DESPERATE PSG : Episode 5

 

«Un récit raconté par un idiot, plein de bruit et de fureur, et qui ne signifie rien » – extrait du célèbre « Lady Macbeth et Lady Macdo sont dans un bateau » de William Saurin Shakespeare

Si vous avez raté les quatre premiers épisodes, c’est ici, , là-bas et au-delà comme un Saint Bol de Sainte Trinité s’ils étaient quatre à la composer.
Previously in Desperate PSG…

Don Leonardo a officiellement sacré Don Pastore comme le Christ. « My god, what a player ! » aurait lancé Angela Merkel, si elle avait été anglaise.

Le PSG terrorise la concurrence de Marseille à Nancy en passant par Tolède, ville magnifique mais dont on est en droit de se demander pourquoi on en parle ici. Pastore inspire la plus grande crainte à ses adversaires grâce à sa capacité à marcher sur l’eau tout en déclamant Proust en verlan sans les mains et avec un piano à queue sur la tête.

Mais tout cela n’est qu’illusion. Une défaite en Coupe moustachue contre une célèbre moutarde, un nul contre les dépressifs chroniques de la Gironde : il n’en fallait pas davantage aux journalistes sportifs en mal de crise pour décréter qu’il y avait anguille sous roche ou ver dans le fruit, ou les deux pour les plus gourmands.

 

Episode 5 : La crise arrive

A l’Equipe, ils voient se dérouler un mois de novembre aussi ennuyeux qu’une présentation PowerPoint de Jean-Michel Aulas sur « Comment générer, malgré le complot anti-lyonnais, une plus-value trading de joueurs impactant immédiatement le résultat en positif là où la charge de l’investissement, elle, s’étale comme du beurre de cacahuète sur une immense tartine comptable».

Car pas le moindre signe de crise de novembre, donc impossibilité pour Jérôme Touboul d’user comme jadis de son énorme membre, pour étaler à la une de puantes boules sur la chute du PSG, juste pour vendre.

Heureusement il y a non pas Findus, mais Marseille qui permet de compenser un poil ou deux. Sans que cela suffise, hélas. A l’Equipe et au Parisien, on recense même les premiers symptômes avant-coureurs d’une vague de suicides collectifs face à la perspective de devoir sans cesse être élogieux et chanter les louanges d’un autre que Zidane. Mais cette situation n’allait point durer.

17h69 Quartier général de la NSA (Nausée de la Société Amaury), Issy-les-Moulineaux et là-bas au loin la déontologie, 14 Impasse de l’Intellect.

Meeting « développement stratégie et innovation ». Bref, nouvelle réunion buvette de l’Equipe.

Vincent Duluc regarde alternativement Damien Degorre et le plafond d’un air interrogatif. Le plafond regarde Damien Degorre d’un air indifférent. Damien Degorre regarde Jérôme Touboul d’un air satisfait. Jérôme Touboul fixe Alain Roche d’un air éberlué en prenant à témoin ses collègues :

« Qu’est-ce qu’il fout là, Roche ? C’est une réunion interne bon sang !

– Oh là là, ça va… au PSG, ils me laissent même plus entrer à la cantine depuis que je leur ai proposé de recruter un chef super bon mais qu’avait un casier judiciaire pour une histoire d’empoisonnement alimentaire. Pourtant j’avais vu ses perf’ sur une superbe VHS qu’un agent…

– Alain ! C’est une réunion réservée aux journalistes !

– Mais heuuu… on m’avait dit que vous acceptiez n’importe qui chez vous…bon ça va, je me casse.

Soudain, la porte s’entrouvre et la tête d’Hervé Penot apparaît fugacement dans l’entrebâillement :

– Coucou les collègues, ça va ? Toujours pas de crise au PSG, hihihi? Moi à Marseille j’ai ma crise nanananèreuh…  »

Damien Degorre lui lance un cendrier à la figure mais hélas, sans parvenir à cadrer. Ledit cendrier s’écrase contre la porte comme une frappe de Mateja Kezman, mais en plus puissant.

Jérôme Touboul émet un rot sonore tout en se curant ostensiblement le nez, signe chez lui d’une certaine perplexité, puis décide enfin :

« Bon, Alain, tu peux rester, va… t’as au moins des infos croustillantes à nous filer ?

