Bonté graisseuse comme il est divin de retrouver la rédaction d’horsjeu.net (mâtin, quel site!). L’éditeur, ce bel homme, ne nous avait pas reconnu lorsque nous étions revenu de Tunisie où nous nous trouvions enferrés dans d’obscures tractations au nom de la République en tant que « porte-documents » des ambassadeurs de France. Cela s’est par ailleurs très mal passé avec le dernier pour une raison slipale que nous refusons d’évoquer, nous savons à quel point la discrétion est un maître mot dans le domaine de l’espionnage.

Cependant que nous reprenions des nouvelles du monde footballistique et après avoir salué une dernière fois le Quai d’Orsay -dont nous fûmes remercié pour d’obscures tractations immobilières dont nous ne devons plus parler- nous nous rendions compte avec stupeur et tremblements que les diaboliques services d’enquête de Stade 2 avaient percé à jour le mystère Rosicky. Malheur de malheur. Notre absence au service de la France nous avait mis hors-jeu (mâtin quel site!) dans le cercle des grands investigateurs français. La triade, les chinois et toutes ces choses horribles et jaunes, c’est Stade 2 qui devait les avoir à présent ?

Que nenni, nous devions réagir. Nous réalisions cependant que nos connexions dans le monde du sport étaient un peu courte et décidions d’y remédier. Il fallait à présent faire affaire avec des personnes reconnues, au courant des choses et avides elles aussi de vérité. Il n’en fallait pas plus pour nous conforter dans l’idée que le profil idéal n’était autre que celui de Patrice Evra.

Patrice est un homme, un vrai de la race des… de la trempe des vainqueurs qui ne baissent les bras que pour laisser le monde respirer. Patrice est un hargneux qui ne laissera pas la noirceur… l’obscurantisme prendre le pas sur la vérité crue de ce monde sans pitié qu’est le football. Et nous pensons que Patrice sera ravi que nous nous engagions à ses côtés afin de retrouver cette fameuse « taupe », mystère toujours non-élucidé de cette fumeuse coupe du monde.

Nous prenions donc le téléphone de la rédaction à deux mains tout comme notre courage. L’ennui c’est qu’il nous manquait donc une main pour composer le numéro, du moins un doigt. Nous usions donc d’un doigt inongulé pour composer le numéro de Patrice qui nous a été vendu sur e-bay.

Le téléphone sonne… une fois… deux fois… le téléphone décroche.

« Allô ?

-Allô ? Patrice Evra, Bernard de la Villelumière pour horsjeu.net (mâtin, quel site !). »
Le téléphone raccroche. Curieux. Il nous avait pourtant semblé que le son de cette voie était bien celle de Patrice. Serait-il méfiant ? Il sait pourtant qu’horsjeu.net (mâtin quel site !) n’a eu que très peu de défiance à son égard.

C’est alors que nous nous apercevions que l’éditeur, ce bel homme, avait modifié l’appareil téléphonique pour le faire fonctionner avec des pièces afin de booster les revenus (nous sommes polyglottes, et oui). Quel brillant cerveau, quelle inventivité et quel dommage qu’il n’ait pas adapté l’appareil aux dinars dont nous disposons tant.

Le temps de faire le change auprès de Francis qui trainait par là nous offrant un : « tiens, v’la un nimois ! Tu m’as compris mon con, c’est une blague, tiens l’a v’la ta monnaie tête de cul », nous reprenions nos activités téléphonico-prépusiennes.

Le téléphone sonne… une fois… deux fois… puis décroche.

« Allô Patrice ?

-Oui Jean-Paul !

-Non, Bernard.

-Ah, au temps pour moi.

-Mais nous vous en prions.

-Que puis-je pour vous ?

-Bernard de la Villelumière, grand enquêteur pour horsjeu.net.

-Mâtin, quel site.

-Vous avez du goût.

-Mes amants me le disent souvent.

-Pardon ?

-Rien je parlais pour moi, comme d’habitude.

-Certes. Nous souhaitons vous aider à retrouver… la taupe !

-Vous avez des pistes ?

-Aucune.

-Vous connaissez le football ?

-A peine.

-Vous bossez pas un peu à l’Equipe vous ?

-Non.

-J’aurai juré.

-Ben non. Horsjeu.

-Oui, mâtin.

-Midi et soir. Pour faire court, nous pensons qu’à nous deux, nous pourrions dévoiler bien des mystères qui entourent le football moderne et vous me paraissez avoir le profil idéal pour m’y aider. Qu’en pensez-vous ?

-Je dis banco.

-Nous en étions sûr. Rendez-nous dans les locaux d’horsjeu demain mâtin quel site?

-Non, c’est trop indiscret. Je connais une plante discrète dans une cafétéria anonyme qu’un « contact » m’a indiqué. Nous y serons plus à même de discuter de cela.

-Fort bien nous tâcherons de la retrouver.»

Quelle pouvait bien être cette mystérieuse cafétéria ? Vous le saurez en lisant le prochain épisode de Bernard de la Villelumière dans : « Le mystère de la marque aphone ».

5 thoughts on “Les enquêtes de BDLV : retour aux sources.

  1. Wow une allusion a Edgar P Jacobs, maatin quel journaliste.
    Que les revolutions vous epargnent Bernard.

  2. Je pisse à la raie du Francis.
    On est pas des bôgôsses pédés, nous.
    Je ne dis pas ça pour vous, Bernard (non tiens..).

  3. Toujours à la pointe de l’investigation ce Bernard.

    Parfait pour commencer la journée, mâtin quel réveil (copyright Boby Lapointe).

  4. Hahaha, quel génie, quelle prose ! Des enchaînements linguistiques à faire palir n’importe quel prix Goncourt sur pattes. C’est encore mieux de le lire quand on a bu. Alors buvez. Depuis que les cahiers sont devenus les Y.Attal du foot, il ne reste que vous. Continuez libre BDLV !

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