La Bacci A Tutti, fière à jamais, note Espagne-Italie (4-0)

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Double M, en mode double P

« I’m not a man, i’m italian, mozerfoker »

 

Oh je sais bien que les louanges pleuvent sur les Espagnols. Je vois mon enfoiré de confrère qui saute tellement haut qu’il en perd le sens des valeurs d’humilité et de respect de l’adversaire. Il n’a même pas eu le droit de grimper sur le podium, on a envoyé Tonton Felipe passer l’accolade aux pingouins.

Moi j’étais là, si si juste à gauche de Platoche… Même les joueurs ne m’ont pas reconnu, me prenant pour un bureaucrate mal burné de l’UEFA, certainement. Je suis devenu le symbole du non-match, de la transparence dans la performance, dans mon costume gris anthracite, je voyais défiler les héros de ma nation, déchus, déçus, pleurant comme des enfants en passant devant cette coupe qu’il ne toucheront que du regard. Je n’osai m’immiscer, me prendre pour le chapeau chapeautant en leur adressant des mots de réconfort, je restai en retrait, comprenant leur malheur et leur désarroi.

Aujourd’hui j’ai mal. Mon cœur saigne. Je pense à la retraite, à me retirer de la vie politique et ouvrir un bordel sur l’Avantin. Si d’aventure on revient me chercher pour prendre les rênes de la Transalpine, je ne le ferai qu’à une condition : qu’un groupe d’élite se forme, afin de partir en mission secrète, dont le seul but serait de brûler ce fils de chacal de Busquets. Et si les flammes pouvaient se dévier sur Arbeloa et même sur cette petite salope de Ramos, je n’en serai que plus ravi.

Sur ces entrefaites, il faudrait parler du match, analyser, discutailler sur le pourquoi du comment. D’une chose l’autre, le score ne retient même pas une once de mon attention, pourtant aussi acérée qu’une couille de Berlusconi. Le match a duré 61 minutes, jusqu’à la blessure de cette limace de Thiago Motta. Certes, il y avait déjà deux zéros et les tapas semblaient avoir pris le dessus. Mais la dernière demi-heure aurait pu voir la bête de la Botte blessée revenir au forceps, à l’honneur, au courage, autant d’allégories qui collaient à la peau de cette formation depuis le début de l’Euro.

Cette finale laisse donc un goût d’inachevé dans ma bouche sublime, comme un symbole d’alternance manquée. J’aurai voulu prononcer un discours épique, embrumé de larmes, enflammé comme sur le pourpoint d’un supporter acharné, faisant grimper les frissons sur le dos de chaque italien, j’aurai voulu vous emmener dans les lointaines contrées de l’imaginaire national pour faire appel à votre âme de partigiano. J’aurai aussi voulu entendre L’italiano retentir dans le stade de Kiev, voir Gigi l’Amoroso porté en triomphe par ses camarades, échanger les larmes terribles de Leonardo en de magnifiques gouttes de joie, emmener le noir dans les vestiaires pour lui raser cette putain de crête et lui greffer un bout de mon cerveau, danser la Tarentelle avec Cesare en échangeant nos vestes de costard. Mais ces mots ne resteront que des souhaits, que des idées parties en fumée devant la malchance. Mais ne soyons pas de mauvaise foi, restons italiens. Notre début de match était bien trop raté pour espérer ne pas prendre de buts. Et au moment où nous entrapercevions les reflets de la surface, personne pour la mettre au fond, pas un chat pour réussir le dernier geste. Dans ces conditions, le prix à payer ne pouvait être que lourd.

Alors quoi ? Gloire aux espagnols ? Certainement pas. Nous ne nous inclinerons jamais devant ces personnages suffisants, débordant d’arrogance et de malhonnêteté, qui arrivent même à réclamer des fautes à la 90ème minute, alors qu’ils mènent 4-0 et qu’on entre dans les arrêts de jeu. Alors certes, ne pas reconnaître leur supériorité technique, leur plus grande fraîcheur physique, et leur jeu léché, serait pour moi une faute professionnelle. J’ai toujours su rester professionnel. Pas de dérapage. J’encule à sec l’Espagne et son arrogance mal placée. Voilà, professionnel.

Forza Italia.

