Aioli les sapiens,

Neuvième match de suite sans victoire au Vélodrome. Soit. Ce n’est pas glorieux. Mais grâce à notre performance du soir, cela fait désormais dix matches de suites que nous sommes invaincus en Ligue 1. Voilà qui devrait rabattre leur caquet aux pessimistes : l’OM est toujours là et bien là, et les recrues commencent à arriver, avec ce second avant-centre tant attend… un milieu défensif/relayeur qui compensera l’échec de Silv… ah non, au temps pour moi, avec le retour de Florian Thauvin.

L’équipe

Diarra et Mandanda ont un mot d’excuse de la part de leurs adducteurs. Pas de surprise compte tenu des blessés actuels, si ce n’est la titularisation de Silva et non de Romao. Au mieux, Michel veut proposer un choix plus offensif et garde confiance dans le potentiel du Brésilien ; au pire, comme l’envisagent certains sur les réseaux sociaux, son contrat de prêt inclut un nombre minimal de matches joués. Le titulariser n’en reste pas moins un mauvais choix, vu que les supporters vont finir par se cotiser pour payer eux-mêmes des pénalités au Real plutôt que de voir Lucas une fois de plus sur le terrain.

 

Le match

Fait rare, l’OM entre parfaitement dans le match, avec un cocktail d’engagement, de pressing haut et de combinaisons rapides. Fait très rare, cet état dure davantage que les trois premières actions. Pour tout dire, les Lillois sont étouffés, d’autant que leur précipitation et leur fébrilité nous offrent moult récupérations faciles au milieu. Un coup-franc excentré vicieux de Sarr filant au ras du poteau, et quelques tirs sanctionnent notre pression constante aux abords de la surface nordiste. A la 23e minute, Enyeama doit sortir un réflexe de ouistiti sous amphétamines pour parer la frappe de Nkoudou sur un beau centre d’Isla.

L’OM est alors en pleine confiance, un peu comme toi adolescent quand, devant les catalogues de lingeries féminines, tu t’émerveillais des dimensions jusqu’ici insoupçonnées de ton phallus de futur homme. Souviens-toi comme, au moment de ce tête-à-tête avec Miss Aubade, tes hormones te chuchotaient « un jour elle sera mienne ». Cette 25e minute de Lille-OM, c’est le moment où, pendant que tu t’es plongé dans le consciencieux astiquage de ta colonne, ta mère entre sans frapper. Et où de surcroît, ta mère, c’est Maryse Joissains.

L’OM, tu l’auras compris, subit une débandade aussi brutale qu’inattendue au milieu de cette première période. En un tournemain, les belles intentions s’envolent et laissent place à nos pires et récurrents travers : sur les phases défensives le recul excessif et la frilosité au duel, sur les phases offensives l’absence de mouvement, de prise de risques et un jeu ralenti par une multitude de touches de balle et passes en retrait.

Effondrement physique ? Le renversement de tendance aurait été plus progressif. Tentons d’avancer une hypothèse, dont vous me direz en commentaires ce qu’elle vaut : après 25 premières minutes intenses, l’OM réduit son pressing. Rien de plus logique dans l’absolu, si ce n’est que nos offensifs confondent « réduire » et « cesser totalement » : les Lillois gagnent pour la première fois le droit de relancer tranquillement. Ce premier problème se répercute sur nos milieux, performants dans un ensemble combatif mais incapables (surtout Silva) d’annihiler les échanges nordistes. Nos deux premières lignes enfoncées, c’est une nouvelle fois la défense qui se retrouve seule à contenir les attaques adverses, secondée par des ailiers devant redescendre à toute blinde : si le calcul était de s’économiser physiquement, le résultat n’est pas tout à fait concluant. Peur et manque de confiance se greffent rapidement sur le constat d’une domination lilloise, ce qui rend les Olympiens à la fois fébriles et enclins à ne plus prendre aucun risque. Le ballon est donc rapidement perdu, d’où la peur, le manque de confiance, qui rendent les Marseillais encore plus maladroits et timorés, etc. Dit de la sorte, l’absence d’un « patron » comme Diarra représente un facteur explicatif, bien que ce genre de liquéfaction collective se soit aussi déjà produit en la présence de Lass. Tout simplement, on mettra ces effondrements sur le compte d’un manque de maturité à la fois collectif et individuel, qui conduit nos joueurs à bazarder leur réel potentiel au moindre vent contraire. Plus qu’un problème lié à une tactique défaillante[1] ou un manque de valeur technique, l’hypothèse mentale, aggravée par les soucis physiques de l’effectif, semble devoir être travaillée en priorité.

