Un match épique de la part de la sélection US, qui parvient presque à créer un semblant d’intérêt pour la coupe du monde au pays de Ronald Reagan, Hulk Hogan et JP Morgan. La main sur le cœur pendant l’hymne (Rama Yade en a pleuré…), un jeu naïf mais chatoyant, une capacité à créer des occasions (pour les deux équipes, separated but equal) qui en fait une des équipes les plus agréables à voir jouer, et un état d’esprit impressionnant. Ca doit être Bill Pullman ça. Ils méritent par ailleurs mille fois leur qualification, ayant subi deux des grosses erreurs d’arbitrage de ce début de compétition.

Avec une partie de tableau à leur portée, les Américains sont bien partis pour être la grosse surprise du mondial. Ou peut être pas, puisqu’ils progressent constamment depuis une vingtaine d’années. Le bateau américain poursuit donc sa route, avec l’horizon comme seule limite.

Howard : B-

Bon match du gardien aux tics, contre l’équipe la moins dangereuse du mondial, voire de l’histoire du mondial. A décidé de ne pas essayer de bloquer le Jabulani, et c’est sans doute très bien comme ça. Peut être un peu avancé en général et en particulier sur la barre de Djebbour, mais vu la solidité de sa défense centrale, on peut le comprendre.

Cherundolo : C+

Le vétéran américain a été correct, avec une qualité de centre intéressante mais un manque certain d’autorité dans les duels. A inventé, avec son alter ego Bornstein, une nouvelle façon de défendre pour un latéral. Plus fort que le je-recule-comme-un-con-jusqu’à-la-ligne-de-corner de Sylvain Armand, il y a le je-fuis-mon-adversaire-direct-et-cours-me-cacher-dans-la-surface-histoire-de-le-laisser-centrer des latéraux algériens.

DeMerit : F

Nul, nul, nul. Il joue à Watford, en D2 anglaise, et ça c’est vu. Watford, c’est le club d’Elton John, et Jay-Jay a eu la présence d’une bougie dans le vent. Sa première mi-temps a été particulièrement immonde, et il l’a d’ailleurs finie la jambe en sang. Le mec a un vrai sens de la métaphore et le mérite de se battre, même s’il n’est pas au niveau.

Bocanegra : D+

Il a joué comme un latéral qui joue dans l’axe finalement, sans atteindre le niveau de notre Abidal national (pas d’expulsion, ni de bourde stratosphérique). Et un latéral déplacé dans l’axe, en gros, ça fait des erreurs de placement pour les rattraper ensuite. Son jeu de tête correct, face à des attaquants algériens certes limités dans ce domaine (aussi), a rassuré les trois saltimbanques à ses côtés.

Bornstein : C- (Remplacé par Beasley à la 80e)

Transparent dans l’ensemble, ce qui est peut être une bonne chose. Il a le blase et la dégaine d’un personnage joué par Dustin Hoffman dans sa jeunesse. Equivalent juif new-yorkais de Cherundolo, il a fait à peu près le même match, avec un apport offensif moins important.

Edu : B- (Remplacé par Buddle à la 64e)

A dominé le milieu de terrain algérien, techniquement et physiquement, où son volume de jeu a permis de libérer ses collègues. Manque toutefois, comme beaucoup de ses compères, de sens tactique, et a tendance à se disperser. Formé à Nantes, ce mec serait un des meilleurs au monde. Ah merde, « formé à Nantes » ça existe plus…

Bradley : A-

L’Equipe du jour a repris l’analyse de votre académicien dévoué, décrivant le dernier de la famille des chauves comme le « Frank Lampard américain ». Très bon match en tous cas, en vrai organisateur du jeu américain, présent des deux côtés du terrain, coast to coast plus que box to box. Toujours la tête haute, capable de bien porter le ballon, et de jouer dans le sens du jeu : un point guard moderne. Son père lui ressemble quand même beaucoup trop.

Donovan : A-

Match plutôt moyen pour l’ailier droit américain, mais il a eu le bon goût de le ponctuer d’un but importantissime, à 7 mètres de la cage, quand les yankees avaient besoin de rentrer dans le but avec le cuir pour marquer. Merci. Sa carrière en club restera comme un des grands mystères des années 2000.

Dempsey : B+

Notre ami Clint rate le A de très peu, parce qu’il n’avait pas le droit de rater cette double occasion en 2ème mi-temps et ainsi jouer avec les nerfs de millions, de milliers, de centaines en fait, de supporters. Il rate aussi la note maximale parce que l’arbitrage a encore décidé d’enfler les Américains, juste comme ça, pour qu’ils la ferment. Mais les pénos de compensation seront utiles lors des matches à élimination directe.

Altidore : A-

Un très gros match pour l’avant centre américain, qui a beaucoup décroché et travaillé pour créer des brèches dans la défense algérienne. Sa protection de balle a souvent permis à la cavalerie américaine d’arriver à temps. Il reste malgré tout hésitant à la finition, et c’est ce qui le sépare (encore) du très haut niveau. Dans ce registre, un magnifique field goal à la Jason Elam (les vrais comprendront) avec Donovan en featuring. Ça sonne bien ça hein ?

Gomez  : C+ (Remplacé par Feilhaber à la 45e)

Mi-temps assez moyenne pour le Hercule chicano, qui s’est crée quelques occasions et a été crédible à défaut d’être génial. Il a peut être lancé un glaçant « Go to fuck yourself you son of a bitch » (la traduction n’est pas de moi) à Bob Bradley à la mi-temps. Et vu la tronche de psychopathe du bonhomme, il a du le clouer au mur et lui arracher les testicules. On parierait quand même sur un choix tactique, qui demandait de mettre du rythme et renforcer le milieu de terrain face à une équipe si inoffensive.

Remplaçants :

Feilhaber : C+

Son problème à Benny, c’est qu’il sait à peu près tout faire, le fait à peu près bien, mais jamais très bien. Aurait du sang brésilien, mais porte un blase d’allemand. Le genre de mec incapable de choisir entre McCartney et Lennon, entre Joey Starr et Kool Shen ou entre mayo et ketchup. Certainement bisexuel tiens.

Buddle : C+

Un attaquant quelconque et sans génie de plus dans le groupe de Bradley. Ferait peut être un bon coureur de 100m, mais le foot c’est un poil plus compliqué. Le retour de suspension de Findley règlera le problème.

Beasley : D

L’ancienne mobylette du PSV Eindhoven, reconvertie tricycle à Glasgow, a fait une rentrée discrète. Il prend quand même un carton, au cas où, histoire de passer pour un idiot.

Coach :

Bob Bradley : A+

C’est un peu bizarre d’écrire ça, mais certainement un des meilleurs coachs depuis le début du mondial. Son équipe joue au ballon, mise sur ses qualités et fait le nécessaire pour compenser ses faiblesses. Et contrairement à d’autres, il a su influer sur le cours des matches par un coaching cohérent et à propos. Sur ce match, il fait rentrer deux attaquants pour deux joueurs défensifs, sans vraiment désorganiser son équipe, de façon à marquer ce but si important. Pendant ce temps là, Saâdane se contente de faire du poste pour poste, peinard.

David C.

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