– Euh… pas trop. Hier, y a Nêne qu’a demandé l’heure à Kombouaré.

– Et alors ?

– Ben rien, Antoine il lui a répondu qu’il n’avait plus de montre parce qu’il l’avait perdue dans une chambre d’hôtel à Caen.  »

Incrédules, les journalistes se regardent tour à tour. Puis Damien Degorre lâche :

« Je crois qu’on tient un truc là.

– Tu m’étonnes, c’est énorme, enchaîna Touboul soudain inspiré après avoir regardé, sur le mur d’en face, un portrait ensanglanté d’Aimé Jacquet canardé de fléchettes à l’arsenic. Damien, lance tout de suite le sujet : « Guerre interne au PSG entre Kombouaré et Nêne : mécontent d’être sorti à la 80e, le Brésilien a cassé la montre de son entraîneur devant tout le vestiaire en le traitant de pédophile assoiffé de sang.. Fragilisé, Kombouaré, ne tient plus son vestiaire. »

– Ok je relancerai aussi sur un démenti d’Ancelotti pour le poste d’entraîneur.

– A fond, approuve Vincent Duluc, on n’a pas intérêt à avoir Ancelotti, encore un intouchable. Il nous en faut un qu’on peut descendre au bout d’une poignée de matchs.  »

Réalisant soudain la portée de ce que vient de dire Duluc, Touboul et Degorre s’exclament comme un seul homme :

« On relance la rumeur Luisse au PSG ! Oh ouiiiii !

– Et si on nous accuse de ne pas respecter la déo…la déoloti..la donteólogie, enfin l’objectivité, la pluralité des opinions, tout ça, on fait comme d’hab’ et on invoque la liberté de la presse et vas-y comment qu’on est sérieux ?

– Oui. Mais d’t’façon, il y a vachement de pluralité d’opinions chez nous. La preuve, on s’y met à plusieurs pour penser un truc. »

Totalement galvanisés par leur nouveau plan, les trois journalistes sentent leur virilité revigorée tandis que leurs poils, entre autres, se dressent d’excitation. Jérôme Touboul de suif lève son verre rempli à ras bord d’aigreur à la menthe et de bile au whisky en entonnant solennellement… Dieu merci, il se ravise à temps et se contente d’avaler son breuvage d’un trait sec.

Quelques jours après…

Alors que la trêve internationale bat son plein sans susciter d’intérêt particulier, les médias préparent le terrain à la future crise inéluctable du « Paris Sans Génie malgré tous ses millions ». L’Equipe y va de sa question du jour :

 

Selon vous, le possible recrutement de David Beckham (ci-dessus lors du jubilé de Ronaldinho) est-il une voie de sortie de la crise ?

Ignorant totalement les traditionnelles grèves de la SNCF, les rumeurs vont bon train. Les médias s’interrogent désormais : le PSG est-il en train d’entrer dans la crise comme on entre dans la puberté, c’est-à-dire inéluctablement et avec une bonne dose de Biactol ? C’est encore la chaîne du foot en France qui a la réponse.

En effet, dans le studio de Quedalle+ règne une fébrile effervescence. Les équipes de Quedalle+ sont sur le point de lancer la dernière innovation-phare qui doit aider le téléspectateur, certes brillant mais quand même un peu con, à mieux comprendre les subtilités du football. Et soudain, le jingle fut.

Lancement de jingle sur fond de musique dramatique mais joyeuse avec plein de couleurs et plein de plans rapides d’actions de jeu qui se succèdent et tout et tout. Une voix puissante et grave énonce dans un suspense insoutenable :

 Après la palette à Doudouce…

Après le révélateur de hors-jeu…

Après le super ralenti…

Après la super loupe…

Après le super ralenti vu à la super loupe…

Après le super hyper ralenti de la super loupe montrant le précédent méga ralenti…

Voici le SUPER RESUMATOR !

 

« Bienvenue dans nos studios, Super Résumator. J’indique pour nos téléspectateurs que vous avez été créé dans les laboratoires de recherche & innovation de Quedalle+, sous incubateur. Et ce à partir de l’ADN synthétisé de divers experts tels que Luis Fernandez, Lizarazu, Larqué, Pierre Ménès ou encore par exemple le comptoir en zinc rouillé du Bar-tabac « Chez les pépés flingueurs » à Thionville. Pouvez-vous nous résumer les avis des différents consultants sur le jeu du PSG et nous dire, notamment, pourquoi qu’on peut déjà commencer à parler de crise ?

