L’avant match 

Après un début de saison plutôt réussi avec une nette victoire 2-0 sur une équipe de Rennes encore un rodage, l’OL est vite retombé dans ses travers de nullité et d’absence totale de cojones en perdant 2-1 à Toulouse en se faisant violer en première mi-temps et en commençant à jouer trop tard. Déjà contre Toulouse l’absence de réel leader technique et de meneur d’hommes sur le terrain commençait à se sentir. Entre des jeunes bien trop tendres, des cadres pas sereins et un entraineur qui cherche encore sa bonne formule, il paraissait impossible d’égaliser dans ces conditions. D’autant plus que les blessés sont toujours aussi nombreux, avec 9 titulaires potentiels sur le flanc, Fournier sait qu’il va encore galérer quelques longues semaines avant d’afficher une réelle équipe type. On se dit alors que pour se redonner confiance, les tours préliminaires de la Ligue Europa et ses adversaires en bois sont là. Une petite victoire à domicile contre des roumains faibles techniquement peut redynamiser le groupe et donner de la confiance aux jeunes comme ce fut le cas les saisons précédentes quand Garde alignait des équipes composées aux trois quarts de gamins formés à Tola Vologe.

L’académicien sérieux et appliqué que je suis profite donc d’un passage dans son Rhône natal pour aller voir ce match qui promet de passer un joli moment. Sauf que voilà, l’OL est une équipe de surprises, et malheureusement pas toujours de bonnes.

 

10626372_10203614437295084_2324489564292403104_o

 

La Composition

Bien emmerdé par toutes ces blessures, Hubert réussit quand même à contacter un 11 de départ pas dégueulasse, surtout au milieu, avec la promesse Bahlouli entouré de 3 gaillards habitués à être présents quand il faut.

Seule la défense peut faire peur, avec un Koné toujours aussi flippant, Rose se cherchant encore et Tolisso trimballé de semaines en semaines à des postes différents mais qui avait largement fait le boulot contre Rennes à ce poste. Surtout qu’on attend les roumains pour jouer en contre, et donc avec la lenteur de Koné et la jeunesse de Rose, on pouvait craindre le pire.

En attaque on retente Yattara, faute d’autre réelle solution, associé au seul vrai attaquant du club, Lacazette.

La seule grosse nouveauté est la présence de Clément Grenier, de retour de blessure, dont on ne connait pas vraiment la condition physique, mais avant même le début du match, sa présence sur le banc a un petit effet placebo rassurant.

 

Compo OL Astra

 

Le Match

Dans un stade à moitié vide où toutes les tribunes supérieures sont fermées, l’OL commence son match comme on s’y attendait : en gardant le ballon.Pendant un gros quart d’heure, les lyonnais vont enchainer les phases offensives plus ou moins stériles, face à des roumains très bien placés et regroupés en défense, exactement comme c’était prévu et attendu.

Même Yattara essaie de jouer au foot et propose quelques beaux mouvements avec Lacazette qui s’offre une belle occasion sur une frappe de loin, comme Malbranque juste avant.

Mais qui dit défense regroupée dit équipe qui contre à mort, et Astra le prouve bien à travers quelques remontées éclaires et un gros pressing à partir du milieu de terrain. Milieu de terrain lyonnais assez fébrile mais bien présent dans les duels, ce qui permet aux gones de passer par les ailes, notamment Jallet qui prend le dessus à quasiment chaque passage à droite.

C’est d’ailleurs par-là que passe l’ouverture du score, avec une superbe remise de Yattara (qui a tout donné dans cette seule passe) pour Jallet qui suite à ce joli une deux sert Malbranque qui, entre deux flashbacks du Vietnam, place une frappe du gauche là où le gardien roumain ne peut pas l’avoir.

A ce moment-là, on commence à sentir que l’OL réalise que les roumains sont bel et bien prenables, et qu’il y a la place pour en mettre au moins un de plus, en gardant la même formule. Mais mise à part une autre belle occasion à 5 minutes de la mi-temps, on a surtout vu les lyonnais baisser le pied et laisser Astra attaquer, comme si les mecs étaient incapables de marquer. On réussit quand même à tenir le 1-0 jusqu’à la pause, mais dans les travées de Gerland on sent plus d’agacement que de sérénité.

