La Lens académie mène l’enquête sur Eduardo

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Des révélations esseptionnelles de Luissette.

Luissette a décidé de mener son enquête plutôt que reparler de ce Clermont–Lens qui a vu ses valeureux lensois enchainer une 3e défaite en 4 journées, défaite dont voici le lien.

A 3,50’, Eduardo montre qu’il est un buteur hors norme et réalise avec maestria un combo, frappe à côté du ballon, double Lutz, réception sur les fesses, le tout à un mètre du but. Alors, si des courageux ont l’envie de visionner la plus belle air-sortie de l’année, les deux passes dé’ de Yahia et j’en passe, libre à eux. Pour ma part, je ne suis pas capable de faire une académie traditionnelle. Noter une performance d’équipe aussi pitoyable galvauderait le travail des autres académiciens, à moins d’utiliser des notes négatives.

Alors j’ai préféré mener l’enquête. Votre serviteur, pourtant prompt à analyser ce genre d’événements par un « Eduardo est juste nullissime, pas besoin d’épiloguer » a néanmoins voulu vérifier par lui-même, que tout ça ne cachait pas quelque chose de plus grand. Un sort vaudou, une malédiction familiale transgénérationnelle frappant les Eduardo depuis le XIVe siècle, (depuis que Chevrihno Eduardo, ancêtre de, avait culbuté la sœur d’une puissante sorcière amazonienne, s’attirant les foudres de cette dernière), un complot de la CIA, ou pire… Tout ça, comparé au fait qu’un joueur pro soit fichu de rater un but tout fait à un mètre de la cage, était du domaine du probable. De ce fait, la LICEF (Louissette Investigation Corporate, Entertainment and Fricadelle) a enquêté sur la vie de notre anti-héros. C’est le fruit de ce travail, séquencé sur 24h, que vous allez découvrir.

7h00.

Le réveil matin retentit. Comme tous les jours, Eduardo Ribeiro Dos Santos, dit Eduardo, s’extrait difficilement de son lit. Mal placé sur son oreiller, il a un peu mal au cou. Faut dire qu’il n’est pas du matin. En même temps, quand t’as vécu à Rio, te réveiller en banlieue lensoise, qu’il fait 15°C en plein mois de juillet, tu peux pas être du matin.

Alors pour le motiver, sa femme a réglé le radio – réveil sur un tube brésilien, histoire de motiver son jugadorinho à elle. Elle a même lancé un petit challenge à son goléadorinho à elle : trouver le titre chaque matin.

Devant le peu de succès dans les réponses de son musicosihno d’amor à elle, madame Eduardo, a du se résoudre à simplifier un peu le blind test, et à opter pour des QCM. Elle sait que son mari n’est pas en confiance, alors elle fait tout pour lui faciliter un peu la tâche :

Réponse 1 : Rapunzel, Daniela Mercury
Réponse 2 : Chic Planète, l’affaire Luis Trio
Réponse 3 : New York, New York, Frank Sinatra

Eduardo n’est peut-être pas mélomane, mais il ne faut pas le prendre pour plus nul qu’il ne l’est. Il sait qu’il a le niveau pour évoluer au plus haut niveau, et la boîte de jeu « N’oubliez pas les paroles » cachée sous le lit en témoigne. « Chérinha, je sais que tu te donne du maol pour que j’aille bien, mais me prends pas pour un con. Je sais reconnaître un groupe brésilien, c’est évidemment l’affaire Luis Trio qui chante ça. »

7h15.

Au sortir de la chambre, Eduardo se défait du marquage de Kikinho, son teckel, et appelle en profondeur vers la salle de bains. Arrivé à un mètre de la porte, ouverte, il marche sur sa chaussette droite et finit empalé dans le mur.

 

7h16.

Eduardo s’avance vers la douche et entame le déshabillage. Comme toujours, son âme de joueur reprend le dessus. Il lance un à un ses vêtements directement vers le panier à linge. A chaque réussite, il recule d’1m, à chaque raté, il s’avance. Au bout de 2 chaussettes et du bas de pyjama, ayant tous fini à 3 m au-dessus du panier (en osier), Eduardo est collé à celui-ci. Il ne lui reste que son caleçon Dely Valdès à jeter. Il le lève au-dessus du panier, le lâche. Le caleçon s’accroche à une branche d’osier de 3,4 mm qui dépassait, et ne rentre pas. Pas grave, c’est pour une autre fois.

 

7h17.

Eduardo s’y reprend à 3 fois pour saisir le savon mais y parvient. Sa femme entre, et râle. Des fringues qui jonchent le solinho alors qu’il y a un panier à linge de la taille d’un but de L1, ça a tendance à la gonfler.

 

7h30.

