Lundi :

Je suis dans le train quelque part entre Paris et Renardin. J’ai pensé qu’un retour au village grâce au transport en commun me donnerait l’image d’un maire « normal », proche des gens. Yvonne et moi sommes très bien installés, dans ce wagon « ID Salut les copains », spécialement dédié au nostalgique de Frank Alamo et consorts. Quel bonheur d’écouter « Biche oh ma biche », en contemplant Yvonne sereinement endormie.
J’observe le paysage qui défile à toute vitesse. Je me plonge dans les souvenirs de mon périple autour du monde. Je repense à ces petits Sénégalais à qui j’ai offert des manteaux et des moufles et qui pourront se protéger du froid cet hiver. A ces juifs, si férus d’humour, qui doivent se tordre de rire devant les cassettes de Popek dont je leur ai fait cadeau.

 

Mardi :

J’ai changé d’opinion sur les beurs et les « islamiques ». C’est arrivé complètement par hasard, lors d’une escale à Téhéran. Yvonne et moi voulions partir en Afrique et nous avions décidé d’aller au Sénégal. Le Mali, la Somalie non merci : j’ai pas envie d’être kidnappé par des extrémistes et de voir mon portrait affiché sur une mairie tenue par un homosexuel.

C’est Abdel qui a réussi à nous avoir des billets moins chers, avec une escale à Téhéran. Il se trouve que l’avion du président Iranien, Rallahmadinejad je crois, venait d’atterrir. Je sortais à peine des toilettes de l’aéroport, finissant de déguster le Loukoum que la dame pipi laisse à disposition près des lavabos, et j’aperçois une sorte de nain à collier de barbe entouré d’une foule de caméras et de gardes du corps. Il a pas hésité le melon, il a foncé vers moi pour me serrer la main. Le hasard a voulu qu’Yvonne soit en train de nettoyer l’écran de son appareil et qu’elle ait appuyé sur le déclencheur à ce moment-là. Notre rencontre fut alors immortalisée. Depuis cet acte, Hallalmadinejad est pour moi un exemple de proximité avec le peuple !

 

Mercredi :

A mon retour à la maison, rien n’a changé. Je retrouve mon bureau pour y lire au calme le compte rendu de Laurent. Je sais qu’on peut lui faire confiance car il sait gérer un groupe. Il a une méthode bien à lui, complètement différente de la mienne. Il est souvent de bon conseil pour moi. Bien des fois j’ai voulu être dur avec les joueurs dans le but de tirer l’équipe vers le haut. Je me rappelle encore les paroles rassurantes de Laurent : « Allons Patou, du calme ! Pourquoi veux-tu faire un stage commando avec l’équipe, et prendre le risque de blesser des joueurs, alors que nous pourrions nous enfermer dans les vestiaires pour nous faire des massages au beurre de Karité ? » Lolo avait eu raison ce jour-là et ce fut un délicieux moment.

 

Jeudi :

Le village a mis les petits plats dans les grands pour m’accueillir. Une grande banderole « Bienvenue chez vous M. Le Maire » a été accrochée en mon honneur. Même Gourguendin, mon rival lors de la campagne municipal, est là, enduit de goudron et de plumes.
J’ai fait un discours enflammé, la foule n’en pouvait plus et m’applaudissait à chaque fin de phrase. J’ai promis que le rond-point Michel Sardou serait ma priorité. N’en déplaise à Madame Duflot. Nous irons jusqu’à l’assemblée s’il le faut, mais nous débloquerons le budget ! Foi de Remoulade !

 

Vendredi :

Retour au foot. Arrivée en avance, je m’habille pour l’entrainement. J’aime ces moments-là. C’est toujours les mêmes gestes. D’abord la jambe droite, toujours. Chausettes Kipsta, chaussures Patrick. Puis la jambe gauche. Et mon maillot de Jules Bocandé, floqué du blason du FC Metz, que j’ai trouvé sur un étal à Dakar. Pour finir, une gorgée de Salvetat. Elle pique un peu, mais qu’est-ce qu’elle est bonne.

Les joueurs arrivent, ponctuels. Ils sont très heureux de me revoir. Je mets en place un atelier frappe après l’échauffement. Les gars ont besoin de ça, je le sens. Abdel est intraitable sur les frappes pourtant très sèches d’Emilouinovic et Daniel. Puis j’instaure une « passe à 10 » et j’en profite pour motiver mes gars à bien lever la tête pour savoir à qui donner le ballon AVANT même de le recevoir. L’école Remoulade en somme.

 

Samedi :

Je suis dans mon bureau. Yvonne débarque avec la plaquette de Saint Hubert 41. J’ai tout de suite compris son message : elle veut un Dernier Tango à Renardin. Moment de joie intense, partagé par un couple uni par les liens du mariage. Et de la pasteurisation.

Certes j’ai beaucoup d’activités. Mais Yvonne reste la femme que j’aime et je dois prendre du temps pour l’honorer.

 

Dimanche :

Compo(1)(1)

Nous recevons L’US Leroltibo. J’ai mon Onze type, ma Dream Team.

Première mi-temps :

12e : Nelson sur coup franc nous gâte et marque en pleine lucarne. 1-0
18e : Sur un déboulé côté droit, Guyvaldo nous régale de ses passements de jambe et centre du pied droit pour Emilouinovic qui reprend de la tête. Le gardien reste stoïque. 2-0
35e : Kevin provoque un penalty, qu’il transforme. 3-0

Deuxième mi-temps :

46e : Nous sommes cueillies à froid au moment de l’engagement. Leroltibo nous en plante un dès la reprise. 3-1
52e : C’est la panique dans notre défense. Un ballon mal dégagé se retrouve dan les pieds du numéro 10, aux 9 mètres. Seul devant Abdel, il le crucifie ! Un comble ! 3-2
Heureusement, nous faisons face aux assauts adverses et le match se termine par ce score. Allez le FCR !

 

JeanMichelToma
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2 thoughts on “Mon combat pour Sardou

  1. « Maitriser à fond le système, accéder au pouvoir suprême, s’installer à la présidence, et de là faire bander la France » M. Sardou

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