Une rencontre irrationnelle, des prestations surréalistes et des rebondissements incessants. La seule conclusion que livre cette rencontre est la suivante : aucun film au monde, aucune pièce de théâtre ne saurait transmettre autant de courants contradictoires, autant d’émotions qu’un match de football.

Les faits marquants :

  • Marchisio suspendu. Cavani blessé. Match nul.
  • Ce match est plus difficile à analyser que les urines de Keith Richards.
  • Naples est une équipe cynique. Mais quand la Juve en est la victime, c’est comme faire chanter un parrain du milieu.
  • Michel a trouvé un surnom à Marchisio : Il Principino. Fabio Labello peut se rassurer.
  • Le duo Zuniga et Lavezzi a opté pour un threesome avec Lichtsteiner en première période. Pepe, qui visiblement n’en est pas, a laissé le Suisse à poil dans son couloir se faire pilonner comme Zahia dans un hôtel Munichois. Fernando Nandrolonas veut les images.
  • Imaginez l’état de mon cerveau à 3-1 après avoir subi les commentaires de Raffaele Auriemma pendant plus d’une heure de jeu. En comparaison, lorsque Denis Balbir hausse la voix, c’est une symphonie. A présent, imaginez l’état anal de Michel après la première mi-temps. Mon proctologue a retrouvé du gros gravier, des éclats de verre et de la glace pilée.
  • La Juventus demeure invaincue, comme Benfica, Porto et City à l’échelle européenne.
  • Les chiffres sont formels. Le nombre d’infarctus a triplé dans le Sud de l’Italie entre 20h45 et 22h45. La Ligue du Nord se réjouit de ces chiffres.
  • Confiance, incompréhension, haine anti-Napolitain, regrets, espoir et euphorie sont les sentiments qui ont animés chronologiquement Michel durant ce choc.

Les notes :

Buffon (3/5) S’est trouvé plus seul et abandonné qu’un sénateur Américain en rendez-vous avec la mafia. Ni fautif, ni coupable puisqu’il n’a eu qu’un seul arrêt à faire face à Pandev. Les erreurs défensives ont dû lui rappeler une période sombre de notre histoire.

Lichtsteiner (2/5) Plus garde-frontière Suisse que Swiss Express. Très haut sur le terrain dans ce système en 3-5-2, il a bien débuté offensivement avant de subir un matraquage en règle digne de Moké. Zuniga l’a violé en un contre un devant 80 000 personnes consentantes, avant que Lavezzi par ses appels ne fournisse la deuxième couche. Si la seconde période fut moins traumatisante pour son intimité anale, Michel est dans l’obligation de lui retirer un point pour s’être fait éliminer plusieurs fois par Lavezzi, qui a la particularité de dribbler avec ses genoux.

Barzagli (3/5) Une erreur sur le deuxième but, mais il demeure le défenseur le plus rassurant. En effet, il dégage le ballon de manière hasardeuse, puis reste sur le cul, ce qui permet à Pandev de ne pas être en position de hors-jeu au moment de la frappe. Sinon, solide. La preuve, il a eu la décence de ne pas se faire feinter par Lavezzi. Un défenseur qui reste sur ses appuis sans se jeter. Ce devrait être la norme, mais hier soir, c’était une exception.

Bonucci (1/5) Son téléphone risque de sonner au mois de janvier. Mais sûrement pas pour une prolongation de contrat. Ses interventions défensives sont aussi rassurantes qu’une issue de secours à 8000 mètres d’altitudes. Son rôle sur le coup-franc qui amène le but est plus flou que les comptes de la Société Générale. Tandis que sur le troisième, il réalise une somptueuse air-intervention devant Pandev. A noter, qu’il a réussi à s’écrouler sur son adversaire qui partait seul au but sans que l’arbitre ne le sanctionne.

Chiellini (3/5) Insuffisant en première période. Giorgio a lâché le marquage d’Hamsik lors de l’ouverture du score Napolitaine.  En seconde période, il a participé offensivement et a sonné la révolte dans l’engagement à l’image de son interception qui amène le troisième but. -1 pour avoir laissé Maggio centrer depuis le poteau de corner.