Petit Déjeuner, le repas le plus important de la journée du footballeur. Jour de chance, le paquet de Cherrios contient le magnet manquant à la collection d’Eduardo. Le puzzle du frigo va être enfin fini. C’est sous le regard rieur de son fils qu’il se lève, s’avance vers le frigo et tend le bras pour insérer le magnet manquant sur le poster de Sévérino Lucas, son idole. Eduardo tente de le mettre dans le trou au milieu du poster, mais le magnet ne rentre pas.

 

8h00.

Avant d’aller à l’entraînement, Eduardo informe sa femme qu’il faut déposer la voiture au garage, il a raté son contrôle technique la semaine dernière.

 

8h10.

Sa femme le dépose à la gare de Douai.

Il a le choix entre deux portes pour rentrer dans le bâtiment. La foule s’oriente vers la gauche, lui part instinctivement à droite. La porte de droite est condamnée.

 

8h16.

Madame SNCF annonce l’arrivée du TER à destination de Lens, Voie 4.

 

8h17.

Eduardo attend sagement voie 4 son train mais ne voit rien venir.

8h21.

Sentant bien le coup, il se retourne et s’aperçoit que le départ se faisait dans son dos. Le train est là, mais s’apprête à partir. Eduardo se jette, mais le rate de peu. Pas grave, celui de 8h30 conviendra.

 

10h00.

Arrivée au centre d’entraînement de la Gaillette. Le Buteurinho a dû louer une voiture en gare, et s’avance vers sa place de parking. Le van de David Pollet et la voiture sans permis de Démont lui laissent tout juste la place pour sa voiture. La Corsa s’avance vers la place, mais ne rentre pas.

 

10h30.

Début de l’échauffement.

 

10h42.

Une civière vient évacuer les trois U19 blessés par Yahia lors du footing. Ils sont emmenés d’urgence à l’infirmerie Franck Queudrue.

 

11h00.

Début de la séance de frappes devant le but sur le terrain des buteurs Esteban Fuertes.

Atrous se met dans les buts face aux titulaires habituels, Kasraoui se met face aux poussins B, leaders de leur groupe avec 1 point d’avance sur les voisins de Béthune.

 

11h30.

Garcia interrompt la séance, et fait vider les filets de Kasraoui. Le jeune Sullivan Boli, arrière petit neveu de, arrière gauche des poussins, est prié d’arrêter d’humilier le gardien par ses frappes yeux fermés. De l’autre côté du terrain, les soigneurs de la SPA entrent en piste pour ramasser les 32 oiseaux morts derrière les buts d’Atrous. Blanchart appelle le service de gardiennage du centre. « S’ils trouvent des ballons sur le parkings, prière de les ramener. »

 

11h45.

Eduardo s’intercale entre Ducasse et Kondogbia et sprinte vers la douche. Malgré la couverture de Yahia, il pénètre facilement dans les vestiaires, mais rate la douche libre de peu, le jeune Boli ayant été plus rapide.

 

12h20.

L’équipe se dirige en groupe vers la cantine. Eduardo hésite entre les tables de droite et les tables de gauche.

 

12h21.

Pas assez vif, Eduardo s’est fait piquer les places restantes, tant pis il mangera avec les poussins B. Pis, autant en profiter et prendre de l’avance au buffet. Eduardo s’élance, slalome entre deux joueurs. Il est interrompu en plein élan par Gervais Martel qui lève son cubi de hors-jeu : « On ne court pas à la cantine ».

 

12h31.

Finalement bien placé dans la file menant au buffet, en embuscade derrière Queudrue, il rate de peu le dernier liégeois au chocolat mais repère un éclair au chocolat sur la table des desserts.

 

12h32.

Aurier, revenu dans son dos, le dépasse et subtilise l’éclair au chocolat. Il indique néanmoins à Eduardo qu’il en reste sur la droite de la table.

 

12h34.

Parti à gauche, Eduardo revient trop tard pour attraper le dernier éclair.

 

12h37.

Démont éclate la gueule du latéral gauche des poussins B, celui–ci s’étant permis de prendre la parole à l’autre bout de la cantine, alors que Yoyo discutait physique quantique avec Yahia.

 

12h55.

Kasraoui rate sa sortie de la cantine.

 

13h00.

Le téléphone sonne, Eduardo rate son appel.
Pas grave, il attend sagement le répondeur.

13h01.

C’était sa femme, su corazinha de guimgampao. Il apprend que son fils avait interro de math aujourd’hui, et qu’il a raté son contrôle.

 

13h12.

