts et que c’est quelque chose qui ne vous apportera aucune joie. A moins que votre masochisme soit en fait une perversion, ce qui est totalement différent. »
        Gianluigi Buffon pour le plus talentueux d’entre eux
      • « Elle part avec son secret. C’est une femme, elles sont capables de nous faire croire un certain nombre de choses »
        Claude Michy pour le plus gentleman d’entre eux
      • « Mais qui David Luiz prie-t-il ? S’il y a un Dieu, il l’a sûrement laissé tomber ce soir vu sa performance »
        Joey Barton pour le plus lucide d’entre eux
      • « Le système actuel va exploser, le jour où le Bayern Munich explosera, je serai très content. C’est un club qui selon moi ne résonne pas sur des principes capitalistes mais coopératistes. On est dans un monde capitaliste où le coopératisme n’a pas sa place. »
        Jean-Marc Bennamar pour le plus anonyme d’entre eux

Mais la sélection finale n’aurait pas gagné en prestige pour autant. Le comité se répète, il n’a pas souvenir d’avoir eu pareille hésitation avant de voter pour un FVN. Signe donc que le domaine de l’anal se porte mieux que jamais dans le monde du ballon rond (et non dans le rond du ballon monde) et que le Francis Van Nobel compte encore de bons jours devant lui.

 

Consignes de vote

Pour le FVN du stade oral, le comité ne cache pas avoir une petite préférence pour Charles Kaboré. Voire pour Stéphane Mbia. Mais Romario, Jose Mujica et Pape Diouf ont aussi toute son estime.
Il aurait ainsi presque envie de dire, votez pour qui vous voulez mais évitez quand même Anara, dont la candidature semble bien trop faible, et Loulou Nicollin, déjà sacré et qui mériterait en fait d’être hors-catégorie commme Bernard Morlino en littérature.

Pour le FVN du stade anal, le comité n’a pas vraiment de préférences. Il a plus envie de vous dire « tout, sauf Manu Petit, qui devrait être hors-catégorie aussi, et puis on ne veut pas d’embrouilles avec Francis.

 

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5 thoughts on “Francis Van Nobel 2014 : hommage aux non-sélectionnés (1ère partie)

  1. Le « parce que c’est comme ça » de Praud lorgne beaucoup sur les grandes analyses de Pierre Menes

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