La Lens Académie note Tours-Lens (0-3)

3 jours, il fallait bien ça pour que je revienne sur ce match, qui a vu, ô miracle, ô étonnement, ô stupeur, nos beaux et fringants Sang & Or revenir de Tours avec un triptyque devenu de plus en plus rare en Artois :

– Une victoire, la 3^e seulement de la saison à l’extérieur  (après Amiens et Boulogne, respectivement dernier et avant-dernier du championnat).

– Aucun but encaissé à l’extérieur, là aussi pour la 3^e fois (après Boulogne et le 0-0 du Havre).

– Et, gâteau sur la cerise, 3 buts marqués… pour la … 3^e fois de la saison, après (tiens ?) Tours à l’aller et un 4-2 sans lendemain contre Sedan.

Alors plutôt que de sabrer le champagne à la gloire d’une équipe qui, quand elle perd me désespère et, quand elle gagne (c’est plus rare), me donne des regrets, je vais simplement et sobrement revenir sur ce match qui nous permet désormais d’envisager la fin de saison un peu plus sereinement.

Ce déplacement en Touraine ressemblait pourtant à un beau traquenard. Tours espère toujours monter, et même si ça fait mal au cul d’y penser, ils ne sont pas loins podium avant ce match, et surtout, ont deux défaites contre nous à rattraper. La 1^e en coupe, honteusement volée en début de saison, la 2^nde en championnat, 3-0, un café, l’addition.

Pour la déconne, on arrive là-bas avec une équipe décimée. Ni l’habituelle paire axiale Yahia – Queudrue, tous deux suspendus, ni les habituels remplaçants, Touré (toujours convalescent), Sow (suspendu), Nomenjanahary, Casper et Invisible man (tous 3 en tournage de « X-Men 4, les persos Déconne»), ne sont présents. Si on part du principe qu’on a la pire défense du championnat, ce n’est peut-être pas si handicapant que ça.

Néanmoins, manquent également à l’appel Bergdich et Bérenguer, qui cirent le banc, Thorgan « j’ai fait illusion 33 minutes cette saison, mais là je suis crevé » Hazard, Ali « j’ai complètement disparu de la circulation » Mathlouthi, et Jean-Eudes Maurice, toujours pas remis d’avoir marqué à Boulogne.

On déboule donc en Touraine avec une équipe qui a du faire sourire les Tourangeaux avant le coup d’envoi.

Dans les buts Kasraoui et son Pento, dans l’axe, Coeff et Rémy, sur les côtés, nos deux milieux latéraux Baal et Démont redescendent d’un cran, pour le plus grand plaisir de mon slip. Au milieu, comme d’hab, c’est moche. Pas de distributeur, de relayeur, de passeur et encore moins de meneur, mais Ducasse – Kondogbia dans l’axe, Ben Saada et Cuvillier sur les côtés, Pollet et Koïta devant.

Sur le banc, Toudic, notre meilleur attaquant, est très content de ne pas jouer, mais peut taper le bout de gras avec Dzierzynski, qui sort pour la 1^e fois de la réserve. Le nombre est fait par Fabre et Bergdich.

Sur le terrain, ça donne ça :

En face, les prétendants à la montée (…) se nomment Blayac, Gamiette, Cardy et, pour la déconne, Diego (aucun lien) et Ketkeophomphone. Rien de bien flippant, mais bon, quand on perdu 11 matches en L2 en 6 mois, on s’inquiète pour un rien. A noter que les principaux dangers de ce match seront des peaux de bananes laissées aux 4 coins de la pelouse.

Le môtch :

6 000 personnes au stade la Vallée du Cher (aucun lien avec la chanteuse refaite de partout) pour accueillir la petite centaine de Lensois présents pour mettre un peu d’ambiance. Ça fait un peu light quand on joue la montée, qu’il fait beau et que la seule boîte de la ville s’appelle le Pyms, mais bon, Tours est surtout connue pour son club de volley que de foot… Comment ça personne ne s’intéresse au volley ?

