Le Onze Mondial Historique du R.C. Lens
Quand Luisette vous offre l’histoire de son club sa donne des frissons dans le slip.
Nos académiciens se donnent et se livrent à corps perdu pour vous révéler leurs Onze de légende. Aujourd’hui un tour dans le Pas-de-Calais avec Luisette, détaillant à volonté les grandes heures des Sang-et-Or. C’est beau mais chut, place à la plume et à l’encrier de Luisette :
Même si Luissette et Roselyne ne sont font pas trop d’illusions sur le nombre de personnes que cette tentative va intéresser, ils se disent que eux, ça les intéresse. En plus, c’est pas comme si ils étaient coincés dans un train pénible depuis Lille vers Lyon et qu’ils n’avaient que ça à foutre.
On commence donc par Le Onze Mondial. Principe : un élu, deux Dauphines et, parfois, selon l’envie, des accessits.
C’est Lens, donc 4 derrière, 2 bouchers, un tricoteur, un relayeur et 2 mecs devant.
Gardien :
Guillaume Warmuz : Gardien pendant plus de dix ans, il a vécu les meilleures années du Racing. On pourrait même inverser la phrase en disant qu’il a permis au Racing de connaître ses meilleures années. Titré en 98, coupe de la ligue en 99, il est également des deux campagnes en CL (son match à Wembley est monstrueux), de la campagne 2001 en UEFA (1/2 finale).
Deux énormes saisons, en 97-98 et 99-2000, où il est pour Luissette un des tout-meilleurs en France. Pas de chance, Lama puis Barthez confisqueront les sélections, sans que ce ne soit d’ailleurs un scandale.
Très peu porté par les sorties aériennes, il est plutôt un goal à l’ancienne : réflexes sur la ligne sans chichis mais efficaces et une grande spécialité : les sorties dans les pieds.
Il rate malheureusement sa dernière saison à Lens avec une campagne européenne ratée (deux csc contre Porto) et surtout un match raté en 2002 : le dernier face à Lyon. Fautif sur les deux premiers buts lyonnais, le Racing perd le titre bêtement lors de la dernière journée.
Il part alors à Arsenal jouer les doublures, puis Dortmund et Monaco. Il y finira à chaque fois sur le terrain, glanant au passage quelques belles lignes à son palmarès.
Le 1e dauphin est une légende du Club, le 2nd un homme de devoir comme le club ne connaît plus.
Arnold Sowinski : Présent au club quasiment toute sa vie, d’abord comme joueur, puis comme entraîneur, à deux reprises. Il laisse au club la marque de son époque, amour du maillot et dévouement, à une époque où le Racing réussissait ses saisons quand il se maintenait en D1. Sowinski, c’est d’abord une grande gueule, capable d’assaisonner sa défense pendant 90 minutes, puis l’arbitre, puis les mecs d’en face, pour que ceux-ci le fassent au final briller. C’est enfin le capitaine d’une équipe estampillée Sang et Or. Comprendre on donne tout, et si on perd, on n’aura rien à regretter. Toute une époque.
Gardien de 52 à 66, il finit ses dernières saisons en tant qu’entraîneur-joueur. La suite est légendaire, Lens se casse la gueule, très bien d’ailleurs, en D4. Le club est au bord du gouffre, on file les clés à Arnold. En 4 ans, le Racing remonte en D1, se qualifie pour l’UEFA et finit en finale de coupe de France face aux Verts.
En 88, dernier retour du bon Arnold, juste histoire de sauver le Racing de la relégation. Il laisse définitivement la main en fin de saison au plus jeune président de la D1 : Gervais Martel.
Francis Hédoire : Gardien de 78 à 83. Il arrive à Lens alors que le club vient d’être relégué. Après une bonne saison, le Racing joue les barrages face à Paris. Au retour, Francis a le bon goût d’arrêter trois pénalties parisiens. Le Racing remonte et Francis est le héros de la saison. Derrière une défense en carton, il assure match après match et s’impose durablement dans les bois permettant à Lens de rester à flot pendant tout son bail. Il aura aussi le mérite de couver un petit jeune prometteur, Gaëtan Huard.
Auraient pu en être :
Gaetan Huard (80-88) s’il était resté au Racing, Georges Duffuler (47-57) s’il avait gagné quelque chose, Bernard Lama (91-92) s’il n’avait pas explosé au Racing pour juste faire sa carrière au PSG, Charles Itandje, s’il avait été meilleur pour les arrêts que pour les boulettes.
