Pierre-Louis Basse répond au questionnaire Proustballe

Né le 14 août 1958 à Paimbœuf¹ (Loire-Atlantique), est un journaliste et écrivain français, passionné de sport, notamment de football, et aussi d’histoire, notamment sur la période d’occupation.

Journaliste

Pierre-Louis Basse a fait l’essentiel de sa carrière au service des sports d’Europe 1 ; il est remercié par Jérôme Bellay en 2004. Il est ensuite chroniqueur à Canal+, collabore aussi à Marianne et au Figaro. Il a été rédacteur en chef de l’émission Cult sur France 5. Enseptembre 2005, rappelé par Jean-Pierre Elkabbach, il rejoint de nouveau Europe 1. Jusqu’en juin 2006, il y présente À l’air libre, une émission traitant de l’actualité. À partir de septembre 2007, il anime la tranche d’information de la mi-journée du week-end et le magazine de débat Faites comme chez vous^2,3 ainsi que Bienvenue au Club jusqu’en mai 2009⁴, une émission d’échanges avec des invités sur l’actualité du football, le lundi soir.

À la rentrée 2009, il anime sur Europe 1 Le Temps de le Dire, un talk show culturel et philosophique, le samedi et le dimanche de12 h à 13 h.

Le 10 juin 2010, Pierre-Louis Basse anime de nouveau Bienvenue au Club sur Europe 1 pour parler de la Coupe du monde 2010 en Afrique du Sud. Dans son émission, il invite en même temps politiques, écrivains, philosophes, économistes, journalistes, sportifs et responsables des hautes instances du football français. La coupe du monde est alors prétexte à des digressions qui emmènent l’auditeur vers des horizons tout à fait éloignés de l’image traditionnelle du football. Entre septembre 2010 et juin 2011, il anime l’émission Bienvenue chez Basse de 20 h à 22 h sur Europe 1 en semaine. Cette émission n’est pas reconduite à la rentrée 2011⁵. En 2012 à l’occasion d’une interview, il estime que « les journalistes doivent s’engager »⁶.

Écrivain

Pierre-Louis Basse est également écrivain. Longtemps journaliste sportif, il est l’auteur d’une biographie d’Éric Cantona, Un rêve modeste et fou, et de plusieurs ouvrages sur le football et sur des événements sportifs comme Séville 82 France-Allemagne : le match du siècle, sur la célèbre demi-finale de coupe du monde entre la France et l’Allemagne de 1982 ou en octobre 2007 de19 secondes 83 centièmes, un livre qui raconte la finale du 200 mètres des Jeux olympiques d’été de 1968 avec les athlètes américains Tommie Smith et John Carlos qui protestèrent sur le podium contre les discriminations des noirs aux États-Unis.

Il est également l’auteur de Guy Môquet, une enfance fusillée en 2000. Pierre-Louis Basse est le fils d’Esther Gaudin qui, jeune militante communiste, s’était vu confier la mission en 1941 d’aller récupérer les planches sur lesquelles les fusillés de Châteaubriant, dont Guy Môquet, avaient écrit, en plus de leurs lettres, leurs dernières volontés⁷. Son grand-père maternel, Pierre Gaudin⁸, également militant communiste fut interné dans le même camp que Guy Môquet dont il s’évada le 23 novembre 1941⁹. Repris, il fut déporté à Dachau, puis au Loibl Pass^10,11.

Romancier, Pierre-Louis Basse a écrit Ma ligne 13, un roman remarqué, croisant le reportage, la poésie et l’introspection. Son deuxième roman, Ça va mal finir, écrit après avoir été licencié de son poste de grand reporter à Europe 1¹, raconte la vie d’un journaliste connu qui se retrouve au chômage et qui n’a plus rien à faire qu’à se sentir vivant. Son personnage passe des arcanes de l’ANPE aux studios de Canal +, des communautés arabe et juive au canapé d’une lepéniste et escorté d’une belle étrangère, pense à Nougaro et à Aragon. À l’automne 2007, il publie un pamphlet : Guy Môquet au Fouquet’s.

Merci wikibio passons maintenant au questionnaire proprement dit.