Le téléphone sonne à nouveau. C’est l’agent du joueur, Armando Luisao, dit Arnaquinho, qui appelle. Il a un plan pour un contrat pub. Il semblerait que Bigard n’ait pas re-signé pour les prochains spots Tryba. La marque, impressionnée par la transparence du Brésilien offrirait un vrai pont d’or. « Toutes les fenêtres de ma baraque de campagne. Et attention, en PVC et oscillo-battants, t’imagines !! ».
C’est vrai que ça le ferait à mort de faire des pubs TV…

 

13h30.

Sieste. Notre Brésilien partage sa chambre avec Démont. Pour s’endormir, Eduardo enclenche son I-Pod et lance sa playlist. Dans les écouteurs résonnent les premières notes de Looser, de Beck.
13h35.

Eduardo tourne dans son lit, il a du mal à trouver sa position. Il songe à sa carrière de mannequin de pub naissante. La gloirinha est sur la route. L’I-Pod fredonne Underdog, de Kasabian.

 

13h38.

Démont a un peu froid. Il se plaint de la qualité de sa couverture.

 

14h10.

Fin de la sieste. Eduardo stoppe son I-Pod, qui chantonnait Born to lose, de Jonhnny Thunders.

 

14h30.

Réveil musculaire sur le terrain en herbe Jimmy Adjovi-Boco.

Garcia a installé des plots, autour desquels il faudra slalomer ballon au pied.

 

14h32.

Garcia explique à Eduardo, Yahia et Kasraoui qu’ils ne font pas partie de l’équipe des plots.

 

15h00.

Toro.

Eduardo, Ducasse et Baal intègrent le groupe des poussins B.

 

15h10.

Garcia interdit aux poussins B de se servir de leur pied droit, afin de laisser une chance à Eduardo ou Yahia d’attraper un ballon.

 

15h20.

Après 20 minutes de course dans le vide, Eduardo est sur le point de toucher la balle. Il se jette, mais la rate de peu.

 

15h30.

Garcia interrompt la séquence. Les soigneurs viennent évacuer les survivants du charnier provoqué par Yahia.

Eduardo sent qu’il a un bon coup à jouer et pressent qu’il sera sur la feuille de match, ce samedi, à Béthune.

 

16h00.

Séance vidéo, axée sur la gestion du hors-jeu.
Installés en fond de salle, Aurier, Queudrue et Démont discutent de leur placement sur leur dernier match. Légèrement en retrait, Yahia couvre la voix du coach.

 

16h03.

Pollet demande ce que l’entraîneur appelle le « Hors-jeu ».

 

16h24.

Blanchard appelle Ramon, un des mecs qui bossent sur le chantier de rénovation de Bollaert. Ce dernier traduit l’explication donnée à Pollet en portugais pour Eduardo.

 

17h00.

Fin de la journée d’entrainement, tous les joueurs se dirigent vers la sortie.
Queudrue se prend le pied dans une vieille bandelette inutilisée de Maoulida. Il chute lourdement, 4 semaines d’indisponibilité. Garcia le coche pour la feuille de match de la semaine prochaine.

Kasraoui, coincé entre Aurier et Bergdich, rate la sortie.

 

17h03.

Eduardo découvre la Corsa d’Europcar massacrée. Des dizaines de ballons semblent avoir détruit carrosserie et vitres. Kasraoui, sympa, propose à Eduardo de le redéposer à la maison.

 

17h18.

L’autoradio d’Hamdi crache « Le Petit bonhomme en mousse », version longue.

 

17h20.

Bien lancé sur la rocade par Eduardo, Kasraoui rate la sortie 2b. Un détour s’impose.

18h11.

Hamdi dépose le Brésilien chez lui, après avoir raté à nouveau la sortie.
Eduardo rentre chez lui, il s’avance vers la cuisine, histoire de se faire un goutinho. Sa femme intervient, lève sa serpillère de hors-jeu, « on ne court pas sur le parquet ciré ».

 

19h00.

Pour consoler son nullissinho à elle, madame Eduardo propose à son mari de le rejoindre dans la chambre.

19h01.

Eduardo hésite entre la place de gauche ou de droite dans le lit.

 

19h02.

Bien lancé sur sa droite, Eduardo prend son élan et s’apprête à marquer. Madame lève son oreiller de hors-jeu, « ce n’est pas le bon but ». Il ne marquera pas ce soir.

 

20h00.

Pour se détendre après cette journée de travail, Eduardo lance un DVD. Ce soir, nostalgie, ce sera Footloose.

 

22h00.

L’heure du dodoninho est venue. Eduardo s’élance vers la chambre. Il croise en chemin les portes menant à la cuisine et aux toilettes. Tergiversant entre aller faire un pipi avant ou après le casse-dalle, il se fait doubler par son fils qui s’enferme aux WC avec le plateau de fromage.

 

22h20.

Eduardodo.

 

02h01.

Kasraoui arrive chez lui, il avait raté une nouvelle fois la sortie d’autoroute.