Défenseurs : les latéraux
A Gauche :
S’il est vraiment un poste où la question ne s’est même pas posée, c’est celui-ci. 545 matches pros, une carrière entière passée dans l’Artois, nan franchement on voit pas qui pourrait lui contester la place.
Au fait, on parle ici d’Eric Sikora.
Eric Sikora : Arrière gauche du Racing 85 à 2004. Elu meilleur joueur de l’histoire du club en 2006, il est aussi celui qui a le plus porté la tunique lensoise en match officiel. En clair, une légende.
Il a formé avec ses compères Wallemme, Magnier et Warmuz l’essentiel de la défense pendant plus de dix ans, pour y écrire les plus belles pages du club. Pas très rapide pour un latéral, Captain’ Siko avait par contre une science du placement qui lui permettait de prendre toujours un ou deux pas d’avance sur son adversaire. Il était en revanche très technique pour le poste qui est traditionnellement laissé aux pieds-carrés-qui-courent-vite, centreur et tireur de coup-franc à ses heures. Une grave blessure à un moment-clé le prive de la reconnaissance en sélection qu’il aurait mérité.
A tout gagné avec Lens, ou presque. Lens a tout gagné avec lui.
Derrière Siko, deux joueurs de la même époque. Pas du jeunisme ni de la nostalgie, simplement une juste récompense pour ces mecs qui acceptent de jouer au poste le plus ingrat du foot, arrière gauche.
Jimmy Adjovi-Boco : Un rasta à Lens, sous le ciel gris du PdC, forcément ça marque, surtout quand il vient du Bénin. Pour son premier match avec Lens, il est expulsé à la 16e minute… Ca aussi, ça marque.
Mais il devient le chouchou du Kop, c’est donc bien qu’il y a quelque chose. Il représentait, un peu à l’image d’Hervé Arsène, le foot à papa, à base de bières, de combativité, de bières, de déplacements à Laval ou à Cannes et de bières. Si on ajoute le fait que son compteur-but en D1 n’a jamais été ouvert (malgré un péno tiré pour son dernier match, à … Cannes), on n’est pas loin du foot de beau-frère (en fait, ça marque pas tant que ça).
Pendant ses sept saisons à Lens, il est le quatrième larron d’une défense qui n’a plus bougé pendant une quasi-décennie. Depuis, il s’est lancé, un peu comme Jean-Marc Guillou, dans la création d’académie de football en Afrique noire, avec comme seul but de donner de vraies chances aux talents locaux, et non de faire du pognon sur leur dos. Un grand monsieur (avec une coupe Afro).
Yohann Lachor : Il restera à jamais LE joueur qui a donné le titre à Lens. Son seul titre de champion de France :
Dernière journée de L1, Lens se déplace à Auxerre qui joue l’Europe, pendant que le second, Metz reçoit une équipe de bras cassés, Lyon. Lens a une obligation, ne pas perdre, et comme l’équipe de Leclercq n’a pas fait un match nul à l’extérieur de la saison… Mené 1-0, Lens égalise en fin de match par un gamin de 18 ans, formé au club. Ouverture de 50 m de Déhu sur le côté, Lachor se présente face à Cool et égalise. Lens est champion. Rien qu’en l’écrivant, j’en pleure. Lachor prend ensuite la place laissée libre par Adjovi-Boco, alterne avec Siko ou s’incruste dans une défense à trois. Il passe près de dix saisons au club.
Auteur de quelques coup-francs fameux dans les petites coupes d’Europe (UEFA, Intertoto), il finit aujourd’hui sa carrière à Boulogne/mer et ne semble pas vouloir s’arrêter là.
Derrière Siko, il était déjà compliqué de constituer un podium. Il n’y aura donc pas d’autres nominés. Cependant, que les arrières gauches et leurs fans se rassurent, ils se vengeront dans le Onze Anal.
A droite :
Dur dur de trouver un vrai pendant à Sikora sur ce côté. Le choix a donc été de privilégier le premier cité, sans que les suivants soient forcément moins bons.
Jean-Pierre Bade : Réunionnais débarqué en France, donc à Paris, en 77, JP commence à Lens par un coup de foudre : il y rencontre sa femme. Un Réunionnais avec une nana du 6-2, forcément ça attire l’œil. Comme l’ami Bade s’accommode bien au climat, il signe au Racing en 78, à l’époque les agents n’emmerdaient pas le monde. Arrivé là un peu par hasard, il s’installe durablement sur le flanc droit de la défense, à 18 ans… Suivront les sélections en espoirs, A’ et olympique. Comme Sénac il sera sacré à L-A en 84 et partira gagner des titres ailleurs qu’à Lens (OM, Nantes, Bordeaux), comme un symbole des limites du Racing de l’époque.
