La Bacalhau Académie : spéciale clasico
Benfica-Porto bien sûr, pas PSG-OM…
La saison dernière, les Encarnados avaient été pulvérisés par Porto. Entre le 5-0 reçu au Dragão, l’élimination en finale de Taça et la perte du titre à la Luz, inutile de préciser que le SLB a légèrement la bave aux lèvres pour ce premier choc de l’année. A égalité au classement après 4 journées (13 points), ce classico constituait un véritable test d’une part pour le Benfica Next Gen’ garanti 0% Portugal et d’autre part pour Vitor Pereira, successeur de Judas Boas parti jouer les Mourinho de substitution à Chelsea.
Deux académiciens, donc deux façons de voir le match.
Pas de streaming pour le Luis mais plutôt un bon vieux rade où ça sent bon la SuperBock et les cacahuètes. La soirée commence bien: Luis arrive 28 secondes avant la fin de l’Happy Hour, est servi, s’assoit et attend tranquillement le coup d’envoi.
L’ambiance n’est pas vraiment la même pour le Choa qui reste chez lui avec un streaming aléatoire et Un jour/Un destin sur Georges Marchais en fond sonore. C’est dans un tel moment qu’on regrette l’absence d’un bar portugais à Arles. Le Choa a alors une pensée émue pour le Café Lisboa de Rotterdam et son patron à fond pour le Sporting Portugal.
En championnat, il faut remonter à la Jornada 34 de la saison 90/91 pour retrouver trace d’une victoire benfiquiste en terres ennemies. Les plus optimistes préfèrent certainement se remémorer la demi-finale aller de la Taça 2010/2011, quand les hommes de Jorge Jesus l’avaient emporté (2-0…avant d’être claqués au retour et éliminés (1-3). Les Portistes sont donc largement favoris, d’autant plus qu’O Incrivel Hulk est de retour dans le onze après avoir manqué le match face au promu Feirense achevé sur un score nul et vierge (0-0).
Comme le monde est particulièrement bien fait, le Luis préfère Porto quand le Choa roule pour le Glorioso. Malheur au vaincu et chambrage à tous les étages pour le battu !
Les hommes
À Porto, le grand absent est James Rodriguez. Auteur d’un très bon début de saison avec 3 buts en autant de match, le Colombien est en tribune pour cause de suspension. Etre exclu dans les arrêts de jeu le match avant le Superclassico, c’est vraiment stupide. On mettra ça sur le compte de la jeunesse de la future estrela. Vitor Pereira titularise l’irrégulier Varela et lui donne ainsi une nouvelle chance de commencer sa saison.
Pour le reste, c’est du grand classique :
Helton – Alvaro Pereira, Otamendi, Rolando, Fucile – Fernando, Moutinho,Guarin – Varela, Kleber, Hulk.
En face, JJ l’Amoroso titularise l’ancien Lillois Emerson sur le côté gauche avec comme mission de bloquer Hulk. Capdevilla a beau être Champion du Monde, il n’est même pas inscrit sur la feuille de match. A se demander pourquoi il a été recruté… Le reste de la défense est composée de la Girafe Luisão qui a récemment resigné jusqu’en 2016 et une clause de rescision de 20M€, de Garay dont le prix d’achat fait débat actuellement, ce qui donne lieu à d’admirables passes d’armes entre la direction du club et Florentio Pérez, et du Charrua Maxi Pereira. Au milieu, Javi Garcia joue les chiens de garde. L’animation offensive est confiée à cinq joueurs : le Belge Witsel, le Clown Aimar, l’ancien Xeneize Nico Gaitan, le transfuge du Barça B et véritable révélation de ce début de saison Nolito et de l’inamovible Tacuara Cardozo.
Artur – Emerson, Luisão, Garay, Maxi Pereira – Javi Garcia, Witsel, Aimar, Nico Gaitan – Nolito, Cardozo
Les buts
37ème minute, Kléber : le tout nouvel appelé en Seleçao Kléber reprend d’un cheveu un coup-franc tiré par Freddy Guarin. L’ancien Stéphanois prouve un peu plus que Damien Comolli avait vu juste de le vendre à Porto dès son arrivée dans le Forez… Sur le coup, on cherche encore Maxi, Javi Garcia et Luizao tous aux fraises. C’est pourtant pas la saison…
47ème minute, Tacuara : Cardozo égalise dès la reprise suite à un exploit de son compère d’attaque et ancien pensionnaire de la Masia, Nolito. Après avoir fixé la défense de Porto, l’Espagnol sert le Guarani qui contourne Hélton et glisse la balle sous le corps ingrat du gardien dragon. Benfica marque sur sa première incursion.
50ème minute, Otamendi : l’Argentin redonne l’avantage à Porto. Encore euphoriques, les Benfiquistes oublient la base et défendent comme des plots. Après un corner joué à trois, Varela se retrouve dans la surface et adresse un centre tendu. Le défenseur argentin est tout heureux et même surpris de pouvoir couper(-décalé) la trajectoire d’un tacle glissé.