Une fois passé cet intermède dubitatif (ou du-sexe-à-cheveux, comme l’a déjà corrigé un lecteur), il nous faut bien parler de la seconde période. Et dire que celle-ci commence par l’entrée de De Ceglie (Manquillo étant pris de vertiges) donne une indication sur le potentiel anal de celle-ci.

Supporters lillois à l’annonce de 45 minutes de duels entre Paolo De Ceglie et Sofiane Boufal.

 

L’entrée de Paolo n’a pas de conséquence que sur nos slips, puisque dans le jeu également une petite modification se fait jour : l’Italien étant plus offensif (je n’ai pas dit meilleur) que Manquillo, Nkoudou se déplace plus souvent vers l’axe, pas au point de devenir un second attaquant mais néanmoins plus proche de Batshuayi. Dans l’immédiat cependant, aucune différence d’efficacité : notre jeu est aussi nul qu’en fin de première mi-temps. Lille a la délicatesse de ne pas trop nous faire souffrir avant le coup de massue : après un oubli monumental sur la droite, un centre est dégagé in extremis par Rolando. Le ballon revient immédiatement dans notre surface où se poursuit l’action, grâce au pressing de muge de Lucas Silva. Corchia arrive lancé et seul, suite à une hésitation de Nkoudou. George-Kévin rattrape cependant le latéral, pour mieux se faire violer par celui-ci. L’action se passe sous les yeux éteints d’un Détchéyé regardant le Lillois marquer son but comme les vaches voient passer les trains. Encore peut-on s’estimer heureux qu’il ne nous ait pas laissé une bouse sur la pelouse (0-1, 57e).

Abdelaziz Barrada remplace Lucas Silva avant que celui-ci n’achève de se liquéfier. Isla en sentinelle, l’équipe passe en 433 avec la même efficacité que François Hollande enfilant un porte-jarretelles pour inverser la courbe du chômage. Comme prévu, Boufal pisse sur De Ceglie plus souvent qu’à son tour : la seule chose qui nous sauve est la gourmandise du Lillois qui, prenant goût à l’acte sexuel moyennement consenti, tente à chaque fois d’infliger un sévice superflu à notre défense au lieu de simplement conclure l’action.

A sept minutes de la fin, Michel tente le tout pour le tout avec le peu de solutions dont il dispose, et fait entrer Rabillard à la place de Dja Djédjé. Histoire de saper le peu d’espoir pouvant naître chez les olympiens, Barrada s’empresse aussitôt après de découper un Lillois : le Marocain remporte le carton rouge avec mention artistique et félicitations du jury.

« Je n’ai jamais vu une telle tête de con chez nous », s’exclament alors de nombreux supporters. A ces mots, Morgan Amalfitano se sent piqué au vif. Quoi ! aurait-il donc si peu marqué les mémoires marseillaises que même sa réputation d’abruti se serait déjà estompée ? Foutredieu, nous allons voir ce que nous allons voir, paltoquets : à quatre secondes de la fin du temps additionnel, Morgan, tout juste entré en jeu pour gagner du temps, se fend d’un amour de faute aussi crétine qu’inutile sur De Ceglie, à 25m des buts. Par son pressing désespéré autorisant notre ultime espoir, l’Italien a-t-il sauvé son match ? Que nenni mes amis ! Que nenni : sur le coup-franc de la dernière chance de Bouna Sarr, c’est de nouveau lui qui place sa tête, joliment repoussée par Enyeama dans les pieds de Rabillard (1-1, 96e). La honte absolue de ce point arraché après une performance analissime n’empêche pas un orgasme furtif : pêle-mêle, l’ironie de voir Détchéyé décisif, la joie pour notre jeune buteur, le souvenir des situations gâchées par Boufal, le cadeau d’Amalfitano et, surtout, la tronche certifiée « Tex Avery » d’Antonetti au moment de l’égalisation constituaient suffisamment de motifs de joie. Pas de quoi atténuer notre envie de rayer Orléans de la carte, d’accord, mais dans notre situation mieux vaut savoir se contenter de plaisirs simples.

Les supporters Lillois, après deux gestes décisifs de De Ceglie pour l’égalisation à la 96e.

 

Les joueurs

Pelé (4-/5) : Battu par le piqué de Corchia, mais décisif par ses anticipations devant Boufal dont la seule raison de vivre ce soir semblait être de figurer sur une vidéo promotionnelle du Five de Noeux-les-Mines.