Vidal (4/5) a été plus actif qu’un VRP cocaïné. Ça tombait bien, Marchisio absent, il valait mieux se démultiplier dans l’entrejeu. Le Chilien sait se faire respecter dans le milieu grâce à sa hargne. Récompensé en étant passeur décisif sur le 2-1 grâce une merveille de passe dans l’espace. Des semelles, des tacles et relances propres.

Pirlo (3/5) Un non-match pendant 45 minutes. Pourquoi  tacler Lavezzi dans la surface au bout de 14 minutes ? Alors qu’il n’a jamais taclé depuis le CM2 ? Pourquoi perdre le ballon devant la surface ? Pourquoi s’abaisser à dégager la balle sans conviction sur le deuxième but ? Parce qu’il s’est retrouvé entre Lavezzi, Pandev et Hamsik dans sa zone ainsi qu’une ligne de quatre au pressing. Sa première période donnait l’impression d’avoir zappé sur l’intégrale d’Eduardo Costa à l’OM : penalty, perte de balle devant la surface, des choix aussi improbables que mélanger un verre de Whisky et du Prozac après avoir reniflé de la poudreuse, et enfin un dégagement avec autant de conviction qu’Eric Besson alternant entre l’UMP et le PS comme DSK de partenaires dans un club échangiste. Néanmoins, propre en seconde période. -3 pour ses trois erreurs, +1 pour sa mi-temps plus conforme et +1 pour la performance collective.

Pepe (4/5) Working class hero. Une fin de match bordélique, comme un symbole du traitement des déchets à Naples, et débridé, qui d’autre pouvait briller ? Evidemment, Simone Pepe. Quatrième but de la saison, et troisième consécutivement. Dans un poste inhabituel dans l’entrejeu, Michel l’a d’abord insulté parce qu’il laissait Lichtsteiner à l’agonie dans le couloir droit. Puis, son activité et son repositionnement plus bas sur le terrain au côté de Pirlo ainsi que son action décisive pour égaliser à dix minutes du terme, m’oblige à ne plus jamais dire du mal de Simone. Pepe, c’est la moche dont tu voudrais te débarrasser mais sur qui à la fin, tu peux compter. A la différence de ce top-modèle sur laquelle tu fantasmes depuis des années mais qui n’assure jamais.

Estigarribia (4/5) Volontaire et percutant, il a cavalé pendant 90 minutes sur le côté gauche. En première période, il a été le plus dangereux avec trois frappes, sans négliger son repli défensif. Puis, il a ouvert son compteur but d’un bel enchainement face à De Sanctis qui sent la gestuelle Sud-Américaine. La dernière fois qu’il avait marqué, c’était lors de la saison 2007-2008. Le Paraguayen a débuté sa saison ce soir et devrait ambiancer régulièrement le couloir gauche. Elia pourra continuer à twitter : « Angry ».

Vucinic (4/5) Suffisant en première mi-temps. Indispensable après la pause grâce à ses remises et ses décrochages permanent. Ses déplacements entre les lignes ont mis en difficulté la défense de Naples, et sa technique pour combiner avec Pepe et Vidal, qui arrivaient lancés, a fait des ravages. Mirko a su exploiter les espaces laissés par les Napolitains suite au repositionnement de Vidal et Pepe. A l’origine du but d’Estigarribia. Néanmoins, il a buté à quatre reprises sur De Sanctis.

Matri (4/5) Une occasion, un but. Il a inscrit sa sixième réalisation de la saison d’une frappe à ras de terre pleine de sang-froid suite à un service gold master-card de Vidal. Un but qui marque (hahaha) la révolte Turinoise en début de deuxième mi-temps. En outre, il dévie le centre de Vucinic sur l’égalisation d’Estigarribia. La mitraillette est de retour.


Une première mi-temps bordélique tactiquement.

Les remplaçants :

Pazienza (non noté) Avant, il jouait à Naples.

Quagliarella (non noté) Avant, il jouait à Naples aussi.