Hervé Flak : neuf ans au club, de 75 à 84, 203 matches pro et dixit mon daron : « le meilleur à son poste dans l’histoire du club ». Comme je n’étais pas forcément né, il jouera sur le banc mais sans rancune aucune.
Robert Budzinski : si le créateur de la marque « Bud » est plus connu pour son passage à Nantes, il n’en aurait rien été s’il n’avait été Lensois au préalable. Comme tous les Polonais du bassin, il est fils de mineur et fan de foot, donc du Racing. Il est repéré après un passage par Béthune pour rejoindre l’effectif du Racing. Il y débutera sa carrière pro, y gagnant au passage sa première cape en EDF, avant de partir s’installer à Nantes et contribuer à y bouleverser le jeu de l’époque.
Aurait pu en être : Assou-Ekoto s’il était moins con, Belhadj s’il était moins con, Pelé s’il avait joué à Lens en tant qu’arrière droit.
Les centraux :
Jean-Guy Wallemme : capitaine de l’équipe championne, JGW aurait pu passer toute sa carrière au Racing. Il l’aura néanmoins débutée et terminée, après un intermède un peu foireux (Coventry, St-Etienne en tant qu’entraîneur-joueur, Sochaux). Libéro à l’ancienne, Jean-Guy a formé, d’abord avec Magnier, puis avec Ismaël, les meilleures charnières de l’histoire du club, les plus complémentaires aussi. Revenu en 2002 pour être simple doublure, il met tout le monde sur le banc et joue la saison complète, Lens finissant meilleure défense du championnat.
Une grande science du placement, une tête à faire flipper, Jean-Guy c’était aussi la grande gueule de l’équipe, le garant des valeurs du club. Du sang et de l’or. Pas pour rien qu’il a fini capitaine dans tous les clubs où il est passé. Aujourd’hui entraîneur il a pour mission essentielle de redresser le club et surtout de lui rendre son âme après les parenthèses Guy Roux-Papin dont Lens ne s’est toujours pas remis.
Parce que JGW ne pouvait décemment pas être seul dans l’axe il y fait la paire avec un de ses entraîneurs-adjoints :
Didier Sénac : un casse-patte de première, le complément idéal de Jean-Guy même s’ils n’ont jamais joué ensemble. Fils d’un ancien joueur du club, Sénac connaîtra tout avec le Racing : la descente, les roustes et la défaite mais aussi les remontées, l’Europe, l’équipe de France et sera de l’équipe championne olympique en 84. Il s’inscrit dans la durée comme l’un des meilleurs stoppeurs Français, à une époque où malheureusement pour lui la concurrence est rude (Bossis pour ne citer que lui). Il jouera près de 300 matches en Sang et Or, avant de partir vers Bordeaux gagner les trophées qu’il méritait. Il est revenu au club après sa carrière pro en tant qu’entraîneur-adjoint puis recruteur. Pas forcément heureux dans ses premiers choix, il vient de nous trouver la perle rare derrière : Henri Bédimo.
Les suppléants de cette charnière sont également des stoppeurs.
– un mec qui a demandé la nationalité allemande pour prouver à la France qu’elle aurait mieux fait d’en faire un international.
– un mec qui a tout fait pour ne pas devenir allemand à l’époque où son pays disparaissait un temps, avalé par le Reich.
– un gars qui avait largement sa place dans le onze s’il n’était pas parti se fourvoyer dans des clubs miteux comme Barcelone, le PSG ou l’OM.
Valérien Ismaël : une grande tige peroxydée, un jeu de tête de premier ordre mais surtout des tacles, des coups (de gueule) et de la sueur. Le grand Valérien était sans doute l’arrière le plus physique du championnat, une vraie terreur. Pas pour rien s’il a fini en Allemagne. Si on ajoute à ça qu’il a côtoyé au club les poètes qu’étaient Rool, Song, Bouba Diop, Dacourt ou Coly, autant vous dire qu’on n’a pas gagné des masses de challenges du Fair-Play ces années-là.
Oui mais… un jeu long précis, un sens aiguisé du placement et la chance d’avoir toujours joué à Lens avec un vrai complément (Wallemme, Song ou Bak) ont fait de lui le dernier vrai libéro du club. Il finit forcément capitaine lors des campagnes européennes qu’il jouera sous le maillot lensois. La demi-finale de l’UEFA jouée par le club finira par le médiatiser un peu… et le faire partir sous les cieux allemands.