Nkoulou (2+/5) : Quelques erreurs rattrapées par les collègues et donc sans grande conséquence. Mais quand tu te souviendras de ce match, Nicolas, le petit « cap. » à côté de ton nom fera salement tache dans ta carrière.

Rolando (3/5) : Regardons le verre à moitié vide, ses couvertures et erreurs de relances abominables. Considérons maintenant le verre à moitié plein : ses sauvetages en pagaille, dont certains superbes. Pondérez selon votre sens de l’esthétique, votre sens de l’humour et la peur que vous inspire son visage, et vous obtiendrez une note assez variable selon les commentateurs.

Dja Djédjé (3-/5) : Ouragan Katrina en première période, flatulence d’Evelyne Dhéliat en seconde.

Manquillo (3-/5) : Moins offensif que Dja Djédjé, comme d’habitude, il a mis toute son énergie à contenir les Lillois. Et toute son énergie, malheureusement, ça n’a pas duré plus d’une mi-temps.

De Ceglie (46e, 2/5) : Humilié, violé, souillé, battu par les Lillois, qu’il assassine en toute fin de match. Notre Jacqueline Sauvage à nous.

Isla (2/5) : Pas franchement dégueulasse, avec une belle activité dans notre temps fort et un ou deux sauvetages bienvenus ensuite. Mais cela reste bien poussif… Pour l’instant, en termes de passion sud-américaine, il s’avère moins bandant que Lionel Chamoulaud commentant une étape annulée du Dakar.

Silva (1-/5) : Un jour, il a perdu au bras de fer contre une méduse.

Barrada (61e, 0/5) : Quand dans le vestiaire Amalfitano et lui se sont mis des coups de tête, on a entendu les chevaux de Sacré Graal.

Sarr (1+/5) : De bonnes intentions dans les vingt premières minutes avant de se consacrer à l’inexistence la plus totale, seuls les coups de pied arrêtés donnant à la caméra l’occasion de prouver qu’il était encore sur le terrain. Je pourrais augmenter sa note eu égard à son dernier coup-franc, mais elle deviendrait alors meilleure que celle de Nkoudou. Et cela m’endolorirait l’anus au plus haut point.

Cabella (1+/5) : Lui aussi gagne son « plus » pour avoir daigné se bouger le fion en début de match. Une belle occasion ratée de peu à la 45e, puis il disparaît dans l’indifférence générale. Un jour on verra Thauvin à sa place sans s’être rendu compte qu’il était parti. Plus l’année suivante, on verra Cabella à la place de Thauvin sans se rendre compte qu’il était parti. Etc.

Nkoudou (1+/5) : Depuis que Rennes a commis un double attentat patronymique avec Joris Gnagnon et Kermit Erasmus, on sent bien que George-Kévin n’est plus dans son assiette.

Batshuayi (1+/5) : 20 minutes intéressantes mais frustrantes, comme un échantillon Xhamster sans compte Premium.

 

L’invité zoologique : Sebastien Corchihuahua

Chien parmi les plus ridicules de son espèce, le chihuahua compense sa petite taille en aboyant plus fort que les nobles dogues dont il ose se réclamer. En matière d’éducation canine, un coup de pied dans les gencives suffit usuellement à le ramener à sa place. Le chihuahua est donc l’invité approprié pour commenter ce match contre une équipe qui dans cette Ligue 1 aboie beaucoup, mais mord peu.

  • Les autres : Marquer des buts, être efficace, Sofiane Boufal s’en fout, la seule chose qui l’intéresse c’est de dribbler des amateurs en faisant « schh, schhh ». C’est sans doute pourquoi lui et ses coéquipiers font tout leur possible pour affronter des adversaires de Ligue 2 l’an prochain, ce qui représenterait déjà un premier pas vers ce rêve de gosse. A part ça, Renato Civelli est resté bel homme.
  • Le petit plaisir : On rappellera aux Lillois les deux changements d’Antonetti dans le temps additionnel pour gagner du temps, comme ça, juste pour rigoler.
  • Les transferts : Sauf rebondissement de dernière minute au petit matin, Thauvin sera donc bien olympien sous peu : 1°) J’aime bien Thauvin malgré ses matches à s’arracher les cheveux, et je suis heureux qu’il obtienne une seconde chance chez nous. 2°) Si cela amuse Newcastle de nous payer un transfert tout en nous laissant le joueur, grand bien leur fasse, nous ne serons déjà pas les plus idiots de l’affaire. 3°) Par conséquent je ne critiquerai pas Labrune sur cette opération, qui en revanche ne résout absolument RIEN des manques actuels de l’effectif. Si rien n’a changé le 1er février à 0h01, la des aïeules risquent d’être insultées. 4°) Il arrive quand, Tejeda ?
  • Le classement : Ce vendredi, nous ne nous ne sommes pas moqués du football, nous ne l’avons même pas insulté : nous lui avons chié dessus. Et pourtant, il se trouve parmi nos rivaux des sans-honneur encore plus vils, qui laissent notre parodie d’équipe leur grignoter un point : bravo Messieurs les Lyonnais et Monégasques.
  • La page abonnement: Pour que vive l’Alterfoot cananal historique.
  • Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook (attention, nouveau compte), et sur Twitter. Padls marque un nouveau point dans un concours zoologique acharné : voici bien le seul vrai enjeu dans cette Ligue 1.