Merci à vous, messieurs, pour nous avoir donné une leçon de courage, d’humilité et pour nous avoir donné trente fois plus de rêve que l’on pouvait en espérer au soir du 1er juin, après ce cinglant 3-0 contre la Russie. Un mois plus tard, jour pour jour, vous voilà encore une fois finalistes, cette fois-ci de l’autre côté de la barrière, cette fois sur la pelouse à regarder, hagards, le vainqueur soulever la coupe. Mais voilà, vous êtes beaux, même dans la défaite, vous avez la classe dans la douleur, vos yeux embués sont d’une esthétique aussi agréable que les fesses de Monica. Soyez fiers de votre maillot, fiers de ce que vous avez réalisé ce soir, vous avez rendu des millions d’Italiens tout aussi fiers que vous. Grâce à vous, l’amour de la nation italienne s’est donné en spectacle devant le monde entier : que dire de ces images de Gigi chantant « Fratelli d’Italia » ? Juste ceci : voilà la nation parfaite, voilà le peuple supérieur, qui a résisté vaillamment face au peuple orgueilleux à vomir, voilà la Botte superbe, qui a donné à la victoire une chaussure à son pied. Voilà l’Italie, chevauchant la gloire comme un destrier endiablé, échouant aux portes du paradis. Ne vous méprenez pas, elle n’est pas morte ce soir, au contraire. Ce soir, nous avons assisté à la naissance d’une nouvelle Italie, christ de l’abnégation, et certainement que nous la reverrons. Merci messieurs, Double M vous recevra dans pas trop longtemps pour vous alourdir le torse d’une belle pièce de métal qui brille, afin de joindre un geste à cette parole prolixe et sensationnelle.

 

Titolari :

 

Buffon (non noté) : Je voudrais adresser aux critiques quelques mots. D’abord vous, pas plus qu’une quelconque mascotte, n’êtes à l’abri d’un uppercut dans le buffet. Ensuite, mettre en parallèle les performances de Gigi avec celles de Casillas, c’est complètement con. Parce que Buffon n’a rien pu faire sur aucun des buts, parce que les ballons en profondeur dans la surface, avec du mouvement, des ouvertures d’angle, ne sont pas comparables avec des frappes à vingt mètres, sur le gardien. Loin de moi l’idée de minimiser la performance d’Iker, mais je voulais dire cela. On peut parler, après, des barrettes de Gigi, mais franchement je m’en branle et je vous fais pipi au cul-cul, les mauvaises langues. Je suis Mario Monti, et toi t’es qui putain?

Chiellini (non noté) : Malheureux Giorgio, il ne méritait pas de vivre une telle finale. Après un début de match très moyen, après avoir subi une accélération fatale, a l’origine du premier but, il se claque et doit sortir. Frustrant comme une panne d’érection (je sais de quoi je parle), et encore plus triste bon sang. C’est même son Euro en entier qui aura été complique. Mais on l’aime. En tout cas, moi je l’aime. Mais qu’il prenne du Viagra la prochaine fois. (remplacé par Balzareeeetti)

Bonucci (4/5) : Un match héroique, avec des fautes, des erreurs, mais beaucoup d’abnégation. Et c’est un faible mot. Évidemment la technique n’est jamais au rendez-vous, mais c’est un guerrier, il aurait pu se faire tuer pour l’équipe. Il a couvert, est parti dans le zig et le zag allègrement, et systématiquement. Ses larmes était touchantes aussi, celles d’un homme un vrai, d’un Italien. Je lui tire mon chapeau bas pour son Euro, j’oublie les approximations dans la relance et je retiens le meilleur.

Barzagli (2/5) : Pas tout blanc sur les buts espagnols, comme Balotelli, pas très net, comme les analyses d’urine de la Roja. Fabregas, Iniesta sont des poisons pour les défenseurs, et dans les grands soirs savent répondre présent. Malheureusement pour Barzagli, malheureusement pour nous.

Abate (3/5) : Dur. Comment dire, il a fait ce qu’il pouvait. Beaucoup d’efforts pour défendre. Il n’a pas vraiment eu loisir de monter, surtout, et c’est normal, une fois que l’Italie s’est retrouvée a dix. Le plus triste, c’est que je suis un fan de Maggio.

De Rossi (4/5) : Une première période bluffante. Encore plus bluffante que Patrick Bruel. Avec les lunettes et tout. Moi aussi j’ai des lunettes, et je dois être encore plus bluffant puisque ce sont des lunettes de vue. Bref. On a beaucoup parle de Pirlo au milieu, il ne faut pas oublier DDR, qui aura également dépanné en défense. En deuxième le niveau de jeu n’était pas le même, et puis a dix plus personne n’y croyait. M’enfin, vous m’appellerez quand vous saurez faire pareil avec une sciatique douloureuse. N’est-ce pas bande de manges-merde.