Anton Marek, dit Tony : La tribune la plus célèbre du stade, celle du Kop porte le nom d’un défenseur autrichien que personne ne connaît. Et pourtant, il a débarqué à Lens avec le flot de mineurs venus s’échiner dans les fosses artésiennes. Il est très vite repéré et intègre l’équipe première en 34. Le Nord est occupé en 40, il s’exile à Toulouse avant de rentrer au bercail en 42. Entraîneur-joueur de 45 à 47, puis entraîneur dans les 50’s il est un des exemples de l’apport humain les Houillères au club et du lien entre la fosse et le stade. Pas pour rien, que Bollaërt s’appelle Bollaërt.
A une époque où les défenses étaient peuplées de plots vivants mais où les remplacements n’existaient pas, Marek impose sa masse mais aussi un jeu de tête de tout premier ordre. Il le met en évidence dès 35, quand il sauve à lui tout seul le Racing de la relégation. Pour son dernier match, Lens ne doit juste pas perdre à St- Etienne. Mené 3-0 à l’heure de jeu, Lens perd un attaquant sur blessure et finit à 10.
Tony s’énerve et va claquer un triplé… de la tête. 3-3, Lens reste dans l’élite. Des questions ?
Frédéric Déhu : Milieu de terrain défensif reconverti en stoppeur, Fred Déhu c’est ce que Lens a pu produire de mieux dans son centre de formation. Un joueur qui aurait pu être LA légende du club s’il était resté un peu plus longtemps dans l’Artois. Oui Déhu a tout connu très jeune avec Lens, le titre, une coupe, la LDC et l’équipe de France. La passe déc’ pour Lachor lors de la dernière journée du championnat à Auxerre est l’illustration de ce que Déhu pouvait apporter : la classe. Extérieur du pied de près de 50m…
Suivra un transfert à Barcelone, une renaissance à Paris et une agonie à Marseille. Déhu, c’était Wallemme avec plus de talent, un meilleur dentiste mais le charisme en moins.
Derrière ces trois-là, auraient pu aussi en être :
Cyrille Magnier, pendant de Wallemme pendant dix ans, homme de l’ombre et de devoir, le gars dont on s’aperçoit combien il est important quand il n’est pas là. Francis Gillot, patron de la défense lensoise de 82 à 88, revenu ensuite s’avérer très bon entraîneur. Rigobert Song, un boucher comme Lens les aimait tant, son match contre le Milan (seule défaite de l’AC en CDL cette année là) face à Shevchenko était… WAOUH. Guillaume Bieganski, international avec Lens mais aussi ex-lillois. Rédhibitoire pour être dans ce Onze.
Milieux de terrain :
La notion de milieu de terrain variant significativement selon le schéma tactique adopté, j’ai choisi ici le parti de jouer avec deux défensifs, un créateur et un tricoteur. Si les milieux latéraux sont de fait exclus de ce dispositif, il n’en est rien au regard de ce milieu composé de joueurs qui auraient peut-être eu du mal à évoluer ensemble, mais bon, on peut rêver non ?
Les défensifs :
Le Racing des 15 dernières années a une constante à un poste : le 6. Le profil de joueur est toujours plus ou moins le même : un grand, si possible costaud, qui joue dur, juste, n’hésite pas à monter placer un ou deux coups de tête si besoin et qui, par son positionnement, conditionne l’équilibre de l’équipe. Le premier de la lignée fut Marc-Vivien Foé, débarqué à Lens en 95.
Dire qu’il a tout cassé à Lens est un euphémisme. Mieux, son jeu était tellement indispensable qu’il reste une référence à ce poste, à s’en demander si certains de ceux censés lui succéder n’étaient pas recrutés pour leur ressemblance physique… Suivirent ainsi, avec plus ou moins de succès, Alex Nyarko, Bouba Diop, Seydou Keita, Alou Diarra, Kader Mangane, la lignée se perpétuant aujourd’hui avec un gars du cru, Adil Hermach.
Marc-Vivien Foé : Au club de 95 à 98, il a, malgré ce passage relativement court, marqué profondément le club. Référence absolue à son poste en France, il a ouvert la voie à un jeu différent de ce que faisait un numéro 6 à cette époque. Pas pour rien que Ferguson l’avait courtisé très tôt et que Wenger l’avait préféré à … Vieira. Une grave blessure juste avant la coupe du monde 98 le priva sans doute d’une immense carrière. Man U était en effet en négociation juste avant qu’il ne se blesse (fracture du tibia-péroné) … et ne finisse à West Ham, puis Lyon et City.