Début de match : comme ils jouent la montée, et nous le maintien, on est sympa, on leur laisse la baballe histoire de. Néanmoins, la 1^e occasion est pour nous : ça combine entre Pollet, Ben Saada et ça finit sur Koïta qui se retrouve face au gardien Tourangeau. On n’a pas encore joué 1 minute, il préfère garder un peu de suspense et tirer sur le goal pourtant déjà à terre plutôt que de marquer. Sympa.

Si collectivement, Tours est à la ramasse, c’est pire individuellement. Derrière, ça zonder flotte et on se demande qui est le plus mauvais entre Fabre, Tritz et Schwechlen. A la 7^e, ce dernier réussit l’exploit de se faire passer en vitesse par Pollet pourtant à l’arrêt. Ça finit sur un tir dans un angle trop fermé. Sympa.

Tours n’étant pas dangereux, on joue à fond la carte « équipe sympa », et on fait n’importe quoi histoire de se faire peur tout seul :

• 15^e : Coeff fait de la merde et relance une motte de terre dans l’axe. Biancharini tire sur Kasraoui.
• 17^e : Coeff refait de la merde, glisse sur une des peaux de banane et lance parfaitement dans son dos Blayac qui se présente seul face à Kasraoui. Blayax préfère faire la frappe la plus moche de l’année, mi-tibia – mi à côté du ballon que de marquer. Au fond, les Tourangeaux sont comme nous, sympas.
• 18^e Tritz envoie une ouverture de 40m plein axe. Blayac prend Rémy et Coeff sur la placement mais tue sa 1^e alouette du match.
• 20^e minute, L’Ecole de la relance Patrick Devedjian a encore frappé : passe merdique de Rémy en retrait, Kasraoui dégage en catastrophe… dans la gueule de Rémy, corner… Si c’est dans le but, c’est pareil…

Comme Tours n’a pas l’air de vouloir monter en L1, donc on se décide un peu à jouer… enfin, façon de parler :

• Corner concédé idiotement par Tours, tiré n’importe comment par Ben Saada, ça revient sur Yoyo, qui remet dans le paquet, là encore n’importe comment. Koïta saute, tête, air-arrêt de Leroy, barre, ça finit sur Kondogbia pour le but le plus moche de l’année. Geoffrey s’en fout, il fête ça comme si c’était un but en finale de CdM… passons. 0-1

Vu la gueule des Tourangeaux, on pense que le plus dur est fait. Pollet, Ben Saada et surtout Cuvillier auront les balles de break, mais non, on préfère taper la barre. Mi-temps.

Au retour des vestiaires, les Tourangeaux se sortent les pouces et jouent enfin mais comme Cardy est aussi adroit devant le but que Blayac, ça ne donne rien. Enfin si, une autre alouette dézinguée.

• 49^e, tournant du match. Belle passe dans le dos de je-sais-pas-qui pour Gamiette qui envoie un missile à bout portant pleine barre. C’est con.

• 50^e, nouvelle frappe de Gamiette, Kasraoui s’interpose et relance. Au bout de 2-3 passes, ça arrive sur Cuvillier qui enrhume deux défenseurs très naïfs sur une talonnade à destination de Baal. Certes Ludo fait une saison de merde, mais bon, le laisser rentrer dans la surface sans s’opposer est une mauvaise idée. Frappe. 0-2.

Dès lors, le scénario est clair, Tours attaque péniblement et s’expose au moindre contre. Si Pollet la joue perso sur un deux contre un, pour le plus grand plaisir de Ben Saada, seul au point de pénalty, on tue le match à la 60^e. Corner tiré sur Koïta qui remet aux 6 mètres, Rémy saute (lui) et claque une jolie tête dans la lulu. Tours est KO et la fin du match est sereine pour les S&O. On fait rentrer Bérenguer, Dzierzynski et Bergdich, soit 3 défensifs, mais les meilleures occasions sont pour nous via Kondogbia 2 fois, Cuvillier et Pollet.