 

Plantage de PC à 99% d’un téléchargement.

Bises massilianales,

Blaah.

 

[1] Ceci dit, Michel n’a jamais essayé le 442 avec Nkoudou (ou Ocampos dans l’absolu) épaulant Michy…

17 thoughts on “OM-Lille (1-1), La Canebière académie a un peu honte

  1. Sur les 20 premières minutes vu début de match je me disais « Putain ça fait combien de temps qu’on n’a pas gagné un vendredi soir pour un WE tranquille  »
    Pour le reste Madame m’a demandé le compte Twitter de l’OM car avec cette équipe de chèvres le WE était foutu.
    Tu fais un nul et tu rattrape les gars devant La L1 MESSIEURS DAMES!

  2. Purée je la place in-extrémiste celle-là.

    Sinon c’est quoi cette inflation d’images de l’assemblée nationale ? C’est autorisé ça ?

  3. Y’a-t-il un moyen d’avoir des liens pour les gifs, histoire de faire partager aux coupains ?

  4. Match de puceaux qui s’agite comme un malade sur Mme pendant 5 mn, en fout partout, s’endort, et se réveille a la fin pour réussir un Creampie tout degueulasse…
    Bref, j’étais au vel vendredi soir.
    On s’est vite éteint sitôt que nos ailiers n’avaient plus de jus. Faire des difs solo pourquoi pas, mais merde, si peu de construction, même dans nos « temps forts ». Y a trop de choses qui tournent pas rond, dans le placement, l’engagement, la faim dans le monde, la métropole..
    Il est bientôt 14 h, y’a encore du temps pour me faire un dimanche sous shit. Arghhhhh

  5. « J’aime bien Thauvin malgré ses matches à s’arracher les cheveux, et je suis heureux qu’il obtienne une seconde chance chez nous. »

    Ce que j’aime dans cette acad’ c’est sa faculté à tirer une bonne vanne d’une situation tragique ! Two thumbs up !

  6. C’est dur de filer une sale note à Nkoulou alors que les autresne f…

    J’ai pas vu le match.

  7. Franchement une des meilleurs académies que tu as put faire !
    Comment ça le match? Par ce qu’il fallait regarder une purge pareil? Non mais peau de zob ouais! J’ai vue l’OM sous bielsa moi monsieur.
    Tiens ça parle et reparle d’une vente du club. À force d’en chié on en arrive à avoir peur même d’un rachat pour ma part. Car peut-être qu’il existe pire que mld laburne… regarder newcastel par exemple.

  8. 1) Merci Antonetti quand même pour son sens tactique et sa volonté d’allonger le match avec deux changements ds le tps additionnel, GROS PIF.

    2) Merci à Antonetti d’avoir su mettre une équipe qui copie le niveau de son adversaire. Parce que bon il faut dire qu’eux aussi ont été bidons.

    3) Il vient quand Diaby bordel ?

    4) J’aurais bien vu un gif « Antonettits ».

  9. Vu les circonstances, un point de plus pour De Ceglie n’aurait pas été volé. Rien à redire sur son appréciation on ne peut plus adaptée au contexte ! Juste un oubli, aucune note concernant l’arc en ciel Rabillard. Mais quelle prestation indigne mes aïeux, le partage des points en est même honteux.

  10. Sinon De Ceglie s’en va. Peut-on avoir un bilan détaillé ? Comment l’OM surmontra-t-il-t-elle ce départ ? Quels nouveaux équilibres ? Quelles tactiques ? Pourquoi ?

  11. Apparement y a un Fletcher qui arrive. Avec Thauvin c est 2 nouveaux prêts. Au mois de Juin restera t il des joueurs? Et il n y a pas de nombre limités de joueurs prêtés?

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