Très dur dans les duels, imprenable dans les airs mais aussi et surtout une énorme endurance, un jeu court de premier ordre et une technique irréprochable lui ont permis de se balader durant toute la saison du titre. Son match face à Paris (3-0) avait définitivement lancé Lens vers le sacre.
Sa mort tragique en 2003 lors d’un match de sélection a marqué le club alors qu’il l’avait quitté depuis cinq ans. Son numéro, le 17, est définitivement retiré de l’effectif lensois. Hommage encore, l’avenue menant à la tribune Trannin porte son nom. Une fresque lui est dédiée sur toute la longueur du mur d’enceinte avec comme épitaphe : Un lion ne meurt jamais, il dort.
Pour faire la paire avec Marco, l’un de ses disciples, sans doute le meilleur :
Seydou Keita : Arrivée via un prêt de … Lorient, Seydou ne s’impose pas sous la direction de Joël Müller. Il faut attendre Francis Gillot pour qu’il trouve une place (de choix) dans l’équipe artésienne. D’abord associé à Diarra, puis Jérôme Leroy, il devient capitaine d’une équipe qui finit régulièrement dans le Top 5. Très bon joueur de tête, excellent relanceur, il est la sentinelle que Lens attendait depuis Foé. Sa dernière saison avec Lens est la plus réussie. Si le Racing, longtemps en course pour le titre, s’écroule pour finir finalement cinquième, Seydou aura tenu l’équipe à bout de bras, allant même planter onze pions en championnat dont un doublé lors du fameux Lens – St Etienne. Martel le laisse partir en fin de saison pour Séville où il s’imposera de suite dans l’équipe type de la Liga, y grattera une coupe de l’UEFA, avant de signer au Barça. Beau.
Les remplaçants :
Cyril Rool : Un des joueurs les plus sous-cotés de la L1 de cette dernière décennie. Si on parle très souvent de ses records de cartons jaunes et rouges (en langage d’arbitre, Sang et Or se dit Jaune et Rouge), on oublie une technique sûre, une polyvalence et une endurance qui portait souvent Rool vers l’avant. Si le lien mis en début de page pour Arsenal-Lens (Warmuz) ne suffit pas, ceux de la campagne LDC 2002-03 sont toujours dispos. Son départ de Lens a laissé un couloir béant à droite… toujours en attente d’être comblé. Hein Yohan ?
Raymond François : Hommage ici au premier international du club, en 36. Au club de 26 à 39, il est le seul joueur d’avant-guerre dans cette sélection juste histoire de rappeler combien l’histoire du club est importante et combien la fidélité à un club ou à un blason a évolué…
Alou Diarra : Parti très jeune au Bayern puis à Liverpool, c’est un peu sous l’estampille « tocard » que Diarra déboule à Lens après un passage par Bastia. Deux saisons plus tard, il totalise 11 sélections en Bleu et participe à la finale de CM 2006. Entre temps, il a explosé à Lens. La paire qu’il forme avec Keita assure à Lens le meilleur milieu de terrain du pays. Gros récupérateur et nettoyeur de ballon, il ne manque à Alou que quelques saisons de plus sous le maillot lensois pour être intégré au Onze Mondial.
Auraient pu en être : Olivier Dacourt, le défensif le plus technique qu’il m’ait été donné de voir jouer, ou le meneur de jeu le brutal, c’est selon, s’il était resté plus longtemps à Lens, Nenad Kovacevic, serait aujourd’hui reconnu comme l’un des meilleurs à son poste, s’il n’était pas resté chez nous, la descente est néanmoins rédhibitoire, Ladislas Smid, dit Siklo, s’il avait joué 40 ans plus tard. International alors que Lens était d’avantage une équipe de beaux-frères plus que de foot…
Les créateurs :
On parle ici des 10, mais aussi des relayeurs, 8 et autres « inters ». Finis les équarrisseurs. Eux ils jouaient.
Daniel Leclercq : Quand on parle de Leclercq en tant que joueur, on dit Le grand blond, il sera « le druide » bien plus tard. Formé à VA, qu’il sortira de CFA dans les années 2000, c’est à Marseille que sa carrière débute réellement. Il rejoint Lens après deux saisons à l’OM et un détour un peu foireux par Angoulême.