Pirlo( 3/5) : Pour ceux qui doutaient encore de son importance dans le collectif italien, vous avez eu le match d’hier soir. Quand Pirlo ne voyait pas le jour, c’est l’Italie qui prenait l’eau de toutes parts. Quand Pirlo commençait de toucher la gonfle, l’Italie respirait. Parce que les longs ballons des centraux ne sont pas aussi précis, même s’il est vrai que Pirlo a eu été beaucoup plus précis. Cet homme a la classe, la victoire de l’Espagne ne nous l’enlèvera pas. Séchez vos larmes, Monsieur!

Marchisio (2/5) : Il devait juguler davantage Iniesta, et participer davantage au jeu. Facile a dire n’est-ce pas? Ce n’est vraiment pas facile de noter les joueurs après ce match. Prandelli a donné 8/10 a son équipe, vous voyez le truc? C’est donc un 2/5 sans rancune.

Montolivo (2/5) : Bon, moi j’aime pas et je n’ai pas révisé mon jugement après la finale. De la bonne volonté mais du déchet et puis cette fois Pippo et Mollo étaient titulaires en attaque pour l’Italie, ce qui ne facilitait pas les choses dans les combinaisons et tout. Et pourtant son remplaçant n’a pas marqué de points. Je ris jaune. (remplacé par Thiago Motta)

Cassano (2/5) : De la maladresse, soit Fantantonio manquait ses passes alors qu’il avait fait le bon choix, soit Fantantonio réussissait ses passes mais faisait les mauvais choix. Dommage qu’il n’ait pu prendre sa revanche sur les Espagnols petits et gros – pléonasme – qui le traitaient de petit gros en son temps madrilène. (remplacé par Di Natale)

Balotelli (1/5) : Merci la presse sportive pour contribuer a lui monter la tête. Lui qui voulait en mettre 4…ben y a eu 4-0 pour l’Espagne. Espérons au moins qu’il aura appris de cette leçon de jeu collectif, et saura s’en inspirer a l’avenir. Il faut rappeler son jeune âge etc. Et puis surtout, ce type est paumé depuis la naissance, merde. Un peu de pitié, c’est ce que j’éprouve mais aussi ce que je demande pour lui.

 

Sostituzioni :

Balzareeeetti : Avait conscience de jouer une finale, et mérite mes applaudissements pour son courage et son volontarisme.

Di Natale : Toto Caca. Dédicace a Warren, le seul roux que j’ai jamais aimé. Reviens-nous en forme, mon salaud.

Thiago Motta : aurait mieux fait de rater le bus.

 

Bonus Mariano Rajoy :

Yé comprend pas, Felipe m’a poussssé vers la ssssortie, yé sssssoui pas sssour la photo??!!??

 

Il cuore pieno di lacrime, vi lascio,

Double M.

 

7 thoughts on “La Bacci A Tutti, fière à jamais, note Espagne-Italie (4-0)

  1. Estèce que je pourrai avoir le lanc-flamme ddans le commando d’élite anti-Busquets ?

    Cette finale était vraiment trop cruelle, la deuxième mi temp-s est un crève-coeur. Je n’aime pas voir les animaux majestueux mutilé et torturé jusqu’à la mort. Outre les deux claquages poisseux, Prandelli aurait pu jouer d’entrée avec un milieu supplémentaire. Les pauvres Marchisio et Montolivo avaient toujours trois espagnols dans leurs zones, et Pirlo était obligé de descendre au niveau des centraux pour toucher un ballon.

    Enfin, Pirlo reste le plus beau, ça personne l’enlèvera à l’Italie.

  2. Cruel. En plus maintenant tout le monde va recommencer à critiquer ta politique de merde, et ça c’est dommage pour toi.

  3. Très belle acad’. Je ne suis donc pas le seul à avoir été stupéfait par les fautes réclamées par les Espagnols alors que le match était déjà plié. Soyez beaux vainqueurs, les mecs, putain.

  4. Ce sport n’est vraiment qu’une grosse salope, vous méritiez pas ça. Mes respects.

  5. Une bien belle malédiction comme on n’en fait plus. C’est ça aussi de choisir un hôtel construit sur un cimetière indien.

  6. Fallait bien que vous payasses pour Materazzi.

    Ce n’est qu’un arriva d’ère chie, mes freros!

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