-Ben tu vois mais parce que bon tout dépend même si c’est pas sûr mais moi je suis sûr et encore je te parle pas d’un truc en 4-4-2 parce que des fois ce qu’on y voye sur les terrains, attends deux secondes…qu’est-ce qu’y a René ? C’est encore l’ascenseur qu’il est bloqué hein ? Tout ça c’est la faute à la mondialisation, moi j’dis… Ouais, pour les joueurs faut faire une… comment euh… attends, c’est pas une omelette, c’est une euh… c’est pas une madame qui fait des gammes non plus… bon, ça va me revenir. En tout cas faut que ça joue collectif, ça c’est sûr. Je le sais parce que moi j’ai l’expérience et je peux te dire que le collectif, y a que ça de vrai. ‘tain mais moi dès que je trouve un bon endroit, je plante aussitôt les graines d’un bon gros collectif. On sait jamais. Surtout que ça se joue sur des détails. Le plus important, c’est derrière. Faut être solide derrière. Et puis au milieu aussi. Vachement important, ça, de gagner la bataille du milieu, attends… hé oh René, essaies-y voir de décoincer l’ascenseur avec la pastèque. Ouais, je disais… ououalalala ça me revient le mot que je cherchais tout à l’heure… c’est amalgame, c’est ça qui faut faire, l’amalgame des joueurs. Bon et donc devant c’est important aussi, c’est le réalisme offensif, tu vois. C’est pour ça qu’on attend plus de ce PSG-là, vu le pognon. Sinon, la crise, elle est vite là, hein.

 

La crise frappe désormais à la porte du PSG ; elle est présente, bien en place, avec de l’agressivité, on connaît ses qualités. Maintenant, il faut concrétiser sur le terrain. Y parviendra-t-elle ? Comment la juguler (Luis, je sais que tu me lis, remplace « juguler » par « résoudre ») ? Un nouvel entraîneur (Luis, je sais que tu me lis, alors t’emballe pas) ? Un nouveau G20 avec Sarkozy, Merkel et un radis rose gorgé d’eau comme un symbole du moteur franco-allemand ?

Si le présent épisode dépasse les 12 000 lecteurs (tranquille, le record s’établit à un total impressionnant de 9 lecteurs pour le 1er épisode, en comptant l’éditeur et la famille proche de l’auteur), grâce à vos partages et votre faisage-suivre de l’article à vos amis sous peine de 7 ans de malheur à devoir regarder en boucle les matches les plus chiants de l’ère Domenech… où est-ce qu j’en étais ? Ah oui, bref, faites connaître, faites suivre et de toute façon on verra bien si on trouve des trucs à raconter lors d’un 6e épisode.

13 thoughts on “Desperate PSG épisode 5: Les ressources taries du groupe Amaury

  1. Alors là bravo. A mon goût la série est sympa, mais cet épisode est carrément délicieux. Encore !

  2. Merci de ne pas avoir mis ta menace de te retirer de la vie horsjeuienne à execution. Car il n’y a que toi, Francis et PLF qui puissiez me faire lire quelque chose sur le PSG.
    Mais sérieusement, le super resumator fait peur, un combo Luis Fernandez, Lizarazu, Larqué, Pierre Ménès, cette série vire au gore.

  3. Encore une fois super !

    l’arrière boutique de l’équipe expliqué ainsi, c’est aussi bon que l’entrejambe moite d’une cul de jatte alsacienne de 110 ans.

    Le résumator existe déjà non ? Il est seulement en cours d’assemblage sur anal+ (papin duga menes, c’est presque pareil non?)

  4. L’intervention d’Alain Roche m’a réjoui. L’intervention du Résumator m’a donné une crise d’épilepsie.

    Merci Barnabé pour ce fort bel épisode.

  5. Pas trop aimé les 1ers
    Celui la est bien fait poursuivre
    Y en a seulement 2 pour moi qui écrivent du lisible sur le PSG, le monsieur de ce blog et Kevin Kohler

  6. Pas trop aimé les 1ers
    Celui la est bien faut poursuivre
    Y en a seulement 2 pour moi qui écrivent du lisible sur le PSG, le monsieur de ce blog et Kevin Kohler

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