Milieu offensif doté d’une frappe canon, il est le dépositaire du jeu du Racing de 74 à 83. Leclercq est avant tout un joueur « simple » : pas de gri-gri, pas de dribbles de folie, mais des passes, des transversales, des ouvertures, et une recherche constante du jeu. « Le dribble ralentit le jeu d’une équipe, la passe met l’équipe en mouvement ». Une philosophie de jeu qu’il appliquera plus tard, quand il sera devenu entraîneur.
Son passage à Lens est marqué par des exploits (6-0 contre la Lazio en coupe UEFA, finale de coupe contre le grand St-Etienne, vice-champion de France…) mais il lui manquera les trophées qu’il s’offrira après être devenu le Druide.
Philippe Vercruysse : Considéré par Beckenbauer, époque Marseille, comme l’un des meilleurs 10 mondiaux, Vercruysse a débuté à Lens (80-88, un an à Bordeaux en 87, champion) où il y a glané ses premières sélections. Très bon techniquement, adroit devant le but et à la vision du jeu parabolique, il est le successeur désigné de Platini. S’il n’a jamais su s’imposer en EDF (12 sélections seulement pour un tel joueur), il a très vite régalé à Lens où il connaîtra les joies de l’Europe sous la direction de Gérard Houllier. Son entente avec l’ailier François Brisson, lui aussi international, dynamite l’attaque lensoise et contribue aux bons résultats du Racing dans ce début 80’s.
Il partira gagner 4 titres avec Bordeaux puis l’OM, avant de voir du pays (Suisse, Nîmes…) puis de revenir à deux reprises à Lens, la dernière étant de trop.
Les remplaçants, de luxe.
Antoine Sibierski : Sans doute l’un des meilleurs joueurs français à n’avoir jamais été international. La faute à une concurrence intouchable, mais aussi à un caractère bien trempé. Accueilli à Lens sous les huées réservées aux anciens lillois, il devient le capitaine de la plus belle armada qu’ait connu le Racing. Une frappe chirurgicale, une technique irréprochable mais aussi un vrai sens du spectacle et une classe insolente ne pouvait pas laisser Bollaërt de marbre. Trois saisons pleines avant un transfert purement financier vers City.
Pierre Laigle : Plusieurs fois international, il est des 6 que Jacquet remercie juste avant la CM 98. Il ne s’en remettra jamais vraiment. Relayeur d’avantage que meneur de jeu, c’était le meneur d’homme par excellence. Une frappe digne de la Bundesliga, un abattage énorme au service d’une vision de jeu impressionnante. 187 matches avec le Racing avant de faire les beaux jours de la Samp’, puis de filer à Lyon inscrire le but du titre contre… Lens.
Stéphane Ziani : Une seule saison à Lens, mais quelle saison… 32 matches de championnat, 12 buts, 15 passes, finale de coupe de France, ½ de coupe de la ligue et champion de France. Le duo qu’il forme en attaque avec Drobnjak détonne et son sens du jeu fait des merveilles. 10 de poche, fin dribbleur, son passage fut tellement remarqué que Lens n’a jamais vraiment su lui trouver un successeur.
Pas de guest list pour cette catégorie de joueurs, mais des accessits plus personnels et sentimentaux.
Robbie Slater, un Australien perdu dans l’Artois. Une frappe de fou pour un abattage de tous les instants, l’idole de mon enfance, Louis Xercès, premier antillais sélectionné en Bleu, fallait vraiment qu’il soit bon. Plus de 250 matches à Bollaërt ont fait de lui un des joueurs préférés des supporters, hommage suprême, il laisse son nom à une tribune du stade, Frédéric Meyrieu, un 10 à l’ancienne, très technique, tireur de coup-franc hors pair, un sudiste perdu dans le Nord, donc une grande gueule.
Attaquants :
Maryan Wiesnieski : Sans doute le meilleur joueur de l’histoire du club, 33 sélections en équipe de France, 277 matches en 10 saisons à Lens, 93 buts en championnat.
Deuxième plus jeune joueur de l’histoire sélectionné en équipe de France (18 ans et quelques mois), il participe aux épopées en CM 58 (la France finit 3e, avec Kopa et Fontaine) puis à l’Euro 60 (4e) où il finit à chaque fois meilleur passeur.
Dribbleur phénoménal, rapide, adroit devant le but, il est repéré à l’US Auchel, club champion de France amateur en 46, où il forme avec le futur lillois Jean Vincent, la plus belle paire d’ailiers du pays avant d’être celle de l’équipe de France. Joueur d’une autre époque, il passera par la case prison pour ne pas être rentré à l’armée directement après la coupe du monde. Il passe 10 ans à Lens qu’il porte à bout de bras. Deux fois deuxième du championnat il filera à la Sampdoria puis à St-Etienne enquiller de nouveaux buts.