Del Piero (5/5) 686 matchs avec la Juventus. 700 matchs en pro.

L’entraineur :
Antonio Conte : Il a changé de système en raison de la suspension de Marchisio. La Juve a bien débuté la rencontre dans un schéma en 3-5-2 où Barzagli-Bonucci-Chiellini formaient la défense centrale et Pepe évoluait dans l’axe au milieu. Cependant, les défaillances individuelles et la réponse tactique de Naples a presque anéanti la Juve avant la mi-temps. C’était ne pas connaitre la mentalité de Conte. Une réaction d’orgueil, une mentalité de compétiteur et de la grinta ont su remettre la Vieille Dame sur les rails. Tandis que dans le jeu, la verticalité et le mouvement qui faisait défaut a permis de rejoindre Naples au tableau d’affichage.

Le coup de cœur de Michel.
La jeunesse a du talent. Une analyse tactique qu’elle est propre, par Florent Toniutti.

Michel est croyant. La preuve, il voue un culte sans limite à D10S et Saint-Michel.

 

Le plus de Michel.

  • Les plus belles années du Calcio. Les plus grands joueurs. Les plus beaux maillots. Les duels les plus acharnés pour le Scudetto. Et puis, les deux plus grands joueurs de l’histoire face à face. Quand Diego Maradona rencontre Michel Platini, c’est ici.
  • « Maradona est le seul joueur qui n’a pas besoin d’une équipe et d’un entraineur. » Gianni Agnelli. Voilà pourquoi Messi ne sera jamais D10S. Juventus 1-3 Napoli.
  • Juventus 3-5 Napoli, Saison 1988-1989. « Ce que Zidane faisait avec un ballon, Maradona le faisait avec une orange. » Michel Platini, propre.
  • 23 mars 1990, Stadio San Paolo. Dernières fulgurances de Dieu parmi les hommes.

 

Michel Panini.

Les belles images de ce beau match. Lorenzo de Aureliis a rendu la copie napolitaine, ici.

6 thoughts on “La Bianconero Académie note Naples-Turin (3-3)

  1. Quel match! Tactiquement fort. Je pense que Mazzari est un maître de ce 3-5-2. Vraiment hier l

  2. Quel match! Tactiquement fort. Je pense que Mazzari est un maître de ce 3-5-2. Vraiment hier la MT1 a été très forte de la part du Napoli. Pirlo a été contenu totalement par le pressing du trio d’attaque. Gargano et Inler ayant contenu les autres. Zuniga est une des belles surprises de ce début de saison pour ma part. Je le trouv bien supérieur à Dossena.
    Bonucci quelle cata hier… Il fait de ces erreurs, il se jette tout le temps. Il a permis à Pandev de se relancer en tout cas.
    Estigarribia bon match de ce petit. Sinon je te trouve assez compmlaisant avec Vucinic que j’ai trouvé absent en MT1, les deux attaquants ont joué à 20 mètres l’un de l’autre, aucune entente entre les deux, puis un peu mieux en MT2, enfin un 3 m’aurait plus plu.
    SInon totalement d’accord avec le reste.

  3. Vucinic, en première mi-temps tire à coté, sinon oui, il n’a pas été bon. Sinon, sur la deuxième, le fait qu’il décroche a beaucoup gené la défense, et sa prise de balle sur le 3-2 est très bonne. Après, il a eu trois, quatre situations avec le gardien qu’il a mal négocié. C’est dommage. J’ai mis un +1 pour le centre.

  4. Fabio approuve Michele avec (oui, moi, je like pas. Ca me pète le sphincter de liker!! Oui, je suis vieux jeu et j’emmerde les likesitien) il principino en plus ca finit par pino!
    pfff désolé je rentre dans ma tanière et vais cuver ma biture-galette d’hier soir!
    vivement juve-roma. ou pas. je sais plus.
    tiens une mouche! tiens une mouche morte!

  5. Ah, Juve-Roma, c’est un grand classique également. Ca promet un match spectaculaire étant donné la philosophie des deux équipes.

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