 

Et le second acte viendra tout simplement confirmer cette salle impression laissée par les 10 précédentes minutes.

Enormément de déchet technique chez nos milieux, notamment Gonalons et Férri très passifs et en retard dans toutes les interventions et qui nuisent clairement au jeu, à la fois à la défense en étant très peu au duel, et à l’attaque en n’offrant quasiment aucun ballon aux offensifs rhodaniens.

C’est simple, pendant quasiment trente minutes, Astra va outrageusement dominer le match, en bouffant complètement Lyon et surtout la défense qui ressemblait à celle d’Evian contre Rennes. Tolisso lâche complètement ses tâches défensives et le duo Koné / Rose sombre, offrant d’énormes occasions aux roumains, que Lopes ou la chance détournent, jusqu’à la 71ème minute et l’égalisation, devant des supporters qui s’estiment déjà heureux que le score ne soit que de 1-1.

Et c’est pas fini, comme dirait l’horrible pub SFR, puisque les visiteurs continuent d’appuyer sur un OL totalement crispé, entre ses jeunes incapables de se battre pour leurs couleurs, et des cadres qui lâchent un peu physiquement.

Quand Grenier rentre, on est alors partagé entre appréhension qu’il ne rechute et hâte qu’il débloque la situation. Ca commence d’ailleurs bien puisque le jeu lyonnais change, devient plus porté vers l’avant et on sent un nouvel élan. Elan qui durera environ 2 minutes, puisque Rose voit rouge dans la plus pure tradition beaujolaise pour un deuxième carton jaune bien débile et que Grenier, tout juste revenu de sa pige à l’OL féminin provoque un pénalty transformé par le capitaine roumain au nom de dictateur bien 90’s.

Rose

 

Grenier

(images : @saintmex)

S’en suivront alors dix dernières minutes brouillonnes mais plus intéressantes que les 30 précédentes et comme face à Toulouse, l’OL se réveillera trop tard. Grenier fera se lever Gerland sur deux coups francs avant de se reblesser (merci à tout le staff et à Hubert Fournier) Koné tapera la balle transversale en espérant refaire le coup de Kazan, et l’OL perdra finalement sans gloire, et logiquement, un match négocié avec les pieds, mais deux pieds gauches, ce qui ne sert à rien pour faire le dos rond.

 

Les notes 

Lopes– 3/5. Bend it like Lloris, Antho fait ce qu’il peut avec une défense de CFA. Il prend deux buts sur lesquels il ne peut quasiment rien, et essaie toujours de stopper les pénaltys en s’avançant 3 mètres devant sa ligne. Son style tout en improvisant et freestyle sur ses sorties dérange certains, mais personnellement je suis avant tout un esthète.

Jallet – 3/5  Le seul élément plus ou moins satisfaisant de la défense est un trentenaire chauve acheté moins d’un million d’euros, ça en dit long sur la performance. Passeur décisif sur le but de Malbranque, il a bien tenu son couloir, même si sa fraicheur physique commence déjà à faire peur. Le moins nul quoi.

Koné- 2/5. Bako ne changera donc jamais. Des jours avec et des jours sans, mais jamais une once de stabilité chez le général. Là globalement il a passé son match à se faire bouffer par les roumains, autant en vitesse qu’au physique, ça en devenait ridicule. Surtout qu’après ses saisons au club, j’espérais que le mec commence à s’imposer humainement, notamment dans son binôme avec Rose, mais rien du tout. Restent quand même son retour assez énorme sur Fatai qui nous sauve de l’humiliation, et sa tête sur la barre en toute fin de match qui nous empêche d’avoir de l’espoir.

Rose– 1/5. Joli match dégueulasse pour le rookie de la défense. Entre des anticipations à côté de la plaque, des fautes complètement débiles qui amènent un carton rouge presque logique (même si un poil sévère) et un manque de lucidité incroyable pour un défenseur central, je suis presque rassuré qu’il soit suspendu pour le retour. Presque, parce que derrière lui y’a malheureusement personne à ce poste à part Gonalons qui aura pris son poste après son expulsion.