Ahmed Oudjani : Co-meilleur buteur du club avec Wiesnieski, il est le premier joueur du club à finir meilleur buteur du championnat (30 pions en 63-64). Avant ça, Ahmed Oudjani a déjà enchaîné cinq saisons à Lens à 15 buts minimum. Easy.
Petit problème, Ahmed est Algérien à une époque où le pays n’en est pas encore un et où toutes les raisons sont bonnes pour tester le patriotisme des ressortissants. Il choisira l’Algérie, ce qui lui coûte deux saisons blanches mais lui permet d’être le premier capitaine de sa sélection. 93 buts avec le Racing, seul joueur à avoir claqué un sextuplé en championnat en Sang et Or, Ahmed Oudjani laissera sa moustache traîner autour de Bollaërt jusque 98, après avoir été détecteur et entraîneur des jeunes.
Les remplaçants artilleurs, mitrailleurs et autres chars d’assaut…
Georges Lech : Ailier droit, 35 sélections en bleu, il est l’un des meilleurs joueurs de son époque, sans doute l’un des plus grands ayant joué à Lens.
Titulaire en CFA à 14 ans, il arrive au club à 18 ans où il forme une doublette de feu avec son frère Bernard, ailier gauche. Joueur de poche, il excelle dans les espaces réduits où sa technique superlative et sa vitesse font des ravages. Une grave blessure au genou stoppera prématurément sa carrière, riche de 117 buts en D1.
Didier Six : Une seule saison à Lens, juste histoire de jouer la CM 78, 32 buts sur la saison, dont un quadruplé d’anthologie en prolongations de coupe UEFA contre la Lazio. Ailier gauche de l’équipe de France, il forme avec Lacombe et Rocheteau l’attaque des Bleus et portera le maillot national 52 fois. Costaud pour un mec formé à Valenciennes.
Il raccroche les crampons… en 92 après avoir arpenté les pelouses allemandes, anglaises, turques et belges.
François Brisson : Encore un ailier, (je les aime bien) encore un gaucher. Dribbleur explosif piqué au PSG en 81, Brisson explose à Lens où il inscrira 40 buts en quatre saisons. Dragster aux dribbles meurtriers, Brisson est également équipé d’une capacité à centrer qui régale Bollaërt match après match. Sélectionné en équipe de France à deux reprises (où il subit la concurrence de Six), il est de l’épopée olympique de 84.
Après des piges à l’OM, Lyon ou Lille, il reviendra à Lens en tant qu’entraîneur en 2000, mais des conflits avec les Doré, Collado et une partie des dirigeants mettra un terme à l’affaire.
Auraient pu en être : Daniel Xuereb, s’il n’avait pas été la plus grande imposture du foot des 80’s, Tony Vairelles, s’il était resté à Lens plutôt que de jouer arrière gauche à Lyon, Roger Boli, s’il n’avait pas été le traître qui a emmené Kakuta à Chelsea.
Luisette ne s’est pas arrêté là, en bon gars du nord, il t’offre un Onze Anal de toute beauté, ici.
Pas de Stephane Dalmat?
Mouhahaha
Superbe club, mais Sikora était latéral droit et assou-ekoto arrière gauche, il manque peut etre ferdinand coly et El Hadji Diouf dans ton onze
Tain, j’ai tellement refait la BO de Siko, que je l’ai calé du mauvais côté…
Par contre, Diouf… nan, je vois la place de qui il pourrait prendre là dedans.
A la rigueur, s’il en manque un, c’est Smicer, mais bon, on peut pas non plus mettre tout le monde, .. pis il sera peut être dans le 11 de Liverpool… même si j’en doute quand même
Et vairelles? et ziani-drobnjak ? doublette grande artisan dans le gain du titre?
Cyril Rool au couloir droit ? Etrange aussi. Belhadj aussi jouait à gauche.
Sinon beau boulot Buman. De toute façon, la passion, elle transpire de ce club. Respect.
Toujours eu un gros problème avec la latéralité. Pourtant il paraît qu’on apprend ça en maternelle…
Smicer est entré dans le folklore, la légende de Liverpool, mais certainement pas dans le Onze Mondial. Il a sans nul doute donné ses plus belles heures au RC Lens, à moins que ce ne soit à Bordeaux ! (blague, pouet pouet)
Pas d’Eric Carrière ?
