Le meurtrier est dans le 11 de départ : épisode 5

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Une nouvelle piste pour Chlorophylle…

Suite des aventures du Commissaire Chlorophylle.
Et si t’es complètement perdu et en retard comme un tacle de Marc Planus, séance de rattrapage :
Episode 1, Episode 2, Episode 3, Episode 4.

 

–       Voilà tout ce que nous possédons pour résoudre l’affaire Marmelade et l’affaire Chokapic. Je continue à croire que les deux sont liées, et personne ne me contredira ici. Chokapic avait un mobile pour tuer Marmelade, a fourni un alibi qui s’est écroulé, puis s’est enfui quand nous sommes revenus à la charge. Je ne dis pas que c’est la même personne qui les a supprimés. Le mode opératoire est totalement différent et le tir qui a abattu Chokapic a été très précis, alors que les coups de couteau dans le ventre de Marmelade ont été donnés de manière complètement désordonnée, et ce avec un couteau de cuisine trouvé sur place. Il nous faut donc trouver le lien entre ces deux meutres. Bien, nous allons maintenant passer aux questions. Oui ?
–       Cet appel anonyme, quelle crédibilité devons-nous lui accorder ?
–       Je ne sais pas encore. Il n’est pas dit que cela soit un malade en plein délire ou encore un loustic adepte du canular. Mais je ne pense pas abandonner la piste pour autant. Je me réserve son exploitation, ne vous en occupez pas. Une autre question ? Oui ?
–       Vous comptez rattacher l’affaire de la disparition du péagiste aux deux meurtres ?
–       Si vous aviez écouté, vous sauriez que c’est l’appel qui aiguille dans cette direction. Je vais donc m’en occuper. Plus de questions ? Non ? Alors je vous remercie messieurs, et mettez vous au travail.

Les membres de la brigade criminelle sortent peu à peu de la grande salle. Chlorophylle avait obtenu l’autorisation de réunir l’ensemble des équipes pour les mettre à pied d’oeuvre. Le directeur Chandelier recevant de plus en plus des coups de téléphone du sommet de la hiérarchie, il avait soutenu le commissaire dans cette démarche. Il ne faut pas relâcher la bride, lui avait-il dit, non, continuez jusqu’à que vous obteniez des résultats probants. Il nous faut ce tueur Chlorophylle, il nous le faut !

Le voilà désormais débarassé du travail de fond sur les deux meurtres. Il va pouvoir se consacrer à cet appel qu’il repasse encore et encore dans sa tête, au point de connaître chaque phrase prononcée par l’homme par coeur. L’absence totale d’indice sur les scènes de crime ne laisse pas beaucoup de latitude aux enquêteurs, ou plutôt elle leur en laisse trop. Et il s’était dit qu’avoir onze suspects était un moindre mal par rapport à la vaste mer de l’inconnu qui se présente désormais aux équipes de la Criminelle.

Quand il arrive dans son bureau, un dossier l’attend. On avait réussi à retrouver la provenance de l’appel. Chlorophylle s’attend à un portable prépayé ou à une cabine téléphonique loin des regards, et n’a presque aucun espoir que ce rapport fasse bouger les choses.  C’est évidemment avec une immense surprise qu’il découvre que l’appel a été passé depuis un poste fixe, dans une maison où la ligne est au nom de Douglas Bassine. L’appel provenait de la maison de l’entraîneur de l’équipe de Marmelade et de Chokapic. Chlorophylle jette le dossier en poussant une série de jurons et se précipite dans le couloir.

Arrivé devant le domicile de Bassine, il sonne à plusieurs reprises, attendant une bonne quinzaine de minutes que celui-ci lui ouvre.

–       Commissaire… soupire Bassine. Que voulez-vous ?
–       Pourquoi m’avez-vous téléphoné hier ?
–       Comment ? Qu’est-ce que vous …
–       Pourquoi masquer votre numéro ? Pourquoi téléphoner de chez vous ?
–       Je ne vois pas de quoi vous parlez.
–       Hier, quelqu’un m’a téléphoné de chez vous pour me livrer des renseignements sur l’affaire Marmelade.
–       Je n’étais pas chez moi hier, commissaire.
–       Qui était là dans ce cas ? Qui ?
–       Mon fils.
–       Appelez-le.
–       Vous ne voulez pas entrer … ?
–       Appelez-le !

Bassine se retourne et crie le nom de son fils qui, après quelques minutes, apparaît au seuil de la porte, l’air penaud, regardant avec méfiance Chlorophylle.

–       Le commissaire dit que quelqu’un l’a appelé depuis la maison hier. Tu as une explication ?
–       Il y a un type qui a sonné. Il disait qu’il était tombé en panne et que son téléphone n’avait plus de batterie. Alors je lui ai donné un des nôtres pour qu’il puisse appeler une dépanneuse.
–       Et tu as entendu ce qu’il disait ?
–       Non, il s’est éloigné en marchant. Tu sais, comme maman fait à chaque fois.

Le commissaire fait signe à Bassine qu’il va désormais poser les questions.

–       À quoi est-ce qu’il ressemblait ?
–       Euh… Il avait une casquette enfoncée sur la tête, je n’ai pas bien vu. Mais il était très grand. Très très grand.
–       C’est à dire ?
–       Plus grand que Patatov.

Vittali Patatov est le gardien titulaire de l’équipe, il mesure deux mètres. C’est d’ailleurs pour cela qu’il avait été très vite surnommé “le double-mètre de l’Oural”, en rapport avec sa nationalité : il est russe.

–       Qu’est-ce que tu peux me dire d’autre sur lui ?
–       Il est très maigre et sa voix … On aurait dit qu’il était malade, comme s’il allait s’évanouir d’une minute à l’autre. Euh, et ses mains étaient très pâles.
–       Comment était-il habillé ?
–       Un pantalon noir et une polaire, noire aussi. La casquette était beige foncé.
–       Il y avait quelque chose inscrit ou brodé dessus ? Sur la casquette ?
–       Le logo du club.
–       Et après avoir téléphoné, il a fait quoi ?
–       Il m’a rendu le combiné et est parti à pied.
–       Il a laissé sa voiture ?
–       Bah … je n’ai pas vraiment vu sa voiture en fait.

Chlorophylle réfléchit à toute vitesse. Il ne comprend pas pourquoi l’homme s’était rendu chez Bassine pour lui téléphoner, à lui, afin de révéler ces choses sur les meurtres. Veut-il faire passer un message ?

Au moment de démarrer sa voiture, une main vient frapper à la fenêtre côté passager. C’est le fils de Douglas Bassine.

–       J’ai oublié de vous dire un truc. Le type là, il lui manquait un oeil.
–       Comment ça ?
–       Bah, il était borgne, voyez ?

 

A suivre…

Fred Viagras

3 thoughts on “Le meurtrier est dans le 11 de départ : épisode 5

  1. Ni moi ni la Breizhou Académie n’avons quoi que ce soit à voir, ni de près ni de loin, avec les meurtres de Betterave, Marmelade et Chokapic ! Sauf 1.

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