Tolisso- 2/5. La réussite de son match contre Rennes était donc un coup de chance. Il aura été appliqué et assez sérieux durant la première demi-heure, mais la suite a été complètement catastrophique. Entre des montées toutes pourries et un travail défensif proche du néant, il a permis aux roumains de passer comme ils voulaient sur son aile et de se procurer plein d’occasion en se baladant sur le flanc gauche de l’OL. Le premier but vient de chez lui, et rien que ça, ça se paie.

Gonalons- 1/5. Un de ses moins bons matchs depuis longtemps. Pour un milieu défensif, et surtout pour un capitaine, Max a été d’une fébrilité assez folle. Entre des pertes de balles indignes de son rang, un pressing inexistant et un manque d’entrain global, il a été pour beaucoup dans les nombreux contres roumains qui passaient tous facilement le milieu lyonnais. A Naples ce genre de purges ça se finit les pieds bétonnés au fond de l’eau.

Ferri- 1/5. Encore pire que Gonalons, je l’avais jamais vu aussi nul. 90 minutes de déchets techniques ridicules, il n’a jamais assuré son rôle de relais, ne donnant quasiment jamais de bon ballon et n’étant jamais tranchant défensivement, c’était assez triste à voir. Surtout depuis le stade, où j’ai pu admirer Jordan marcher et refuser d’attaquer la balle tout le match. Il peut faire tellement mieux, c’est surtout ça le pire.

Malbranque– 3/5. Steed aime me donner tort, et tant mieux. Il marque le seul but lyonnais du match, a tenté à plusieurs reprises, a réussi de jolies passes et a tenté d’amener le jeu vers l’avant, mais il était malheureusement assez seul. C’est pas toi Steed, c’est eux.

Remplacé par la honte de la soirée, Grenier qui provoque un pénalty de débutant, rate tout ce qu’il entreprend (à part ses coups francs) et réussit même à se reflinguer pour au moins 2 mois. Un grand bravo collectif, pour le staff médical, Hubert Fournier et le joueur pour cette décision d’une connerie affligeante.

Bahlouli- 2/5. Je m’enflammais pour lui après le tour précédent, mais là j’ai vu l’inverse. Il a surement subi la mollesse collective, mais n’empêche qu’il reflète bien le mal des jeunes lyonnais et de leur manque de couilles. Combien de fois pendant le match s’est-il retrouvé en position de frappe, ou même de passe vers l’avant, pour finalement choisir de faire une passe en arrière dégueulasse ?Celui qui devait être meneur de jeu ne l’aura été qu’en début de match, avant de sombrer avec le reste du milieu de terrain lyonnais.

Il sortira à la 70ème remplacé par Mvuemba qui aura fait ce qu’il a pu, c’est-à-dire pas grand-chose.

Yattara- 2/5 Sa jolie remise pour Jallet sur le but peut servir de bel écran de fumée, mais ça commence à faire beaucoup, en plus de sa dégaine d’Ibrahim Ba tout pété. Comme Lacazette, il aura bien commencé son match en proposant beaucoup, avec des appels intéressant, mais à l’image de Bahlouli, il a été trop timide dans ses derniers choix, et malheureusement ça a couté cher.

Pour les 10 dernières minutes, Fournier a décidé d’amuser tout le monde en faisant rentrer Ghezzal, mais à 1-2, Gerland n’avait déjà plus d’humour.

Lacazette- 3/5. Vu son envie et sa confiance je le note mieux que Yattara, vu qu’il a tenté, frappé, appelé et assumé son rôle presque à fond. Dommage pour lui que son travail n’ait pas été récompensé en première mi-temps, parce qu’en deuxième plus personne n’était là pour lui faire la passe.

 

Jean II Makouille

4 thoughts on “OL – FC Astra (1-2) : La Gones Académie roule en Dacia

  1. C’est pour conjurer la malédiction du nouveau stade que sur la compo c’est les maillots du Mans?

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.