 

3h12.

Eduardo rêve de ses spots de pub pour Tryba.
Tain, c’est vrai que ça le ferait.

 

Match suivant, un peu duel de loosers : Lens-Monaco…

30 thoughts on “La Lens académie mène l’enquête sur Eduardo

  1. Bien joué Luissette, t’as trouvé comment me faire perdre 15 minutes de temps de travail de façon agréable.

  2. Ouai super drôle ! Mais je suis un peu septique sur tes véritables intentions .. En effet tu démolis ( à juste titre ) nos amis lensois. Mais le match de Tours, tu ne l’as pas commenté, or il y avait du bon tout de même.. Maintenant si ça te fais bander..

  3. @Den : mauvaise synchronisation, je n’ai pas vu le match de Tours, étant en plein déménagement ce jour-là, idem pour celui de Clermont.
    Du coup, soit je fais l’académie sans voir les matches, ce qui n’a aucun intérêt, soit je ne fais rien, soit je fais autre chose, qui si possible, me fait marrer.

    Mais bon, j’y crois, je vais bien réussir à voir une victoire en live cette année…

  4. OK, j’attends tes prochaines lignes avec optimisme.. Tu verras le racing va finir par retrouver son niveau, et enfin on sortira de ce cauchemar qui dure depuis trop longtemps..

  5. Hilarant même. Spécial casdédi à Fuertes.
    Si pour la prochaine (Lens/ASM), tu nous proposes un jubilé Wagneau Eloi, je viendrai.
    A coup sur.

  6. Contre Tours? Le match affreux, au bout de l’ennui pendant lequel Lens fut sauvé par les poteaux?

    j’ai cru m’endormir au stade.

  7. « …Gervais Martel qui lève son cubi de hors-jeu : « On ne court pas à la cantine ». »

    Magnifique.

  8. « Malgré la couverture de Yahia, il pénètre facilement dans les vestiaires, mais rate la douche libre de peu, le jeune Boli ayant été plus rapide »

    Très fidèle au NPDC, cette douche avec les poussins.

  9. @den, D’ailleurs si, j’ai vu le match de Tours, qui était nullissime. Tu dois parler de Troyes. Mais comme on a gagné, je ne l’ai pas vu…

  10. Exact!! c’est pas Tours ( match de méga cocu pour l’ amis casserol’oui ), mais Troyes.. Il y avait du mieux sur ce match, de la poudre au yeux en faite, vu la totale débandade de clermont! On aurait dit un remake de la 7éme compagnie avec Edouardo dans le role de Tassin..
    Enfin, un peu d’optimisme puisque le douaisien de service va nous sauver (signature de pitau), on peux toujours rêver..

  11. Je me suis laisse dire qu il avait les posters de ses idoles qui continuent de l’inspirer , au dessus de son lit: Grozdic-inho et Bakari-nho …

  12. Très bien MAIS un peu copié sur « 24h dans la vie de Steve Mandanda » paru dans les Cahiers du Foot..
    La difference, c’est que quand Steve prend sa douche, il doit se concentrer pour ne pas arrêter les gouttes…

  13. ptdr
    purée je suis supporter guingampais et je te trouve dur avec edu!
    mais bordel qu’est ce que j’ai ri
    j’en ai pleuré
    merci!!!!!

  14. Tes académies sont les seules choses qui font que j’attends les matchs avec impatience. Ne t’arrêtes surtout pas !

  15. Bon ne me demandez pas pourquoi mais j’étais au stade Gabriel Montpied et j’ai vu Clermont-Lens… Ben mes aïeux… Un court résumé de ce que j’ai retenu:

    Kasraoui: air-sorties et charisme d’une moule: Fabre ne peut qu’être meilleur, faut que Garcia sorte Karsaoui. Yahia: deux passes décisives à l’envers, propre. Démont: meilleur en deuxième quand il repasse au milieu axe, mais même de loin sa tête faisait peur au petit à côté de moi, Eduardo: une imposture pour le football, sa journée type ressemble au match type: il loupe tout! Les autres peuvent tous faire la pub Tryba avec lui tant ils ont été apathyques. Pauvre supporters lensois qui étaient là chauds comme la braise…Exception pour Aurier, au dessus de ses collègues, et Baal, qui a eu le mérite de courir et a reussi quelques actions.

    En face, mention spéciale à l’avant centre Rivière, énormissime et standing ovation méritée. Le fameux Alessandrini à l’air d’avoir du ballon, mais aussi du melon, bcp de melon… Et j’ai vu pour la première fois jouer Charley Fomen: visiblement fâché avc ses pieds et cours en canard mais plutôt solide physiquement. Ne jouera jamais à l’OM par contre. Enfin j’espère…

    Bise auvergnate

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