Joli Onze Mondial avec des liens tous beaux tous propres pour les petits jeunes comme moi, c’est sympa!
Très bel Onze, en revanche un petit rectificatif s’impose sur le passage concernant Seydou Keita : Lens n’a jamais été en mesure de viser le titre en 2006-2007 (la 2e place était en revanche largement possible).
Un onze historique qui joue le maintien donc…
Un Onze à l’image du club, sympa sur la scène française, mais petit club à l’échelle du foot européen.
Je pouvais pas mettre Smicer juste pour une frappe en finale! Par contre je t’annonce que j’ai 2 ex-lensois dans un de mes onzes!
Super boulot en tout cas!
@justwide. Smicer a donné ses plus années à la sélection Tchèque. Il était bon à Lens, mais n’était pas non plus le meilleur de l’équipe, loin s’en faut.
@Bibin. Bah Vairelles a été au niveau de ce 11 durant 3 mois, et je vois pas la place de qui il pourrait revendiquer.
Drobnak à fait une bonne saison, mais n’a pas sa place là.
Ziani a son accessit. Pour une seule saison au club, c’est déjà beau.
Pourquoi se dire que ça n’intéresse pas grand monde ?
Superbe initiative de Horsjeu.net qui replonge dans certain souvenir , bon et mauvais.
Je suis supporter de l’OM , en temps normal j’en ai rien à cirer du RC Lens , mais j’aime beaucoup ce concept et me languis de voir la suite pour les autres club .
@Gérard Mouillée.
Si c’est Diouf et Itandje, je gagne un verre?
Très beau onze. Avec un recul historique et tout et tou, bravo!
Pour la latéralité c’est pas grave, il parait que ça s’apprend pas vraiment en fait (genre défaut quelque peu congénital :-p)
Beau travail Buman, autant j’ai bien rigolé avec ton onze Anal autant là j’ai faillit craqué ma larme. Que de bons joueurs dont on rêve tous de voir les dignes successeurs à Bollaërt. En espérant que La Gaillette nous donne quelques fruits qui auront le temps de mûrir sous le maillot sang & or.
que des bons souvenirs…
mais ou sont Faber et Gregorzyck??
et Cajou (Casimir Jurazek)
ds les cages, au meme rang qur Guillaume W, j aurais mis Dede Lannoy et sa casquette !
@Guynaisse.
Il faut faire des choix, ya pas la places pour 50 joueurs. Après, pour aller dans ton sens, je préfère qu’on me reproche l’absence de Faber que de mecs qui n’ont joué qu’une saison chez nous. (ceux qui gueulent pour l’absence de Drobjnak, de Diouf ou Vairelles… bof)
Super boulot ! je dis respect.. J’éspére de tout coeur que lens restera en ligue 1 cette année, et que d’autres écriront de magnifique page de notre histoire footballistique..
‘Tain t’as vraiment du mal avec ta droite et ta gauche, déja des fois dans las académies on se demande mais la c’est flagrant! la bise ma caille!
bonjour,
Didier Six n’a pas marqué un quadruplé contre la Lazio mais un triplé, ce qui est déjà superbe. Les autres buts sont les oeuvres de Bousdira et Djeballi (2 fois).
La fratrie Krawszyck (Richard et Daniel)pour moi mérite une petite place dans le onze de légende, 2 hommes aux poumons survitaminés qui représentent bien les valeurs lensoises estimées par le public.
Un petit faible aussi pour Philippe Piette qui a réalisé à Lens je pense, ses meilleures saisons, quel magnifique but face à La Gantoise en 1983, tout un stade s’est levé pour l’ovationner.
Mais au final, le onze de légende se trouve en 40 000 exemplaires dans les travées de Bollaert.
Bonjour,
Je me permets de vous écrire afin de solliciter votre aide.
J’ai en ma possession un maillot du RC Lens, porté au début des années 90.
D’après plusieurs personnes, il daterait de la saison 91/92.
Les bandes ne correspondent pas à celles visibles sur la photo officielle de début de saison, mais l’on m’a indiqué qu’il arrivait que les maillots manches longues soient différents.
Auriez vous des informations pouvant m’aider dans mes recherches ?
En vous remerciant,
Cordialement,
Romain.
MAnque quand même Ziani, le meilleur 10 que Lens ait eu, et Drobnjak, le dernier vrai buteur du club.
Sikora jouait à droite et Assous-Ekoto et Belhadj à gauche.
Dehu jouait milieu def, le plus souvent.
Foe n’était pas titulaire indiscutable, à Lens.
Rool jouait arrière gauche.