Score final 0-3. C’est flatteur pour nous, car à 1-1 et avec notre fébrilité habituelle, c’eût été un peu moins simple, mais en toute honnêteté, Tours n’a rien à faire en L1 vu ce qu’ils ont montré.

Etape suivante, la réception de Metz, qu’on pourrait tranquillement envoyer en National en cas de victoire. (on se console comme on peut)

Les gars.

Kasraoui : 4. A part sa relance sur une passe foireuse de Rémy, il fait le job sans trop de frayeur. Souvent bien placé, il a en plus bénéficié de la maladresse des attaquants Tourangeaux, particulièrement fébrile devant le but.

Démont : 3. Yoyo en défense, c’est toujours flippant. Son marquage du regard sur une incursion de Gamiette aurait pu nous coûter cher mais il était dit que Tours ne marquerait pas. Alors Yoyo a fait du Yoyo, des montées en mode foufou, des centres tête baissée, quelques taquets et quelques belles ouvertures. Inconstant mais largement suffisant sur ce match.

Rémy : 3. Il marque son 1^e but en pro, mais a été régulièrement mis dans le vent sur les ballons en profondeur. Ça manquait de repères dans l’axe et ça s’est vu. Face à de vrais attaquants, il aurait 3 buts pour sa pomme. Là non.

Coeff : 2. La même que Rémy, mais sans marquer. Donc 2.

Baal : 3. La même que Yoyo mais en marquant. Donc 4.

Kondogbia : 4. Gros match du milieu lensois, qui a mis la misère à ses vis-à-vis. Des montées tranchantes balle au pied, des gros taquets quand il le fallait, un gros abattage dans les airs. Cerise sur le gâteau, il marque son 1^e but en pro. -1 pour son énervant penchant perso.

Ducasse : 3. Le 6 lensois a fait ce qu’il fallait pour rattraper les conneries des défenseurs et offrir le moins d’espaces possibles au milieu adverse. Il commence à être en forme… à 6 matches de la fin.

Ben Saada : 1. Il n’y avait rien en face et ça sentait la bonne soirée pour lui. Mais pas là non. Décevant.

Cuvillier : 3. 3 grosses occasions pour l’ex-Nancéien, une barre, une frappe déchoulée et une talonnade dégueulasse face au gardien. Devant le but, c’est donc pas trop ça. Dans le jeu, il a par contre fait un bien fou et son retour en forme n’est pas pour rien dans l’aisance avec laquelle on a gagné ce match.

Pollet : 2. Précieux dans le jeu en pivot, il a été à l’origine de pas mal de situations dangereuses, mais il bouffe 3 occasions nettes en la jouant perso. Il faisait quoi sinon Toudic sur le banc ?

Koïta : 4. On rigolait bien quand il a signé, au final, il se révèle être notre meilleure recrue depuis bien longtemps. Physiquement au-dessus, largement supérieur à ses adversaires dans les airs, il a mis la misère toute la soirée à la défense centrale de Tours qui semblait avoir 80 ans. Ne manquait qu’un but.

Les autres :

Dzierzynski : 1^e apparition en pro, on attend de voir pour juger.

Bérenguer : Entré pour tenir le match et se dégourdir les jambes. C’est peu pour être évalué.

Bergdich : Pareil.

Les remarques inutiles :

• 3 dépucelages en une soirée, ça se serait passé dans le Pas de Calais, on en aurait entendu…

• 3^e défaite de Tours contre nous cette année, on est donc toujours la bête noire d’au moins un club. On se console comme on peut…

• On est 4 points devant Metz, 1^e relégable… et 4 derrière Tours, 5^e. Des regrets ? Noooooon, tu penses…

• Ketkeophomphone relance le Challenge Eric Rabesandratana du flocage le plus long du monde.

• Blayac a fait pire en une soirée que Bakayoko en une carrière et on n’en parle pas. C’est moche.

Cadeau empoisonné : les images.

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