82ème minute, Nico Gaitan : l’ancien joueur de Boca Juniors profite d’une remise magique du Conejo Saviola en une touche de balle et est alerté dans le dos de la défense de Porto. A l’entrée de la surface, il catapulte le ballon sous la barre transversale : Hélton est crucifié, Porto assommé.
Le milieu argentin s’en va fêter son but en glissant sur 20m vers le poteau de corner. Sans doute le plus beau geste technique de la soirée.
L’anal-yse
Les grands favoris de la Liga repartent dos-à-dos après une rencontre équilibrée, qui a vu les deux équipes se rendre coup pour coup. Cela dit, et les deux treinadores sont d’accord sur ce point, c’est le Glorioso qui sort vainqueur de la confrontation. En effet, Jorge Jesus qui, en cas de défaite modèle géant pouvait plier bagage, n’était certes pas totalement satisfait du score mais considérait que son équipe avait remporté un bon point sur la pelouse du Dragão. A l’opposé, Vitor Pereira avouait que Porto avait perdu deux points précieux. Et même si les Bleu et Blanc sont toujours invaincus en championnat, Pinto da Costa a soutenu publiquement son entraîneur. Pas bon signe ça…
Pour ce qui est du jeu, Porto a dominé la première mi-temps sans être tranchant. Heureusement que Kléber avait un couteau sur lui pour ouvrir le score. Le retour des vestiaires marqua un changement des mentalités du côté benfiquiste. Plus offensifs, les apôtres de Jorge Jesus ont rapidement égalisé et montré qu’ils étaient là aussi pour distribuer des pains.
De plus, revenir dans le money-time face à une telle équipe prouve que les SLB dispose de sacrées ressources mentales et que la saison loupée sert de motivation supplémentaire pour retrouver le titre.
Indiscutablement, Hulk a été la grande déception de la soirée. Mis à part dans la première demi-heure où il a martyrisé le pauvre Emerson et cherché à tout prix à marquer avec des grosses frappes de mules de 30-35m, il n’a pas pesé sur le match. À son sujet, on peut quand même s’interroger sur son équilibre psychologique : autant de violence prouve bien que ce mec a des problèmes avec son père ou sa mère. Il va falloir creuser sérieusement le sujet.
La sortie de Guarin à la 77ème minute est peut-être l’erreur de Pereira. En effet, Samouraï Belluschi paraissait être sur la pelouse davantage pour donner des ‘tits coups que pour garder la chique, chose que faisait parfaitement l’ancien Stéphanois.
Benfica a été emmené par un Nolito très remuant mais parfois exaspérant. Le Guarani Cardozo a rentabilisé les bons ballons qu’il a reçus. Ainsi, il a égalisé, manqué de peu un face-à-face avec Hélton et transmis le cuir à Saviola sur le gol de Gaitan.
Fait notable, le Clown Aimar ne s’est pas blessé avant le match ni pendant. Parabéns!!!
Sur le côté gauche, face à Hulk, Emerson a mangé bon comme on pouvait s’y attendre. Nico Gaitan, en plus de l’égalisation, a démontré qu’il était un joueur-clef de Benfica. Si cela paraît évident aujourd’hui, il aurait été difficile de l’annoncer la saison dernière.
Par ailleurs, il faut quand même noter que niveau bagarre, on a été assez déçu. Peu d’échauffourées, pas beaucoup de chambrage : on a vu un Portico (prends ça Grégoire Margotton !!) raisonnable. Quelques bousculades nous ont fait espérer des débordements, mais en fait non… Cependant, on a tout de même vu l’arbitre sortir 10 cartons jaunes, souvent pour des fautes d’anti-jeu mais jamais pour brutalité. Il faut quand même savoir que Jorge Sousa sortait systématiquement les cartons jaune et rouge, histoire de faire flipper les fautifs. Et ça, c’est rock’n roll !!
Au final, Porto et Benfica se partagent encore la tête du classement avec 14 points chacun en compagnie du Sporting Braga, vainqueur à domicile du Nacional (2-0).
Comme Luis Frigo et Choa d’Arelate ne sont pas des putes, vous pouvez voir les buts de ce superclassico ici.
Si vous voulez revoir le match en intégralité (et si vous voulez améliorer votre russe).
La Bacalhau Académie revient mercredi pour la Jornada 6 dans un nouveau format. Des bonus, des bonus et encore des bonus.
Alors viendez nombreux : la morue, c’est bon !!!
Si t’as un Facebook, viendez ici aussi : Luis & Choa.
Luis Frigo et Choa d’Arelate
Abraço anão,
Je n’ai pas vraiment compris la fébrilité de Porto sur la fin.
J’ai presque cru que c’était les rouges qui jouaient à domicile.
Effectivement, le Porto de la saison dernière n’aurait pas pris de but en fin de match. Le départ de Falcao n’a pas encore été compensé mais Kléber peut jouer ce rôle de buteur masqué.
Précision: il y a 2 « s » à classico au Portugal. Avec un seul « s », c’est en Espagne.