La France va mal, bousculée par une audacieuse équipe de Suède qui quoi qu’éliminée continue de jouer crânement sa chance. A l’entrée des vestiaires, Laurent Blanc affiche une touillette noire qui n’est pas bon signe. Son œil est sombre, son verre correcteur anti-reflets terne, et son cheveu légèrement frisé par la pluie fine qui s’abat alors sur Donetsk.

Refermant sa braguette, regardant Philippe Mexès droit dans les yeux, il soupire puis s’exclame dans le même souffle :

« C’est quoi que j’ai fait au bon dieu pour mériter des gros cons comme vous ?
– Je ne suis pas gros, tente de bredouiller le défenseur maladroit.
–  C’est quoi qu’il vous arrive. Vous voyez pas qu’on se fait marcher sur la tronche ? » Des larmes apparaissent en de nombreux endroits que la décence ne nous permet pas de révéler. Pour vous donner une indication, Mexès avait l’air triste, Rami un air canin.

Notant les fautes de français du coach, Hatem Ben Arfa se met à consulter l’index de son Bescherelle, son nouveau livre de chevet depuis qu’il est entré dans la secte des adorateurs de Bruno Léandri. Et alors que le magpie s’apprête à ouvrir le bec pour siffloter son air de savant, une symphonie mélodique en midi retentit dans l’air devenu glacé par ce simple tintement.

« C’est la 9ème de Schubert ? Demande alors Adil Rami sans s’adresser à personne, regardant dans l’air comme si une présence mystique était la source de cette musique.
-Der Winterreise », réplique avec assurance Franck Ribéry dans sa langue préférée.

Et tandis que le liede se poursuit, le visage de Laurent Blanc devient rouge à en prendre une tournure à la fois écarlate et dramatique. Heureusement pour le sélectionneur, Alain Boghossian est allé lui chercher une touillette neuve lui permettant de calmer ses nerfs plutôt que d’agir, ce qui serait risqué en cas de contre. La sonnerie s’interrompt, Blanc redevient pâle.

Samir Nasri, grommelle dans son coin déchirant ses photos de vacances passées dans la Villa Ma Plume, célébrissime résidence de Vincent Duluc dans le Cotentin. D’un œil fixe, la bave écumant aux encoignures des lèvres, le bras raide, il poursuit scrupuleusement chaque coin du visage du journaliste pour le découper, puis le fouler au sol, et en parer ainsi ses crampons. C’est alors qu’Hatem Ben Arfa lui demande :

« Vas-y, cache ça dans ton genou.
– Quoi ? demanda le petit Prince de Marseille.
– J’te dit j’vais m’faire goler, mets sa dans ton genou, t’as la place. Ou alors ton cul. »

Hatem avait été blessant. Il avait remis en cause le professionnalisme de Samir Nasri ainsi que son physique alors qu’il était en train de chatter avec sa maman. La maladresse du gaucher méritait une vengeance, et Samir lui fit aussitôt une pichenette. Satisfait, le champion d’Angleterre se retourne pour prendre des bandelettes supplémentaires en prévision de sa seconde période, et alors que Ben Arfa se levait pour abattre son I-Phone 5 sur le crâne de son agresseur (crime ultime du bon professionnel), la 9ème symphonie retentit.

Les yeux se braquent alors évidemment sur Hatem Ben Arfa, lequel les toise prenant son temps et explorant la totalité de ces globes qui le fixaient dans le vestiaire. Son regard revient vers l’écran de l’appareil mobile et s’écriant : « C’est ma mère, j’vais me faire tuer ! » il décroche.

Mais Laurent Blanc était méfiant, il avait étudié entre deux livres de Michel Leeb le sketch des Inconnus sur le téléphone arabe, cela pouvait durer plus qu’un simple arrêt pipi, c’est dire les proportions. Le sélectionneur, n’écoutant que son courage toussote pour s’éclairer la voie et s’adresse à Ben Arfa en ces termes :

« Euh, Hatem, on va faire la causerie. Est-ce que tu voudrais bien…
-Hein ? Attends maman, le coach souhaite m’entretenir de quelques arguments tactiques pour bien la mettre à Nasri. Ouais, il fait le blessé. »

Jean-Louis Gasset pousse alors Blanc d’un coup de coude dans le dos, comme pour le motiver à surréagir (Jean-Louis était accro à l’émission des champions de Raymond Domenech, il avait tout bien enregistré et regardé).

 « Bon Hatem, reprit Laurent Blanc, tu raccroches oui ou non ?
-Ouais, attends je discute là.
-Puisque c’est comme ça je te remplace. » Regard de poule du joueur de Newcastle.

« Si c’est ça, j’aime autant m’en aller. Je viens de recevoir un manuscrit de Spinoza, ça va m’exercer en paléographie.
-Puisque c’est comme ça, je laisse Nasri sur le terrain.
-Quoi ? (il raccroche précipitamment) C’est dégueulasse, sa conduite de balle on dirait qu’il l’a volée à Valbuena. »

Le Marseillais, torse nu, qui n’avait rien demandé à part son maillot à Patrice Evra qui sortait des toilettes, se mit à pigner mais personne n’y prêta attention. Jean-Louis Gasset piqua alors une colère redoutable, poussant Adil Rami à se cacher derrière Olivier Giroud.

« Tu nous fais chier Hatem, ta gueule » Prenant le téléphone de Ben Arfa, il le place dans sa bouche, le mâche et crache en rafale les débris ainsi obtenus au visage du Magpie, désormais équipé de la 3G, une bien belle avancée technologique.

Ben Arfa, bien qu’endolori par la sanction du coach, reste philosophe et prend les choses du bon côté. A l’heure du GPS, la 3G incrustée était devenue un avantage aux entrainements et jamais Nasri ne pourrait le rattraper. Un large sourire s’afficha dès lors sur son visage, et d’extase il s’endormit sur le terrain jusqu’à la 55ème minute comme nous l’avons tous constaté.

3 thoughts on “La vérité sur le vestiaire de Les Bleus : France-Suède.

  1. C’est déjà fini ? On en redemande !
    Dommage il y ‘avait un truc excellent à faire avec Alou.

  2. ça partait très bien, ça finit moins bien.
    Un peu comme le match de l’équipe de France en fait… Non rien désolé j’ai rien dit.

  3. Je rirais si ce n’était pas si proche de la réalité.
    Rami n’est pas méchant mais un défenseur central qui se chie dessus, c’est pas top.
    Nasri, Ben Arfa, Menez et Malouda dehors !!! Je veux plus les voir en EDF.
    Eh oui, Malouda aussi, c’est lui qui ne daigne pas courir après Xabi Alonso qui lui passe juste à coté à fond la caisse.

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