1.Le principal trait de votre caractère dans votre travail ?
La lenteur, puis l’extrême accélération

2. La qualité que vous préférez chez un journaliste sportif ?
Oublier d’être journaliste sportif.

2 bis. Et celle que vous souhaitez voir chez une journaliste sportive ?
S’intéresser au journaliste sportif à côté d’elle.

3. Votre principal défaut dans l’exercice de votre métier ?
Le doute.

3 bis Et sur un terrain de football  ?
Ne pas suffisamment lever la tête.

4. Votre rêve de bonheur footballistique ?
Etre un instant Karl- Heinz Schnellinger  – Allemand du Milan AC -, et égaliser à la dernière seconde face à l’Italie en demi- finale de coupe du monde 70.

5. Quel serait votre plus grand malheur de journaliste sportif?
Avoir manqué de dix secondes la finale du 100 M des Jeux de 92 à Barcelone. Victoire terrible et merveilleuse, de Lindford Christie.

6. Etes vous supporter et si oui, quel serait votre plus grand malheur de supporter ?
Je ne supporte aucun club, simplement des souvenirs ou des moments. Je supporte un bon fish and ships avant Liverpool – Chelsea, ou une fille carnassière dans mon lit, une heure avant la finale de coupe du monde 9O.

7. Le pays où vous désireriez évoluer ?
L’Angleterre.

8. Peut-on supporter plus d’un club ?
Oui.

9. Le plongeur/simulateur que vous aimez quand même ?
La pointe dans le gazon. Impayable.

10. Vos journalistes sportifs favoris en prose?
Thierry Rey pour ses directs au Judo. Eduardo Galleano. Saccomano.

11. Vos poètes préférés ? Dans le foot bien sûr.
Gascoigne, pour sa couverture de balle et ses coups du foulard. Socrates pour ses montées démocratiques.

12. Vos héros de fiction footballistique favoris ? 
La bande de dingues dans « La meute » de John King.

13. Votre (joueur) artiste favori ?
Hier Cruyff. Avant-hier, Redondo. Aujourd’hui, Iniesta.

14. Vos héros et héroïnes footballistiques actuels ?
Je ne m’intéresse pas au foot féminin. Gareth Bale est super.

15. L’erreur d’arbitrage qui vous a fait sourire ?
Le but accordé à Maradona en 86 contre l’Angleterre.

16. Vos noms favoris de joueurs (juste les noms) ?
Barry Hulshoff, Van Hanegem, Wellbeck, Le Pen.

17. Ce que vous détestez par-dessus tout dans le foot hormis les béni-oui-oui ?
Les connards qui se signent en rentrant sur le terrain.

18. Le cas de dopage qui vous fascine / intéresse le plus ?
La victoire de Ben Johnson en 1988 à Séoul. Le garçon est chargé jusqu’aux oreilles, et il se permet de toiser Carl Lewis, doigt en l’air. L’arrogance du mensonge.

19. La réforme que vous admirez le plus dans le foot ?
Les 5% imposés par la loi Buffet du foot pro vers les amateurs. (Note : une communiste, évidemment…)

20. Où et comment aimeriez-vous exercer votre métier pour la dernière fois ?
A cinquante ans, on me fait entrer sur le terrain juste pour mettre une panenka qui me permet de gagner la coupe du monde.

21. État présent de votre esprit professionnel ?
Grincheux, car sur le banc.

22. Votre statistique préférée ?
Je les ignore.

23. Faute qui vous inspire le plus d’indulgence ? 
Tirage du maillot quand le mec te met dans le vent car c’est trop bon…

24. Votre devise et votre devise de club préférées ?
L’Ave Maria qui devient « Allez Nantes ».

25. Si votre média était une équipe, quel poste occuperiez-vous ?
Numéro 10.

26. Quel est votre stade préféré ?
Liverpool, avant la destruction du kop…

27. Votre occupation préférée en dehors du foot ?
Mater le monde à une terrasse de café.

28. Votre CSC préféré ? 
Le but d’Escobar en 94. Mortel !

29. Si vous n’étiez pas journaliste, dans quel corps officieriez-vous ?
Chasseur Alpin.

30. A qui souhaitez-vous que ce questionnaire soit posé ?
Mon copain Jean Claude (Note : surnom « Coco », évidemment…) Suaudeau.

Tous propos recueillis par Guy Moux.